MALI
Statement of
Mr. Modibo Sibide
Ministry of Foreign Affairs
World Conference Against Racism, Ratial Discimination, Xenophobia and Related Intolerances
Permettez-moi, pour commencer mes propos, de vous
adresser mes chaleureuses félicitations pour votre élection à
la présidence de cette conférence, élection combien méritée
; et de dire à Mme Mary Robinson, Haut Commissaire aux Droits de 1'Homme
et Secrétaire générale de la Conférence notre haute
appréciation pour les efforts considérables qu'elle a déployés
pour la préparation de la conférence.
Permettez-moi également, Madame, d'adresser au nom du Gouvernement du
Mali et de sa délégation mes félicitations au pays hote
pour l'organisation réussie de cette rencontre qui, je l'espère
comblera nos attentes.
Je voudrais, à cette occasion saluer le Peuple martyr d'Afrique du Sud
dont 1'histoire constitue un témoignage éloquent des méfaits
et des atrocités de la discrimination raciale et en même temps
un enseignement sur la manière de triompher du racisme et de l'intolérance.
Madame la Présidente,
Le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance
qui y est associée desservent les sociétés humaines et
constituent des facteurs dangereux compromettant 1'union des hommes, la solidarité
et 1'épanouissement des peuples.
Je crois profondément à 1'unicité de la race humaine dans
le sens de la dignité indispensable à toute personne et à
tout groupe de personnes malgré les différences de couleur, d'éthnie,
de langue, de religion, d'age, de sexe et de catégorie sociale. Ces différences
doivent être perçues positivement, en termes de critères
de complementarité et d'interdépendance naturelles et historiques
entre les hommes et les peuples de la planète.
Le défi majeur qui nous interpelle ici est d'imposer aux pratiques et
aux croyances, le respect de la différence. Ces pratiques et croyances
se manifestent par des traitements inhumains et dégradants, des actes
de violences et de persecution sur la base de l'éthnie, la nationalité,
l'ascendance, la langue et la religion, des invitations à la haine et
des propagandes racistes ainsi que des inégalités concernant l'accès
aux biens et aux services, à la justice, à 1'education, au logement,
au système de santé et à l'emploi.
Les pratiques discriminatoires qui font tomber sous le coup d'injustices gratuites
les minorités, les migrants, les réfugiés et les demandeurs
d'asile, les peuples autochtones et d'ascendance africaine, les femmes et les
enfants, les personnel agées, handicapées ou infectées
par le VIH/Sida, heurtent considerablement la sensibilité humaine et
nous recommandent plus de responsabilité et d'engagement dans nos actions
conjointes.
Madame la Présidente,
Il faut bannir de nos murs et de nos habitudes toutes formes de pratiques et
croyances raciales, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance
pour batir la nouvelle humanité, celle fondée véritablement
sur 1'homme.
C'est vrai qu'il faut nous tourner vers 1'avenir, le futur commun débarrassé
de tous ces fleaux. Mais comment envisager 1'avenir et le faire, sans scruter
le présent et sans assumer le passé, le tout avec lucidité
et courage.
La traite des esclaves, condamnable à tous égards et dont les
sequelles perdurent ne peuvent être assumés, surmontés que
si ils sont reconnus comme tels.
Il est à retenir, de par le témoignage de 1'histoire, que la traite
des esclaves, assortie de 1'asservissement des peuples noirs et de l'exploitation
du continent africain, continuera à hanter la conscience universelle
sans le moindre repentir moral, et la réparation juste et équitable
des torts subis.
Aujourd'hui, comment la conférence pourrait-elle restée
indifférente aux souffrances du peuple palestinien, aux violences, privations
de ses droits et injustices dont-il est victime, aux violations des conventions
internationales en matière humanitaire dans les territoires palestiniens
occupés par Israel.
Madame la Presidente,
Tous les droits de 1'Homme pour tout 1'homme et tous les hommes
doit être le leitmotiv qui sous tend toutes actions selon la philosophie
de la Déclaration « tolérance et diversité : une
vision pour le 21ème siecle ».
La concrétisation de cette philosophie passera par 1'application d'une
pédagogie de la différence humaine dont les variables incarnent
1'unité dans la diversité ainsi que 1'égalité et
1'universalité des droits de 1'homme.
C'est la le prix d'un monde ou la culture de la tolérance sera une valeur
de 1'existence pour la construction dans la mobilisation et le dialogue de la
famille humaine et un facteur d'enrichissement mutuel au gré de l'interaction
entre les traditions.
Nous nous trouvons donc à un moment de réflexion critique pour
déterminer les perspectives d'avenir, de justice et d'égalité,
avec l'implication de la société civile, des ONG et des médias,
et poser les jalons d'un ralliement mondial contre le fléau du racisme.
Dans le cadre de ce partenariat stratégique entre les gouvernements et
les autres acteurs de la société, une attention particulière
doit être accordée à 1'éducation aux droits de 1'homme
dans les cursus scolaires et universitaires et aux programmes dans les langues
nationales.
Madame la Présidente,
Le Mali appelle au renforcement de la lutte contre 1'impunité: dans ce
domaine par la signature des instruments universels créant des procedures
de plaintes individuelles, des mécanismes de coopération régionale
et internationale juridiques et judiciaires et des mesures spéciales
dans les législations nationales. Nous sommes tout aussi attachés
à la mise sur pied d'un mécanisme efficient de suivi pour la mise
en oeuvre de la déclaration et du programme d'action de la conférence.
Madame la Présidente, permettez-moi de conclure en affirmant que nous
devons résolument aller vers un monde meilleur, « un monde des
hommes ,/.../ un monde libéré, un monde ouvert, accessible à
tous sans discrimination» et en citant le Président Konaré
: « la démocratie seule permet à chacun de nous d'assumer
la charge certes, mais aussi l'honneur d'être Homme, d'être au service
des Hommes.
Et quel honneur d'être Homme ! ».
Je vous remercie.