L'ONU s'apprête à affronter le problème mondial des drogues
(New York, 1er mai 1998) Les dirigeants mondiaux qui se réuniront à New York du 8 au 10 juin dans le cadre d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies adopteront un plan mondial visant à réduire sensiblement la demande et l'offre de drogues d'ici l'an 2008. La stratégie sans précédent, qui fait intervenir les gouvernements, la société civile et le secteur privé, demande l'adoption de lois et de programmes plus énergiques au niveau national d'ici à 2003 pour régler des problèmes tels que le blanchiment de l'argent et les drogues synthétiques, une prévention accrue de la consommation de drogues chez les jeunes et un renforcement de la coopération entre les nations pour arrêter et poursuivre les trafiquants de drogues.
«Les drogues sont en train de déchirer nos sociétés, engendrant la criminalité, répandant des maladies comme le sida, détruisant notre jeunesse et notre avenir», avertit le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. «On compte aujourd'hui environ 190 millions de toxicomanes dans le monde. Aucun pays n'est à l'abri. Et, par ses seuls moyens, aucun pays ne peut espérer freiner le trafic des drogues sur son territoire même. La mondialisation du commerce de la drogue exige une réaction internationale.»
«La session extraordinaire marquera un tournant pour le monde, qui poursuivra sa lutte contre la drogue avec une énergie renouvelée», déclare Pino Arlacchi, directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID). «Il y a de nombreuses raisons d'optimisme; un climat international plus ouvert à la coopération, affranchi des divisions idéologiques Est-Ouest et Nord-Sud, des techniques de pointe comme les systèmes de suivi par satellite et le riche acquis de connaissances que possède la communauté internationale en matière de lutte contre les drogues», poursuit-il.
La session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le problème mondial des drogues mettra l'accent sur six domaines d'importance cruciale :
Réduction de la demande : La réduction de la demande de drogues est la clef d'une solution du problème mondial des drogues. Une déclaration sur la réduction de la demande de drogues sera adoptée à la session extraordinaire, formulant les principes directeurs qui aideront les gouvernements à mettre en place d'ici à 2003 des programmes efficaces de prévention, de traitement et de réadaptation. La Déclaration exigera des efforts plus vigoureux de réduction de la demande - basés sur la participation communautaire et une intégration aux politiques sociales et d'intérêt public - qui produira des résultats sensibles d'ici à 2008.
Elimination des cultures illicites et autres voies possibles de développement : Durant la dernière décennie, d'autres programmes possibles de développement, complétés par des mesures coercitives, ont réussi à réduire les cultures illicites dans plusieurs pays, dont le Pérou, la Thaïlande et le Pakistan. Afin d'élargir ce succès au niveau mondial, le plan d'action qui sera adopté à la session extraordinaire engage les gouvernements à agir en liaison étroite avec le PNUCID pour élaborer des stratégies visant à éliminer ou réduire sensiblement d'ici à 2008 la culture illicite du coca, du pavot et du cannabis.
Blanchiment de l'argent : Le blanchiment de l'argent tiré du trafic des drogues illicites et d'autres crimes graves s'est étendu au monde entier et concerne toutes les nations. Pourtant, on estime que 30 % seulement des pays ont adopté des lois propres à entraver efficacement le blanchiment de l'argent. A la session extraordinaire, il est prévu que les gouvernements traiteront du secret bancaire et des refuges fiscaux offshore et conviendront d'adopter d'ici à 2003 une législation nationale propre à entraver le blanchiment de l'argent.
Stimulants de type amphétamine : Quelque 30 millions de personnes consomment illégalement des stimulants du type amphétamine, c'est-à-dire un chiffre plus élevé que celui des consommateurs d'héroïne et de cocaïne combinés. Comme la prise de conscience et la réaction mondiales à ce problème sont limitées, la session extraordinaire examinera un plan d'action contre la production, le trafic et l'abus de ces drogues synthétiques de plus en plus populaires, parmi lesquelles l'«extase» et la métamphétamine. Le plan d'action doit être exécuté d'ici à 2003 afin de réduire d'ici à 2008 l'offre et la demande de ces stimulants.
Coopération judiciaire : Les trafiquants de drogues tirent profit de l'ouverture des frontières et des marchés, prospérant partout où les lois et les institutions sont faibles. A défaut d'une coopération accrue entre les autorités judiciaires et policières, le PNUCID estime qu'à peu près aucune des dispositions du traité international contre le trafic des drogues ne pourra être appliquée. On attend des Etats Membres qu'ils adoptent des mesures concernant l'extradition, l'entraide judiciaire, le transfert des instances, les livraisons surveillées et le trafic illicite par mer et que ces mesures soient appliquées d'ici à 2003.
Précurseurs chimiques : Au cours des dernières années, le détournement de précurseurs chimiques utilisés pour produire des drogues illicites est devenu l'un des aspects les plus graves du problème mondial des drogues. Pour l'empêcher, les pays ont décidé de suivre les mouvements de certains produits chimiques aux niveaux national et international. Il est prévu que la session extraordinaire de l'Assemblée générale adoptera des mesures visant à renforcer davantage d'ici à 2008 le contrôle des précurseurs chimiques afin d'en limiter le détournement.
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