SG/SM/15554

Conférence de presse du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon

23/12/2013
Secrétaire généralSG/SM/15554
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, M. BAN KI-MOON


Le Secrétaire général de l’ONU a fait, aujourd’hui, le point sur la situation au Soudan du Sud et aux Philippines, où il se trouvait jusqu’à hier.  Lors de la conférence de presse qu’il a donnée au Siège de l’ONU, à New York, M. Ban a également évoqué les préparatifs de la Conférence internationale sur la Syrie, qui se tiendra à Genève le 22 janvier prochain.


S’agissant du Soudan du Sud, M. Ban Ki-moon s’est voulu très clair, en déclarant que le monde était témoin de ce qui se joue actuellement dans le pays.  « Les attaques contre les civils et les Casques bleus déployés pour les protéger doivent cesser immédiatement. »  « L’ONU enquêtera sur les allégations de violations graves des droits de l’homme et de crimes contre l’humanité », a-t-il martelé.  Les auteurs de crimes graves, quel que soit leur rang, devront répondre personnellement de leurs actes, a-t-il assuré. 


Le Chef de l’ONU a indiqué qu’il avait eu, ce matin, une réunion de crise sur la détérioration de la situation au Soudan du Sud avec ses Conseillers à laquelle sa Représentante spéciale pour ce pays, Mme Hilde Johnson, et le Représentant spécial de l’Union africaine, M. Haile Menkerios, ont participé par vidéoconférence.  Le Secrétaire général s’est dit particulièrement préoccupé par les informations faisant état de massacres ethniques.  « Des dizaines de milliers de personnes ont fui, y compris 45 000 personnes qui ont cherché refuge dans les bases de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud(MINUSS) », a-t-il  expliqué.  


Le Secrétaire général s’est dit déterminé à faire en sorte que la Mission puisse assumer sa tâche essentielle qui est de protéger les civils.  À cet égard, il a annoncé qu’il consacrerait l’essentiel de sa journée à appeler les dirigeants régionaux pour solliciter leur appui militaire et politique pour soutenir les efforts de règlement pacifique de la crise.  M. Ban a également indiqué qu’il avait adressé, aujourd’hui, une lettre au Conseil de sécurité contenant des recommandations pour renforcer la capacité militaire, policière et logistique de protection de la MUNISS.  Il a laissé entendre que les autres opérations de maintien de la paix pourraient contribuer à cet effort sans réduire leurs capacités de réponse aux menaces auxquelles elles font face. 


Le Secrétaire général a par ailleurs indiqué qu’il était en contact permanent avec le Président sud-soudanais, M. Salva Kiir, et les dirigeants de l’opposition.  « Quelles que soient leurs divergences, les parties ne peuvent pas justifier la violence qui a embrasé leur jeune nation », a-t-il souligné.  C’est pourquoi, il les a exhortées à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour faire entendre raison à leurs partisans: « La poursuite de la violence, qu’elle soit de nature ethnique ou autre, est inacceptable. »  Pour M. Ban, l’heure est venue pour les dirigeants sud-soudanais de démontrer à leur peuple et au monde leur détermination à préserver l’unité de la nation « née de leur longue lutte pour l’indépendance ».


Répondant aux questions des correspondants de presse, le Secrétaire général a déclaré que le Soudan, en tant que voisin direct du Soudan du Sud, devrait comme les autres contribuer « de manière constructive » aux efforts en cours.  Concernant le renforcement de la MINUSS, il a rappelé qu’avec 7 000 soldats de la paix et policiers des Nations Unies, la Mission était dotée d’une force « limitée ».


Il a répété que le Secrétariat et le Conseil de sécurité travaillaient étroitement pour voir comment transférer des troupes d’autres missions ou obtenir de pays contributeurs de troupes le déploiement de Casques bleus supplémentaires.  Il a ajouté que son Porte-parole serait sûrement en mesure de donner dès demain des précisions sur les conditions du renforcement de la MINUSS. 


S’exprimant ensuite sur la situation en Syrie, le Secrétaire général a affirmé que l’ONU, par le biais de son Représentant spécial conjoint, M. Lakhdar Brahimi, ne ménageait aucun effort pour alléger les souffrances des populations.  Il a ensuite insisté sur l’organisation de la Conférence internationale sur la Syrie, qui devrait se tenir le 22 janvier prochain à Genève, en formant le vœu que la question de la participation de l’Iran à cet événement sera rapidement réglée. 


« L’Iran doit contribuer à la paix en Syrie aux côtés des autres pays de la région.  C’est une puissance régionale très importante qui pourrait jouer un rôle clef », a-t-il dit.  Il serait ainsi logique que l’Iran participe à la réunion et que, comme les autres pays, il s’engage à contribuer à la pleine mise en œuvre du Communiqué de Genève, qui prévoit l’établissement d’une autorité de transition dotée de tous les pouvoirs exécutifs, a-t-il estimé.   


« Les négociations seront difficiles », a-t-il prévenu, tout en faisant remarquer que « sans ces négociations, l’avenir ne pourrait offrir qu’un bain de sang et le désespoir ».  Il a donc exhorté les parties à libérer les détenus, à lever l’état de siège et à améliorer l’accès humanitaire.  Il a également appelé à la plus large participation possible à la Conférence des donateurs sur la Syrie qui aura lieu au Koweït, le 15 janvier prochain.


S’agissant des opérations humanitaires et de secours aux Philippines, frappées au début du mois de novembre par le typhon Haiyan/Yolanda, le Secrétaire général a aussi appelé les États Membres à contribuer de toute urgence, en honorant l’appel de fonds lancé par l’ONU, dont le montant total s’élève à 791 millions de dollars.  À ce jour, à peine un tiers de ce montant a été versé.  Plus de 4 millions de personnes reçoivent actuellement une aide alimentaire et des centaines de milliers survivent grâce à la fourniture d’équipements vitaux, a-t-il rappelé avant de conclure. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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