Soixante-treizième session,
27e séance – matin
AG/EF/3512

La Deuxième Commission achève ses travaux en adoptant ses 11 derniers projets de résolution, dont seulement 5 par consensus

Après huit semaines de débats et d’intenses négociations, les délégations de la Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières, ont terminé, cet après-midi, leurs travaux de la soixante-treizième session de l’Assemblée générale.

La mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 reste l’un des principaux défis à relever et les délibérations des dernières semaines ont montré la difficulté des questions à l’examen, ont souligné M. Elliott Harris, Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales, et M. Mehdi Remaoun, Vice-Président de la Deuxième Commission.  Ce dernier a invité à tourner le dos au modèle économique linéaire actuel, « qui n’est pas tenable », et à se concentrer sur l’objectif de créer un monde sûr et durable, une « obligation morale pour les générations à venir ».

Sur les 11 projets de résolution, seulement 5 l’ont été par consensus. Quatre autres projets ont été adoptés par consensus mais après un vote sur des amendements proposés par l’Union européenne.  Comme lors des séances précédentes, cette délégation a tenté, sans succès, d’apporter des modifications à des passages des projets qui, à son sens, ne reflètent ni le Programme d’action d’Addis-Abeba ni le Programme 2030.

Le projet de résolution concernant la lutte contre les flux financiers illicites, adopté par consensus après le rejet des amendements, a fait l’objet de désaccords sur la définition même de ces flux, qui n’existe pas encore.  L’Union européenne a ainsi estimé que cela ne relève pas de la Deuxième Commission mais des experts, tandis que le Nigéria a fait observer que ces flux concernaient généralement des mouvements financiers transfrontaliers découlant d’activités frauduleuses.  Pour leur part, les États-Unis ont condamné des « tentatives de bâillonner la Convention contre la corruption ».

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale, notant que la coopération internationale visant à combattre les flux financiers illicites est une œuvre inachevée qui doit se poursuivre, engagerait tous les pays à élaborer des instruments et des politiques propices à la lutte contre ces flux conformément aux cadres internationaux applicables, notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption.  Elle insisterait sur le fait que les mesures de lutte contre la corruption devraient faire partie intégrante des politiques et stratégies nationales de développement.

Le projet de résolution sur la coopération pour le développement industriel a, lui, fait l’objet d’un vote, après le rejet d’amendements.  Les États-Unis ont estimé que l’ONU n’était pas l’instance appropriée pour ce genre de débats et ont prévenu qu’ils ne suivraient pas « les appels sur l’innovation et les transferts technologiques non convenus ».

Si elle adopte également ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il est nécessaire de parvenir à une industrialisation inclusive et durable pour atteindre les objectifs de développement durable.  Elle préconiserait que la coopération régionale, sous-régionale et interrégionale serve d’appui à la coopération industrielle internationale, l’objectif étant de promouvoir l’investissement et le transfert de technologie selon des modalités arrêtées d’un commun accord des pratiques optimales et des normes dans le monde entier.

Les États-Unis se sont également opposés au projet de résolution sur le développement agricole, la sécurité alimentaire et la nutrition, se disant préoccupés par les libellés qui appellent à la réduction des importations, qui pourraient ne pas être conformes avec certaines obligations des États, et par les références à l’agroécologie.  Selon le texte adopté par la Commission à l’issue d’un vote, l’Assemblée générale insisterait sur le fait que la production agricole durable, la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire des aliments et la nutrition sont des éléments indispensables pour éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions.  Elle soulignerait qu’il faut mener d’urgence une action concertée à tous les niveaux pour retrouver l’élan et accélérer les efforts accomplis en vue d’éliminer la faim et la malnutrition sous toutes ses formes, et promouvoir une meilleure nutrition et une agriculture et des systèmes alimentaires viables. 

Les autres projets de résolution adoptés ont trait à la soutenabilité de la dette extérieure, aux petits États insulaires en développement, à la stratégie mondiale visant à remédier aux effets du phénomène El Niño, à la réduction des risques de catastrophe, à l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et à un coût abordable, aux partenariats mondiaux et à l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement.

Avant de conclure ses travaux, la Deuxième Commission a adopté son  programme de travail pour la soixante-quatorzième session de l’Assemblée générale.

La Deuxième Commission présentera en séance plénière de l’Assemblée générale, pour adoption, les projets de résolution adoptés au cours de cette session à une date qui sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

Déclarations liminaires

Avant l’examen des projets de résolution, le représentant de l’Égypte, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a rappelé avoir présenté, au cours de cette session, de nombreuses résolutions afin de discuter sur le fonds pour le développement économique du monde entier, pour parvenir à un consensus sur les décisions à prendre.  Le Groupe a fait des concessions quand c’était nécessaire pour aller de l’avant, a-t-il ajouté.  Faisant preuve de souplesse, les membres du Groupe des 77 et la Chine se sont abstenus autant que possible de briser les procédures de silence, a dit le représentant, en comparant cette attitude avec certaines tentatives de revenir sur les accords passés.

