La discussion qui a eu lieu lors de la table ronde de ce matin a été l’une des plus intéressantes que j’ai connues dans ma vie politique, a déclaré à la presse M. Aleksander Kwasniewski, Président de la Pologne, après la Deuxième table ronde du Sommet du millénaire tenue entre représentants d’Etats Membres et observateurs qu’il a présidée ce matin. Les débats ont duré plus de trois heures et nous avons considéré trois axes principaux autour desquels ont évolué nos entretiens. Nous savons tous que les questions de la pauvreté, des maladies, des violences et des violations des droits de l’homme se sont faites plus aiguës avec la mondialisation. Dans le cadre actuel, le sentiment a été que certains pays attendent peut-être trop des pays développés, ces derniers quant à eux ayant aussi des attentes trop exigeantes vis à vis des pays en développement. La recherche de solutions a clairement démontré ce matin le caractère incontournable et indispensable des Nations Unies en tant que structure qui permet de créer et de maintenir un dialogue et trouver des compromis sur les questions internationales les plus épineuses, a dit M. Kwasniewski.

Répondant à une question sur la difficulté de parvenir à des conclusions concrètes dans le cadre de grands sommets comme celui du millénaire, il a dit que les intervenants à la table ronde se sont mis d’accord sur une série de questions à discuter en priorité au cours de l’année à venir pour la recherche de solutions aux problèmes engendrés par la mondialisation. Si certains grands pays, comme les Etats-Unis, ont décidé de ne pas participer aux tables rondes du Sommet du millénaire, c’est une décision qui ne concerne qu’eux, mais cela n’enlève cependant par celles-ci leur pertinence. Nous devons soutenir cette formule qui permet à tous les pays de s’exprimer librement au plus haut niveau, a indiqué M. Kwasniewski qui a dit que les discussions ont abordé de front tous les grands problèmes, notamment ceux de la pauvreté, des maladies et des pandémies qui sont des phénomènes réels affectant tous les jours la vie des individus et de peuples entiers. D’autre part, il est apparu ce matin que les discussions qui ont souvent cours sur l’Afrique sont trop souvent basées sur des perceptions et des informations erronées. Le genre de débat que les délégations ont tenu ce matin peut contribuer à mieux orienter la réflexion avant des décider des actions jugées nécessaires. Il ne faudrait cependant pas percevoir le Sommet du millénaire comme un "sommet des discours et des possibilités", a dit le Président en intervenant sur une question relative au bien-fondé de ce genre de rencontre. S’il est vrai qu’il y a une différence entre les paroles et les actes, nous sommes d’accord qu’il revient aux dirigeants de poser les actes qui contribueront à trouver des solutions pratiques aux questions de la pauvreté, des maladies, ou de la sécurité internationale et régionale, et cela a été clairement énoncé lors de la table ronde. "En tant qu’homme politique, je suis très optimiste", a-t-il poursuivi. Les clivages idéologiques n’existent plus, ce qui nous permet de tenir des discussions plus ouvertes et plus réalistes. C’est au moins un avantage du genre de rencontres que nous avons eues ce matin.

Concernant l’Afrique, les participants ont été unanimes que ce continent vit une situation dramatique, et nous avons été d’accord que les pays riches doivent être conscients de leurs responsabilités envers les pays africains. Le Secrétaire général déploie tous les efforts qu’il peut pour développer des programmes de soutien réalistes pour l’Afrique. C’est un devoir moral pour l’ONU et la communauté internationale, mais il faut aussi que cessent, en Afrique même, les haines, la xénophobie et toutes les attitudes qui y nourrissent des conflits incessants.

La participation des Représentants et Observateurs des pays et entités dont la liste figure ci-dessous était prévue au cours de la table ronde de ce matin : Angola, Argentine, Arménie, Autriche, Barbade, Belgique, Bénin, Bosnie-Herzégovine, Brésil, Bulgarie, Canada, Chine, Colombie, Costa Rica, Cuba, Emirats rabes unis, République dominicaine, Equateur, Egypte, Fédération de Russie, Ethiopie, Finlande, France, Gambie, Allemagne, Guinée, Islande, Iran, Jamaïque, Jordanie, Kazakhstan, Lettonie, Malawi, Mali, Mongolie, Népal, Pakistan, Philippines, Qatar, ex- République yougoslave de Macédoine, République de Corée, Roumanie, Royaume-Uni, Rwanda, Arabie saoudite, Salvador, Suisse, Suède, Syrie, Tchad, Turquie, Ouganda, Viet Nam, Palestine.

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