Conférence de presse

Conférence de presse sur l’Étude 2010 de la situation économique et sociale dans le monde

29/06/2010
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’ÉTUDE 2010 DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE DANS LE MONDE


Accompagné du Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement, le Sous-Secrétaire général chargé du développement économique, Jomo Kwame Sundaram, a lancé aujourd’hui la version 2010 de l’Étude de la situation économique et sociale dans le monde.


Intitulée «  De nouveaux outils pour le développement », l’Étude, a expliqué Jomo Kwame Sundaram, traite de la cohérence des politiques de coopération internationale, thème du Forum pour la coopération en matière de développement, organisé dans le cadre de la session de fond que le Conseil économique et social (ECOSOC) tient actuellement.


Au cours d’une conférence de presse donnée aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York, le Sous-Secrétaire général a indiqué que l’Étude révèle l’inconsistance des politiques et la faiblesse de la gouvernance mondiale, dont un des symptômes a été la crise financière internationale.  L’Étude appelle donc à une meilleure cohérence entre l’architecture de l’aide internationale, le régime commercial mondial, la régulation financière et la coordination macroéconomique.


Or, a dénoncé, Jomo Kwame Sundaram, le G-20, réuni la semaine dernière à Toronto, continue à pêcher par son caractère « ad hoc » et fragmenté.  Le danger qui se pose à nous, vient du fait que le monde est confronté à de nouveaux défis, a prévenu le Directeur de l’analyse des politiques de développement, Robert Vos. 


Le pouvoir économique change de camp, avec la montée en puissance de pays comme la Chine, en même temps que le nombre de pauvres augmente en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, a-t-il ajouté.  M. Vos a aussi cité le défi que pose le phénomène des changements démographiques.  En 2050, 85% des 9 milliards d’habitants de la planète vivront majoritairement dans les zones urbaines des pays en développement, et 1 sur 7 d’entre eux aura plus de 65 ans, a annoncé le Directeur de l’analyse des politiques de développement.  Robert Vos a aussi cité le défi posé par la dégradation de l’environnement dans un monde qui émet chaque année 30 milliards de tonnes de dioxyde de carbone. 


Il faut donc doter le développement « de nouveaux outils », ont plaidé les deux officiels spécialistes du développement, en appelant à « une nouvelle manière de penser » et à « un nouvel équilibre entre les décisions nationales et internationales ». 


Parmi ces outils, ils ont souligné la nécessité de lier les processus d’aide et de commerce pour donner aux gouvernements une certaine « marge de manœuvre » leur permettant d’expérimenter des solutions plus appropriées à la situation de leurs pays respectifs.  Ils ont aussi préconisé une plus grande stabilité dans la régulation internationale des flux de capitaux et une meilleure prévisibilité du financement du développement. 


L’architecture actuelle de l’aide, a précisé le Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement, est par trop fragmentée, et donc inefficace.  Il a donné l’exemple de la Tanzanie, qui gère plus de 700 projets financés par l’aide et reçoit plus de 500 missions de donateurs. 


Il devient urgent que les pays bénéficiaires de l’aide puissent décider eux-mêmes de leurs stratégies de développement sur lesquelles devraient ensuite s’aligner les donateurs; ce qui permettrait d’éviter les conditionnalités et procédures contradictoires sans pour autant empêcher la traçabilité des fonds. 


Concernant la question du commerce, l’Étude fait la proposition paradoxale d’élargir et de restreindre à la fois la portée des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Ces règles doivent, d’un côté, être plus souples pour donner aux économies faibles le temps et l’espace dont elles ont besoin pour devenir compétitives, et de l’autre côté, être assujetties à des règles et principes qui sont fixés ailleurs.


Ce sont les accords liés à l’environnement qui doivent guider les règles commerciales et pas le contraire; ce qui suppose que des ajustements soient apportés à certains accords et règles établis, comme par exemples ceux régissant la propriété intellectuelle.  De la même manière, les règles doivent être amendées à la lumière des efforts entrepris pour renforcer la régulation financière, dont notamment la lutte qui doit être menée contre la volatilité des capitaux.


La régulation financière ne sera efficace que si elle est coordonnée au niveau international, a insisté le Sous-Secrétaire général Kwame Sundaram, en appelant à une « institutionnalisation internationale de la coordination ».  Il a tout de même reconnu les réticentes de nombreux pays à ce genre de proposition, dont en particulier les États-Unis.  Mais le système actuel ne fonctionne pas, a souligné Jomo Kwame Sundaram, avant de rappeler que le Fonds monétaire international (FMI) n’a pas de pouvoir législatif. 


Pour illustrer ses propos, M. Kwame Sundaram a émis des doutes sur la viabilité d’un système de réserve monétaire international fondé sur une seule monnaie, qui est aussi elle-même génératrice de crises à répétition.  À ce problème, il a vu une solution qui pourrait être trouvée dans le développement de l’usage des droits de tirage spéciaux (DST). 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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