TOGO
INTERVENTION DU
PRESIDENT DE LA COMMISSION NATIONALE DES DROITS DE L'HOMME DU TOGO,
PRESIDENT DE LA COORDINATION AFRICAINE DES INSTITUTIONS NATIONALES DES DROITS
DE L'HOMME A LA CONFERENCE MONDIALE CONTRE LE RACISME, LA DISCRIMINATION RACIALE,
LA XENOPHOBIE ET L'INTOLERANCE QUI Y EST ASSOCIEE
Qu'il me soit également permis de remercier
mon collègue Président, Monsieur PITYANA Bamey pour sa contribution
active à la réussite de cette rencontre.
En ma qualité de Coordonnateur du Groupe Africain, je suis heureux de
saluer le degré de mobilisation, de solidarité et le soutien sans
faille des Institutions Nationales des Droits de l'Homme, à la Conférence
Mondiale conformément à la décision prise lors de la 3eme
Conférence de Lomé.
Le phénomène du racisme et ses corollaires que sont la xénophobie
et l'intolérance qui y est associée constituent des sujets de
préoccupation pour la communauté internationale. La longue et
exaltante lutte enclenchée après la seconde guerre mondiale est
le témoignage de l'engagement de l'humanité en faveur de l'éradication
du racisme.
En dépit de tous ces efforts constants et appréciables, nous assistons
malheureusement çà et là à une recrudescence du
racisme et de la xénophobie. Il suffit de regarder autour de nous, les
multiples situations de violence, de discrimination raciale, de brimade et d'exploitation
pour s'en convaincre.
5 Mais, comme nous le savons tous, il ne suffit pas de promulguer des lois pour
que soient garanties la promotion et la protection des droits de l'Homme. II
faut veiller au-delà de l'adoption des règles juridiques à
la mise en oeuvre effective des instruments élaborés.
C'est le lieu d'inviter instamment les gouvernements à prendre toutes
les mesures appropriées pour mettre en application les dispositions découlant
de leurs engagements internationaux en facilitant l'accès aux recours
prévus pour les victimes de la discrimination raciale.
Mesdames et Messieurs,
II ne fait aujourd'hui l'ombre d'aucun doute que la sensibilisation et la mobilisation
en faveur d'une prise de conscience accrue de l'opinion publique constitue un
catalyseur dans la lutte contre le racisme. L'intensification d'une sensibilisation
et d'une éducation permet d'éliminer les préjugés,
les stéréotypes et contribue à la formation d'une véritable
société humaine fondée sur la dignité et l'égalité
des chances.
Cette sensibilisation doit dans un souci d'efficacité être menée
au niveau du système éducatif tant classique qu'informel. Elle
doit viser la tolérance, l'acceptation mutuelle, la cohésion nationale
et l'entente entre les différentes composantes de la nation.
- L'élaboration par les Etats de programmes spécifiques et efficaces
d'éducation et de formation pour lutter contre le racisme et la discrimination
raciale sous toutes ses formes ;
- Une implication de tous les citoyens, les médias, les associations
et organisations des droits de l'Homme dans l'oeuvre de promotion des valeurs
de respect mutuel et de tolérance entre tous les êtres humains
;
- Une mobilisation et une forte participation des Institutions Nationales et
des ONG à la Conférence de Durban.
Cette activité est pour nous le point de départ d'une lutte généralisée
au cours de laquelle nos actions seront orientées vers la sensibilisation,
l'éducation, le suivi et la mise en oeuvre des différentes résolutions
de la Conférence. Mon institution souhaite vivement être soutenue
pour la réalisation de ce projet.
Mesdames et Messieurs,
Au moment où se tiennent les présentes assises, les espoirs de
plusieurs millions d'hommes, de femmes, des minorités linguistiques,
religieuses, ethniques et raciales, des travailleurs migrants et d'autres groupes
vulnérables meurtris dans leur dignité, sont tournés vers
Durban.
C'est pourquoi je souhaite que la rencontre de Durban soit également
l'occasion de sensibiliser nos Etats sur le rôle constructif et sur l'importance
des Institutions Nationales indépendantes de promotion et de protection
des droits de l'Homme et d'exhorter ceux qui n'en ont pas, à en créer
pour mettre ainsi à la disposition de la communauté internationale
un réseau de structures ayant en charge la promotion des valeurs démocratiques
et de la légalité.
Mais au-delà, il faut reconnaître que la promotion de l'égalité
des races et l'instauration d'une tolérance ne peuvent être assurées
que grâce à l'action conjuguée de multiples acteurs dévoués.
C'est le lieu d'apprécier et de saluer à sa juste valeur, le travail
considérable accompli quotidiennement par les ONG ainsi que leur rôle
capital de sensibilisation dans la lutte contre la discrimination raciale.
Pour terminer Monsieur le Président, la Commission Nationale des Droits
de l'Homme du Togo souhaite que la Conférence de Durban soit un jalon
historique dans le combat contre le racisme et que les décisions qui
y seront adoptées soient capables de faire avancer la communauté
internationale vers la construction d'un village planétaire où
régneront la paix, la cohésion sociale, la solidarité et
la tolérance.
Je vous remercie.