Au nom de l’Union européenne, le représentant de l’Autriche a regretté un mouvement, depuis la soixante-dixième session de l’Assemblée générale, en faveur d’un concept se concentrant davantage sur les pays que sur les individus, contrairement à l’approche préconisée par le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le Programme d’action d’Addis-Abeba.  Il a également regretté que le plein potentiel de la Deuxième Commission pour le développement international ne soit pas pleinement exploité et que les propositions de l’Union européenne au cours de cette session n’aient pas été acceptées alors qu’elles reposaient, selon lui, sur un compromis.

DÉCISIONS SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION

Questions de politique macroéconomique 

Par le projet de résolution intitulé « Soutenabilité de la dette extérieure et développement » (A/C.2/73/L.50), adopté sans vote, l’Assemblée générale soulignerait qu’il importe tout particulièrement d’apporter en temps voulu des solutions efficaces, globales et durables aux problèmes d’endettement des pays en développement afin de favoriser leur croissance économique et leur développement.  Elle constaterait que la soutenabilité de la dette extérieure de ces pays est notamment menacée par d’importantes difficultés et vulnérabilités nouvelles et émergentes résultant de la restructuration de la composition globale de la dette, de la croissance rapide de la dette du secteur privé dans de nombreux pays émergents et pays en développement, et de l’utilisation croissante de nouveaux instruments et méthodes de financement de la dette.  Elle soulignerait que les pays tant créanciers que débiteurs ont la responsabilité d’éviter tout surendettement afin de limiter le risque de devoir affronter une nouvelle crise de la dette.

Se disant consciente du rôle que joue le Cadre de soutenabilité de la dette pour les pays à faible revenu, conjointement mis au point par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, pour ce qui est de guider les décisions d’emprunt et de prêt, l’Assemblée se féliciterait de l’approbation, en 2017, de la réforme globale de ce cadre, qui vise à améliorer l’évaluation qu’il permet de faire de la capacité d’endettement d’un pays en incorporant des informations supplémentaires et des avancées méthodologiques pour rendre la prévision du surendettement plus exacte.  Elle engagerait tous les créanciers et emprunteurs à continuer d’améliorer, sur une base volontaire, les échanges mutuels d’informations sur tous les emprunts et les prêts.

Consciente également du rôle que jouent l’ONU et les institutions financières internationales dans le cadre de leurs mandats respectifs, l’Assemblée les engagerait de nouveau à continuer d’appuyer l’action menée à l’échelle mondiale pour atteindre une croissance soutenue et partagée, parvenir au développement durable et assurer la soutenabilité de la dette extérieure des pays en développement, notamment par un suivi continu des flux financiers mondiaux et de leurs incidences à cet égard.

Elle demanderait que des efforts accrus soient déployés pour améliorer les mécanismes financiers internationaux de prévention et de règlement des crises, en vue de prévenir les crises de la dette et d’en réduire la fréquence et le coût.  Elle engagerait le secteur privé à participer à ces efforts et inviterait créanciers et débiteurs à continuer d’explorer, selon des modalités arrêtées d’un commun accord, dans la transparence et au cas par cas, la possibilité d’utiliser de meilleurs instruments d’endettement, tels que les conversions de créances, y compris l’échange de créances contre des prises de participation dans des projets conformes aux objectifs de développement durable, ainsi que l’indexation de la dette.  Elle inviterait les pays donateurs, en fonction des analyses du niveau d’endettement tolérable de chaque pays, à continuer de proposer aux pays en développement des financements à des conditions libérales et sous forme de dons, qui pourraient contribuer à assurer la viabilité de l’endettement à moyen et à long termes.

Le représentant de la Norvège, facilitateur du projet, a remercié toutes les parties prenantes pour leur travail constructif sur la soutenabilité de la dette.

Le représentant des États-Unis a ajouté que cette résolution ne reflétait pas suffisamment les questions relatives à la soutenabilité et la transparence.  Il a estimé que si les détenteurs de bons minoritaires pouvaient empêcher un accord, cette possibilité ne relevait pas d’une compétence des Nations Unies, a-t-il estimé.

Le projet de résolution intitulé « Promotion de la coopération internationale dans les domaines de la lutte contre les flux financiers illicites et du renforcement des bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs pour favoriser le développement durable » (A/C.2/73/L.19/Rev.1) a été adopté par consensus, après un vote sur un amendement (A/C.2/73/L.57), qui a été rejeté par 121 voix contre, 44 voix pour et 8 abstentions (Islande, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Panama, Suisse et Turquie).

La proposition d’amendement avait pour but de remplacer le paragraphe 10 du dispositif « Demande aux organismes compétents des Nations Unies, agissant dans les limites de leur mandat et de leurs moyens respectifs, de veiller à ce que nul ne soit laissé pour compte et qu’aucun pays ne soit oublié lors de l’application de la présente résolution » par le suivant: « Appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. » 

Cet amendement ayant été rejeté, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes du texte adopté, l’Assemblée générale se féliciterait que les États Membres poursuivent leurs efforts pour mieux faire connaître et comprendre les défis et les occasions présentés par la coopération internationale dans les domaines de la lutte contre les flux financiers illicites et du renforcement des bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs, conformément à la Convention des Nations Unies contre la corruption, en vue de favoriser le développement durable.  Elle prierait instamment les États Membres qui ne l’ont pas encore fait d’envisager de ratifier la Convention des Nations Unies contre la corruption et la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et les Protocoles additionnels y relatifs, ou d’y adhérer, et engagerait les États parties à ces conventions et protocoles à s’efforcer d’en assurer l’application effective.

