Soixante-treizième session,
4e et 5e séances – matin & après-midi
AG/EF/3496

Deuxième Commission: les pays en situation particulière s’estiment vulnérables en cas de changement de catégorie

Les délégations de la Deuxième Commission (questions économiques et financières) ont réfléchi, lors de ce deuxième jour du débat général, aux meilleurs outils à leur disposition pour accélérer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il en est ressorti que tous les pays ne partaient pas de la même ligne de départ.  Pour certains, l’amélioration de leur condition, synonyme d’un changement de catégorie et de la fin de leur accès à des financements à des conditions préférentielles, est une source d’anxiété pour leur avenir et entrave leur possibilité de réaliser les objectifs de développement durable. 

Les pays les moins avancés (PMA) et les pays à revenu intermédiaire ont ainsi exprimé leurs inquiétudes face à la réduction de leur accès aux financements à taux préférentiel.  En effet, à mesure que ces pays voient leur richesse augmenter, ils sont de moins en moins soutenus par ces fonds, alors que les défis vont croissant: changements climatiques, poches de pauvreté, dégradation de l’environnement.  Le potentiel de la Jamaïque, classé dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire très endettés, est ainsi menacé, car il lui faudra choisir entre rembourser une dette élevée et investir dans la croissance. 

Le Honduras a donc demandé un réexamen des conditions d’octroi, arguant que le seul critère du Produit intérieur brut (PIB) par habitant pour allouer des fonds ne permet pas de tenir compte des inégalités croissantes à l’intérieur des sociétés: « Nous devons trouver des indicateurs pluridimensionnels pour mieux identifier l’aide nécessaire », a affirmé la déléguée hondurienne.  Le Panama, qui vient d’intégrer la catégorie des pays à revenu intermédiaire, a proposé dans la foulée d’élaborer des outils de mesure des besoins qui aillent au-delà du revenu national.

En ce qui concerne les PMA, le Bhoutan a relevé qu’il y en a de plus en plus qui remplissent les critères pour passer à la catégorie supérieure: il y a vu un signe de progrès pour les plus vulnérables.  En même temps, il a laissé entendre que le changement de catégorie espéré par son pays en 2023 serait une phase délicate, du fait de son statut de pays en développement sans littoral.

Pour pallier les problèmes qu’entraîne la suppression soudaine des avantages décernés aux PMA, Vanuatu a proposé d’établir un mécanisme institutionnel qui éliminerait progressivement ces avantages après le changement de catégorie.   

Parmi les pays en situation particulière, les pays sortant de conflits nécessitent une attention soutenue, ont relevé de leur côté la Libye et le Yémen. La population de ce dernier est confrontée à de graves problèmes de nutrition et de santé.  De même, la mise en œuvre du Programme 2030 reste un défi pour l’Afghanistan, qui a estimé que le renforcement du lien entre paix et sécurité d’une part, et développement d’autre part, devrait être une priorité dans les travaux de la Deuxième Commission.

Autre cas de figure, les débouchés économiques des Îles Salomon -à la fois petit État insulaire en développement et pays sortant de conflit- sont réduits, et son isolement complique la situation.  Cet État espère pouvoir reporter sa sortie de la catégorie des PMA, pour avoir le temps d’élaborer une stratégie.

Un autre sujet très présent dans les discussions de ce débat général a été le commerce international, avec ses avantages et ses inconvénients.  Le Panama a reconnu que les activités commerciales privées pouvaient contribuer à la réussite du Programme 2030, car ils permettent la création d’emploi, la fourniture de biens et services et le paiement d’impôts.  Mais ces fruits ne peuvent être récoltés que si l’on se base sur un système multilatéral de commerce stable, prévisible et transparent, en évitant les mesures protectionnistes.  C’est ce qu’a souligné notamment le Pérou en insistant sur l’importance de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

À l’inverse, si les États-Unis ont salué les efforts pour stimuler la coopération économique et un commerce équitable et réciproque, ils ont clairement tranché pour une approche souverainiste dans ce secteur.  « Nous ne recevons pas d’ordre des Nations Unies en matière de politique commerciale », a déclaré sa représentante.  Elle a aussi estimé que l’ONU ne devait pas s’impliquer dans d’autres discussions, notamment celles tenues à l’OMC.  Les États-Unis ont aussi invoqué les droits de propriété intellectuelle comme une valeur plus importante que l’aide publique au développement (APD).  

Certains pays en développement ont fait remarquer que les tensions commerciales accrues et l’augmentation du prix du pétrole pèsent sur les économies endettées.  La Jamaïque a cité, en particulier, les rendements plus élevés aux États-Unis, qui ont provoqué des inversions des flux de capitaux et des pressions tarifaires, ainsi que l’augmentation des taux d’intérêt américains qui exacerbe la situation défavorable de la dette et de la situation budgétaire dans beaucoup de pays.

Les délégations se sont aussi penchées sur la question du repositionnement du système des Nations Unies pour le développement en saluant les efforts entrepris en ce sens et notamment la séparation des postes de coordonnateur résident et de représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Cette réforme importante a été décidée en mai dernier, avec l’adoption de la résolution 72/279 de l’Assemblée générale.  Pour soutenir ce processus, l’Irlande a promis 1 million de dollars, tandis que l’Italie a annoncé débloquer 2 millions d’euros pour le fonds spécial de revitalisation du système de coordonnateurs résidents.

Le rôle et les méthodes de travail de la Deuxième Commission ont aussi fait l’objet de débats.  Cette commission, « qui a fait ses preuves » dans le passé selon l’Algérie, doit faciliter les discussions pour la mise en œuvre du Programme 2030, a estimé la Chine.  Quant à ses méthodes de travail, la Suisse a souhaité qu’elle évite les doublons et limite le nombre de ses projets de résolution.  En outre, elle devrait discuter des questions qui sont clairement de sa compétence et qui reflètent les grandes préoccupations du XXIe siècle, a poursuivi la Suisse, pour qui « de nombreuses résolutions sont des vestiges du passé, et n’ont plus de lien avec les enjeux d’aujourd’hui ».

La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mercredi 10 octobre, à partir de 10 heures.

Suite du débat général

M. AHMAD SAIF Y.A. AL-KUWARI (Qatar) a évoqué les défis sociaux, humanitaires, environnementaux et économiques que la communauté internationale doit relever, notamment la pauvreté, le chômage, les changements climatiques, les déplacements forcés et les conflits, plaidant pour des mesures inclusives et globales et des réponses plus coordonnées, en accordant une attention particulière aux pays touchés par des conflits.  Le Qatar est en train d’élaborer un système efficient pour assurer le suivi de la mise en œuvre des objectifs de développement durable et a présenté son examen volontaire national lors du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, a fait valoir le représentant. 

Le représentant a souligné l’importance d’une éducation universelle de qualité pour bâtir un avenir meilleur et durable.  Quant au commerce international, il s’agit d’un outil essentiel pour le développement durable et la croissance économique dans un système ouvert, équitable et sans discrimination.  Le représentant a fait savoir que le Qatar a un rôle de premier plan en matière d’assistance humanitaire, à hauteur de 2 milliards de dollars en 2018 contre 483 millions en 2008, mais qu’il est victime de sanctions unilatérales qui ont un effet néfaste sur la coopération économique internationale. 

M. SABRI BOUKADOUM (Algérie) a souligné le rôle crucial imparti à la Deuxième Commission dans le domaine de la croissance économique, du financement pour le développement ou de l’élimination de la pauvreté, une commission « qui a fait ses preuves ».  Les rivalités de la guerre froide y étaient exacerbées à l’époque de sa création, à cause de deux système politiques qui se faisaient face, mais aujourd’hui, ces points de vue divergents ont disparu, et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 est devenu la boussole de cette commission, a-t-il avancé.  « Mais nous sommes loin d’en avoir réalisé les objectifs » a-t-il déploré.  Pourtant, le monde a suffisamment de moyens économiques et technologiques pour mettre fin à la pauvreté et la maladie selon lui.  « Pourquoi les ressources ne sont-elles pas utilisées? »  Pour le représentant c’est « la volonté politique qui manque ».  Il a parlé de « l’égoïsme du genre humain » sans vouloir pointer un pays du doigt.

Le représentant a salué le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement et la séparation des postes de coordonnateur résident et de représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  « Ce n’est pas parfait mais c’est un progrès réel », a-t-il reconnu.  Notant que la responsabilisation était cruciale dans les réformes du système mais que le financement restait le plus important, il a déclaré qu’il fallait « garantir de se donner les moyens pour effectuer ces réformes ».  Il a enfin regretté que les 54 États membres du Conseil économique et social (ECOSOC) n’aient pas davantage de pouvoir de décisions.  « L’ECOSOC est le forum le plus démocratique après l’Assemblée générale », a rappelé le représentant, qui a demandé à ce qu’il retrouve le pouvoir qui lui avait été conféré lors de sa création. 

