SG/2207

« Le monde doit stopper Ebola maintenant », déclare M. Ban Ki-moon lors d’une réunion de haut niveau sur la réponse de l’ONU à l’épidémie

25/9/2014
Secrétaire généralSG/2207
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Réunion de haut niveau

« La riposte à l’épidémie à virus Ebola »

Matin


« LE MONDE DOIT STOPPER EBOLA MAINTENANT », DÉCLARE M. BAN KI-MOON LORS

D’UNE RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LA RÉPONSE DE L’ONU À L’ÉPIDÉMIE


« Le monde peut et doit stopper Ebola, maintenant », a déclaré, aujourd’hui, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.  Lors d’une réunion de haut niveau, qui s’est tenue en marge de la soixante-neuvième session de Assemblée générale, à New York, le Chef de l’ONU a demandé instamment aux États Membres de venir activement en aide aux peuples de la Guinée, du Libéria et de la Sierra-Leone qui, a-t-il souligné, font directement face à l’épidémie d’Ebola « la plus importante et mortelle que le monde ait connue ».


La réunion, marquée par la participation de la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Mme Margaret Chan, du Président de la Banque mondiale, M. Jim Kim, et du Président des États-Unis, M. Barack Obama, a été l’occasion de faire le point sur la situation en Afrique de l’Ouest et de mobiliser la communauté internationale.  Sur ce dernier point, l’Union européenne et ses États membres, le Japon, la Chine et le Timor-Leste ont fait d’importantes annonces de contributions financières.


M. Ban a assuré que le système de l’ONU dans son ensemble était à pied d’œuvre pour aider les pays les plus touchés à venir à bout d’Ebola.  Outre l’OMS et la Banque mondiale, « la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), ainsi que les institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies fournissent une assistance dans la région depuis des mois », a-t-il ainsi indiqué.


Avant cela, M. Ban avait rappelé qu’Ebola « fait rage », tuant chaque jour plus de 200 personnes, les deux tiers des victimes étant des femmes.  Il a ensuite précisé que la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola MINUAUCE, dirigée par son Représentant spécial, M. Anthony Banbury, aurait pour tâche principale d’appuyer les efforts de prévention à travers toute la région. 


« Chaque jour, chaque minute compte », a souligné avec gravité Mme Chan, en insistant sur la nécessité d’adjoindre aux centres de traitement une fourniture de soins respectueuse des réalités culturelles locales.  « Dans un monde humain, nous ne pouvons laisser les peuples d’Afrique de l’Ouest souffrir autant », a aussi déclaré la Directrice générale de l’OMS.


De son côté, M. Jim Kim a indiqué que la Banque mondiale avait approuvé et décaissé 105 millions de dollars il y a neuf jours et qu’elle demeurait engager à allouer un total de 40 millions à la riposte contre Ebola.  Il a par ailleurs cité les prévisions alarmistes de United States Centers for Disease Control and Prevention selon lesquelles un million de personnes au Libéria et en Sierra Leone pourraient être infectées d’ici à la fin de l’année, provoquant en outre un effacement des impressionnants gains de productivité réalisés ces dernières années par l’Afrique.  « Ce qui est en jeu, c’est rien moins que l’effondrement du continent », a-t-il averti.


Premier dirigeant politique à prendre la parole, le Président Barack Obama a souligné que l’épidémie d’Ebola était plus qu’une crise sanitaire: « Elle est une menace croissante à la sécurité régionale et globale », a-t-il affirmé.  Constatant qu’au Libéria, en Guinée et en Sierra Leone les systèmes de santé se sont effondrés, le Président américain a noté que si l’économie de ces mêmes pays continuait à ralentir au rythme actuel, c’est la région tout entière qui courrait à la catastrophe humanitaire.  « Il est dans l’intérêt de tous de stopper Ebola », a-t-il clamé.  M. Obama a interpellé les États Membres en les exhortant à mettre d’urgence à disposition davantage de services aériens, de matériel d’évacuation médicale, de docteurs ou encore de traitements.  Il a répété qu’agir vite pourrait faire la différence entre 10, 20 ou 30 000 morts et des centaines, voire des millions de victimes.


S’agissant des annonces de contributions, l’Union européenne, par la voix du Président de sa Commission, M. José Manuel Barroso, a promis 30 millions d’euros d’aide humanitaire.  « L’Union européenne est mobilisée depuis les premières phases de la crise et a déjà largement contribué à l’effort commun », a rappelé M. Barroso, qui a précisé qu’avec ce don supplémentaire de 30 millions, l’Union européenne avait déjà contribué à hauteur de près de 150 millions d’euros.  Il a toutefois signalé que le financement n’était pas tout, l’essentiel devant être, selon lui, de garantir que l’aide humanitaire parvienne jusqu’aux zones les plus touchées.  « Nous devons isoler la maladie, et non pas les pays », a-t-il insisté.


Le Ministre français des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, qui a réaffirmé la détermination de la France à être au rendez-vous de la lutte contre Ebola, a indiqué que son pays consacrerait 70 millions d’euros à l’effort global.  « Ebola n’est pas qu’une épidémie, a-t-il dit, c’est une catastrophe », en rappelant l’attachement de la France aux pays touchés et le fait que ce sont des instituts français de recherche médicale qui ont identifié les premiers la maladie.