L’Assemblée noterait que les pays en développement sont particulièrement exposés aux effets négatifs des flux financiers illicites.  Aussi elle engagerait les pays et les organisations multilatérales et internationales compétentes à continuer de fournir assistance technique et renforcement des capacités aux pays en développement qui en font la demande, afin d’améliorer les moyens dont ceux-ci disposent pour prévenir, détecter et combattre les flux financiers illicites et renforcer les bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs et de favoriser ainsi le développement durable.  Elle engagerait tous les pays à coopérer, conformément aux accords bilatéraux et multilatéraux applicables, dans les domaines de l’entraide judiciaire, de l’assistance administrative en matière fiscale et de l’échange automatique de renseignements relatifs aux comptes financiers.

Notant que la coopération internationale visant à combattre les flux financiers illicites est une œuvre inachevée qui doit se poursuivre, l’Assemblée engagerait tous les pays à élaborer des instruments et des politiques propices à la lutte contre les flux financiers illicites conformément aux cadres internationaux applicables, notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption.  Elle insisterait sur le fait que les mesures de lutte contre la corruption devraient faire partie intégrante des politiques et stratégies nationales de développement.

Avant le vote sur l’amendement, le représentant de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a expliqué proposer une modification au paragraphe 10 car celui-ci ne reflèterait pas, selon lui, le Programme d’action d’Addis-Abeba.  Il s’est aussi exprimé après le vote sur l’amendement, pour regretter le manque de consensus et le rejet de l’amendement.

Lors des déclarations faites après l’adoption du projet de résolution, le même représentant de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a réaffirmé l’engagement des États membres de l’Union européenne à lutter contre les flux financiers illicites mais a regretté que certains partenaires ne se soient pas engagés plus tôt dans les négociations.  Selon lui, la Deuxième Commission ne devrait pas tenter de donner une définition internationale de ces flux car il s’agit d’un travail appartenant aux experts.  L’Union européenne a aussi regretté l’introduction tardive dans le projet de résolution du terme de « recouvrement des avoirs », y compris dans le titre.  Il a aussi déploré que certains États Membres jugent problématique l’introduction de normes du Groupe d’action financière (GAFI).

La représentante des États-Unis s’est dite vivement préoccupée par les termes de ce projet de résolution, qui sape selon elle, la capacité à travailler de façon constructive contre ce fléau.  Elle a condamné des « tentatives de bâillonner la Convention contre la corruption » et a invité les délégations à se concentrer sur la lutte contre la corruption par le biais de cette Convention.  Les États-Unis refusent un projet de résolution appelant à lutter contre les flux financiers illicites en l’absence de définition internationale de ces flux, a poursuivi la déléguée.  De plus, selon la représentante, la résolution se concentre trop sur le recouvrement des avoirs au détriment d’autres processus essentiels et les États-Unis ne sont pas d’accord sur le fait que cela concernerait particulièrement les pays en développement.  Les États-Unis ne pensent pas non plus que le recouvrement des avoirs soit lié au développement durable.  S’exprimant également au nom du Japon, la représentante a souligné l’importance du travail du GAFI et a déploré l’intransigeance de certains États Membres qui refusent d’intégrer des normes du GAFI.

Le représentant du Nigéria a souligné que les efforts visant à combattre les flux financiers illicites vont dans le sens du Programme 2030 et en particulier de l’objectif 16.  La coopération internationale pour lutter contre les flux financiers illicites peut être améliorée, a dit le représentant, qui a noté l’absence de définition convenue.  Cela dit, il s’agit souvent de mouvements financiers transfrontaliers découlant d’activités frauduleuses.  Selon lui, le projet de résolution est une nette amélioration par rapport à la résolution adoptée l’année dernière même s’il a regretté que le consensus ne semble pas possible.

Le représentant du Liechtenstein a dit que son pays déploie des efforts importants pour lutter contre ces flux, en particulier au titre de la Convention des Nations Unies contre la corruption.  Il s’est dit déçu de constater des tentatives d’altérer les libellés existants, qui ont prolongé les négociations de façon futile.  Il a aussi regretté que le titre du projet ait été modifié pour y ajouter le « recouvrement des avoirs » et qu’il ait été impossible de parvenir à un consensus malgré des nombreuses heures de négociations.  De telles divisions risquent de mettre à mal les efforts collectifs de lutte contre les flux financiers illicites, a craint le représentant.

La représentante de la République de Corée s’est félicitée de l’adoption de ce projet de résolution par consensus.  Comme membre actif du GAFI, la République de Corée estime que de nouveaux efforts doivent être déployés afin de contrer les activités terroristes et le blanchiment d’argent, ce qui doit être intégré dans le projet de résolution afin de refléter la réalité sur cette question.

Développement durable

Le projet de résolution intitulé « Suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement » (A/C.2/73/L.53) a été adopté par consensus.

