Soixante-treizième session,
38e séance plénière, matin
AG/12092

Assemblée générale: la commémoration de l’abolition de l’esclavage oscille entre devoir de mémoire et combat d’aujourd’hui

Aujourd’hui à l’Assemblée générale, la commémoration de l’abolition de l’esclavage de la traite transatlantique des esclaves a oscillé entre devoir de mémoire et combat d’aujourd’hui.  Quelque 15 à 18 millions de personnes ont été victimes de la traite triangulaire entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques, a rappelé la Communauté des Caraïbes (CARICOM) alors que le Liechtenstein expliquait sa stratégie contre l’esclavage moderne, ses 40 millions de victimes et ses 150 milliards de dollars de revenus annuels.

Quatre siècles d’esclavage ont laissé des empreintes indélébiles dans l’histoire de l’humanité et il est de notre devoir de reconnaître cette histoire, de promouvoir la réconciliation et de ne plus jamais la répéter, a déclaré avec force la Présidente de l’Assemblée générale, Mme María Fernanda Espinosa Garcés, avant de féliciter les États contributeurs au Fonds d’affectation spéciale pour l’« Arche du retour », le mémorial permanent installé au Siège de l’ONU à New York.  L’Arche a été érigé le 25 mars 2015, à l’occasion de la « Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves ».  La Présidente de l’Assemblée générale a aussi attiré l’attention sur la Décennie internationale pour les personnes d’ascendance africaine (2015-2024).

L’héritage et les contributions de ces personnes, a souligné la CARICOM doivent être promus mais aussi leurs victoires et leur lutte pour la liberté et l’égalité.  À cette nouvelle aube de notre civilisation, a-t-elle estimé, il est important que la race humaine n’oublie jamais le démon de l’esclavage et de la traite qui a un jour hanté notre monde.  La CARICOM a rappelé que dans « un des chapitres les plus sombres de l’histoire humaine », 15 à 18 millions de personnes ont été victimes de la traite triangulaire entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques.  Ce serait une « erreur historique impardonnable » que d’ignorer ou de vouloir oublier le passé, a argué Cuba.  En introduisant la traite des esclaves dans le monde occidental, les puissances coloniales ont commis un crime contre l’humanité « imprescriptible » et quand l’esclavage a été aboli, a ajouté l’Inde, elles ont déraciné des millions d’Indiens, les envoyant travailler dans différentes régions du monde pour perpétuer leur domination économique.  La traite, a insisté l’Inde, est l’exemple de ce à quoi une mondialisation sans gouvernance ni règle peut mener.

Au moment où ressurgissent, mêlés à l’euphémisme du nationalisme, les aspects évidents de l’esclavage, dont le racisme institutionnel, la discrimination et la xénophobie, on ne saurait surestimer l’importance de l’engagement à mettre en œuvre la Déclaration et Programme d’action de Durban, a ajouté la Sierra Leone pour laquelle la vraie valeur des commémorations, c’est honorer le passé, célébrer le présent et créer une nouvelle voie pour l’avenir, une voie véritablement libre et juste pour tous.

Or aujourd’hui encore, a fait observer le Liechtenstein, environ 40 millions de personnes vivent dans des conditions qui relèvent de l’esclavage moderne.  La Présidente de l’Assemblée générale a d’ailleurs rappelé que l’objectif 8.7 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 appelle tous les États à prendre des mesures efficaces et immédiates pour mettre fin à cet esclavage moderne qui se poursuit, a précisé le Liechtenstein, à grande échelle et dans une impunité généralisée, générant environ 150 milliards de dollars par an.  Devant ce qui est « l’un des plus grands scandales des droits de l’homme de notre temps », le Liechtenstein se dit « suivez l’argent ».  Il a créé une Commission du secteur financier sur l’esclave moderne et la traite des êtres humains qui a déjà réfléchi au respect des règles, avant de se pencher sur les crédits et les investissements responsables.  Quant à la lutte contre l’impunité, le Liechtenstein envisage l’implication de la Cour pénale internationale (CPI). 

