Fiche no 1
Assemblée
générale des Nations Unies New York, 8-10 juin 1998 |
COOPÉRATION JUDICIARE AUX FINS DE PROMOUVOIR LA LUTTE CONTRE LA DROGUE
Le succès de la lutte mondiale contre les drogues illicites exige une coopération internationale efficace dans le domaine judiciaire sur des points tels que l'extradition des fugitifs, l'entraide judiciaire, le transfert des procédures répressives et les livraisons surveillées. Sans coopération entre les Etats dans ces domaines sous une forme quelconque, très peu de dispositions internationales des traités contre le trafic illicite des drogues, par exemple celles contenues dans la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes (1988), ne peuvent être appliquées. En adoptant au niveau national des mesures spéciales pour appliquer la Convention de 1988, les gouvernements peuvent mettre en place un réseau international d'actions coordonnées.
En complément à la Convention de 1988 et aux traités antérieurs relatifs à la lutte contre la drogue, l'Organisation des Nations Unies a lancé une action sur divers fronts. En février 1990, la dix-septième Session extraordinaire de l'Assemblée générale, consacrée aux problèmes relatifs à la lutte internationale contre la drogue, a adopté son Programme d'action mondial qui exige le renforcement des systèmes judiciaires dans les domaines de l'application des lois, de la suppression du trafic des drogues, du détournement des armes et des explosifs et de leur trafic illicite au moyen de navires, d'aéronefs et de véhicules et par transport ferroviaire. La Commission des stupéfiants a également invité à une coopération judiciaire accrue entre les Etats par l'adoption de lois et de procédures pertinentes destinées à faciliter les enquêtes et les poursuites. Pour sa part, l'Organe international de contrôle des stupéfiants a recommandé des moyens d'améliorer le fonctionnement des systèmes de justice pénale afin de rendre plus efficace la lutte contre les drogues illicites.
Assemblée générale, lors de sa prochaine réunion extraordinaire consacrée au problème mondial de la drogue, qui se tiendra à NewYork du 8 au 1 0 juin 1998, examinera les moyens de promouvoir la coopération judiciaire et en matière de respect des lois, comme le prévoit la Convention de 1988. Parmi les principaux domaines de la coopération judiciaire que doit examiner la Session extraordinaire figurent l'extradition, l'entraide mutuelle, le transfert des procédures pénales, les livraisons surveillées, le trafic illicite par mer, ainsi que d'autres types de formation et de coopération.
Extradition
Il est essentiel que les Etats soient en mesure d'extrader les auteurs d'infractions graves à la législation sur la drogue. Uextradition se heurte aux obstacles suivants: divergences de vues entre Etats concernant la nécessité de conclure des traités d'extradition; pratique traditionnelle de refuser l'extradition de ses propres ressortissantsvers d'autres Etats: pour certains Etats, l'extradition suppose nécessairement un traité bilatéral; et la diversité des conditions requises concernant les moyens de preuve dans les différents systèmes judiciaires.
A la Session extraordinaire, les Etats envisageront s'ils devraient:
Entraide judiciaire
La lutte internationale contre le trafic des drogues suppose une coopération efficace au stade des enquêtes et des poursuites. Les organisations de trafiquants opèrent généralement dans plusieurs pays: production de la matière première dans un pays, traitement et affinage dans un second, transport à travers plusieurs Etats et distribution dans d'autres encore. C'est pourquoi, il est essentiel que les gouvernements coopèrent afin de rassembler les preuves nécessaires à l'ouverture de poursuites. L'article 7 de la Convention de 1988 fournit la base juridique nécessaire pour recueillir des témoignages ou des dépositions, signifier des actes judiciaires, effectuer des perquisitions et des saisies, examiner des objets et visiter des lieux, fournir des informations et des pièces à conviction - dont des documents comptables et commerciaux - et identifier les produits et biens liés au trafic des drogues.
A la Session extraordinaire, les Etats devraient adopter des recommandations aux fins suivantes:
Transfert de procédures répressives
Du fait de leur caractère international, de nombreux délits en matière de drogues peuvent donner lieu à un transfert de procédures répressives en matière pénale d'un Etat à un autre, si celui-ci est susceptible de fournir un forum plus approprié ou bien parce que ce transfert améliore l'efficacité des poursuites. Dans certains cas, le transfert de procédures répressives en matière pénale peut apparaître comme une solution de rechange à d'autres formes de coopération, telles que l'extradition. Entre autres avantages, cette procédure permet de regrouper plusieurs affaires de trafic de drogues concernant les mêmes accusés, bien que les délits puissent avoir été commis dans un ou plusieurs autres Etats.
