José Maza (Chili)

Élu président de la dixième session de l'Assemblée générale

Photo de José Maza Internationaliste tenace
M. José Maza, élu Président de la dixième Assemblée, est né au Chili en octobre 1889 et célébrerait ainsi son soixante-sixième anniversaire pendant son mandat aux Nations Unies.

M. Maza est le premier membre de sa famille, traditionnellement d'une famille d'agriculteurs, à se mettre à la politique. Quand il l'a fait en 1920, il fut ainsi le pionnier des représentants de la classe moyenne dans la vie politique chilienne.

À l'Université de Santiagodu, M. Maza s'est spécialisé dans la loi internationale et civile et était président de la Fédération des étudiants. Cette époque profilait déjà M. Maza comme un précurseur de l'influence qu'il exercerait plus tard sur la vie nationale chilienne.

Peu après avoir reçu son doctorat en droit, M. Maza a été élu à la Chambre des représentants du Chili de la ville de Bio Bio, située dans sa région natale au sud du pays. Il a représenté Bio Bio jusqu'en 1925 quand il a été élu au Sénat chilien comme représentant de la province de Valdivia. Il a occupé ce siège jusqu'en 1953.

Pendant sa première année comme sénateur, âgé alors de trente-six ans, il a été choisi pour diriger le gouvernement en tant que premier ministre et ministre de l'intérieur. Il est resté au gouvernement l'année suivante en tant que ministre de la justice et ministre de l'éducation. M. Maza a été deux fois président du Sénat, en 1936 et en 1937. Il a également été président du comité du Sénat chargé des relations étrangères de 1937à 1953.

Liberté de la presse
Au cours de ses trente-deux années consécutives au Congrès chilien comme représentant ou sénateur, il a été responsable d'un certain nombre de mesures législatives qui ont influencé non seulement le Chili mais dans certains cas le reste de l'Amérique latine. La loi sur les « abus d'information » connue sous le nom de « Loi Maza » qui garantit la liberté de faire des reportages et de commenter sur toute nouvelle sans aucune censure antérieure aussi bien que le libre accès à toute source d'information, est parmi ses premiers exploits.

La loi prévoit que n'importe quel journaliste au Chili qui dénature ou déforme des nouvelles, portant ainsi préjudices à des tiers, ne peut pas être condamné à moins qu'il ne soit trouvé coupable à l'unanimité par le jury d'une cour régulière.

En tant que législateur, M. Maza est peut-être connu plus largement comme auteur de la Constitution chilienne révisée qui a été adoptée en 1925 et qui inclus un certain nombre de réformes politiques et économiques importantes. Un changement structurel proposé a été la conversion de la forme parlementaire de gouvernement modelée sur le système français, en forme présidentielle similaire à celui des États-Unis.

Parmi les plus importantes réformes, M. Maza a élaboré une nouvelle définition de la propriété privée qui oblige les propriétaires à cultiver leur terre. En vertu de cette loi, l'état a acquit le droit, après paiement des indemnités légales, d'exproprier la propriété là où les propriétaires ne s'y sont pas conformés. Cette loi a déclenché un système agricole viable avec de petites fermes actives se substituant aux gigantesques propriétés.

En 1949, il a élaboré une loi qui a donné aux femmes des droits politiques et qui a été plus tard incorporée dans la Constitution chilienne.

Le Président de l'Assemblée était connu également dans son pays comme ardant défenseur des organisations internationales. Il était un défenseur actif de la Société des Nations et a joué un rôle éminent dans l'approbation par la législature chilienne de la Déclaration des Nations Unies. Il a signé la Charte pour son pays. Il était également défenseur de la participation du Chili aux institutions spécialisées des Nations Unies, une participation qui remonte à la période de la conférence de Bretton Woods en 1944.

Les diplomates chiliens ont souligné le rôle de leur collègue M. Maza en tant que
« l'homme d'état le plus préoccupé par les affaires internationales » de son pays, en précisant que ses services dans le domaine international sont recherchés par n'importe quel parti politique au pouvoir. Il appartenait au Parti Libéral du Chili. Mais ses collègues disaient que son statut dans le domaine des affaires internationales dépassait toute appartenance politique. M. Maza avait dirigé la délégation du Chili aux quatre dernières sessions de l'Assemblée générale.

M. Maza était particulièrement bien connu de ses collègues diplomates de l'Uruguay, du Brésil, de Haïti, du Panama, de la République dominicaine et du Pérou qui sont les pays où il a servi comme ambassadeur du Chili.

Tout en étant conscient des frustrations et des désillusions que les Nations Unies ont subi durant la décennie dans leurs efforts pour la paix dans le monde, M. Maza pensait que cette organisation internationale était l'instrument le plus pratique et le plus efficace pour obtenir des résultats par l'adhérence aux principes et aux buts de sa Charte.

« Le dilemme de notre temps, dit-on, est que la paix doit être créée par la terreur, qu'elle ne peut pas se matérialiser excepté comme résultat de la crainte universelle de l'utilisation des armes nucléaires », a déclaré M. Maza à l'Assemblée dans son discours d'acceptation. « Cela peut être le cas. Mais la paix que nous désirons est beaucoup plus que le seul antonyme de la guerre. Comme la Charte nous le dit, nous ouvrons pour une paix basée sur des relations amicales parmi les nations, sur le respect des droits de l'homme, un niveau de vie amélioré et le droit des peuples à l'autodétermination. Nous n'avons jamais eu une meilleure occasion que maintenant pour promouvoir les principes de notre organisation ».

Les amis ainsi que les collègues de M. Maza considèraint ses capacités comme médiateur sa caractéristique la plus exceptionnelle. Derrière celles-ci, disaient-ils, réside « une sympathie humaine profonde ». « Cette qualité, combinée avec ses longues années d'expérience dans la réconciliation de différents points de vue pour réaliser une fin commune, déclaraient-ils, lui serviront de bons fondements dans sa nouvelle position ».