Le soixante-dixième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme intervenant le mois prochain, la Présidente de l’Assemblée générale a affirmé que la meilleure manière de le célébrer est de renouveler les engagements visant à l’élimination de l’esclavage sous toutes ses formes, rejeter le racisme et les préjugés sociaux et continuer à œuvrer pour sensibiliser les générations présentes et futures aux dangers qu’il y a à tolérer l’exploitation et les inégalités.

L’Assemblée générale tiendra sa prochaine réunion lundi 26 novembre à partir de 10 heures, pour examiner la coopération entre l’ONU et les organisations régionales.

COMMÉMORATION DE L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE ET DE LA TRAITE TRANSATLANTIQUE DES ESCLAVES

Pour l’examen de cette question, l’Assemblée générale était saisie du rapport du Secrétaire général (A/73/88) intitulé « Programme d’action éducative sur la traite transatlantique des esclaves et l’esclavage ».

Déclaration liminaire

Mme MARIÁ FERNANDA ESPINOSA GARCÉS, Présidente de l’Assemblée générale, a déclaré que l’esclavage et la traite transatlantique des esclaves a forcé, entre les XVIe et XIXe siècles, des millions de personnes à abandonner leurs foyers, leurs peuples et leurs terres africaines pour être soumis à un régime d’exploitation reposant sur l’accumulation matérielle au sacrifice de la vie et de la dignité humaines.  Elle a prié l’Assemblée générale de continuer à faire mieux comprendre les causes et les conséquences de ces deux phénomènes pour éviter la répétition de toute forme d’assujettissement ou de discrimination dans l’histoire.

Rappelant que le 25 mars a été proclamé « Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves », la Présidente a estimé que cette Journée contribue à alerter sur les dangers du racisme.  Elle a en effet dénoncé la persistance de la discrimination raciale et voulu que l’on intensifie les efforts contre le racisme et toutes les formes de discrimination et d’intolérance.  Nous devons préserver et améliorer les programmes éducatifs et culturels, de même que les initiatives lancées ces trois dernières années sous l’égide de l’ONU, des États Membres et de la société civile pour faire prendre conscience de l’esclavage et de la traite transatlantique, a insisté la Présidente.

Mme Espinosa Garcés a rappelé la proclamation de la Décennie internationale pour les personnes d’ascendance africaine (2015-2024), censée mieux faire connaître l’héritage et la culture de ces personnes, et à rendre plus visibles leurs apports au développement des sociétés.

« Quatre siècles d’esclavage ont laissé des empreintes indélébiles dans l’histoire de l’humanité.  Il est de notre devoir de reconnaître cette histoire, promouvoir la réconciliation et ne plus jamais la répéter », a déclaré avec force Mme Espinosa Garcés, avant de féliciter les États contributeurs au Fonds d’affectation spéciale pour l’Arche du retour, mémorial permanent érigé sur l’esplanade du Siège de l’ONU en l’honneur aux victimes de l’esclavage.

Elle a estimé, d’autre part, que la meilleure façon de rendre hommage aux victimes c’est de reconnaître la réalité complexe de leurs descendants dans les régions qu’ils ont enrichies avec leur labeur et leur culture.  Il faut préserver cette richesse culturelle tout en combattant la stratification sociale injuste qui perdure dans beaucoup de pays après l’ère coloniale.  Nous devons rendre hommage aux victimes de l’esclavage en instaurant des sociétés plus inclusives et plus justes, et en luttant contre la pauvreté et les inégalités, a-t-elle poursuivi, ajoutant que l’Arche du retour rappelle le passé mais aussi le présent.

Aujourd’hui encore, le monde compte 40 millions de victimes d’une forme ou l’autre de l’esclavage et l’objectif 8.7 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 appelle tous les États à prendre des mesures efficaces et immédiates pour mettre fin à l’esclavage moderne, a souligné la Présidente.

