SOC/NAR/907

LES EFFORTS POUR ÉRADIQUER LA CULTURE DE LA COCA DANS LES ANDES DOIVENT SE POURSUIVRE, CONCLUENT LES ÉTUDES DE LA PNUCID

18/06/2004
Communiqué de presse
SOC/NAR/907


LES EFFORTS POUR ÉRADIQUER LA CULTURE DE LA COCA DANS LES ANDES DOIVENT SE POURSUIVRE, CONCLUENT LES ÉTUDES DE LA PNUCID


Vienne, le 17 juin (services d'information des Nations Unies) – Au cours des cinq années qui ont suivi la Session spéciale de l'Assemblée générale des Nations Unies sur les stupéfiants, la surface totale cultivée de coca a diminué de 20% dans la région des Andes (Bolivie, Colombie et Pérou), atteignant ainsi son niveau le plus bas en 14 ans: 153 800 hectares pour l'année 2003.


"Le déclin régulier de la culture de la coca dans cette région ne doit pas être surestimé, a cependant souligné Antonio Maria Costa, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID), qui a rendu publiques lors d'une conférence de presse à Washington les conclusions des Études 2003 sur la culture de la coca en Colombie, au Pérou et en Bolivie.  Ces trois pays sont en effet en mesure de combler à eux seuls la demande mondiale en matière de cocaïne.  Pour soutenir la tendance à la baisse, nous avons besoin de convaincre (et non pas forcer) les planteurs de coca à renoncer aux activités illégales et à y substituer des alternatives en vue de subvenir à leurs besoins."  M. Costa a rappelé qu'une telle politique avait déjà permis de faire reculer de façon significative et durable la culture de la coca au Pérou et en Bolivie dans les années 90.  Il a ajouté qu'il incombait également aux pays consommateurs d'assumer leurs responsabilités dans la lutte contre la production de stupéfiants.


En Colombie en effet, l'étude montre qu'à la fin décembre 2003, environ 86 000 hectares de coca étaient cultivés, soit 16% de moins par rapport aux 102 000 recensés un an auparavant.  Un changement notable porte sur la taille moyenne des parcelles cultivées: 93% d'entre elles s'étendent désormais sur moins de trois hectares, alors que les grandes plantations ont largement disparu au cours des trois dernières années.  Quant à la valeur marchande des 440 tonnes de coca dont on estime qu'elles ont été produites en 2003, elle se chiffrerait à 350 millions de dollars, contre 491 millions en 2002.


"Alors que la Colombie demeure le plus grand producteur mondial de coca, les ressources allouées à l'amélioration des conditions de vie dans les régions où elle est cultivée restent parmi les plus faibles au monde", a regretté M. Costa, qui a préconisé davantage d'investissements.


Au Pérou, si l'aire cultivée de coca a décliné de 5,2% par rapport à l'année 2002, M. Costa s'est inquiété de ce que les techniques agricoles ont été perfectionnées dans des régions-clés.  Il a également rapporté que l'année 2003 avait été marquée dans les régions concernées par des tensions et des flambées de violence, qui pourraient se traduire par une inversion des résultats positifs obtenus en 2003.


Enfin, en Bolivie, le PNUCID a aidé le Gouvernement dans la surveillance de la culture de coca depuis des années, mais l'étude 2003 est la première à fournir une estimation en la matière à l'échelle nationale.  Aussi, si elle révèle que 23 600 hectares étaient consacrés à la culture de la coca à la fin de cette année-là, il n'a pas été possible de comparer ce chiffre avec des données antérieures.  Toutefois, la croissance estimée de la culture de la coca dans les Yungas de La Paz laisse présager une augmentation à hauteur de 60 tonnes de la production de cocaïne en 2003.


Une source d'inquiétude pour la Bolivie est que la culture de la coca inflige des dégâts irréversibles aux parcs nationaux et aux réserves de la biosphère, a indiqué M. Costa, qui a appelé les pays donateurs et les institutions multilatérales à engager des actions viables sur les plans commercial et environnemental afin de garantir un revenu durable et légal aux populations rurales démunies.


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