Cinquante-cinquième session,
11e séance – après-midi
SOC/4848

La Commission du développement social achève ses travaux en adoptant, pour la première fois par consensus, un texte sur les aspects sociaux du NEPAD

La Commission du développement social a achevé, aujourd’hui, sa cinquante-cinquième session, placée sur le thème biennal « stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous », par l’adoption, notamment, d’un projet de résolution sur les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD)*, lequel, pour la première fois, a pu faire l’objet d’un consensus.

Le Président de la Commission, M. Philipp Charwath, de l’Autriche, a salué une session qui aura permis de rappeler que le but ultime des politiques sociales devait demeurer l’autonomisation des plus défavorisés, en se basant toujours, a—t-il précisé, sur le concept de « dignité humaine ».

Parmi les trois textes adoptés lors de cette dernière séance, tous sans vote, celui sur le NEPAD, qu’avait présenté l’Équateur, au nom du Groupe des 77 et la Chine, invite le Conseil économique et social (ECOSOC) à encourager les partenaires au développement de l’Afrique de continuer d’intégrer les priorités, valeurs et principes du NEPAD dans leurs programmes d’assistance au développement. 

L’ECOSOC noterait aussi que, bien que le développement social soit de la responsabilité première des gouvernements, la coopération et l’assistance internationales sont essentielles pour la pleine réalisation de cet objectif.

Le délégué des États-Unis, dont le pays s’est rangé pour la première fois au consensus, a dit espérer une harmonisation des efforts visant à la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et du Programme de développement durable à l’horizon 2030 afin d’aboutir à des « résultats concrets ».  Il a rappelé que le « droit au développement » n’était pas une notion consacrée par le droit international et a indiqué que le mot « équitable » mentionné par le texte à de nombreuses reprises pouvait revêtir plusieurs significations. 

La déléguée de l’Afrique du Sud a souligné l’importance de cette résolution, véritable « feuille de route » pour l’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a défendu l’amélioration de l’accès aux marchés, une intensification des transferts de technologie et des allègements de la dette, appelant en outre à la conclusion du cycle des négociations commerciales de Doha.

En vertu d’un autre projet de résolution**, « Politiques et programmes mobilisant les jeunes », tel qu’oralement amendé, l’ECOSOC est invité à demander aux États Membres de poursuivre la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse, en tenant compte des vues exprimées par les jeunes et les organisations de jeunes et d’aide à la jeunesse dans le cadre de leur participation effective à la vie de la société.

Avant l’adoption de ce texte, la déléguée du Portugal s’est dite « effarée » par l’erreur du Secrétariat concernant les versions non concordantes du texte en négociation.  Cette erreur a entravé le travail de la Commission, a-t-elle dit.  Elle a regretté les libertés de forme qui ont été apportées au texte, sans que les pays coauteurs n’aient été informés. 

La déléguée de l’Afrique du Sud aurait pour sa part souhaité, « au regard du climat actuel », un passage plus clair sur l’accès des jeunes à la santé.  Elle a mis en garde contre une réduction du financement des programmes de santé génésique dans les pays en développement.

Le délégué du Mexique a exprimé son « désarroi » face aux différentes versions du texte qui ont été distribuées.  Cela est inacceptable et ne doit pas se reproduire, a-t-il déclaré.

La Commission a également adopté un projet de résolution*** intitulé « promotion des droits des personnes handicapées et renforcement de la prise en compte systématique de la question du handicap dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ». 

En vertu de ce texte, l’ECOSOC demanderait aux États Membres, aux organisations régionales concernées et aux organes et organismes compétents des Nations Unies de veiller à ce que tous les programmes et politiques de développement concourent à l’inclusion sociale de toutes les personnes handicapées dans des conditions d’égalité avec les autres, et de faire en sorte que les personnes handicapées puissent participer activement à la conception, à la mise en œuvre et à l’évaluation de ces programmes et politiques.

Le Président de la Commission a déclaré que le travail de la Commission du développement social devrait toujours s’aligner sur ceux de l’ECOSOC et du Forum politique de haut niveau sur le développement durable. 

M. Charwath a rappelé que les États Membres avaient souhaité que cet alignement ne se reflète pas seulement dans une seule résolution et ne se fasse pas en faveur d’un seul des groupes sociaux qui suscitent les préoccupations de la Commission.  Une telle situation pourrait à terme créer des déséquilibres entre ces divers groupes en mettant en valeur certains au détriment des autres, a-t-il expliqué.

Le Président a par ailleurs plaidé pour que le travail de la Commission soit plus concret et adapté aux réalités actuelles, sans pour autant hésiter à expérimenter de nouveaux formats, proposant par exemple qu’une seule résolution soit désormais adoptée par session afin que la Commission reste « pertinente et en avant-garde de son temps ».  Un vœu qui répond en filigrane aux préoccupations de certaines délégations qui avaient estimé, au cours des travaux, que la Commission avait « perdu de sa pertinence ».

Enfin, la Commission a adopté le rapport des travaux de sa cinquante-cinquième session****, après en avoir suivi la présentation par la Rapporteuse, Mme Ana Sandoval Espinola, du Paraguay. 

Elle a pris note des rapports du Secrétaire général sur les « Stratégies pour éliminer la pauvreté dans une perspective de développement durable pour tous »***** et sur le « Troisième cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action international de Madrid de 2002 sur le vieillissement: examen préliminaire »******, ainsi que de la note du Secrétariat intitulée « Questions nouvelles: promotion de politiques intégrées pour l’élimination de la pauvreté: l’épanouissement de la jeunesse dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 »*******.

Après avoir achevé les travaux de sa cinquante-cinquième session, la Commission a brièvement ouvert sa cinquante-sixième session en procédant à l’élection de certains membres de son bureau.

MM. Bruno Rios, du Mexique; Yao Shaojun, de la Chine;  et Lot Dzonzi, du Malawi; ont été désignés comme Vice-Présidents pour le compte, respectivement, du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, du Groupe des États d’Asie et du Pacifique et du Groupe des États d’Afrique. 

La Commission a renvoyé à une date ultérieure l’élection des membres du bureau issus d’autres groupes régionaux.

Cette dernière séance s’est prolongée en soirée, du fait de plusieurs suspensions pour des besoins de traduction de documents, dont certains n’étaient du reste disponibles qu’en anglais.

Créée en 1946, la Commission du développement social est un organe technique de l’ECOSOC, qui est chargée, depuis 1995, du suivi et de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Copenhague.  Elle est composée de 46 membres qui examinent chaque année des thèmes relatifs au développement social.

* E/CN.5/2017/L.5
** E/CN.5/2017/L.4
*** E/CN.5/2017/L.3
**** E/CN.5/2017/L.2
***** E/CN.5/2017/3
****** E/CN.5/2017/6
******* E/CN.5/2017/7

 

 

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