M. CISSE (Guinée) a mis l’accent sur les réformes politiques, économiques, culturelles et sociales entreprises par son pays depuis 2010 et articulées autour de deux plans quinquennaux de développement, à savoir le Plan quinquennal 2011-2015 et le Plan national de développement économique et social 2016-2020.  Le premier plan a permis selon lui de financer des réformes socioéconomiques et de rétablir les équilibres macroéconomiques, mais aussi de permettre l’annulation des trois-quarts de la dette publique du pays.  Durant cette même période, le représentant a indiqué que le taux d’inflation de la Guinée était passé de 25% à environ 12%.  Les services sociaux de base ont également pu bénéficier de crédits substantiels pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire la pauvreté.  Quant au plan 2016-2020, le représentant a déclaré qu’il avait d’ores et déjà reçu des intentions de financement à hauteur de 21 milliards de dollars.

Le représentant a par ailleurs indiqué que son pays avait soumis en juillet dernier, lors de la réunion du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, son rapport national volontaire 2018 consacré à la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Ce rapport, a-t-il dit, a mis en évidence une nette progression du taux de croissance de l’économie guinéenne et une amélioration très nette des indicateurs de développement socioéconomique.  Dans le même temps, le document a mis en évidence la nécessité de renforcer les capacités statistiques du pays pour évaluer la mise en œuvre des objectifs, d’améliorer la coordination entre le secteur public et privé, et de mobiliser davantage les ressources nationales.

M. GHULAM SEDDIQ RASULI (Afghanistan) a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 a donné l’espoir d’une meilleure coopération afin de parvenir à un monde prospère et en paix, débarrassé de la violence et du terrorisme.  Le représentant a indiqué que le Cadre national de paix et de développement de l’Afghanistan avait aligné les plans et politiques du pays sur les principes et objectifs du Programme 2030 afin de réaliser les objectifs de développement durable.  La mise en œuvre du Programme 2030 reste un défi, en particulier pour les pays en conflit ou en situation de post conflit comme l’Afghanistan, a fait observer M. Rasuli.  Raison pour laquelle il a estimé que le renforcement du lien entre paix et sécurité d’une part et développement d’autre part devrait être une priorité dans les travaux de la Deuxième Commission.

Mme DIEDRE NICHOLE MILLS (Jamaïque) a fait observer la bonne croissance mondiale cette année, prévue à 3,9%, mais pointé les inégalités de la croissance économique dans le monde.  Les défis sont constants pour les pays en développement, avec des tensions commerciales accrues et l’augmentation du prix du pétrole, ce qui pèse particulièrement sur les économies endettées comme la Jamaïque.  Elle a cité, en particulier, les rendements plus élevés aux États-Unis, qui ont provoqué des inversions des flux de capitaux et des pressions tarifaires, ainsi que l’augmentation des taux d’intérêt américains qui exacerbe la situation défavorable de la dette et de la situation budgétaire dans beaucoup de pays.

Grâce à des partenariats, il sera possible d’inverser la tendance, a-t-elle espéré.  Mme Mills a souhaité, à ce propos, évoquer les critères de changement de catégorie.  Le potentiel de la Jamaïque, qui est dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire très endettés, est en effet menacé, car il lui faudra choisir entre rembourser une dette élevée ou investir dans la croissance.  La représentante a salué les propositions de la présidente du Fonds monétaire international (FMI) de convoquer un événement avec différents acteurs afin d’explorer les façons de renforcer la résilience dans les Caraïbes.  Enfin, elle a indiqué que la Jamaïque avait présenté son premier examen national volontaire cette année et qu’elle avait participé à la réunion préparatoire régionale pour l’examen à mi-parcours des Orientations de Samoa, qui se tiendra en septembre 2019.

Mme HMWAY HMWAY KHYNE (Myanmar) a plaidé pour des partenariats renouvelés afin de faire des objectifs de développement durable une réalité.  Elle a demandé qu’une attention particulière soit accordée aux pays les moins avancés (PMA), notamment dans la mobilisation des ressources, le renforcement des capacités et le transfert des technologies, afin de leur assurer un progrès qui sera profitable également aux plus vulnérables.  Le Myanmar souligne aussi l’importance de la coopération Sud-Sud et note un fossé en termes d’accès à Internet au sein et entre les pays.  Pourtant, les technologies de l’information et des communications (TIC) pourraient aider à réaliser tous les objectifs de développement durable.  C’est pourquoi la mise en route de la Banque des technologies cette année est une opportunité pour les PMA qui pourront ainsi combler le fossé technologique qu’ils connaissent.  Pour sa part, le Gouvernement a lancé le Plan de développement durable du Myanmar 2018-2030 en s’inspirant du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Mme MARIA THEOFILI (Grèce) a rappelé que son pays est confronté à une grave crise économique depuis 9 ans et fait également face à la crise des migrants.  Elle a indiqué que les ambitions des objectifs de développement durable sont en adéquation avec les intérêts, les valeurs et les principes de la Grèce.  La Grèce soutient la réforme du système des Nations Unies pour le développement et se tient prête à contribuer à sa mise en œuvre.  Au niveau national, le Gouvernement a réorienté l’économie en la rendant davantage circulaire et en promouvant les modèles de production et de consommation durables afin de créer des emplois, promouvoir le recyclage, et encourager la bonne gestion des ressources.  Le plan national de mise en œuvre des objectifs de développement durable sera élaboré en 2019, a annoncé Mme Theofili.

M. TIJJANI MUHAMMAD BANDE (Nigéria) a réaffirmé le besoin d’investissements sur le long terme, sur les pays et les secteurs les plus vulnérables, et des données plus précises pour quantifier les avancées dans la réalisation des objectifs de développement durable.  Il a poursuivi en soulignant les effets dévastateurs des changements climatiques pour tous les pays.  Il a pris l’exemple de la désertification du lac Tchad, qui a perdu 10% de sa taille initiale ces dernières décennies, alors qu’il fait vivre des millions de personnes.  Le Nigéria a développé un plan national pour combler ces pertes du lac, et a demandé à cette occasion à la communauté internationale de mettre en œuvre les plans de lutte contre la désertification, les changements climatiques, et contre les tempêtes de sable et de poussière.  Le délégué a enfin pointé du doigt les flux financiers illicites, qui entraînent une évasion fiscale et de la criminalité.  Ces flux ralentissent le développement, exacerbent la pauvreté et entravent la jouissance des droits et du développement durable.  « La lutte contre la corruption doit être prioritaire dans le monde entier pour que tous jouissent du développement durable », a-t-il déclaré. 

M. AHMED AWAD AHMED BINMUBARAK (Yémen) a estimé que les programmes adoptés en 2015 sont plus importants que jamais et qu’il faut tenir compte des pays les moins avancés (PMA), surtout ceux qui se trouvent en situation de conflit.  Le Yémen, en raison du coup d’État contre le Gouvernement légitime, est confronté à de graves problèmes, notamment de nutrition et de santé, a-t-il fait observer.  Le Gouvernement essaie de préparer un plan global de reconstruction qui incite à l’augmentation de l’assistance mondiale, a expliqué le représentant en soulignant que ce plan inclue la mise en œuvre du Programme 2030.  Si le secteur de l’énergie est une priorité, la lutte contre les changements climatiques et le soutien au secteur agricole le sont également.  Enfin, il a espéré que les réformes du système des Nations Unies pour le développement permettront de contribuer à une meilleure mise en œuvre des objectifs en évitant notamment les chevauchements.

Mme ISBETH LISBETH QUIEL MURCIA (Panama) a placé sa confiance dans un système multilatéral renforcé pour réaliser les objectifs du Programme 2030.  À cet égard, la coopération est essentielle pour renforcer non seulement les ressources économiques, mais aussi le transfert de capacités et le partage de meilleures pratiques, en particulier pour les pays comme le Panama qui intègrent la catégorie des pays à revenu intermédiaire.  Au sujet de cette classification des groupes de pays, elle a insisté sur la nécessité d’élaborer des outils de mesure qui aillent au-delà du revenu national pour refléter également la nature multidimensionnelle de la pauvreté et du développement.  Par ailleurs, le Panama reconnaît que les activités commerciales privées, l’investissement, en particulier l’investissement étranger direct, peuvent contribuer à la réussite du Programme 2030, car ils permettent la création d’emploi, la fourniture de biens et services et le paiement d’impôts, ce qui aide à financer les infrastructures et les services de base.  En outre, le pays considère qu’il est particulièrement important de lutter contre les flux financiers illicites, véritable obstacle au financement du développement.

La représentante a souligné la nécessité d’accélérer le rythme de mise en œuvre des grands programmes, ajoutant que l’appui du système des Nations Unies aux pays en développement est essentiel pour avancer vers l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions.  À cet égard, elle s’est dite confiante dans le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement, qui permettra à son pays et à la région de renforcer les mécanismes de coopération Sud-Sud.