Évoquant la commémoration, au mois de décembre, du soixante-dixième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, elle a affirmé que la meilleure manière de le faire est de renouveler les engagements visant à l’élimination de l’esclavage sous toutes ses formes, rejeter le racisme et les préjugés sociaux et continuer à œuvrer pour sensibiliser les générations présentes et futures aux dangers qu’il y a à tolérer l’exploitation et les inégalités.

Il nous faut vaincre une bonne fois pour toutes la discrimination et les inégalités, ces réminiscences de l’époque la plus sombre de l’humanité.  Avançons vers la réalisation des objectifs de développement durable pour rendre le meilleur hommage aux victimes de l’esclavage, de la discrimination et de l’exclusion d’hier et d’aujourd’hui, a conclu la Présidente.   

Débat général

Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Mme SHEILA CAREY (Bahamas) a rappelé que 15 à 18 millions de personnes ont été victimes de la traite triangulaire entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques, « un des chapitres les plus sombres de l’histoire humaine ».  À cette nouvelle aube de notre civilisation, il est important que la race humaine n’oublie jamais ce démon qui a un jour hanté notre monde.  La CARICOM, une zone du globe peuplée principalement de descendants d’esclaves, souligne la nécessité de continuer d’éduquer et de sensibiliser aux dangers du racisme et des préjugés et de promouvoir l’héritage et les contributions des peuples d’ascendance africaine mais aussi leurs victoires et leur lutte pour la liberté et l’égalité.

Avec le soutien de l’Union africaine, la CARICOM, a rappelé la représentante, a été à l’origine de l’installation de l’Arche du Retour au Siège des Nations Unies, un symbole de ce que représente l’ONU: la promotion et la préservation de la dignité et de la valeur de tous les êtres humains.  L’Arche du retour rend hommage à la mémoire des hommes, des femmes et des enfants qui ont été victimes de ce qui est aujourd’hui décrit comme un crime contre l’humanité, la plus grande migration forcée de l’histoire.  L’Arche du retour rappelle au monde le courage des esclaves, des abolitionnistes et des héros méconnus qui ont réussi à se lever contre un système d’oppression et une pratique odieuse.  C’est une force qui galvanise notre détermination individuelle et collective à combattre les formes contemporaines de l’esclavage moderne, du travail des enfants et de la traite des êtres humains.

La représentante s’est félicitée de la création du site Web rememberslavery.un.org, des visites guidées de l’Arche du retour et du Programme de sensibilisation qui mobilise les écoles et de l’appui de l’UNESCO.  Elle a remercié le Secrétaire général pour son rapport, avant d’ajouter que la Déclaration universelle des droits de l’homme a consacré l’égalité en droits et en dignité de tous les êtres humains.  La Déclaration brise les fausses notions de supériorité et d’infériorité et l’Arche du retour dit au monde « de ne jamais l’oublier et de le crier très fort ».

L’esclavage n’a pas disparu avec la fin de la traite transatlantique au XIXe siècle, a prévenu M. GEORG SPARBER (Liechtenstein).  Aujourd’hui, environ 40 millions de personnes vivent dans des conditions qui relèvent de l’esclavage moderne.  La traite humaine et l’esclavage sont des crimes commis à grande échelle et dans une impunité généralisée.  Tous les pays sont affectés par l’une ou l’autre forme d’esclavage moderne.  Le représentant a ajouté qu’environ 150 milliards de dollars sont générés chaque année par les pratiques de l’esclavage.  Sa forme moderne et la traite des êtres humains ne constituent pas seulement l’un des plus grands scandales des droits de l’homme de notre temps mais elles figurent aussi parmi les affaires les plus lucratives de la criminalité organisée.