A la Session extraordinaire, les Etats envisageront s'ils devraient:
Autres formes de coopération et de formation
La mesure dans laquelle les autorités de police d'un Etat donné peuvent coopérer avec celles d'autres pays sans l'aval des autorités judiciaires varie considérablement selon les cas. La Convention de 1988 encourage les pays à établir et maintenir des canaux de communication, à collaborer à la conduite d'enquêtes, à créer des équipes mixtes dans les cas appropriés, à fournir des échantillons de substances à des fins d'analyse, à échanger leur personnel, à mettre au point des programmes de formation et à s'assister mutuellement en matière de recherche et de formation dans la lutte contre la drogue.
Une coopération importante existe déjà entre les services de police et les organisations douanières, aux niveaux bilatéral, régional et international. Cette coopération est facilitée par des réunions qui rassemblent les responsables appartenant aux agences nationales de lutte contre les drogues, à l'Organisation internationale de police criminelle et à l'Organisation mondiale des douanes.
A la Session extraordinaire, les Etats envisageront s'ils devraient:
Livraisons surveillées
La livraison surveillée est une technique d'enquête qui permet de laisser passer certains envois de drogues illicites ou d'autres substances placées sous contrôle par le territoire d'un ou plusieurs Etats. L'objectif est d'identifier un aussi grand nombre que possible de personnes qui participent à une transaction et de faciliter l'arrestation des «chevilles ouvrières» du trafic, et non pas seulement celle des vendeurs des rues. Bien souvent, la livraison surveillée est une opération difficile, parce que les services de police des pays destinataires ne sont généralement informés d'un envoi illégal de drogues que lorsqu'il est déjà en cours ou a atteint le territoire national. Ils peuvent ne posséder que peu de détails sur l'itinéraire prévu, et celui-ci peut changer à l'improviste.
Pour que la technique porte ses fruits, il faut qu'elle bénéficie du soutien du système judiciaire dans le pays intéressé. Dans certains cas, cela suppose que les pays peuvent devoir envisager de permettre l'exportation à partir de leur territoire, ou bien l'importation sur leur territoire ou le passage à travers celui-ci, d'une cargaison déjà identifiée. La méthode de livraison surveillée est particulièrement efficace dans les cas suivants: contrebande par mer, fret non accompagné, envois postaux et bagage non accompagné.
A la Session extraordinaire, les Etats envisageront s'ils devraient:
Trafic illicite par mer
Les routes maritimes sont devenues le moyen préféré de transporter des drogues illicites depuis que les Etats ont mieux appris à interdire les envois par voie aérienne et terrestre. Les transports par mer sont plus difficiles à déceler que les autres voies du trafic, en raison du grand nombre de porte-conteneurs, de bateaux de pêche et de plaisance dans les eaux territoriales et en haute mer. Ils permettent aussi d'effectuer des envois plus importants qui peuvent être dissimulés au milieu de cargaisons licites.
Bien que l'article 17 de la Convention de 1988 impose aux Etats de coopérer dans toute la mesure possible en vue de mettre fin au trafic illicite par mer, l'application effective de cet article dépend d'un certain nombre de facteurs. Par exemple, chaque partie doit être compétente pour juger des délits commis sur les navires battant son pavillon ou portant des marques d'immatriculation dans l'Etat en question. En outre, les Etats doivent être en mesure de prêter assistance aux Etats qui le demandent concernant les navires soupçonnés de se livrer à un trafic illicite.
A la Session extraordinaire, les Etats envisageront s'ils devraient:
Mesures complémentaires
Il est en outre recommandé que, pour renforcer l'application de la Convention de 1988, les Etats envisagent de proposer de mettre en place des mesures complémentaires dans les domaines suivants:
Pour de plus amples informations, prière de s'adresser à:
M. Sandro Tucci Porte-parole Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues Centre international devienne, Bureau E 1448 A-1400 Vienne, Autriche Tél.: (43 1) 21345-5629 Fax.: (43 1) 21345-5931 |
M. Bill Hass Section du développement et des droits de l'Homme Département de l'information de l'ONU Bureau S- 1040 New York, N.Y. 10017 Tél.: (212) 963-0353/3771 Fax.: (212) 963-1186 |