Mme IRMA ALEJANDRINA ROSA SUAZO (Honduras) a relevé qu’à l’heure actuelle, les PMA et les pays à revenu intermédiaire font face à des problèmes décourageants: changements climatiques, poches de pauvreté, dégradation de l’environnement.  L’accès responsable aux ressources est un incontournable pour garantir que l’on s’achemine vers le développement durable, a-t-elle souligné.  La représentante a par ailleurs souhaité revoir les conditions qui réduisent l’accès des pays aux financements à taux préférentiel.  Elle a expliqué que, à mesure que la richesse des pays augmente, ceux-ci ont de moins en moins accès à ces fonds, alors qu’ils font face à des défis croissants.  Le seul critère du produit intérieur brut (PIB) par habitant ne peut pas suffire, selon elle, car il ne reflète pas la réalité économique et sociale des pays.  « Nous devons trouver des indicateurs pluridimensionnels pour mieux allouer l’aide », a-t-elle demandé avant de faire remarquer que si l’inégalité des revenus entre pays a diminué, les inégalités augmentent au sein de chaque pays.  Elle a également dit qu’avoir un emploi ne garantit plus de sortir de la pauvreté.  Il faut revoir notre politique économique et sociale, a conclu la représentante. 

M. FREDERICO SALOMÃO DUQUE ESTRADA MEYER (Brésil) a mis en avant la dynamique traditionnelle de la Deuxième Commission et plaidé pour le consensus, à condition qu’il ne serve pas l’unilatéralisme.   Pour le représentant, il faut tirer parti des résultats du Forum politique de haut niveau et mettre à jour les thèmes sur le développement durable à l’ordre du jour de la Commission afin de soutenir la mise en œuvre du Programme 2030.  Il a également plaidé pour une réforme de la gouvernance mondiale et pour une meilleure représentativité des institutions internationales, avec davantage de participation des pays en développement dans la prise de décisions globale.

M. Duque Estrada Meyer a espéré une coordination accrue entre les agences de l’ONU afin d’obtenir de meilleurs résultats des activités opérationnelles aux niveaux régional et national.  Le représentant a également apporté son soutien au repositionnement du système des Nations Unies pour le développement, tel que défini par la résolution 72/279 de l’Assemblée générale, se disant prêt à coopérer avec le nouveau mécanisme de coordonnateur résident.  S’agissant du financement du développement, il a insisté sur l’importance des ressources de base, qui constituent le socle des activités opérationnelles pour le développement et représentent la nature même de la coopération Nord-Sud.

Mme FARAH SIBLINI (Liban) a fait observer que l’un des catalyseurs du développement du Liban est sa diaspora qui connaît des histoires à succès à travers le monde.  Leur contribution est un tremplin pour l’économie de leurs pays d’origine et de destination, a-t-elle souligné avant de saluer la perspective, en décembre prochain à Marrakech, de l’adoption du pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.  Le pays entend également financer son développement par des prêts à fort taux d’intérêt, par des subventions et par la mobilisation des ressources du secteur privé.  Le Liban invite la communauté internationale à faire davantage d’efforts afin de soutenir le pays dont les infrastructures sont au bout de la rupture du fait de l’afflux des réfugiés syriens -plus de 1,2 million de personnes qui ont un impact sur les domaines économique, social, environnemental et sécuritaire. 

Maintenant que le Liban a signé ses deux premiers contrats pour l’Exploration et l’exploitation de pétrole et du gaz naturel en mer, les entreprises concernées vont engager leurs travaux en 2019, s’est félicitée la représentante.  Elle a en outre rappelé que la marée noire causée par Israël à la suite d’un bombardement en 2006 continue d’avoir un impact négatif sur l’économie du pays et la santé de sa population.  Le Liban espère donc que la résolution annuelle sur cette question sera de nouveau adoptée et qu’Israël payera le coût de cette marée noire.

M. MA ZHAOXU (Chine) a rappelé que la Deuxième Commission doit faciliter les discussions pour la mise en œuvre du Programme 2030.  La communauté internationale doit faire des questions de développement une priorité en aidant les États à renforcer leurs capacités, en renforçant les partenariats, en favorisant le développement dans les pays en développement, et en promouvant des nouveaux schémas de coopération avec au cœur de ce système les Nations Unies, la coopération Nord-Sud, mais aussi la coopération Sud-Sud.  Tous les États doivent s’engager en faveur d’une coopération qui bénéficie à tous, a appuyé le représentant.

En Chine, plus de 700 millions de personnes ont échappé à la pauvreté, « mais nous restons un pays en développement » et « il nous reste un long chemin à parcourir » a-t-il tempéré.  Le représentant a indiqué que plus de 120 pays ont signé un accord de coopération avec la Chine.  Peu importe les transformations internationales, la Chine ne s’isolera pas, au contraire, a-t-il assuré avant de se prononcer en faveur d’économies plus inclusives, « pour créer une communauté d’avenir commun pour toute l’humanité ».

M. DOMINIQUE MICHEL FAVRE (Suisse) a dit sa satisfaction de voir que « l’Agenda 2030 s’ancre de plus en plus profondément dans l’ADN des Nations Unies ».  Sur les méthodes de travail de la Commission, la Suisse invite à éviter des doublons et souhaite la limitation du nombre de résolutions.  De plus, la Deuxième Commission doit discuter des questions qui sont clairement de sa compétence et qui reflètent les grandes préoccupations du XXIe siècle.  Elle a constaté que « de nombreuses résolutions sont des vestiges du passé et n’ont plus de lien avec les enjeux d’aujourd’hui ».

Mme Favre a noté qu’au cours de la dernière session, il a souvent été impossible de parvenir à un consensus.  Pour la Suisse, cette tendance est d’autant plus préoccupante que les désaccords portent sur des questions qui ne sont pas essentielles aux résolutions ou qui n’entrent pas dans le domaine de compétence de la Commission.  De ce fait, la Suisse plaide pour une culture de la négociation axée sur le compromis et le consensus.  Elle a enfin souhaité que le travail de cette session soit inspiré par la résolution portant réforme des activités du système des Nations Unies pour le développement.

M. OMAR A. A. ANNAKOU (Libye) a résumé les obstacles qui entravent le développement: faible croissance, fort taux de chômage des jeunes -alors que ceux-ci représentent le gros de la main d'œuvre-, conflits et guerres.  La Libye a appuyé la résolution sur le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement, qui apparaît conforme au Programme 2030.  La sécurité et le relèvement des pays en conflit comme la Libye méritent une attention particulière, a poursuivi le délégué.  Il a aussi jugé nécessaire de passer de la phase gestion de crise à celle de prévention de crise: il faut faire face aux insuffisances de nos réponses aux conflits pour éviter des catastrophes humanitaires.  S’agissant des programmes des Nations Unies consacrés au développement, il a plaidé pour que soient évités les chevauchements et pour que les coûts de séparation des fonctions entre PNUD et coordonnateurs résidents soient pris en compte.

Pays souffrant d’instabilité du fait de l’émigration illicite et de la traite d’êtres humains, la Libye a réaffirmé que le fardeau des migrations ne devait pas reposer uniquement sur les épaules des pays de transit comme le sien. « Le développement doit être une réalité dans les pays d’origine avec l’assistance des pays d’accueil », a-t-il affirmé.  Il a enfin condamné les flux de financement illicites et réclamé un mécanisme pour que les pays d’origine des flux recouvrent leurs avoirs et les utilisent pour se développer, en collaboration avec la Banque mondiale et le FMI. 

Mme DOMA TSHERING (Bhoutan) a dit que le Bhoutan, en tant que petit pays en développement, a apprécié l’initiative de réforme du système des Nations Unies pour le développement.  Il contribuera au fonds de contribution volontaire, en espérant que ce geste modeste encouragera les autres États à soutenir le mécanisme de coordonnateur résident, qui fournira une orientation stratégique très attendue, en particulier pour les pays en situation particulière.

La représentante a fait savoir que le développement au Bhoutan est orienté par le concept de Bonheur national brut, qui repose sur le bien-être et le bonheur de la population et entre en résonance avec le Programme 2030.  Le pays se félicite d’ailleurs de faire partie des 46 pays qui ont participé à l’Examen national volontaire sur la mise en œuvre de ce programme.  Mme Tshering a par ailleurs relevé le nombre plus élevé que les années précédentes de PMA remplissant les critères pour changer de catégorie, y voyant un signe de progrès pour les plus vulnérables.  Le Bhoutan reste, pour sa part, engagé à changer de catégorie en 2023 mais est conscient que cela doit se faire de façon durable pour un petit pays en développement sans littoral.