Le Liechtenstein articule sa lutte contre l’esclavage autour de deux axes.  Devant un commerce aussi lucratif, il dit « suivez l’argent », a expliqué le représentant, l’idée étant de mobiliser le rôle crucial que peut jouer le secteur financier.  C’est la raison pour laquelle, avec l’Australie et l’Université des Nations Unies, le Liechtenstein a lancé la Commission du secteur financier sur l’esclave moderne et la traite des êtres humains, également connue sous le nom l’« Initiative du Liechtenstein ».  Elle réunit les banques de dépôt, les fonds de pension, les régulateurs, les investisseurs institutionnels, les victimes, les Nations Unies et le mouvement anti-esclavagiste.  La Commission va développer des mesures réalisables que le secteur financier international peut appliquer pour combattre l’esclavage moderne et la traite.  À sa première session, elle s’est penchée sur le respect des règles et, à sa deuxième, elle compte réfléchir aux crédits et investissements responsables.

Le Liechtenstein travaille aussi contre l’impunité et estime que, compte tenu de la nature universelle de l’esclavage moderne, la Cour pénale internationale (CPI) peut, soit inciter les États à enquêter et poursuivre, soit le faire elle-même là où l’impunité persiste, a encore expliqué le représentant. 

Ce serait une « erreur historique impardonnable » que d’ignorer ou de vouloir oublier le passé, a souligné Mme ANAYANSI RODRĺGUEZ CAMEJO (Cuba).  En introduisant la traite des esclaves dans le monde occidental, les puissances coloniales ont commis un crime contre l’humanité imprescriptible, a-t-elle insisté, avant de rappeler que 1,3 million d’Africains sont arrivés comme esclaves à Cuba.  Extrêmement fiers de leurs racines africaines, les Cubains savent qu’aucun autre peuple au monde n’a autant contribué à forger leur nation.  Avec l’appui de la société civile, l’État cubain a développé un vaste programme d’éducation et de culture pour non seulement faire mieux comprendre un problème qui fait partie de l’histoire du pays, mais aussi pour renforcer les racines culturelles des personnes d’ascendance africaine.  Mais, a avoué la représentante, cela ne suffit pas.  Il faut plus de volonté politique parce que l’esclavage n’appartient pas au passé: près de 40 millions de personnes sont soumises au XIXe siècle à des conditions similaires.  Il faut, a pressé la représentante, accélérer la réalisation de l’objectif 8.7 du Programme 2030, répondre aux demandes de réparation de la CARICOM et réserver un traitement spécial et différencié aux pays en développement, en particulier les pays africains, dans les relations économiques internationales. 

M. FRANCIS KAI-KAI (Sierra Leone) a estimé qu’au moment où ressurgissent, mêlés à l’euphémisme du nationalisme, les aspects évidents de l’esclavage, dont le racisme institutionnel, la discrimination et la xénophobie, on ne saurait surestimer l’importance de l’engagement à mettre en œuvre la Déclaration et Programme d’action de Durban.  Il a aussi rappelé la résolution 68/237 proclamant la Décennie internationale pour les personnes d’ascendance africaine.  Le représentant s’est souvenu de la table ronde que son pays a organisée sur le thème « Jeter des ponts entre l’Amistad, l’île de Bunce, les Gullah, les Marrons et la Nouvelle-Écosse ».  Il a été rappelé au cours de la table ronde, a dit le représentant, que la Sierra Leone était à la confluence de plusieurs mouvements migratoires, qu’elle était un point de départ, un point de retour et un point de refuge.

Le représentant a jugé nécessaire à ce stade, de concevoir des programmes scolaires pour ne pas priver les générations futures des informations sur les horreurs de la traite des esclaves et de la chance de dire « plus jamais ça ».  En Sierra Leone, le programme de sensibilisation sera, pour la première fois, élargi aux enfants et indirectement à leurs parents qui ont été privés de la chance d’apprendre les leçons, l’histoire et les conséquences de l’esclavage.  Le représentant s’est félicité du travail des Centres d’information des Nations Unies mais a tout de même relevé que le Centre d’Accra, qui dessert la Sierra Leone, n’a pas mené de campagne de sensibilisation.  Il a espéré que le message de l’Arche du retour, « reconnaître la tragédie et l’héritage, et ne pas les oublier », sera apporté jusqu’au « point de retour », la Sierra Leone.