Considérant avec ce texte que les changements climatiques sont l’un des facteurs de risque de catastrophe et réaffirmant qu’il importe de renforcer la coopération internationale en matière de prévention des catastrophes, l’Assemblée générale réaffirmerait la teneur du document final de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, les Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa), et demande instamment qu’il y soit rapidement, pleinement et effectivement donné suite et qu’un cadre de contrôle, de suivi et d’examen efficace soit mis en place, et demanderait instamment que les engagements et partenariats annoncés à la Conférence soient intégralement et effectivement mis en œuvre.

Elle réitèrerait l’appel, lancé dans la déclaration intitulée: « L’océan, notre avenir: appel à l’action », tendant à ce que des mesures soient prises d’urgence en vue de conserver et d’exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable.

Elle demanderait instamment à tous les partenaires d’intégrer les Orientations de Samoa à leurs cadres, activités et programmes de coopération respectifs, selon qu’il conviendra, de manière à en assurer efficacement l’application et le suivi, et prierait instamment les organismes des Nations Unies d’intégrer, dans la limite de leurs mandats, les Orientations de Samoa dans leurs cadres et plans stratégiques respectifs.  Elle exhorterait les organismes des Nations Unies et engagerait les institutions financières internationales et régionales et les autres partenaires de développement multilatéraux à continuer d’aider les petits États insulaires en développement.

Elle saurait qu’il convient d’améliorer la collecte de données et l’analyse des statistiques pour permettre aux petits États insulaires en développement de planifier, d’évaluer et de suivre efficacement les progrès accomplis en ce qui concerne les objectifs de développement arrêtés au niveau international, et inviterait instamment, à cet égard, la communauté internationale et l’ensemble du système des Nations Unies, en particulier le système des Nations Unies pour le développement, à continuer d’aider ces États à renforcer les capacités de leurs organismes et systèmes de statistique pour garantir l’accès à des données de qualité, actualisées, fiables et ventilées.

Elle réaffirmerait que la participation pleine et entière des petits États insulaires en développement à l’examen de haut niveau revêt une importance cruciale, et inviterait, à cet égard, les gouvernements, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales, ainsi que les autres parties prenantes et donateurs concernés, à verser des contributions au fonds de contributions volontaires afin d’aider ces États à participer pleinement et efficacement à cet examen.

La représentante de Cabo Verde, coauteur du projet, a remercié les délégations pour leur souplesse ayant pu permettre une adoption par consensus.

Le projet de résolution intitulé « Stratégie mondiale visant à remédier aux effets du phénomène El Niño » (A/C.2/73/L.6/Rev.1) a été adopté par consensus, après un vote sur des amendements (A/C.2/73/L.59), qui ont été rejetés par 117 voix contre, 44 voix pour et 8 abstentions (Islande, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Panama, Turquie et Suisse).

Les amendements proposés consistaient à supprimer le dernier alinéa du préambule et à remplacer le paragraphe 19 par le texte suivant: « Appellerait toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. »

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Avec ce projet, l’Assemblée générale demanderait instamment que la Déclaration de Sendai et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030) soient effectivement appliqués, et réaffirmerait qu’il importe d’élaborer, d’ici à 2020, conformément au Cadre de Sendai, des stratégies locales, nationales, sous-régionales, régionales et internationales axées sur les risques multiples, pour prévenir et limiter les conséquences économiques, sociales et environnementales dommageables du phénomène El Niño et y remédier, tout en tenant compte des initiatives prises par les pays touchés pour renforcer leurs moyens d’action.

Elle constaterait que l’Organisation météorologique mondiale apporte un appui technique et scientifique à l’établissement de prévisions saisonnières et mensuelles coordonnées au plan régional, en particulier qu’elle met en place un mécanisme de suivi de l’évolution d’El Niño et de La Niña reposant sur le consensus, auquel contribuent plusieurs centres de climatologie, et mesurerait toute l’importance des différentes initiatives prises par divers pays pour renforcer les capacités nationales et régionales.

À cet égard, elle encouragerait l’Organisation météorologique mondiale à continuer d’accroître sa collaboration et les échanges de données et d’informations avec les organismes compétents, ainsi que les gouvernements à promouvoir la participation pleine et effective des femmes, sur un pied d’égalité, ainsi que celle des personnes handicapées, à l’élaboration, à la gestion, au financement et à l’application de politiques, plans et programmes de préparation et d’intervention face au phénomène El Niño tenant compte de la problématique femmes-hommes et de la question du handicap.

Elle soulignerait qu’il est crucial de profiter des années neutres des phénomènes El Niño et La Niña pour se préparer aux risques du prochain phénomène, les atténuer, et renforcer les capacités de résilience, notamment en appliquant des plans intégrés, et préconiserait d’adopter, face aux phénomènes El Niño et La Niña, des mesures qui ne répondent pas uniquement aux besoins immédiats mais qui soutiennent aussi le développement durable à plus long terme.

Elle demanderait à la communauté internationale de fournir aux pays touchés par le phénomène El Niño un soutien financier et technique et un appui au renforcement des capacités, les ressources devant être attribuées en priorité aux pays en développement.

Avant le vote sur les amendements, le représentant de l’Égypte, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a remarqué que les changements climatiques allaient accentuer les effets du phénomène El Niño.

Le projet de résolution intitulé « Réduction des risques de catastrophe » (A/C.2/73/L.15/Rev.1) a été adopté par consensus, après un vote sur des amendements (A/C.2/73/L.58), qui ont été rejetés par 121 voix contre, 44 voix pour et 8 abstentions (Islande, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Panama, Suisse et Turquie).