M. YAGYA RAJ POUDYAL (Népal) s’est inspiré de l’allocution de M. Homi Kharas, l’expert invité hier lors du démarrage du débat général, pour dresser un tableau sombre pour l’avenir des PMA.  « L’illettrisme et l’exclusion entrainent la rage, les conflits et le terrorisme », a-t-il souligné.  Pour les pays en situation particulière, comme le Népal, la résolution sur le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement revêt une grande importance.  Le Népal en espère une meilleure mise en œuvre du Programme 2030, ce qui pourrait faire diminuer les souffrances des populations pauvres.  La mondialisation est pour l’instant loin d’être inclusive et les inégalités au sein des nations s’accroissent encore, a-t-il souligné.  Cette tendance, a-t-il ajouté, est rattachée à l’exacerbation d’une révolution technologique qui laisse de côté de nombreuses personnes.  « Cette situation est intenable sur le plan moral », a conclu le représentant. 

M. CARMELO INGUANEZ (Malte) a assuré que son pays restait engagé dans la mise en œuvre du Programme 2030, en soulignant l’importance pour chaque État de s’approprier cet instrument mondial.  Il a cité la loi sur le développement durable adoptée à Malte en 2012 et la stratégie en cours d’élaboration qui définit sa vision pour le développement durable jusqu’en 2050.  Le représentant a cependant fait remarquer que l’on ne peut atteindre le développement durable qu’avec le soutien de tout un écosystème.  Malte, a-t-il poursuivi, a présenté cette année son premier examen national volontaire, lors de la session du Forum politique de haut niveau.  Malte a un des taux de chômage les plus bas d’Europe, avec une croissance de l’emploi de 5,37% en 2017 et une forte croissance économique attendue en 2018 et 2019.  Malte a déjà atteint l’objectif européen de taux d’emploi fixé à 70% pour 2020: son taux était de 71,2% en 2017 pour la population âgée de 20 à 64 ans.  L’autre point soulevé par le délégué au cours de son intervention a porté sur l’importance d’un commerce équitable, en mettant l’accent sur la promotion, par les gouvernements, d’un monde des affaires responsable.

M. FRANCISCO ALBERTO GONZALEZ (Colombie) a indiqué que la dimension environnementale constitue un axe majeur des stratégies visant à transformer les modèles de consommation et de production.  Le représentant a réitéré l’engagement de la Colombie pour la protection de la biodiversité, les énergies renouvelables, la lutte contre les changements climatiques et l’éducation environnementale, résumé dans le concept de « produire en préservant et préserver en produisant ».  Il a plaidé pour une action urgente pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur les changements climatiques et a espéré des avancées significatives lors de la prochaine conférence des parties (COP24) en Pologne.

Pour la Colombie, il est également très important d’accélérer le rythme de mise en œuvre du Programme 2030.  Une autre priorité du Gouvernement colombien est la relance économique par un meilleur climat des affaires et l’amélioration de la compétitivité du pays.  L’interconnexion entre le commerce international, l’investissement, l’innovation et la productivité est stratégique pour bien mettre en œuvre le Programme 2030, a assuré le représentant.

Mme KELLEY A. ECKELS-CURRIE (États-Unis) a considéré que la Deuxième Commission a besoin de davantage de réformes que les autres.  Les efforts de revitalisation de l’Assemblée générale pourraient profiter à la Deuxième Commission et les délégations devraient faire preuve d’autodiscipline pour ne pas perdre de ressources pour des résolutions trop vieilles ou inutiles, a-t-elle précisé.  L'an passé, l’Assemblée générale a adopté un nombre de résolutions record pour le commerce international, et les États-Unis saluent ces efforts qui visent à stimuler la coopération économique et un commerce équitable et réciproque. Cependant, « nous ne recevons pas d’ordre des Nations Unies en matière de politique commerciale », a déclaré la représentante, qui a aussi estimé que l’ONU ne devait pas s’impliquer dans d’autres discussions notamment celles tenues à l’OMC.

La représentante a évoqué les droits de propriété intellectuelle comme une valeur auxquels les États-Unis sont très attachés.  Le pays considère que ce type de droit est plus importants que l’APD.  La représentante a aussi vu le secteur privé comme un moteur et un soutien au développement durable, précisant vouloir que l’ONU réévalue son rôle.  Enfin, la participation des femmes à l’économie mondiale est absolument nécessaire pour le développement durable, a conclu la représentante, qui appelé à investir dans ce secteur aussi bon « moralement qu’économiquement ».  

Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme 2030, M. HENRY ALFREDO SUÁREZ MORENO (Venezuela) a réitéré avec fermeté sa défense du multilatéralisme, et des principes tels que l’indépendance, la solidarité, le vivre ensemble, la justice sociale, l’égalité sans discrimination ni subordination, les responsabilités communes mais différenciées, ou encore la justice intergénérationnelle.  Malgré les difficultés, le Venezuela a renforcé les mécanismes de coopération avec l’ONU et a réitéré son refus de l’application de manière unilatérale de mesures économiques, financières ou commerciales qui prétendent restreindre le droit à l’autodétermination et la souveraineté des États.  Les mesures unilatérales imposées au Venezuela affectent le développement politique, économique, social et culturel et ont des effets négatifs sur les droits humains de la population, a-t-il souligné.  Un système multilatéral de commerce juste, sur la base du traitement spécial et différencié, qui intègre les principes de solidarité, de coopération, de complémentarité et de respect de la souveraineté est nécessaire pour promouvoir le développement harmonieux des peuples, a poursuivi M. Suarez.

S’agissant des changements climatiques, le représentant a plaidé pour un changement radical des modes de production et de consommation, en particulier dans les pays développés, pour trouver une véritable solution.  Le Venezuela a déposé son instrument de ratification de l’Accord de Paris et reste engagé dans la lutte contre les changements climatiques, a-t-il précisé.

M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a relevé que les pays en développement continuent à faire face à d’immenses défis.  Selon lui, défendre un système commercial ouvert, équitable et basé sur des règles est indispensable pour favoriser la croissance économique des pays en développement.  Face aux défis complexes, le multilatéralisme offre des possibilités sans équivalent, et la mise en œuvre des objectifs de développement durable ne peut se faire que grâce à une coopération élargie, a-t-il plaidé en donnant l’exemple du Plan d’action conjoint entre l’Iran et les grandes puissances mondiales pour montrer que le multilatéralisme est une solution pour résoudre les problèmes mondiaux. 

Les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies doivent contribuer au renforcement des capacités des pays en développement, a poursuivi M. Khoshroo.  Il a jugé impératif que les pays développés respectent leurs engagements historiques en termes d’aide pour les pays en développement.  En Asie de l’Ouest, guerres et conflits internationaux ont été un grand frein au développement, et la région fait face à des tempêtes de sable et de poussière, a-t-il indiqué.  

M. KHIANE PHANSOURIVONG (République démocratique populaire lao) a souhaité que l’attention de la communauté internationale soit focalisée sur les pays en situation particulière, notamment les PMA, les pays en développement sans littoral et les PEID.  Le lao est allé au-delà des objectifs de la communauté internationale en adoptant un objectif 18 de développement durable intitulé « Vies préservées des munitions non explosées », afin de faire face à ce problème.  Le représentant a également salué les réformes du système des Nations Unies pour le développement, même s’il s’est dit inquiet de la poursuite de la baisse des ressources de base, avertissant que si cette tendance se poursuit, cela affectera le rendement des agences onusiennes sur le terrain.  C’est pour éviter cette éventualité que M. Phansourivong a appelé les pays développés à respecter leur promesse de consacrer 0,7% de leur revenu national brut à l’APD.

M. JUNYA NAKANO (Japon) a estimé que la Deuxième Commission devrait éviter de revenir sur des sujets sur lesquels un accord a été trouvé en 2005 dans le cadre du Programme 2030 ou du Plan d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement.  Pour sa part, le Japon concentre ses efforts sur des domaines tels que la santé, l’éducation, la réduction des risques de catastrophe et l’égalité entre les sexes, et reste convaincu qu’il n’est pas possible de réaliser les objectifs de développement durable sans la participation du secteur privé ou l’utilisation effective de la science, de la technologie et de l’innovation.  Le représentant a aussi réitéré son opposition aux incidences sur le budget-programme qui ne sont pas nécessaires.

Au sujet des changements climatiques, M. Nakano a relevé l’urgence que tous les pays s’engagent dans le même sens.  Le Japon s’impliquera dans les travaux de la Commission sur cette question et soutient la décision du Secrétaire général d’organiser un Sommet sur le climat en 2019, qui devrait pousser la communauté internationale à mettre pleinement en œuvre l’Accord de Paris.

M. DAMIANO BELLEFI (Saint-Marin) a estimé que l’Accord de Paris sur les changements climatiques et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 étaient essentiels pour construire des sociétés pacifiques, résilientes et stables, et que la communauté internationale devait redoubler d’efforts pour les mettre en œuvre.  Il a aussi noté que des inégalités fortes subsistaient entre les États Membres dans leur implication. 

