DSG/SM/752

Conférence de presse: en direct de Kiev par téléphone, le Vice-Secrétaire général parle des menaces dont a été victime Robert Serry de la part d’un groupe d’hommes armés

5/3/2014
Vice-Secrétaire généralDSG/SM/752
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE: EN DIRECT DE KIEV PAR TÉLÉPHONE, LE VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL PARLE DES MENACES DONT A ÉTÉ VICTIME ROBERT SERRY DE LA PART D’UN GROUPE D’HOMMES ARMÉS


En direct de Kiev, où il est arrivé lundi, le Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson, s’est adressé aujourd’hui par téléphone aux correspondants de presse accrédités auprès du Siège de l’Organisation à New York pour faire le point de la situation, en s’attardant notamment sur l’incident dont a été victime l’émissaire de l’ONU, M. Robert Serry, peu après son arrivée en Crimée, mardi soir.


M. Eliasson a d’abord tenu à préciser qu’il avait demandé à Robert Serry de se rendre en Crimée.  Il a également indiqué qu’il attendait l’arrivée, le week-end prochain, du Sous-Secrétaire général aux droits de l'homme, M. Ivan Simonovic, avec lequel il doit examiner la situation des droits de l’homme dans l’est et dans l’ouest de l’Ukraine, ainsi qu’en Crimée.


« J’ai parlé à Robert Serry il y a environ 20 minutes », a indiqué le Vice-Secrétaire général avant d’estimer que « l’incident au cours duquel M. Serry a été pris à partie était très regrettable ».  Se montrant cependant rassurant sur le bon état de santé de l’émissaire de l’ONU, M. Eliasson a précisé que M. Serry n’avait pas été enlevé, mais qu’il s’était senti gravement menacé par un acte qui mérite une ferme condamnation.


Relatant les détails de l’incident, M. Eliasson a indiqué que, juste après avoir visité la base navale de Simféropol, la capitale de la Crimée, M. Serry a été menacé par un groupe d’hommes non identifiés qui l’ont emmené vers sa voiture.  Ils étaient entre 10 et 15 hommes, certains étant armés d’armes de divers types et d’autres non, et certains étant vêtus de treillis militaires.  Ces hommes non identifiés ont demandé à Robert Serry de quitter la Crimée et de reprendre le chemin de l’aéroport, ce qu’il a refusé.  Étant donné que le groupe d’inconnus empêchaient sa voiture d’avancer, M. Serry en est sorti et est reparti à pied en direction de son hôtel.  « Il s’est entre-temps arrêté dans un café pour demander son chemin et m’appeler par téléphone », a indiqué M. Eliasson, ajoutant que Robert Serry « était maintenant en route pour l’hôtel, accompagné par un collègue des Nations Unies ».


À la question d’un journaliste qui a demandé quelle langue parlaient les hommes qui s’en sont pris à Robert Serry, M. Eliasson a répondu qu’il ne savait pas.  À une autre question portant sur le dispositif de sécurité dont bénéficiait M. Serry, le Vice-Secrétaire général a répondu qu’il appartenait aux autorités ukrainiennes d’assurer cette sécurité.  Robert Serry était en outre accompagné par le représentant de l’OSCE, M. Tim Guldimann, a indiqué le Vice-Secrétaire général.


« Robert Serry espère que toutes les autorités qui contrôlent la situation faciliteront son retour en toute sécurité vers son hôtel et lui permettront de poursuivre son travail.  Dans le cas contraire, il serait contraint de revenir à Kiev pour travailler depuis cette ville », a indiqué Jan Eliasson.


M. Eliasson a assuré avoir déjà parlé aux autorités ukrainiennes sur place, et il a dit que des contacts avaient aussi été établis avec les autorités de la Fédération de Russie « afin qu’elles exercent leur influence pour rectifier la situation ».


En ce qui concerne sa mission en Ukraine, M. Eliasson, qui est à Kiev depuis trois jours et y sera encore « sans doute pour une quatrième journée demain », selon ses propres termes, a indiqué qu’il avait eu un programme chargé, notamment des réunions avec le Ministre des affaires étrangères, le Premier Ministre et le Président par intérim du Gouvernement de Kiev.


Il a fait part des tensions persistantes, en particulier en ce qui concerne la situation en Crimée, mais a indiqué que celles observées ces derniers temps le long de la frontière semblent s’estomper.  Il a toutefois souligné la grande incertitude qui entoure cette situation.


M. Eliasson s’est félicité que des incidents, qui ont eu lieu hier dans certaines parties du pays, n’aient pas dégénéré comme on pouvait le craindre.  Nous devons cependant poursuivre nos efforts pour réduire les tensions et parvenir à une désescalade de la situation dans tous ses aspects, tant en termes militaires que sur le plan général, a préconisé Jan Eliasson.


Le Vice-Secrétaire général a assuré avoir fait tout son possible pour faire comprendre qu’il fallait maintenant que Kiev et Moscou entament un dialogue et parviennent à un règlement pacifique de la crise.  Il a rappelé que d’importantes réunions avaient lieu concomitamment à d’autres endroits du monde, notamment à Paris où se tient une réunion ministérielle.


Nous suivrons l’évolution de la situation concernant Robert Serry minute par minute, et nous réévaluerons la faisabilité de sa mission en Crimée, a assuré M. Eliasson.  Il a expliqué que M. Serry avait été dépêché sur place pour tenir le Secrétaire général et lui-même informés de la situation sur le terrain.  Il a espéré que toutes les personnes concernées leur donneraient les garanties nécessaires à la poursuite de leur mission.  En ce qui le concerne, M. Eliasson a indiqué qu’il réévaluera la situation pour décider du moment de son retour à New York.


Le Vice-Secrétaire général a aussi salué le travail de surveillance en matière de respect des droits de l’homme et des droits des minorités mené par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).  Nous discutons de la façon dont l’ONU peut coopérer, a-t-il indiqué, notamment sur le plan des droits de l’homme.  En ce qui concerne une éventuelle opération de maintien de la paix, il a rappelé qu’il faudrait pour cela une décision du Conseil de sécurité, chose qui, dans les circonstances actuelles parait difficile à obtenir.


« Les progrès sont donc positifs en matière de surveillance et sont bien accueillis par les autorités ukrainiennes auxquelles j’ai parlé, ainsi que par la partie russe, qui s’inquiète pour les minorités russophones », a indiqué M. Eliasson.


M. Eliasson a aussi témoigné du calme qui règne maintenant à Kiev.  Le Gouvernement qui y est en place actuellement y bénéficie d’un fort soutien, a-t-il ajouté, se disant même « impressionné par la retenue et le calme du leadership à Kiev, ce que l’on constate aussi dans l’ouest du pays ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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