Conférence internationale sur le financement du développement

Département de l'information - Division de l'information et des médias - New York
Monterrey, NL, Mexique
18-22 mars 2002
DEV/M/9
20 mars 2002

Table Ronde Ministérielle B4
Cohérence pour le développement

 

LA COHERENCE DANS LES POLITIQUES NATIONALES ET INTERNATIONALES AINSI QUE LA LIBERALISATION DU COMMERCE ONT ETE EVOQUES

L'idée d'une taxation des transactions internationales refait surface

La cohérence dans le développement suppose le consensus et il nous appartient donc de mettre en œuvre le Consensus de Monterrey, dans un esprit d'égalité entre égaux, de proportionnalité entre inégaux, et d'unité au sein de la diversité, a observé, cet après-midi, M. Owen A. Arthur, Premier Ministre et Ministre des finances de la Barbade, qui coprésidait, cet après-midi, l'une des deux tables rondes ministérielles dans le cadre de la Conférence de Monterrey sur le financement du développement. Son co-Président, M. Jean Lemierre, Président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) s'est déclaré en faveur d'une vision partagée de l'élaboration et de la mise en œuvre des politiques de développement entre secteurs public et privé, entre États et collectivités territoriales, entre pays pauvres et pays riches. Toutefois, cette cohérence de vision entre monde développé et en développement implique avant tout pour le Secrétaire au Trésor des États-Unis, M. O'Neill, le respect de principes tels que la primauté du droit, l'exécution des contrats et l'éradication de la corruption par les gouvernements des pays récipiendaires de l'aide publique au développement (APD).

Reconnaissant leur part de responsabilité, les pays en développement ont, à l'instar du représentant de la Côte d'Ivoire, considéré que les pays développés devaient répondre à l'effort de moralisation et de bonne gouvernance consenti par les pays en développement par la promotion de l'investissement privé, la libéralisation effective des échanges internationaux et par un accroissement de l'APD. Le représentant de l'Algérie a jugé que la cohérence dans le développement exige l'adaptation de la gouvernance internationale aux impératifs de la mondialisation, notamment par la limitation des conditionnalités et la levée des obstacles posés à l'accès aux marchés des pays développés. Le représentant du Bénin a insisté sur la cohérence entre les politiques sectorielles et les politiques macroéconomiques prônées par les institutions financières internationales qui doivent faire preuve de flexibilité et de patience car tous les acteurs du développement ne vont pas au même rythme, les invitant ainsi à tenir compte du caractère différencié du processus du développement.

Abordant la question de la cohérence du point de vue des bailleurs de fonds, le Ministre canadien des finances, M. Paul Martin, a invité les donateurs à s'interroger sur les voies et moyens permettant de promouvoir l'efficacité de leur aide. Tout en exhortant les pays en développement à assumer leur part de responsabilité dans la bonne gouvernance, M. Martin a estimé que les pays développés devaient ouvrir davantage leurs marchés et mettre un terme à leurs pratiques de subventions. Une opinion partagée par la Ministre de la coopération et au développement de la Finlande, Mme Satu Hassi, qui a prôné davantage de cohérence entre les promesses et les actes de la part des pays développés, et qui, tout en se félicitant de la décision de l'Union européenne de rehausser les niveaux annuels de leurs contributions à l'APD de 7 milliards de dollars d'ici à 2006, a reconnu que la levée des barrières commerciales et agricoles augmenterait à elle seule les revenus des pays en développement de l'ordre de 200 à 500 milliards de dollars par an.

" Ces subventions atteignent plus d'1 milliard de dollars par jour dans les pays de l'OCDE ", a dénoncé le représentant de l'Argentine, qui a ajouté que les barrières douanières bloquent l'accès aux marchés des pays développés et entravent gravement le développement de nos exportations. Bien que nos pays, dans certains domaines, bénéficient d'avantages compétitifs, ces pratiques freinent la croissance des pays à revenus intermédiaires et aggravent les déséquilibres internes, a regretté le représentant argentin. Pour faire face aux crises financières du type de celle qui frappe l'Argentine, les représentants de l'Algérie et du Chili ont recommandé une réforme de l'architecture financière internationale qui soit plus en phase avec la conjoncture mondiale, soit par la rationalisation des institutions existantes, soit par la création de nouvelles organisations. L'Algérie a recommandé la création d'une institution internationale chargée de la cohérence et de l'harmonisation des politiques fiscales et le Chili a défendu la création d'un mécanisme international chargé de gérer les risques financiers auxquels sont confrontés les pays à revenus intermédiaires comme l'Argentine. Le représentant du Brésil a recommandé un examen approfondi de la proposition visant la taxation des transactions internationales dénommée James Tobin du nom de son initiateur.

Au-delà des mesures à prendre au sein des organisations internationales, les pays développés ont été exhortés par le représentant du Brésil à s'abstenir de toutes nouvelles mesures protectionnistes ou de nouvelles mesures de distorsion du commerce international. A ce titre, une organisation non gouvernementale, " Action for Economic Reform " a dénoncé les mesures protectionnistes des États-Unis qui ont pris récemment des mesures unilatérales sur les importations d'acier.

Le représentant du monde des affaires, Grupo IMSA, a suggéré un partenariat entre secteur privé et institution d'aide internationale qui fait défaut présentement. Un programme d'APD peut multiplier les volumes d'IED. La Philanthropie dirigée devrait être considérée comme un processus stratégique. L'APD ne doit pas servir à aider les entreprises mais plutôt les institutions puisque les entreprises sont habituées au risque.




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