Les amendements proposés visaient à supprimer le dernier alinéa du préambule et à remplacer le paragraphe 44 par le texte suivant: « Appellerait toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. »

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale demanderait instamment que la Déclaration de Sendai et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030) soient effectivement appliqués, et demanderait à nouveau qu’une action soit engagée pour prévenir l’apparition de nouveaux risques de catastrophe et réduire les risques existants au moyen de mesures économiques, structurelles, juridiques, sociales, sanitaires, culturelles, éducatives, environnementales, technologiques, politiques, financières et institutionnelles intégrées et inclusives.

Elle soulignerait qu’il faut s’attaquer aux conséquences économiques, sociales et environnementales des changements climatiques et insisterait sur le fait qu’il faut agir à tous les niveaux pour renforcer la résilience, notamment par la gestion durable des écosystèmes, en vue de réduire les effets et les coûts des catastrophes naturelles.  Elle engagerait les pays, les organes, organismes, programmes et fonds des Nations Unies concernés et les autres institutions compétentes et parties intéressées à tenir compte de l’importance que revêt la coordination intersectorielle de la gestion des risques de catastrophe pour la réalisation du développement durable et, entre autres, pour le renforcement de la prévention des catastrophes et de la préparation aux catastrophes en vue d’assurer l’efficacité des opérations de secours, du relèvement, du redressement et de la reconstruction.

Elle inviterait instamment les États à accorder la priorité à la création et au renforcement de bases de données nationales sur les pertes dues aux catastrophes et à mener des évaluations des risques de catastrophe en vue de dresser des diagnostics multirisques et inclusifs, fondés sur des projections de l’évolution des changements climatiques, pour appuyer l’élaboration de stratégies de réduction des risques de catastrophe reposant sur des données factuelles et pour aider les secteurs privé et public à réaliser des investissements qui soient axés sur le développement et tiennent compte des risques.

Avant le vote sur les amendements, le représentant de l’Autriche, parlant au nom de l’Union européenne, a expliqué les raisons de sa proposition d’amendements au projet de résolution.  Selon la délégation, les paragraphes 21 et 44 ne reflètent pas bien le Programme d’action d’Addis-Abeba.

Par le projet de résolution intitulé « Rapport de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement du Programme des Nations Unies pour l’environnement » (A/C.2/73/L.49), adopté par consensus, après un débat sur les incidences financières éventuelles de ce texte.  Un amendement proposé à cet égard par la Fédération de Russie a finalement été retiré.

Aux termes du projet de résolution, l’Assemblée générale se dirait déterminée à renforcer la gouvernance internationale de l’environnement dans le contexte du cadre institutionnel du développement durable, afin de promouvoir une intégration équilibrée des aspects économique, social et environnemental du développement durable, ainsi que la coordination au sein du système des Nations Unies.  Elle encouragerait la présidence de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement à continuer de diffuser les principaux messages adoptés par cette Assemblée lors de ses sessions au Forum politique de haut niveau pour le développement durable organisé sous les auspices du Conseil économique et social, en tenant compte de la nature intégrée du Programme de développement durable à l’horizon 2030, et attendrait avec intérêt ses contributions aux préparatifs et aux réunions du Forum qui se tiendra en 2019.

En adoptant ce texte, l’Assemblée rappellerait qu’aider les pays en développement à renforcer leurs capacités et leur apporter un appui technologique dans les domaines liés à l’environnement sont des éléments importants des activités du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et, à cet égard, demanderait que le Plan stratégique de Bali pour l’appui technologique et le renforcement des capacités adopté par le Programme continue d’être mis en œuvre avec rigueur.

Au paragraphe 9 du dispositif, l’Assemblée se déclarerait préoccupée par le problème de la durabilité, de la prévisibilité et de la stabilité du financement de l’organe directeur du PNUE et prierait le Secrétaire général de formuler des propositions à cet égard.

Elle rappellerait également qu’il est nécessaire que le PNUE réalise des évaluations environnementales mondiales actualisées, approfondies et utiles aux fins de l’élaboration des politiques, sur la base de données scientifiques, afin d’appuyer la prise de décisions à tous les niveaux.

Avant l’adoption, le représentant de la Fédération de Russie a souhaité remercier les facilitateurs et les délégations pour leur souplesse, exprimant aussi sa haute estime pour les travaux menés.  Il a cependant estimé que, s’il était adopté en l’état, le projet de résolution serait une « erreur technique » en raison de ses incidences financières potentielles.  Durant les négociations, a-t-il rappelé, la Fédération de Russie avait demandé au Secrétaire général de prendre en compte ses propositions et c’est ainsi que les termes « budget ordinaire » et « budget-programme » ont été supprimés.  Il a encore expliqué que son pays, qui tient à garantir la prévisibilité des travaux, a finalement trouvé un compromis « grâce à une approche combinée ».  C’est pourquoi il a demandé davantage de consultations avec le Secrétariat et donc un report au 5 décembre de l’examen du projet en vue de son adoption.

Le Vice-Président de la Deuxième Commission a alors proposé que la Fédération de Russie formule son amendement oralement, ce que la Fédération de Russie a accepté.