La vraie valeur des commémorations, a-t-il ajouté, doit être de jeter des ponts entre les Africains et les personnes d’ascendance africaine.  Le représentant a rappelé le nombre incalculable de fois où l’on a vu ces personnes manifester leur joie à la vue de leur « terre perdue ».  Ces voyages de la redécouverte et les contributions de ces personnes doivent être célébrés.  Le représentant a donc applaudi des initiatives comme la remise du prix des personnes d’ascendante africaine les plus influentes (MIPAD) qui a réuni, en septembre dernier, à New York, des personnalités de moins de 40 ans, dont la Première Dame de la Sierra Leone.  La vraie valeur des commémorations, a insisté le représentant, c’est éliminer les barrières et les distances artificielles, en cimentant les connections.  C’est honorer le passé, célébrer le présent et créer une nouvelle voie pour l’avenir, une voie véritablement libre et juste pour tous.

Mme ALANOUD QASSIM M. A. AL-TEMIMI (Qatar) s’est dite convaincue de l’importance de la protection des libertés des personnes, quelles que soient leur origine et leur religion.  C’est pourquoi son pays s’est porté coauteur du projet de résolution 70/7 qui a permis d’établir le mémorial « l’Arche du retour ».  Le Qatar a aussi apporté un soutien financier et matériel à l’installation de ce mémorial qui symbolise le rejet de l’esclavage.  Notre réunion ne vise pas seulement à rendre hommage aux victimes de la traite, a-t-elle insisté, mais aussi à tirer les enseignements du passé.  Elle a souligné l’importance des programmes éducatifs pour les générations futures qui doivent absolument connaître l’histoire de l’esclavage et de la traite pour garder à l’esprit les dangers du racisme.  Conscient du rôle essentiel de l’éducation, le Qatar a créé des programmes éducatifs qui insistent sur la tolérance et convaincu de l’importance des droits fondamentaux, il a appuyé, aux côtés de la communauté internationale, la lutte contre la traite en adoptant des lois et en créant un comité spécial.  Le Qatar est l’un des principaux contributeurs au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour les victimes de la traite, a encore dit la représentante.

Mme PAULOMI TRIPATHI (Inde) a souligné que la traite transatlantique des esclaves qui a duré 400 ans, a été « indubitablement » l’un des chapitres les plus tragiques et les plus inhumains de l’histoire connue.  C’était, a-t-elle dit, la manifestation de l’avidité et de la course immorale au profit, conjuguée à un abus de pouvoir sans limite des forts contre les faibles, arrachant des millions de personnes à leur terre pour aller s’échiner sur des contrées lointaines.  La traite a eu des conséquences sur des millions de vies et plusieurs générations.  Elle a changé le tissu socioéconomique des sociétés en Afrique, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes.  Elle est l’exemple de ce à quoi une mondialisation sans gouvernance ni règle peut mener.

Beaucoup de communautés africaines voient toujours les cicatrices d’une discrimination raciale et d’une oppression profondément enracinées.  Leur pauvreté chronique persiste dans des économies délibérément conçues pour enrichir l’élite des contrées lointaines, d’une ère révolue.  Il est donc très important de comprendre ce que la traite a produit pour pouvoir tirer les leçons de notre histoire commune.  La représentante a en conséquence salué les différents activités et programmes menés par le Département de l’information des Nations Unies (DPI) avec lequel son pays a organisé, il y a deux ans, une exposition sur l’histoire des Africains de l’Est emmenés en Inde, dont beaucoup ont fini par se hisser dans les hautes sphères de l’armée et du monde politique.  Après l’abolition de l’esclavage, les puissances coloniales ont exploité des millions d’Indiens, les envoyant travailler dans différentes régions du monde pour perpétuer leur domination économique, a dénoncé la représentante, qui s’est félicitée du projet de l’UNESCO intitulé « La Route internationale de la servitude ».  Elle s’est aussi félicitée de la Décennie internationale des peuples d’ascendance africaine et s’est dite fière que son pays ait été l’un des plus grands contributeurs au Fonds pour l’installation de l’Arche du retour.

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