Conférence de presse

Conférence de presse du Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement, présentant l’« Étude sur la situation économique et sociale dans le monde »

01/09/2009
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DE LA DIVISION DE L’ANALYSE DES POLITIQUES DE DÉVELOPPEMENT, PRÉSENTANT L’« ÉTUDE SUR LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE DANS LE MONDE  »


Le Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement du Département des affaires économiques et sociales (DESA), M. Rob Vos, a souligné ce matin la nécessité de faire coïncider les agendas du développement et du changement climatique.


Lors d’une conférence de presse donnée au Siège de l’ONU à New York, M. Vos a présenté les grandes lignes de l’Étude 2009 sur la situation économique et sociale dans le monde, un rapport annuel du DESA dont le lancement avait lieu aujourd’hui.  Rob Vos a estimé qu’à la lumière des analyses et données qui figurent dans l’Étude, et dans la perspective des négociations sur le document final de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, qui aura lieu en décembre prochain, les dirigeants des pays industrialisés doivent donner un coup d’accélérateur en matière d’investissement et définir des stratégies claires d’aide au pays en développement. 


Selon lui, l’enjeu de Copenhague, où sera finalisé un accord global sur le climat, sera d’établir des objectifs réalistes pour réduire les émissions atmosphériques de CO2, tout en décidant des moyens à mettre en œuvre pour permettre aux pays émergents de financer les programmes ambitieux qu’ils ont, à l’instar de l’Inde et du Brésil, déjà élaborés.


M. Vos a rappelé que c’est dans les pays en développement que l’impact de la dégradation du climat se fait le plus brutalement sentir.  Il a ainsi noté qu’à chaque augmentation d’un degré de la température mondiale, la croissance dans les pays pauvres reculait de deux à trois, et ce sans que cela n’affecte les performances économiques des pays les plus riches qui sont aussi en premier responsables de la dégradation du climat de la planète.  « L’Étude révèle que les pays industrialisés continuent d’avoir, par tête d’habitant, des taux d’émission de Co2 six à sept fois plus élevés que ceux observés dans les pays en développement », a indiqué Rob Vos. 


Il a également signalé que la crise climatique intervenait dans un contexte caractérisé par de grandes difficultés pour les pays en développement, confrontés depuis longtemps à de sévères pénuries d’énergie.  « Globalement, près de deux milliards d’êtres humains ont un accès limité à l’électricité », a ainsi fait remarquer M. Vos, qui a estimé à 25 milliards de dollars, par an, et pendant 20 ans, le coût d’installation des services d’énergie dans les pays concernés.  « Pour l’heure, le montant de l’aide publique au développement consacrée à l’énergie est de seulement 4 milliards de dollars par an », a-t-il constaté. 


Pour le Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement, un investissement massif est nécessaire pour inverser la tendance, « relever le défi de la fourniture d’énergies renouvelables » étant indispensable pour accompagner l’urbanisation accélérée que connaissent des régions entières du monde en développement particulièrement gourmandes en énergie.


M. Vos a appelé à la conclusion d’un véritable « New Deal » sur le climat, seul moyen selon lui de mobiliser la volonté politique des États et de mettre en place une nouvelle infrastructure.


Il a jugé que ce n’est qu’en s’appuyant sur de nouveaux mécanismes de financement que les pays pourront atteindre le principal objectif fixé par l’Étude sur la situation économique et sociale dans le monde, de l’année 2009, à savoir consacrer 1% du produit brut mondial, soit entre 500 et 600 milliards de dollars par an, à l’effort d’adaptation et d’atténuation des effets néfastes des changements climatiques sur le développement. 


Rob Vos a ensuite évoqué ce que les auteurs de l’Étude préconisent pour rendre possible un tel financement.  Il a d’abord fait savoir que d’après eux, les solutions appliquées aux pays développés et en développement « ne peuvent être les mêmes ».  Il a par exemple jugé que le développement d’un marché du carbone par le biais de mécanismes d’échange de droits d’émission ou de taxation dans les pays développés n’était pas une solution viable dans les pays en développement, et ce, faute de financement adéquat.  


M. Vos a préféré attirer l’attention sur le potentiel d’une combinaison d’investissements à grande échelle et d’interventionnisme politique.  La solution pourrait en effet consister en un juste équilibre entre l’engagement politique durable des gouvernements des pays en développement en faveur du climat et un appui financier et technologique multilatéral tout aussi durable, a-t-il souligné. 


Sur ce dernier point, M. Rob Vos a préconisé la mise en place d’un « fonds mondial pour l’énergie verte », d’un régime de tarification préférentielle de l’électricité provenant de sources d’énergies renouvelables, d’un programme sur les technologies du climat, et d’un régime mieux équilibré de propriété intellectuelle afin de faciliter le transfert d’énergies vertes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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