M, MUHAMMAD SHAHRUL IKRAM YAAKOB (Malaisie) a émis le vœu que la communauté internationale continue de renforcer la coopération en vue de restaurer la confiance des marchés, stabiliser la finance mondiale et promouvoir la croissance économique mondiale.  La Malaisie salue l’adoption de la résolution sur le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement, un processus en cours, a-t-il noté en faisant observer que la résolution est le reflet de la solidarité des États Membres dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La Malaisie a abrité le neuvième Forum mondial urbain en février dernier, a rappelé le délégué qui a indiqué que la « Déclaration de Kuala Lumpur sur les villes en 2030 » reflète l’engagement du pays et de la communauté internationale en faveur d’un développement urbain durable.

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a indiqué que les objectifs de développement durable ont été intégrés aux plans de développement national du pays, en accordant la priorité à l’élimination de la pauvreté et au renforcement des institutions, de l’état de droit et la gouvernance démocratique.  Le Pérou privilégie également la nécessité de réduire sa vulnérabilité aux changements climatiques et d’encourager une croissance à faibles émissions de carbone.  Évoquant le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui souligne les graves conséquences des changements climatiques, M. Meza-Cuadra a déclaré que la communauté internationale a l’obligation morale de protéger la planète pour les prochaines générations et de garantir aux citoyens le droit à un environnement sain.

Enfin, le représentant a souligné l’importance du commerce international et la fonction importante de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour garantir la stabilité, la prévisibilité et la transparence du système multilatéral de commerce, appelant à éviter les mesures protectionnistes.

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a remarqué des progrès encourageants dans la réalisation des objectifs, en ce qui concerne notamment le taux de pauvreté, la mortalité des enfants de moins de 5 ans, l'accès à l’électricité, mais a en même temps relevé les inégalités qui augmentent.  Ainsi, 66% de la population mondiale n’a accès qu’à 6% des richesses mondiales, a-t-il souligné. L’Indonésie apprécie les condoléances de la communauté internationale après le récent tsunami qui a frappé le pays.

L’Indonésie propose d’accroître la collaboration entre pays, de lancer des partenariats pour atteindre les objectifs de développement durable, de cibler les poches de pauvreté, d’autonomiser les populations et de faire preuve de créativité, a-t-il énuméré.  De plus, l’Indonésie tache d’accroître la connectivité entre zones rurales et urbaines.  Le représentant a aussi évoqué la nécessité de ne pas se tourner vers le protectionnisme, et de tenir compte des statuts des pays, comme les pays les moins avancés ou les pays à revenu intermédiaire.  

M. TAYE ATSKESELASSIE AMDE (Éthiopie) a estimé que les progrès pour la mise en œuvre du Programme 2030 restent à ce jour insuffisants pour respecter la promesse de libérer « la race humaine de la tyrannie de la pauvreté ». Le Programme a été adopté en 2015 dans un esprit de responsabilité collective et il devient urgent de renouveler l’engagement collectif car la pauvreté, la faim et les inégalités persistent malgré les avancées économiques au niveau mondial, de même que les conflits armés, les effets dévastateurs des changements climatiques, les crises humanitaires, les catastrophes et le chômage des jeunes.  Renforcer le partenariat mondial et la solidarité n’est pas une option mais une nécessité, a asséné le représentant, convaincu qu’un multilatéralisme plus fort est le seul moyen de relever les défis. À cet égard, les pays développés devraient respecter leur engagement de fournir un soutien financier et technologique aux pays en développement, a-t-il rappelé.

L’Éthiopie est bien consciente qu’il lui reste beaucoup à faire pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable et pour répondre aux besoins légitimes de la population.  La pauvreté, le chômage, le manque de gouvernance, la faiblesse des exportations et la dette sont parmi les principaux défis auxquels le pays est confronté.  En outre, les PMA comme l’Éthiopie ont besoin d’un environnement international favorable et de mesures de soutien afin de réduire la pauvreté par le biais de réformes économiques, de diversification et de transformation structurelle.

M. PTANGME PEKETI (Togo) est revenu sur les conséquences des effets des changements climatiques et la difficulté de mettre en œuvre l’Accord de Paris sur les changements climatiques, qui, selon lui, « demeure le cadre crédible de la promotion de l’action universelle en faveur de la préservation de notre planète ».  La sécheresse avance dangereusement et entrave le développement des pays en développement, a-t-il souligné.  En outre, « la question du financement du développement nous parait très primordiale », a ajouté le délégué qui a mis l’accent sur la mise en œuvre du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement et le respect des engagements pris pour promouvoir la coopération régionale et internationale en faveur du développement.

Ouvert à toute discussion pour mettre la souveraineté des États au service des objectifs de développement durable, le représentant a salué la résolution sur le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement comme une réforme essentielle permettant à l’Organisation d’accorder une priorité aux objectifs de développement durable.  Il a appelé à porter une attention particulière aux PEID, aux PMA, aux pays à revenu intermédiaire, ainsi qu’aux pays en situation de conflit ou sortant de conflit.  Enfin, il a appelé à privilégier le dialogue et le consensus dans les délibérations sur les questions examinées à la Deuxième Commission.

M. KIM SONG (République populaire démocratique de Corée) a prédit que les objectifs de développement durable ne seront réalisés que lorsque tous les États Membres se mettront ensemble pour assurer sa mise en œuvre.  Mais les conditions de mise en œuvre ne sont pas réunies, a-t-il clamé en faisant observer que la paix et la sécurité internationales régressent, notamment à cause d’un « unilatéralisme anachronique, de l’insolence, de l’arbitraire et de l’autoritarisme ».  Il a souligné que grâce au « Camarade Kim Jong Un », la situation dans la péninsule coréenne est désormais marquée par la détente et la paix.  En outre, les succès de la RPDC en matière de développement s’inscrivent en droite ligne des objectifs de développement durable.

Les efforts consentis par le pays en faveur de la paix ont déteint sur toute la région, offrant ainsi aux pays qui s’y trouvent un environnement favorable pour se consacrer à la réalisation des objectifs de développement durable, toute chose conduisant de facto au développement et à la prospérité de toute l’humanité.  M. Kim a tout de même reconnu que la situation humanitaire dans la péninsule coréenne n’est pas au beau fixe.  Par exemple, la livraison de matériels essentiels tels que les équipements de radiologie et les articles de sport reste interdits sous le prétexte de la mise en œuvre du régime de sanctions du Conseil de sécurité.  De ce fait, « les efforts de la RPDC pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable font face à de graves difficultés »; une situation qui affecte par ricochet, a-t-il indiqué, l’avènement du développement durable à l’échelle internationale.

M. CÉDRIC BRAQUETTI (Monaco) a salué l’appel lancé par le Secrétaire général le 10 septembre « pour agir sans attendre contre les changements climatiques ». Monaco, a-t-il ajouté, attache un grand intérêt à l’organisation du Sommet sur le climat de septembre 2019.  Le représentant a dit que son pays était pleinement conscient de l’absolue nécessité d’une transition vers un modèle économique vert et durable, c’est pourquoi le Gouvernement s’emploie pleinement à la réalisation de cet objectif, qu’il s’agisse d’investissements structurants, d’aménagement urbain, de mobilité, de préservation du patrimoine naturel, de gestion de l’eau, des espaces verts, de la gestion énergétique ou du traitement des déchets.  De même, Monaco veut saisir les immenses opportunités qu’offrent les nouvelles technologies, a indiqué M. Braquetti, et la principauté s’engage sur la voie d’une « Smart Nation », étant précurseur dans le domaine de la connectivité.

M. SATYAJIT ARJUNA RODRIGO (Sri Lanka) a noté, en citant le rapport sur le développement durable, que la pauvreté a baissé et que les peuples vivent mieux qu’il y a 10 ans.  Il a constaté notamment que la productivité au travail augmente et que le chômage baisse.  Cependant, beaucoup reste à faire, a-t-il poursuivi, citant notamment la faim qui progresse, les inégalités entre les sexes qui perdurent ou encore les problèmes d’urbanisation que connaissent plusieurs grandes villes à travers le monde.  À ces défis, il faut rajouter le manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, les conflits ou les changements climatiques.  Cette situation est d’autant plus préoccupante que la date fixée pour la réalisation des objectifs approche et que jusqu’à présent la communauté internationale n’a pas fait les progrès attendus au rythme voulu, a-t-il dit. 

En ce qui le concerne, Sri Lanka est consciente du besoin d’accélérer les efforts pour atteindre les objectifs de développement durable.  Son gouvernement a lancé plusieurs initiatives en ce sens, en établissant notamment un ministère du développement durable, chargé de coordonner les actions et de faire des rapports sur la mise en œuvre dudit programme.  Il a également créé une commission parlementaire sur le développement durable qui apportera le leadership politique nécessaire et veillera à la mise en œuvre de la loi n°19 de 2017 qui traite du sujet.  Sri Lanka continue, en outre, de travailler avec les agences pertinentes de l’ONU, notamment en matière de promotion des droits de la jeunesse et du droit à l’éducation, a indiqué le représentant. 