Le Costa Rica a, quant à lui, précisé ce qu’il en était des accords passés dans le cadre des projets de résolution passés.  « Il s’agissait de satisfaire un problème systémique, et de renvoyer la question à la Cinquième Commission.  À aucun moment, il n’a été dit que la proposition de texte contiendrait une liste de financements.  Nous avions convenu qu’il s’agissait d’une première étape pour renvoyer le débat en Cinquième Commission », a-t-il déclaré.

Répondant au Costa Rica, le représentant de la Fédération de Russie a dit que la Cinquième Commission devait agir sur la base du rapport A/C2/73/L.68 portant sur les « Incidences sur le budget-programme du projet de résolution A/C.2/73/L.49 », et que « le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) et la Cinquième Commission ne pourront pas modifier la résolution sur le fond ».

L’amendement oral proposé par la Fédération de Russie à ce stade était d’ajouter à la fin du paragraphe 9 la formule suivante: «, y compris avec le budget-programme de l’ONU et les contribution volontaires ».

Après une suspension de séance, la Fédération de Russie a proposé un compromis consistant à remplacer la proposition d’amendement par l’ajout de la déclaration suivante: « Le Président de la Deuxième Commission demande au Secrétaire général de revoir la L.68. »

Le Mexique et l’Égypte, au nom du Groupe des 77 et la Chine, ont répondu que cette méthode n’était pas conforme au fonctionnement de la Deuxième Commission. 

Aucune proposition de la Russie n’a donc été retenue.

Après l’adoption du projet de résolution, le représentant du Japon est revenu sur l’importance du financement du PNUE.  Il s’est cependant dit déçu et a appelé à ce que les États Membres soient saisis suffisamment tôt pour pouvoir discuter des propositions d’amendements.  Il a appelé à diminuer les dépenses du PNUE, qui doit, sous la nouvelle direction, utiliser ses ressources sur des bases plus saines.

Les États-Unis ont appelé à ne pas augmenter les dépenses pour le PNUE, ne voyant aucune justification pour cela.

Le représentant de la Fédération de Russie s’est rallié à la déclaration du Japon.  Il a dit soutenir le PNUE en tant qu’organisation.  Il a attiré l’attention des délégations sur sa proposition de compromis relative au paragraphe 9, et déploré un « manque d’unité ».  Il s’est donc dissocié du paragraphe 9.

Le projet de résolution intitulé « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable » (A/C.2/73/L.40/Rev.1) a été adopté par consensus, après un vote sur des amendements (A/C.2/73/L.60), qui ont été rejetés par 122 voix contre, 44 voix pour et 8 abstentions (Islande, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Panama, Suisse et Turquie).

La proposition d’amendements avait pour but de supprimer le dernier alinéa du préambule et de remplacer le paragraphe 28 du dispositif par le suivant: « Appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier ». 

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale exhorterait les gouvernements et les autres parties prenantes à prendre des mesures pour assurer un accès universel à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable, accroître la part globale des énergies nouvelles et renouvelables, améliorer la participation des pays en développement aux efforts de coopération dans le secteur de l’énergie, et accélérer le rythme d’amélioration du rendement énergétique, au bénéfice d’un système énergétique propre, à faible taux d’émission, à faible intensité de carbone, résilient face aux changements climatiques, sûr, à haut rendement énergétique, moderne, d’un coût abordable, et durable, avec des bénéfices systémiques pour le développement durable, tout en prenant en compte la diversité des situations, priorités, politiques, besoins et difficultés des pays et les capacités des pays en développement, notamment la part des diverses sources d’énergie dans leur bouquet énergétique et leurs systèmes énergétiques.

Elle demanderait que soit assuré l’accès universel à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable, lesquels font partie intégrante de l’action menée pour éliminer la pauvreté, garantir le respect de la dignité humaine, la qualité de vie, et des débouchés économiques, lutter contre les inégalités, promouvoir la santé et prévenir la morbidité et la mortalité, assurer la sécurité alimentaire, la réduction des risques de catastrophe et la résilience, l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets, la réduction des incidences sur l’environnement, l’inclusion sociale et l’égalité des genres, et faciliter l’accès à l’éducation, à l’eau potable et à l’assainissement, notamment pour les personnes touchées par des crises humanitaires.  Elle engagerait les gouvernements, le système des Nations Unies et les autres parties prenantes à tirer parti du rapport compétitivité-coûts des énergies renouvelables, en particulier dans les zones hors-réseau, pour parvenir à l’accès universel à l’énergie.

Avant le vote sur les amendements, le représentant de l’Autriche, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a présenté ceux-ci en les justifiant par le fait que certains paragraphes ne sont pas le reflet du Programme d’action d’Addis-Abeba et risquent de remettre en cause l’approche universelle du Programme 2030.

Lors des déclarations après l’adoption du projet de résolution, le représentant de la Fédération de Russie, s’exprimant également au nom de la Turquie et de l’Algérie, s’est dit déçu par le fait que le texte ne reconnaisse pas le rôle de différentes sources d’énergie de façon équilibrée.  Or, il faut tenir compte de l’utilisation de technologies d’énergie propre et d’une répartition équilibrée des sources d’énergie, ce qui comprend le charbon, le pétrole ou le nucléaire, utilisé de façon propre.

