Soixante-douzième session,
42e séance – après-midi
AG/AB/4282

Cinquième Commission: les coupes proposées au budget du « Mécanisme résiduel » des Tribunaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, « échappent à toute logique »

La logique nous échappe.  C’est en substance ce qu’ont dit aujourd’hui le Groupe des 77 et la Chine, les États africains et la République-Unie de Tanzanie alors que la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires examinait le budget révisé de 184 millions de dollars que le Secrétaire général de l’ONU* demande pour les Divisions de La Haye et d’Arusha du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda.

Le budget révisé, qui couvre l’exercice 2018-2019, représente une baisse de 14,6% par rapport aux estimations initiales, se félicite le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB)** qui recommande tout de même d’autres coupes d’un montant total de 1,2 million de dollars.

La plus grande réduction proposée par le CCQAB, soit 966 600 dollars, porte sur la somme de 73 millions de dollars, soit une augmentation de 64,4% par rapport à 2016-2017, que le Secrétaire général demande pour financer les emplois de temporaire et les dépenses liées à l’assurance maladie après la cessation de service pour les anciens fonctionnaires des Tribunaux pénaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda. 

Pourquoi toutes ces coupes qui concernent aussi les budgets proposés pour les voyages, les consultants, la formation du personnel, l’assistance temporaire et l’aménagement des locaux? se sont demandé le Groupe des 77 et la Chine (G77).  Quelle est en la logique? s’est étonné le Groupe des États d’Afrique.  « Propositions étranges », a tranché la République-Unie de Tanzanie qui a avoué, à son tour, avoir du mal à comprendre le raisonnement du CCQAB.

 Le G77 a aussi décelé un déséquilibre entre les Divisions de La Haye et d’Arusha.  En l’absence du Greffier et du Procureur dans la ville tanzanienne, la personne la plus gradée sera un P-5 qui n’a naturellement pas les compétences pour gérer les questions administratives et opérationnelles de cette ampleur et même interagir avec le pays hôte et les autres parties prenantes.  Nous allons présenter des propositions « spécifiques », ont promis le Groupe des 77 et la Chine. 

Acquiesçant, le Groupe des États d’Afrique a soulevé un autre problème, celui d’une délégation de pouvoir insuffisante, cause de bureaucratie et de retards pour tout ce qui est de l’utilisation des ressources, des achats et même de la gestion quotidienne.  Il est clair que les propositions que nous voyons, a commenté, à son tour, la Tanzanie, ne correspondent en rien à la vision du Secrétaire général d’une ONU moins bureaucratique et plus efficace. 

Pour illustrer ses propos, la Tanzanie a relevé qu’une démarche aussi simple que l’achat d’un billet d’avion Arusha-Dar el-Salam, de moins de 200 dollars, doit d’abord avoir l’aval de La Haye.  Nous comptons obtenir des explications sur ces anomalies et aussi sur les arrangements liés aux fonctions résiduelles du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, a-t-elle prévenu.

La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.  La Commission a prévu d’achever, le 1er juin, cette deuxième reprise de session consacrée principalement au financement des opérations de maintien de la paix. 

*A/72/813 et A/72/813/Corr.1

**A/72/875

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