Mme GERALDINE BYRNE NASON (Irlande) a plaidé pour que les travaux de la Commission aboutissent à des résultats tangibles, notant que les sujets de débat sont si importants qu’il est hors de question de se contenter de faire comme d’habitude.  Elle a invité les délégations à agir maintenant en faveur du développement international, notamment l’éradication de la pauvreté, afin de faire que les objectifs de développement durable ne soient pas justes de « nobles aspirations ».  Ayant facilité le processus d’adoption du Programme de développement durable avec le Kenya, l’Irlande est engagée dans sa mise en œuvre, mais il ne peut être réalisé sans la volonté politique et le soutien au sein du système onusien et au-delà.  L’Irlande reste engagée à respecter la promesse de consacrer 0,7% de son revenu national brut à la cause de l’APD.  Pour la représentante, sans des changements sur le terrain, l’ONU ne peut arriver à des résultats.  C’est pourquoi, l’Irlande a promis 1 million de dollars en soutien à la réforme du système des Nations Unies pour le développement.

Sur la question des migrations, la déléguée a établi que « l’ADN de son pays est marqué par les migrations ».  Elle a rappelé que les migrations font partie de nos sociétés, même si d’autres ne partagent pas le même avis.  Enfin, l’Irlande qui préside la Commission de la condition de la femme en 2018-2019 entend agir pour faire avancer l’égalité des genres.

M. ALAMI (Maroc) a souhaité que le système des Nations Unies pour le développement prenne en compte les capacités de financement de tous les pays.  L’APD doit être le catalyseur principal de la réalisation du Programme 2030, en plus des partenariat public-privé et des financements innovants entre parties prenantes, a-t-il ajouté.  Faisant référence aux récentes conclusions des experts sur le climat de l’ONU, et au facteur de « multiplication des menaces » des changements climatiques, il a rappelé qu’il était crucial de mettre davantage l’accent sur le renforcement de la coopération et de la résilience des pays en développement, plaidant aussi pour le renforcement des synergies entre développement et humanitaire.  En tête des pays africains en matière de mise en œuvre des objectifs de développement durable avec un taux de 66,1% de réalisation de ces objectifs, le Maroc accorde une attention particulière aux technologies de l’information et des communications (TIC), ainsi qu’à l’irrigation moderne à grande échelle, a indiqué le représentant.

M. NURZHAN RAKHMETOV (Kazakhstan) a souligné que l’Accord de Paris est une pierre de touche pour relever les défis des changements climatiques et a salué les efforts du Secrétaire général pour convoquer un Sommet sur le climat en 2019. S’agissant des efforts menés pour la réalisation du Programme 2030, le représentant a engagé à continuer de repositionner le système des Nations Unies pour le développement.  La réalisation des objectifs de développement durable implique d’adopter une démarche d’ensemble, a-t-il noté.  À cet égard, le représentant s’est dit convaincu que l’ECOSOC devrait continuer à jouer le rôle d’espace de coordination.  Seuls des efforts coordonnés et une responsabilité partagée peuvent permettre de parvenir à une société pacifique.  S’agissant du financement, le Kazakhstan a proposé que les États contribuent à hauteur de 1% de leur budget militaire aux objectifs de développement durable.

Mme CRISTINA MARIA ALINA POPESCU (Roumanie) a noté que la présente session se déroule alors qu’un pacte mondial sur l’environnement sera bientôt négocié, une nouvelle conférence sur les océans va avoir lieu d’ici peu et le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières sera adopté en fin d’année.  Mais, a-t-elle relevé, le grand défi demeure le financement du développement qui est toujours insuffisant.  La Roumanie salue la stratégie mise en place par le Secrétaire général pour financer le Programme 2030, tout en invitant tous ceux qui y participent, pays développés et ceux en développement, gouvernements et autres parties prenantes, à prendre des mesures concrètes pour financer la mise en œuvre des 17 objectifs.

La représentante a rappelé que Bucarest accueillera, en avril prochain, une conférence régionale de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe sur les partenariats en faveur du développement durable.  Ce sera donc l’occasion pour les pays de la région d’échanger sur les bonnes pratiques et les leçons apprises dans le cadre de la mise en œuvre du Programme 2030.  En plus des efforts nationaux en vue de réaliser un développement qui soit durable, Mme Popescu a déclaré que la Roumanie contribue à la lutte contre l’extrême pauvreté et soutien le développement d’institutions démocratiques durables dans des pays en développement. 

Mme MONICA BOHAM (Ghana) a espéré que la Deuxième Commission saura maintenir l’élan global pour le développement et non le statu quo, étant donné que la plupart des pays en développement sont loin d’atteindre les 17 objectifs et leurs 169 cibles. Parmi les obstacles figurent les pratiques commerciales injustes et le caractère imprévisible du système économique international, a-t-elle relevé.  Le Ghana estime que les ressources sont suffisantes pour assurer la prospérité de tous et appelle à réaffirmer les valeurs d’un système commercial multilatéral fondé sur des règles, qui offre des opportunités aux pays en développement pour augmenter leurs exportations et accroître leur croissance.  En outre, a continué la représentante, il n’est plus possible de laisser les jeunes de côté, car la jeunesse est étroitement liée au développement en Afrique.  À cet égard, elle a appelé de ses vœux des investissements dans les infrastructures industrielles, la technologie propre, l’adaptation aux changements climatiques, l’innovation, les technologies environnementales et le développement des compétences.

S’agissant du repositionnement du système des Nations Unies pour le développement, le Ghana s’en est félicité et la représentante a souligné que le mécanisme de coordonnateur résident devrait rester concentré sur le développement durable, et notamment sur l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes, et qu’il devrait bénéficier d’un financement prévisible et durable.

Mme SOFYA SIMONYAN (Arménie) a assuré que l’Arménie s’était engagée dans un processus qui vise à atteindre au niveau national les objectifs de développement durable.  Le pays s’est ainsi doté d’un programme de réformes ambitieux, mettant l’accent sur l’innovation.  La représentante a précisé que son pays avait lancé une plateforme spéciale pour le partenariat entre le Gouvernement et l’équipe des pays des Nations Unies, en vue d’accélérer la mise en œuvre des objectifs de développement durable en mettant l’accent sur les bénéfices importants à tirer de l’innovation, pour un « développement intelligent ».   Forte d’une transformation pacifique à l’occasion d’un changement de gouvernement, l’Arménie a d’ailleurs fait de l’innovation une priorité.  La représentante a en outre rappelé que son pays avait présenté son examen national volontaire cette année au Forum politique de haut niveau.

M. ABDOURAHMANE TRAORE (Sénégal) a parlé de « retour à l’unilatéralisme, guerre commerciale, menace environnementale, raréfaction des ressources financières dans les pays en développement, persistance de la fracture technologique entre les pays développés et ceux en développement », pour ne citer que quelques facteurs obstruant la mise en œuvre des accords internationaux arrêtés en 2015.  C’est fort de constat que la délégation estime qu’il convient d’assurer le succès de la réforme du Secrétaire général sur le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement et, de ce fait, replacer l’ONU au cœur de la gouvernance économique mondiale. 

Selon le Sénégal, la problématique du financement demeure au cœur de la mise en œuvre du développement durable.  Le pays salue la stratégie lancée récemment par le Secrétaire général pour assurer le financement du Programme 2030.  Le Sénégal lance également un appel pour mettre fin aux flux financiers illicites qui sapent les efforts de financement du développement en Afrique.  Pour ce qui est de son pays, il a mentionné les succès déjà engrangés par la mise en œuvre du « Plan Sénégal Émergent », tout en rappelant la présentation nationale faite au cours de la dernière réunion du Forum politique de haut niveau en juillet dernier. 

M. STEFANO STEFANILE (Italie) a appuyé la résolution sur le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement, tout en reconnaissant que cette réforme constitue un défi de taille.  Comme preuve de son engagement, l’Italie a annoncé débloquer 2 millions d’euros pour le fonds spécial consacré à la revitalisation du système de coordonnateurs résidents.  L’Italie attache aussi une grande importance à la réalisation de l’objectif numéro 2 (Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable).  À ce propos, les agences pertinentes basées à Rome doivent être utilisées à bon escient par les délégations, a-t-il souhaité.  Enfin, il a promu l’élargissement du financement au service du développement durable en développant les partenariats entre parties prenantes.