La représentante du Venezuela a dit rejoindre le consensus en raison de son appui traditionnel au Groupe des 77 et la Chine.  Cela dit, le Venezuela ne souscrit pas aux références relatives aux propositions du Secrétaire général sur l’initiative Énergie durable pour tous qui n’a pas fait l’objet d’un processus de consultation et d’approbation de la part des États Membres.  Certaines de ces questions vont à l’encontre de la souveraineté des États, a estimé la représentante.  La mention de l’élimination des subventions aux combustibles fossiles relève par exemple de l’ingérence, selon elle.

La représentante des États-Unis a dit que les Nations Unies doivent respecter l’indépendance d’autres mandats ainsi que celle des États.  Les États-Unis n’appuient pas le transfert de technologie, qui sape les droits de la propriété intellectuelle, a encore expliqué la représentante.

Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement

Le projet de résolution intitulé « Coopération pour le développement industriel » (A/C.2/73/L.10/Rev.1) a été adopté par vote, avec 177 voix pour, une voix contre (États-Unis) et zéro abstention, après un vote sur des amendements (A/C.2/73/L.63) qui ont été rejetés par 120 voix contre, 44 voix pour et 8 abstentions (Islande, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Panama, Turquie et Suisse).

Les amendements proposés consistaient à supprimer le dernier alinéa du préambule et à remplacer le paragraphe 39 par le texte suivant: « Appellerait toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. »

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Avec ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il est nécessaire de parvenir à une industrialisation inclusive et durable pour atteindre les objectifs de développement durable.  Elle insisterait sur les avantages que les pays en développement pourraient tirer d’une intensification des efforts visant à financer eux-mêmes leur développement en mobilisant plus efficacement les ressources nationales et en renforçant le financement, stimulé par un secteur industriel robuste et dynamique.  Elle encouragerait l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) à continuer de promouvoir, dans le cadre de son mandat, ses priorités stratégiques que sont la création d’une prospérité partagée, la promotion de la compétitivité économique, la protection de l’environnement et le renforcement des connaissances et des institutions.

Elle prendrait note de l’initiative d’accueillir à Ekaterinbourg, en juillet 2019, le Sommet mondial sur l’industrie manufacturière et l’industrialisation en vue d’intensifier les effets de l’innovation et des technologies de la nouvelle révolution industrielle sur le secteur manufacturier à l’échelon mondial grâce à la diffusion des connaissances, des pratiques optimales et des normes dans le monde entier.

Elle préconiserait que la coopération régionale, sous-régionale et interrégionale serve d’appui à la coopération industrielle internationale, l’objectif étant de promouvoir l’investissement et le transfert de technologie selon des modalités arrêtées d’un commun accord, de diffuser des politiques et des pratiques efficaces et de stimuler la création d’emplois décents, notamment pour les jeunes et les femmes.

Elle inviterait l’ONUDI à aider les pays en développement qui en font la demande, et compte dûment tenu de leurs priorités en matière de développement, à accroître le caractère inclusif et durable de leur développement industriel, en les aidant à mettre en place des capacités productives et commerciales durables, notamment en appuyant les politiques ayant trait à la création d’emplois et à l’élimination de la pauvreté.

Elle inviterait également l’ONUDI à continuer d’accroître l’aide qu’elle fournit aux pays en développement en vue de créer et de diffuser des savoirs, notamment en tirant parti de son réseau mondial de centres de promotion de l’investissement et des technologies, de centres de production propre et économe en ressources, de centres pour la coopération industrielle Sud-Sud et de centres de technologie internationaux, ainsi que de son initiative réseaux pour la prospérité.

Elle prendrait note avec satisfaction des initiatives de la Banque mondiale et des banques régionales de développement visant à appuyer le développement industriel au moyen de programmes financiers, et encouragerait l’ONUDI à collaborer étroitement avec les banques régionales de développement, notamment la Banque africaine de développement, aux fins de la mise en œuvre de leurs stratégies régionales et de leur stratégie d’industrialisation de l’Afrique.

Avant le vote sur les amendements, le représentant de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a rappelé ses préoccupations quant aux paragraphes 34 et 39 du texte qui ne reflètent pas, selon lui, le Programme d’action d’Addis-Abeba.

Le représentant des États-Unis a rappelé que son pays s’était retiré de l’ONUDI en 1996.  Il a estimé que l’ONU n’était pas l’instance appropriée pour ce genre de débats.  Il a prévenu que « les appels sur l’innovation et les transferts technologiques non convenus » ne seraient pas suivis par les États-Unis.

Activités opérationnelles de développement

Le projet de résolution intitulé « Projet de règlement intérieur et ordre du jour provisoire de la deuxième Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud » (A/C.2/73/L.54) a été adopté par consensus.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prendrait acte de la note du Secrétaire général sur l’organisation des travaux de la deuxième Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud et déciderait de recommander à la Conférence d’adopter le projet de règlement intérieur et l’ordre du jour provisoire de la Conférence figurant respectivement dans les annexes I et II de la note.

