Soixante-treizième session,
21e séance - matin
AG/AB/4308

La Cinquième Commission saisie d’une demande de 8,9 millions de dollars pour entamer, avec un « léger retard », les travaux de rénovation de l’Africa Hall en 2019

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires était saisie, ce matin, d’une demande de crédits de 8,9 millions de dollars pour entamer en 2019, avec près d’un an de retard, les travaux de construction de l’Africa Hall, le bâtiment historique du siège de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) à Addis-Abeba, un projet dont le Groupe des États d’Afrique a relevé la « haute valeur symbolique et historique ».

Doté d’un budget global de 56,9 millions de dollars, le projet vise à rénover l’Africa Hall pour opérer une mise aux normes structurelle, parasismique, sécuritaire, énergétique et sanitaire du bâtiment, tout en préservant son authenticité historique et architecturale.  Construit en 1961 en l’espace de 18 mois seulement, d’après les plans de l’artiste éthiopien Afework Tekle, l’Africa Hall a été le théâtre de la création, en 1963, du prédécesseur de l’Union africaine, l’Organisation de l’unité africaine (OUA). 

Ce projet a « une haute valeur symbolique et historique » pour le continent, a souligné le Groupe des États d’Afrique, exprimant sa reconnaissance face aux efforts pour préserver le « design original » et l’apparence externe du bâtiment.  Le Groupe a également salué la contribution volontaire de 52 192 dollars versée par le Mali, et la décision de la Suisse de financer en partie l’ouverture d’un futur centre d’accueil des visiteurs qui devrait être accessible à toutes les personnes, indépendamment de leur capacité à payer, ont précisé le Groupe des 77 et la Chine.  Ce dernier a salué la signature, en avril dernier, d’un accord douanier entre l’Éthiopie et la Commission économique pour l'Afrique sur l’importation du matériel de construction.

Pour entamer précisément les travaux en 2019, le Secrétaire général demande* l’ouverture d’un crédit de 8 931 100 dollars, en plus des 10,3 millions déjà crédités au projet entre 2016 et 2018, pour la préparation, la conception et la préconstruction.  M. António Guterres précise toutefois que les travaux, qui devaient initialement commencer fin 2017, ont pris « un léger retard », en raison des contretemps lors des travaux préparatoires, du déménagement et de la passation des marchés.  Il affirme toutefois que ce retard ne devrait pas remettre en cause le calendrier du projet, censé se terminer en 2021. 

Nous espérons que l’allocation des 8,9 millions de dollars se traduira concrètement par les « travaux intensifs » prévus en 2019, a déclaré l’Éthiopie, en sa qualité de pays hôte.  S’il a appuyé la demande de crédit du Secrétaire général, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a néanmoins demandé** à M. Guterres de prendre des mesures pour veiller au respect du calendrier et du budget.

Le Secrétaire général précise d’ailleurs avoir identifié 10 risques principaux et leur impact sur les coûts; le plus important étant les changements liés aux spécifications techniques de dernière minute et aux ajouts facultatifs au cahier des charges.  Le CCQAB recommande donc à M. Guterres de présenter un bilan actualisé sur la gestion des 10 risques et sur les mesures d’atténuation.

Pour anticiper cette gestion des risques, le Secrétaire général a retenu un taux de confiance cible de 80%, soit le taux vers lequel une équipe de gestion doit tendre pour s’assurer que le projet sera exécuté sans dépassement de crédit.  D’après une analyse quantitative effectuée selon la méthode de Monte-Carlo, ce taux s’établit actuellement à 75%.  M. Guterres « ne doute pas » que ce taux sera hissé à 80% une fois l’adjudication du contrat de construction terminée.  Le Comité consultatif note cependant que, même en se basant sur le taux cible de 80%, le coût du projet devrait s’élever à 57,3 millions de dollars, soit 400 000 dollars de plus que les 56,9 millions approuvés.

Pour faire face aux imprévus, le Secrétaire général indique que le taux de réserve retenu correspond à 20% des coûts de construction, soit un fonds de réserve de 8,3 millions de dollars.  Le CCQAB s’étonne cependant que la ventilation du montant des provisions pour imprévus ne soit pas cohérente avec le taux retenu de 20%.  Il demande donc des explications au Secrétaire général.

Quant à la mise aux normes énergétiques, le Comité consultatif demande au Secrétaire général de quantifier les économies d’énergie que permettra le projet.

Les délégations ont aussi examiné, ce matin, l’état d’avancement des travaux de construction des nouveaux locaux à usage de bureaux de la CEA.  Le Secrétaire général précise ainsi que les travaux de construction du bâtiment « Le Zambèze » ont été achevés au troisième trimestre 2017, dans les limites du budget de 15 333 200 dollars.  Une attestation d’achèvement des travaux sera délivrée cette année, équivalent à 5% du coût total, soit 85 000 dollars, au profit de l’entrepreneur et scellant officiellement la fin du projet.  À ce stade, l’Éthiopie a jugé « nécessaire » de produire dans les plus brefs délais l’attestation pour pouvoir payer l’entrepreneur.

La Cinquième Commission reprendra ses travaux le lundi 10 décembre à partir de 10 heures, sur l’état d’avancement de l’application de la Stratégie informatique et communications.

* A/73/355

** A/73/616

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.