M. PARK CHULL-JOO (République de Corée) a salué l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale sur le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement, ainsi que la réforme de la fonction de coordonnateur résident, tout en souhaitant que sa mise en œuvre se fasse de manière transparente et en consultation avec les États Membres.  Il a souhaité que les différents mécanismes de financement de la mise en œuvre du Programme 2030, tels que proposés par le Secrétaire général, fonctionnent de manière coordonnée et holistique.  Il a souligné l’importance du processus d’examen de mise en œuvre des objectifs de développement, notamment à travers les réunions du Forum politique de haut niveau dont la dernière session a réuni plus de 2 000 participants et entendu la présentation de 46 examens nationaux volontaires. 

Le représentant a ensuite plaidé pour que l’élan de l’Accord de Paris soit préservé.  Il a promis que son pays s’en tenait toujours à sa promesse de réduction de gaz à effet de serre.  Il a rappelé également que la quarante-huitième session du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) s’est achevée la semaine dernière à Incheon en République de Corée, et que le Groupe a publié hier un rapport, qui invite à une action renforcée de la communauté internationale pour parvenir à contenir l’élévation de température sur terre à 1,5 degré Celsius par rapport à l’époque préindustrielle et d’ici à 2100.  Le pays entend aussi, dans son effort dans la lutte contre les changements climatiques, poursuivre son soutien aux pays en développement, a promis M. Park avant de plaider pour un engagement renforcé en faveur du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015–2030.

M. ABDULLAH A. KH. A. KH. ALSHARRAH (Koweït) s’est félicité des partenariats régionaux et internationaux sur la question des objectifs de développement durable et des progrès réalisés grâce à eux, même si les obstacles restent encore nombreux sur la voie du développement.  Un environnement favorable est nécessaire pour avancer, a souligné le représentant, précisant que c’est ce à quoi son gouvernement s’emploie pour mettre en œuvre le Programme 2030.  Le Koweït est convaincu qu’un succès n’est pas possible sans engager toutes les parties prenantes, a-t-il dit avant d’annoncer vouloir soumettre son premier rapport d’examen volontaire à la session 2019 du Forum politique de haut niveau pour le développement durable.

M. ODO TEVI (Vanuatu) a souligné que la croissance peut conduire à l’élimination de la pauvreté si tous les segments de la société, y compris les plus marginalisés, partagent les bénéfices du développement.  Vanuatu accorde du prix à l’autonomisation des femmes et filles, même s’il y a encore beaucoup à faire pour assurer que davantage de femmes prennent part au processus de prise de décision.

Le représentant a ensuite rappelé que certains pays en développement comme Vanuatu ont été identifiés comme étant aptes à passer dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire.  Il a invité la communauté internationale à s’assurer que ces pays aient la possibilité de renforcer leur résilience économique afin d’assurer une transition douce.  Vanuatu appelle donc à l’établissement d’un mécanisme institutionnel qui devrait supprimer progressivement les avantages dévolus aux PMA quand ces derniers changent de catégorie.  C’est la seule manière, a-t-il assuré, de veiller à ce que leur économie ne soit pas affectée négativement par leur changement de statut, tout en permettant aux pays ainsi reclassés d’être à même de réaliser les objectifs de développement durable.

M. ROBERT SISILO (Îles Salomon) a estimé que la sortie des PMA de leur catégorie devait être viable et irréversible.  Il a dit respecter la sortie du groupe de son pays, mais a expliqué que, en tant que pays sortant d'un conflit, les Îles Salomon ont besoin d’une situation financière saine pour pouvoir progresser.  En tant que PEID, ses débouchés économiques sont réduits, tandis que son isolement complique la situation.  M. Sisilo espère que son pays pourra obtenir un rallongement du délai pour atténuer les effets négatifs de sa sortie de la catégorie des PMA.  Cela lui donnerait le temps d’élaborer une stratégie permettant d’aller vers l’avant.  Il a lancé un appel à tous les partenariats possibles, pour aider le pays à adopter une politique de transition réaliste pour réaliser les objectifs de développement durable.

Mme SALOME SUPATASHVILI (Géorgie) a indiqué que la Géorgie avait inclus les objectifs de développement durable dans sa politique nationale.  Il a mis en avant la mise en œuvre d’un système de suivi électronique des objectifs de développement durable, qui permettra de garder les données à jour sur toutes les cibles pertinentes.  Considérant l’objectif 16 (Paix, justice et institutions efficaces) comme essentiel, la Géorgie a organisé un sommet à Tbilissi en juillet avec pour objectif de construire des sociétés justes et pacifiques.  Sur la question de la lutte contre les changements climatiques, la représentante a annoncé la réduction de 40% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020.  En outre, la Géorgie limite la vente de sacs en plastique et ce, depuis le 1er octobre 2019. 

M. TLHALEFO B. MADISA (Botswana) s’est dit convaincu qu’une démarche ciblée dans un esprit d’engagement et de compréhension est nécessaire pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable et sortir de la pauvreté. Les efforts nationaux ne suffiront pas sans un environnement international favorable, a-t-il dit en plaidant par exemple pour un transfert de technologie vers les pays en développement. Il a estimé qu’il fallait se concentrer sur l’élimination de la pauvreté et de la faim, jugeant décourageant que la faim ait augmenté dans le monde ces trois dernières années.

Le représentant a également souhaité que les priorités de développement des pays en situation particulière, et surtout des pays sans littoral, ne soient pas oubliées. Ceux-ci font face à des obstacles spécifiques, comme le coût des transports et l’intégration aux marchés mondiaux, auxquels le Programme d’action de Vienne pour la décennie 2014-2024 tente de remédier. M. Madisa a dit attendre avec impatience l’examen à mi-parcours complet du Programme d’action de Vienne et a appelé ses partenaires à ne pas laisser le Botswana de côté.

M. FRANCISCO ANTONIO CORTORREAL (République dominicaine) a fait part des actions concrètes que le pays a lancées pour mobiliser tous les secteurs de la population dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs prioritaires de développement durable.  Des acteurs importants tels que les universités, les ONG et le secteur privé ont ainsi intégré le processus et décidé de soutenir les efforts nationaux.  La République dominicaine a identifié cinq domaines prioritaires, qui permettent d’accélérer la mise en œuvre des 17 objectifs de développement durable: réduction de la pauvreté multidimensionnelle; compétitivité et emploi décent; consommation et production durables; populations résilientes face aux changements climatiques et autres risques; institution solide et inclusive de l’État.  La République dominicaine est par ailleurs le dixième pays le plus vulnérable aux risques hydrométéorologiques dus aux changements climatiques, raison pour laquelle il se concentre sur des politiques de résilience dans tous les secteurs et au niveau de la population.

M. TLHALEFO B. MADISA (Botswana) s’est dit convaincu qu’une démarche ciblée dans un esprit d’engagement et de compréhension est nécessaire pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable et sortir de la pauvreté.  Les efforts nationaux ne suffiront pas sans un environnement international favorable, a-t-il dit, en plaidant par exemple pour un transfert de technologie vers les pays en développement.  Il a estimé qu’il fallait se concentrer sur l’élimination de la pauvreté et de la faim, jugeant décourageant que la faim ait augmenté dans le monde ces trois dernières années.

Le représentant a également souhaité que les priorités de développement des pays en situation particulière, et surtout des pays sans littoral, ne soient pas oubliées.  Ceux-ci font face à des obstacles spécifiques, comme le coût des transports et l’intégration aux marchés mondiaux, auxquels le Programme d’action de Vienne pour la décennie 2014-2024 tente de remédier.  M. Madisa a dit attendre avec impatience l’examen à mi-parcours complet du Programme d’action de Vienne et a appelé ses partenaires à ne pas laisser le Botswana de côté.

Mme AHMADI (Bahreïn) a dit que le royaume était attaché aux objectifs de développement durable, et a évoqué un rapport exhaustif réalisé pour l’appliquer au niveau national le Programme 2030.  Ainsi, 70% des objectifs de développement durable ont été inclus dans un plan national.  Bahreïn a réalisé des avancées dans le domaine du développement durable grâce à sa croissance économique actuelle, a ajouté la représentante avant de mentionner les progrès dans la fourniture de services d’éducation et de protection sociale, ainsi que pour l’éducation qui est gratuite et obligatoire.  Le secteur privé est un partenaire stratégique du développement et offre des salaires raisonnables, a-t-elle aussi fait valoir en expliquant que cela avait contribué à réduire le taux de chômage qui est maintenant de 4%.  Le logement, l’amélioration du niveau de vie des citoyens à faibles revenus, la condition des femmes divorcées ou célibataires, sont autant de priorités.  La représentante a encore parlé de l’isolation thermique, l’énergie solaire et le recyclage, autant de priorités pour le Bahreïn.

