NATIONS
UNIES
ASSEMBLEE GENERALE
Allocution de S.E.M. Jean PING,
Président de la 59ème session de lAssemblée générale des Nations Unies
à loccasion de la réunion de haut niveau sur la dimension sociale de la mondialisation
(New York, le 20 septembre 2004 - Salle de réunions du Conseil Economique et Social)
Madame et Messieurs les Chefs dEtat et de Gouvernement,
Monsieur le Secrétaire général,
Monsieur le Directeur général de lOrganisation Internationale du Travail,
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Cest pour moi un grand honneur de prendre la parole à cette réunion
de haut niveau consacrée à la dimension sociale de la mondialisation,
sujet dune grande complexité et dun intérêt
fondamental pour les peuples du monde.
Permettez-moi de saisir cette occasion pour rendre hommage aux Présidents Tarja Halonen de la République de Finlande et Benjamin Mkapa de la République Unie de Tanzanie, co-présidents de la Commission pour la dimension sociale de la mondialisation et co-auteurs du rapport intitulé « Une mondialisation juste : créer des opportunités pour tous » ; rapport dont la force des propositions constituent une contribution de référence dans une approche nouvelle et dynamique des questions de gouvernance et de responsabilité à léchelle planétaire .
Je voudrais féliciter les membres de la Commission pour luvre accomplie, qui montre quen dépit des approches divergentes, un résultat consensuel peut être obtenu sur les grandes questions dimportance mondiale.
Quil me soit également permis de saluer la présence des Présidents Jacques Chirac de la République française et Luiz Inacio Lula Da Silva de la République fédérative du Brésil pour lintérêt particulier quils portent à la dimension sociale de la mondialisation.
Jaimerais aussi féliciter Son Excellence Monsieur Juan Somavia, Directeur général de lOrganisation Internationale du Travail pour lappui que lOIT a apporté au travail de la Commission.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
La Déclaration du Millénaire nous rappelle, à juste titre, que lun des enjeux majeurs de notre époque est de sassurer que la mondialisation devienne une force positive pour tous les peuples du monde.
Produit du prodigieux développement des nouvelles technologies de linformation et de la communication, de la libéralisation des échanges, la mondialisation a accru linterdépendance entre les nations et généré un potentiel économique immense, qui a suscité beaucoup despoir.
En effet, lhumanité na jamais disposé à ce jour dun potentiel scientifique et technique aussi remarquable et dune capacité de production de biens et de richesses matérielles si grande. Toutefois, force est de reconnaître que le déséquilibre entre les nations et au sein même de celles-ci est sans précédent.
Comme le souligne le rapport de la Commission pour la dimension sociale de la
mondialisation, cette situation est « moralement inacceptable et politiquement
intenable ».
Est-il en effet concevable que dans un monde qui dispose de ressources énormes et dun potentiel considérable, près dun milliard dêtres humains vivent encore dans un état dextrême pauvreté?
Sans préjudice des mesures à prendre par chaque Etat sur le plan national, en matière de gouvernance politique, de gestion économique et de protection sociale, il apparaît fondamental de mettre un accent particulier sur la recherche de solutions globales, en vue dagir dans la pleine mesure de létendue du phénomène.
Comme laffirme fort justement le Président Jacques Chirac, « la mondialisation de léconomie exige la mondialisation de la solidarité ».
A problème global, solution globale. Cela implique notamment la mise en place dun système commercial multilatéral plus équitable, ladoption de règles tout aussi équitables et transparentes en matière de flux de capitaux, de concurrence et de circulation de personnes.
Il est pour cela essentiel que les exigences financières et commerciales internationales naltèrent pas les équilibres politiques ou les mécanismes institutionnels des pays en développement.
La justesse de la globalisation parait ainsi tributaire des efforts collectifs de la communauté internationale. En effet, une économie mondiale stable et prospère ne peut exister que dans un monde où tous les citoyens sont à même de déployer leur potentiel de productivité et de consommation.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Les Nations Unies ont été créées en réponse aux défis que représentent pour lhumanité entière la nécessité de maintenir la paix et la sécurité internationales dune part, et la promotion du développement économique et social pour tous, dautre part.
Ces principaux objectifs autour desquels se cristallisent les aspirations individuelles et collectives, sont au centre de la Déclaration du Millénaire, adoptée par les dirigeants de la planète. Il y est exaltée la vision dun monde uni autour de valeurs communes et semployant avec une ardeur renouvelée à instaurer la paix et à offrir de meilleures conditions de vie à tout homme, femme et enfant.
Pour y parvenir, nous devons mobiliser toutes nos ressources et faire montre dune plus grande solidarité.
Dans la perspective dune réforme des règles de la gouvernance mondiale, les Nations Unies peuvent et doivent continuer à jouer un rôle central, en tant que seul cadre universel où sexpriment dans leur diversité, les aspirations de lhumanité toute entière.
LAssemblée générale doit donc être le creuset où se forge le consensus universel au service dune mondialisation plus équitable et la réalisation de lidéal dun monde de paix, de progrès et de justice.
Cest donc avec un intérêt tout particulier que lAssemblée
générale examinera le rapport de la commission mondiale sur la
dimension sociale dont la vision novatrice sinscrit en droite ligne des
préoccupations et des aspirations de la majorité des peuples du
monde.
Cest ici que laffirmation de Monsieur Guy Verhofstadt prend toute sa signification lorsquil déclare: « si nous le voulons vraiment, nous pouvons rendre la joie et lespérance à des centaines de millions dêtres humains comme nous ».
Je vous remercie.
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