M. James Duddridge, Sous-Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Royaume-Uni, a annoncé que les contributions de son pays atteignaient les 160 millions de dollars.  « L’Allemagne, pour sa part, a déjà fait don de 25 millions d’euros à l’UNICEF et à des ONG œuvrant sur le terrain », a fait savoir le Ministre allemand des affaires étrangères », M. Frank-Walter Steinmeier.  Son homologue de la République de Corée, M. Yun Byung-se, a indiqué que son gouvernement, pour l’heure, a alloué 5 millions de dollars à la riposte contre Ebola.  La Chine, par la voix de son Ministre des affaires étrangères, a indiqué qu’à ce stade, elle avait versé près de 40 millions de dollars d’aide pour le financement de la lutte contre l’épidémie.


Le Président de la Côte d’Ivoire, M. Alassane Ouattara, a expliqué que son pays se montrait solidaire avec les pays affectés depuis le début la crise.  « À ce stade, nous avons contribué à hauteur d’un million de dollars au Fonds de soutien mis en place par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO) ».  « Par ailleurs, nous envisageons, dès la semaine prochaine, la reprise du trafic aérien avec les pays voisins.  Nous avons également autorisé la réouverture de nos ports pour permettre aux contingents américains de se rendre dans les pays touchés », a ensuite détaillé M. Ouattara.  Il a aussi recommandé que l’effort porte sur la prévention dans les pays à risques, comme la Côte d’Ivoire, afin d’éviter une propagation qui deviendrait « incontrôlable » de la maladie.


Le Président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo, est intervenu pour préciser que la CEDEAO avait réagi en mettant en place un comité ministériel composé des ministres de la santé de ses États membres, qui s’est réuni récemment à Accra, au Ghana, pour prendre des mesures de prévention.


Représenté par son Premier Ministre, M. Shinzo Abe, le Japon a annoncé une contribution de 40 millions de dollars pour soutenir les efforts de l’ONU et d’autres organisations de terrain pour faire face à Ebola dans toute l’Afrique de l’Ouest.  De son côté, Cuba, par la voix de son Ministre des affaires étrangères, M. Bruno Eduardo Rodriguez Parilla, s’est engagé à envoyer « gratuitement » quelque 300 docteurs et infirmières supplémentaires dans la région.  « Au nom de mon gouvernement et du peuple du Timor-Leste, nous verserons 1 million de dollars au titre de la coopération Sud-Sud », a annoncé pour sa part le Premier Ministre timorais, M. Kay Rala Xanana Gusmão.  Le Ministre nigérian des affaires étrangères, M. Aminu Wali, a indiqué que le Nigéria avait consacré 3,5 millions de dollars au Fonds de la CEDEAO.


Les trois pays les plus affectés par l’épidémie ont salué la décision que le Conseil de sécurité a prise en vertu de sa résolution 2177 (2014), qualifiant l’épidémie d’Ebola de menace à la paix et à la sécurité internationales.  Le Président de la Guinée, M. Alpha Condé, a ainsi estimé que la riposte contre Ebola devait être l’occasion de renforcer les infrastructures de son pays, du Libéria et de la Sierra Leone, afin de relancer durablement la croissance économique dans ces pays et de préserver la stabilité de la région.  Il a par ailleurs souligné la nécessité de mieux comprendre Ebola « pour que les gens en aient moins peur et apprennent à se protéger plus efficacement ».  « Ebola est une grave maladie, ce n’est pas une fatalité », a-t-il déclaré.


Pour sa part, le Président sierra-léonais, M. Ernest Bai Koroma, a mis l’accent sur l’urgence de la situation en comparant la réponse internationale devant être apportée à la diffusion de la maladie à celle réservée habituellement aux catastrophes naturelles. 


La Présidente du Libéria, Mme Ellen Johnson-Sirleaf, a insisté sur la dimension culturelle de l’épidémie.  S’adressant à la communauté internationale, elle a plaidé pour une approche consciente du poids des traditions: « La famille libérienne est au chevet de ses proches malades et elle ne comprend pas toujours que des étrangers leur demandent de s’éloigner de leur fils ou de leur mère en train de saigner ou de vomir », a-t-elle dit.  « Comprendre nos traditions, c’est mieux comprendre comment lutter contre la maladie de manière unie », a-t-elle dit.


Les participants à la réunion de haut niveau ont par ailleurs rendu un hommage unanime aux plus de 300 travailleurs sanitaires ayant perdu la vie depuis le début de l’épidémie.  Présidente de Médecins Sans Frontières International, Mme Joanne Liu a remercié les donateurs et le système des Nations Unies de leurs efforts tout en les invitant à faire suivre d’effets leurs promesses, sans tarder.  « Il est indispensable de maintenir une bonne qualité de soins dans un tel contexte de pénurie, de manque et de peur », a-t-elle fait observer.  « Aujourd’hui, Ebola est en train de gagner et ne pas agir vite, c’est se rendre complice de la maladie », a prévenu Mme Liu. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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