NATIONS UNIES

ASSEMBLEE GENERALE

DISCOURS DE SON EXCELLENCE JEAN PING
PRESIDENT DE LA 59E SESSION DE L'ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES


NEW YORK, LE 19 SEPTEMBRE 2004

Église St John The Divine

Monsieur le Doyen James Kowalsky,
Messieurs les membres du clergé,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

C'est pour moi un grand plaisir de prendre la parole devant les dignitaires de l'église pour faire partager mes vues concernant le rôle de l'Organisation des Nations Unies dans la promotion de la paix dans le monde.

Je voudrais, tout d'abord, remercier l'église St John The Divine d'avoir bien voulu m'inviter, en ma qualité de Président de la cinquante-neuvième session de l'Assemblée générale, à participer à l'office de ce matin.

Je suis particulièrement reconnaissant à la cathédrale St John The Divine de poursuivre la tradition établie, témoignant ainsi de la fidélité de son engagement en faveur de la paix à l'intérieur des nations et entre celles-ci.

En tant que chrétien, je suis profondément convaincu qu'il ne peut y avoir de réalisation humaine durable sans la bénédiction de Dieu.

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Créée au lendemain de la deuxième guerre mondiale, l'Organisation des Nations Unies s'est assignée comme missions de maintenir la paix et la sécurité internationales, de promouvoir la coopération et des relations pacifiques entre les pays et derecourir àdes mécanismes internationaux pour promouvoir le développement pour tous.

À cette fin, l'ONU n'a cessé de rechercher des solutions aux nombreux conflits que connaît le monde.

L'Organisation s'est également engagée à promouvoir le désarmement et a pris des initiatives très louables tendant à encourager le respect aussi bien des droits de l'homme que des libertés fondamentales.

Au cours des 60 dernières années, l'ONU s'est efforcée d'être, comme le stipule la Charte, un centre où toutes les nations harmonisent leurs vues. En outre, elle s'est révélée être le seul cadre à vocation internationale où l'ensemble de l'humanité exprime ses préoccupations et ses aspirations.

Tous ces efforts ont contribué à garantir ce qui a été qualifié de " paix négative ", c'est-à-dire " l'absence de guerre ", je dirais plutôt " l'absence de guerre mondiale ". Toutefois, le défi réel et de plus vaste portée consiste à instaurer les conditions d'une paix positive, c'est-à-dire " l'élimination de la violence structurelle ".

Il s'agit en effet d'un défi majeur que la communauté mondiale doit relever, en empêchant le déclenchement de conflits armés et l'instabilité dans le monde, en particulier dans les pays en développement qui ont tant besoin de toutes les ressources disponibles pour lutter contre la pauvreté, la faim et la maladie.

La promotion de la paix et de la sécurité exige sans aucun doute les efforts de tous, mais il ne faut pas pour autant sous-estimer l'ampleur de la tâche qu'il reste à accomplir, notamment dans le domaine du développement.

Il ne peut y avoir de paix et de sécurité durables, sans justice sociale et sans développement tant au niveau national qu'international. L'instauration de la paix et de la sécurité est indissociable de la lutte contre la pauvreté, la misère et l'injustice sociale, qui sont sources de conflits et d'instabilité partout dans le monde.

L'Organisation des Nations Unies a pour mission d'œuvrer dans ce sens. La mondialisation n'a fait qu'accroître l'importance des défis à relever.

C'est pourquoi une nouvelle approche, un changement de mentalité et un engagement renouvelé sont essentiels à la gestion des affaires internationales dans un monde où des valeurs telles que compassion, entraide et solidarité doivent prédominer.

Excellences,
Mesdames, Messieurs,

La paix n'est pas envisageable sans la redistribution des fruits de la croissance, le partage du pouvoir et l'accès à des services sociaux tels que santé et éducation.

C'est l'absence d'une telle perception qui est à l'origine de la plupart des conflits armés actuels que nous connaissons tous.

Pour autant, la paix suppose la justice, l'équité, l'amour et la charité, conditions indispensables à une vie en collectivité pleinement harmonieuse et exempte de violence.

Ces valeurs que nous ne devrions jamais perdre de vue sont à l'origine des principes, des buts, des objectifs et des idéaux prônés par l'Organisation des Nations Unies.

Ayant proclamé 2001-2010 Décennie internationale pour la promotion d'une culture de paix et de non-violence, notamment au profit des enfants, l'Assemblée générale de l'ONU nous invite tous à agir et nous fixe une échéance pour aller plus loin dans nos engagements personnels et collectifs, et trouver les moyens tant de les respecter d'un point de vue moral que de les concrétiser.

J'ai l'intention de continuer de promouvoir ces objectifs tout au long de ma présidence. J'aimerais pouvoir compter sur la participation, la coopération et l'engagement de tous, à savoir des responsables politiques, de ceux de la société civile et bien sûr de l'Église.

Que Dieu bénisse les nations du monde!
Que Dieu vous bénisse!
Merci!

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59e session de l'Assemblée générale