Soixante-treizième session,
1re séance plénière - après-midi
AG/12054

La Présidente de l’Assemblée générale donne le coup d’envoi de la 73e session sur le thème « Démontrer la pertinence des Nations Unies à tous les peuples du monde »

« Démontrer la pertinence des Nations Unies à tous les peuples du monde: Leadership mondial et responsabilités partagées pour des sociétés pacifiques, équitables et durables », c’est le thème qu’a choisi la Présidente de l’Assemblée générale, en donnant aujourd’hui le coup d’envoi de la soixante-treizième session, en présence du Secrétaire général de l’ONU.  Mme Maria Fernanda Espinosa Garcés, de l’Équateur, quatrième femme à se hisser à ce poste en 72 ans, a attaché à son thème sept priorités.

« J’ai le respect le plus profond pour les peuples du monde dont le bien-être est notre principal objectif », a déclaré la nouvelle Présidente de l’Assemblée générale qui n’a pas manqué de rendre hommage aux « trois femmes impressionnantes » qui l’ont précédé: l’indienne Vijaya Lakshmi Pandit en 1953, la libérienne Angie Brooksa en 1969; et la bahreïnie Haya Rashed Al Khalifa en 2006.

La nouvelle Présidente s’est attardée sur les sept priorités liées au thème qu’elle s’est choisi: autonomisation des femmes et des filles; promotion du Pacte mondial pour les migrants et les réfugiés; création d’emplois décents pour les jeunes, les femmes et les personnes handicapées; protection de l’environnement et lutte contre la pollution du plastic; sensibilisation à la situation des personnes handicapées, « la plus grande minorité du monde »; revitalisation de l’Assemblée générale, optimisation de ses méthodes de travail et appui à la réforme du Conseil de sécurité; et, enfin, amélioration de la sécurité humaine et implication des jeunes.  Ces priorités, a précisé la Présidente, s’articuleront autour de deux grands concepts et visions stratégiques: la paix et les droits de l’homme pour tous, d’une part, et le multilatéralisme renforcé, d’autre part.

L’Assemblée générale n’est pas seulement le forum le plus démocratique et le plus représentatif au monde.  C’est un espace, a dit la Présidente, qui englobe les cultures les plus diverses, un centre mondial de réflexion et de vision précieux qui a une influence considérable sur le monde, les gouvernements et sur les peuples.  Nous devons tous les jours trouver des solutions aux problèmes les plus difficiles auxquels sont confrontées l’humanité et la planète.  Mais jusqu’ici, nous n’avons pas réussi à susciter la compréhension et l’appui de l’opinion publique, a estimé la Présidente, revenant à son thème: « Démontrer la pertinence des Nations Unies à tous les peuples du monde. »  En rendant l’opinion publique plus consciente de notre travail et des objectifs de l’ONU, nous mobiliserons son appui à la mise en œuvre nationale de nos accords.

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ne peut se mesurer qu’à l’aune de son impact sur les peuples du monde et cet impact, sur la vie quotidienne et l’avenir, est finalement ce qui rendra l’ONU « pertinente et précieuse » aux yeux de tous.  Il nous faut donc un leadership mondial dans le cadre du multilatéralisme et de nos responsabilités partagées pour parvenir à des « sociétés pacifiques, équitables et durables », a souligné la Présidente qui a parlé des « dettes à honorer » dont une réponse aux migrants et au peuple palestinien.  L’ONU a beaucoup apporté à l’humanité, mais sa pertinence serait renforcée si nos peuples comprenaient le lien direct entre notre travail et leur vie quotidienne, a insisté la Présidente, convaincue que la communication est la clef pour « faire de nos peuples nos meilleurs alliés dans la mise en œuvre des accords signés ici ».

Il est important, a-t-elle poursuivi, que le public connaisse le travail que les 193 États Membres effectueront au cours des 12 prochains mois, a jugé la Présidente.  « Nous examinerons 330 résolutions sur des problèmes mondiaux.  Nous tiendrons plus de 100 séances plénières et un nombre incalculable de séances de travail et de négociations pour parvenir au consensus », a-t-elle énuméré.

Se donnant pour tâche de faciliter ce consensus par le dialogue, la Présidente a rappelé que, « dans cette enceinte », toutes les nations sont sur un pied d’égalité.  Elle a encouragé toutes les délégations à être présentes dans cette salle tout au long de la semaine de haut niveau qui commence le 25 septembre « pour se rencontrer et s’écouter » sur la manière de réaliser nos objectifs communs de paix, de sécurité, de droits de l’homme et de développement durable.

Cette session marque aussi le soixante-dixième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.  « Parfois, a fait observer la Présidente, nous ne sommes pas conscients qu’en adoptant certaines résolutions ici, nous écrivons l’histoire.  Alors, ensemble, continuons à l’écrire », a-t-elle conclu.

En plus d’être la première femme équatorienne à avoir été Représentante permanente de son pays, ici à New York, Mme Espinosa Garcés est désormais la quatrième femme à présider l’Assemblée générale et la première depuis plus de 10 ans, a commenté le Secrétaire général de l’ONU, certain que cette perspective nouvelle enrichira et fera avancer les travaux.

« Une session chargée nous attend », a prévenu M. António Guterres, réclamant des mesures pour la paix, le financement du Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’autonomisation des jeunes dans le monde, l’élimination de la pauvreté et la fin des conflits.  « Je vous encourage à dire à vos leaders de venir à la semaine de haut niveau, la semaine prochaine, prêts à se montrer ambitieux, à coopérer et à trouver des solutions. »  Le Secrétaire général a rappelé les autres rendez-vous importants prévus pour plus tard qui peuvent consolider les acquis sur les problèmes mondiaux. 

M. Guterres a cité la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui aura lieu au mois de décembre en Pologne.  « Notre action et notre ambition sont très loin de ce que nous devons faire pour éviter la catastrophe », a-t-il prévenu.  « Heureusement que la technologie est de notre côté », s’est-il réjoui, notant les progrès sur l’économie verte que l’on peut exploiter.  « Faisons de Katowice un succès », a-t-il lancé.

Le Secrétaire général a également donné rendez-vous à Marrakech au mois de décembre pour adopter officiellement le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.  La mise en œuvre de ce Pacte, a-t-il estimé, nous permettra de tirer parti des bénéfices nombreux des migrations, tout en protégeant les gens contre les traversées dangereuses, l’exploitation et la discrimination.

Cette Assemblée, a conclu le Secrétaire général, a un rôle vital à jouer dans ces questions et dans d’autres.  En cette ère « de fragmentation et de polarisation », le monde a besoin que cette Assemblée lui prouve la valeur de la coopération internationale, a affirmé, à son tour, le Secrétaire général, en promettant son plein soutien à Mme Espinosa Garcés.

En fin de séance, l’Assemblée générale a nommé les neuf membres de sa Commission de vérification des pouvoirs: Antigua-et-Barbuda, Chili, Chine, États-Unis, Fédération de Russie, Finlande, Ghana, Palaos et Sierra Leone.  Elle a également noté que les Comores, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie sont actuellement en retard dans le paiement de leurs contributions au sens de l’Article 19 de la Charte des Nations Unies -droit de vote-*.  Elle a enfin autorisé certains de ses organes subsidiaires à se réunir au cours de cette première partie de session.**

*A/73/367/Rev.1

**A/73/369

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