Mme ARMAĞAN AYŞE CAN CRABTREE (Turquie) a appelé à une accélération du processus pour ne laisser personne au bord du chemin.  Le financement pour le développement et le transfert des technologies sont deux facteurs clefs, a-t-elle estimé, en affirmant que l’APD est une condition essentielle à la mise en œuvre du Programme 2030.  La contribution de la Turquie à l’APD a augmenté: le pays y consacre désormais 0,95% de son PIB, soit bien plus que le seuil des 0,7% recommandé par les Nations Unies.  Près de 20% de ces aides publiques vont au développement des PMA.  Promouvant la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul pour ces pays, Mme Crabtree a appelé au renforcement de la participation du secteur privé pour mettre en œuvre le Programme 2030, sans lequel elle a estimé qu’il échouerait.  En tant que pays de transit et de destination de migrants, la Turquie a enfin invité la communauté internationale à adhérer au Pacte mondial sur les réfugiés pour améliorer la coordination des politiques envers les migrants et améliorer leur vie.

Mme ALALI (Émirats arabes unis) a dit que les objectifs de développement durable forment un cadre qui vient appuyer son propre programme de développement durable à l’horizon 2021.  Aux Émirats arabes unis, il faudrait encore 70 ans en continuant au même rythme pour parvenir à l’égalité entre hommes et femmes, a dit la représentante, aussi le Gouvernement a-t-il mis en place des mesures concrètes pour parvenir plus rapidement à cette égalité au niveau politique et institutionnel.  Pour ne laisser personne de côté, le pays a accru son aide extérieure; c’est le plus grand bailleur de fonds par habitant, comme l’a salué l’OCDE.  La représentante a également indiqué que les Émirats arabes unis espèrent pouvoir participer à la Conférence intergouvernementale sur les migrations qui aura lieu à Marrakech en décembre.

M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie) a évoqué les progrès réalisés par la Zambie sur la voie du développement durable et de la croissance inclusive.  Son septième Plan de développement national vise à la faire entrer dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire, avec un taux de croissance du PIB supérieur à 5% par an jusqu’en 2021.  Parmi les priorités du Gouvernement figurent la promotion du commerce international et de l’investissement; l’augmentation des possibilités d’emploi; l’amélioration de la compétitivité du pays; l’amélioration des infrastructures de transport, des technologies de l’information et de l’énergie.  Des progrès ont déjà été enregistrés dans les secteurs essentiels de l’agriculture, du tourisme, de la fabrication et de la production d’électricité.  L’agriculture est particulièrement importante en Zambie car elle est la principale source de revenus d’une grande partie de la population mais les défis restent nombreux pour la diversifier et la moderniser.

Par ailleurs, le Programme de stabilisation économique et de croissance a permis à la Zambie de mettre en place d’autres mesures d’ordre fiscal, allant de l’élargissement de l’assiette de l’impôt au renforcement des incitations fiscales.  Enfin, le représentant a prié les partenaires de développement de renforcer leur coopération pour mettre un frein aux flux financiers illicites, notamment par le biais de l’évasion fiscale et de la corruption, qui privent l’Afrique de ses ressources.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a estimé que les travaux de la Deuxième Commission devraient se concentrer cette année sur le renforcement des accords de coopération multilatérale, sur la promotion de la coopération internationale pour réaliser les objectifs partagés, sur les obstacles à la mise en œuvre des accords internationaux et sur les nouveaux défis de développement.  Afin de mettre en œuvre le Programme 2030, le Pakistan s’est fixé pour priorités la revitalisation de l’économie, la croissance du secteur agricole, la transition vers l’énergie durable et abordable, la préservation et l’utilisation durable des ressources en eau, la croissance verte selon une approche holistique, la réforme de la structure de gouvernance, l’élargissement du filet de sécurité sociale, la transformation des secteurs de l’éducation et de la santé et l’autonomisation des femmes.  Pour ce faire, un environnement international favorable, un meilleur accès aux ressources financières et un soutien technologique sont essentiels, a précisé la représentante.

Par ailleurs, les flux financiers illicites engendrés par l’évasion fiscale, la corruption et le crime organisé transnational ont de graves conséquences pour la stabilité et le développement économique, social et politique, en particulier dans les pays en développement, a fait observer la représentante.  Le Gouvernement du Pakistan s’est engagé à prendre toutes les mesures nécessaires sur ces questions mais reste convaincu que seule une meilleure coopération internationale permettra de lutter contre ces flux financiers illicites.

Mme JEMUOVIC (Serbie) a indiqué que son pays, qui a été victime il y a quelques années de fortes inondations, reconnaissait l’importance de lutter contre les changements climatiques, ainsi que de prendre des mesures pour s’en prémunir.  C’est la raison pour laquelle son pays a ratifié l’Accord de Paris et, pour l’appliquer au niveau national, a entrepris d’élaborer un projet de loi et une stratégie nationale pour lutter contre les changements climatiques.  Élaborée en coopération avec l’Union européenne (UE), cette stratégie permettra selon le représentant d’identifier des mesures d’adaptation prioritaires dans les zones les plus touchées, notamment en matière de gestion des ressources hydriques, agricoles et forestières.

Le représentant a par ailleurs appelé à trouver une solution collective à la crise des réfugiés et migrants.  Depuis l’ouverture de la route des Balkans, son pays a déployé tous les efforts possibles pour venir en aide aux migrants issus d’Afrique et du Moyen-Orient.  Sur les 900 000 réfugiés et migrants ayant transité par la Serbie depuis 2015, le représentant a indiqué que 3 000 d’entre eux se trouvaient toujours en Serbie, pour la plupart dans des centres d’accueil où ils bénéficient de services sanitaires et éducatifs.  Nous démontrons notre solidarité et notre humanité, a-t-il affirmé, ce qui vaut, selon lui, à la Serbie de faire régulièrement l’objet de louanges de la part des réfugiés comme des agences de l’ONU.  En tant que pays qui connaît le problème des déplacements prolongés depuis plus de 20 ans, le représentant a indiqué que la Serbie souhaitait parvenir à une solution globale et complète à cette crise.

M. PAUL LOSOKO EFAMBE EMPOLE (République démocratique du Congo - RDC) a dit que son pays connaît une stabilité économique.  Pour préserver la croissance actuelle, renforcer les chances de succès et créer les conditions de la mise en place d’une nation prospère et moderne, le pays s’est engagé autour des principes du respect d’autrui et des droits de l’homme, de la consolidation de la sécurité, de la démocratie et de la justice pour des institutions fortes, et de l’amélioration de la gouvernance et de la transparence, notamment dans le secteur forestier, minier et pétrolier.  Le Gouvernement mène une politique d’amélioration du climat des affaires et œuvre pour la création des conditions favorables à une mobilisation conséquente des ressources financières pour développer le secteur privé. 

Le pays s’emploie aussi à la mise en œuvre de grands travaux d’infrastructures publiques.  La RDC développe une politique qui accorde une attention particulière à l’emploi des jeunes et à l’industrialisation de l’économie.  L’autre secteur prioritaire est celui de la promotion du tourisme.  La RDC tient aussi au respect de l’environnement dans tous ses aspects et à ce titre, elle est l’un des États parties à l’Accord de Paris.  Sur le plan social, la RDC s’est engagée dans la mise en œuvre des réformes importantes en matière de population afin de tirer parti du dividende démographique.  Pour faire face à la problématique des déplacements massifs de population et à la question de la prise en charge humanitaire des réfugiés en provenance des pays voisins, la RDC a élaboré un programme intégré de reconstruction des territoires post-conflits, a encore indiqué le représentant. 

Pour Mme ZAINAB AL-MAMARI (Oman), la mise en œuvre des objectifs de développement durable nécessite la coopération de tous les partenaires.  Le renforcement des capacités, le transfert des technologies, le recours à des méthodes non conventionnelles sont autant de recours, a-t-elle souligné.  La représentante a indiqué qu’Oman a l’intention de soumettre son rapport volontaire à la communauté internationale l’an prochain, pour mettre en exergue les efforts déployés dans le cadre du Programme 2030.  La protection de l’environnement est une valeur cardinale à Oman, a-t-elle affirmé, avant de souligner le rôle du commerce mondial pour créer un environnement propice au développement durable. 

M. MAX HUFANEN RAI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a réitéré son engagement en faveur du Programme 2030, en témoignant que son pays met en place une éducation et des soins de santé gratuits pour les enfants.  Les traditions mélanésiennes et la culture nationale du partage ont intégré depuis longtemps le principe de ne laisser personne au bord de la route, a-t-il dit.  Tous les partenaires doivent travailler ensemble, a appuyé le représentant.  Les objectifs de développement durable devant avoir une base scientifique, le Gouvernement a redynamisé son bureau national des statistiques.  À l’instar des PEID, l’économie de la Papouasie-Nouvelle Guinée est vulnérable aux changements climatiques, qui grandit en intensité et fait ralentir la croissance économique du pays.  Proactivement, la Papouasie-Nouvelle Guinée a investi 120 millions de dollars pour infléchir les effets de la sécheresse induite par le phénomène El Niño en 2015-2016, mais ses ressources ne sont pas à la hauteur de ce défi, a regretté la délégation.

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