Le projet de résolution intitulé « Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition » (A/C.2/73/L.7/Rev.1) a été adopté par 180 voix pour, une voix contre (États-Unis) et zéro abstention.  Des amendements (A/C.2/73/L.66) ont au préalable été rejetés par 119 voix contre, 44 voix pour et 8 abstentions (Islande, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Panama, Suisse et Turquie).

La proposition d’amendement avait pour but, d’une part, de supprimer le dernier alinéa du préambule et, d’autre part, de remplacer le paragraphe 41 du dispositif par le suivant: « Appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre la présente résolution afin de réaliser la série complète d’objectifs et de cibles ambitieux, universels, axés sur l’être humain et porteurs de changement du Programme 2030, dans lequel il est énoncé que la dignité de la personne humaine est fondamentale et qu’il faut concrétiser ces objectifs et cibles au profit de toutes les nations, tous les peuples et toutes les composantes de la société, ne laisser personne de côté et s’efforcer d’aider les plus défavorisés en premier. »

Ces amendements ayant été rejetés, le texte a été adopté dans sa version initiale.

Aux termes du texte adopté, l’Assemblée générale insisterait sur le fait que la production agricole durable, la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire des aliments et la nutrition sont des éléments indispensables pour éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions.

L’Assemblée constaterait avec inquiétude que le monde n’est pas en voie d’éliminer la faim et la malnutrition d’ici à 2030, et que la rareté et la gestion non viable des ressources naturelles, conjuguées à l’insécurité et à l’iniquité des droits fonciers des petits exploitants, ont de graves conséquences pour les populations vulnérables dans les zones rurales, que les changements climatiques, la sécheresse, la désertification et les situations de conflit et d’après conflit ont des répercussions néfastes sur la sécurité alimentaire, la nutrition et les maladies non transmissibles liées au régime alimentaire dans de nombreuses régions, et font obstacle à la réalisation des objectifs de développement durable, et que les pays en situation de crise prolongée risquent d’être laissés pour compte.

Aussi, elle soulignerait qu’il faut mener d’urgence une action concertée à tous les niveaux pour retrouver l’élan et accélérer les efforts accomplis en vue d’éliminer la faim et la malnutrition sous toutes ses formes, et promouvoir une meilleure nutrition et une agriculture et des systèmes alimentaires viables.  Elle engagerait la communauté internationale à continuer d’appuyer la mise en œuvre du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine et son cadre de résultats, qui en est un élément essentiel et qui fournit des directives sur la planification et la mise en œuvre des programmes d’investissement.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée exhorterait les États Membres à faire preuve d’une volonté politique plus ferme d’éliminer la faim et la malnutrition sous toutes ses formes.  Prenant note, à cet égard, de l’initiative Renforcer la nutrition, elle engagerait les États Membres à y prendre part aux échelons mondial et national pour réduire encore la faim et toutes les formes de malnutrition, qui touchent de plus en plus de personnes, en particulier les enfants, surtout les moins de deux ans, les femmes, notamment celles qui sont enceintes ou allaitent, et les jeunes.

Se disant consciente du rôle et de l’apport décisifs des femmes rurales, notamment des petites exploitantes et des agricultrices, des femmes autochtones et des femmes des communautés locales, et de leurs savoirs traditionnels, dans la promotion du développement agricole et rural, l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’élimination de la pauvreté en milieu rural, l’Assemblée soulignerait qu’il importe de revoir les politiques et stratégies agricoles pour que le rôle crucial joué par les femmes dans les domaines de la sécurité alimentaire et de la nutrition soit reconnu et dûment pris en compte dans les interventions à court et à long termes visant à faire face à l’insécurité alimentaire, à la malnutrition, à l’éventuelle instabilité excessive des cours des denrées et aux crises alimentaires dans les pays en développement.

Attendant avec intérêt le commencement prochain de la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale (2019-2028), elle encouragerait tous les États à élaborer des politiques publiques sur l’agriculture familiale, à les améliorer, à les appliquer et à partager avec les autres États leurs expériences et meilleures pratiques en la matière.

Avant le vote sur les amendements, le représentant de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a expliqué avoir présenté des amendements sur des paragraphes qui ne reflètent pas bien, selon lui, le Programme d’action d’Addis-Abeba et qui risquent donc de remettre en question l’approche centrée sur l’être humain portée par le Programme 2030.

Lors des déclarations après l’adoption du projet de résolution, le même représentant a regretté le rejet de ses propositions sur l’approche centrée sur l’être humain, tout en saluant les améliorations apportées au texte cette année.  Il a ajouté que l’Union européenne attache la plus grande importance au renforcement du système commercial multilatéral axé sur l’Organisation mondiale du commerce (OMC), un système qui doit être ouvert, transparent, universel et fondé sur le droit.

Le représentant des États-Unis a assuré rester engagé en faveur du développement agricole dans le monde mais a estimé que le projet de résolution allait au-delà des besoins et dépassait le rôle de l’Assemblée générale des Nations Unies.  Selon lui, le droit à la nourriture n’est pas une obligation.  Les États-Unis sont préoccupés par les libellés qui appellent à la réduction des importations, qui pourraient ne pas être conformes avec certaines obligations des États, et par les références à l’agroécologie, cette pratique ne devant pas se faire, selon lui, au détriment d’autres méthodes de production. 

Le projet de résolution intitulé « Vers des partenariats mondiaux: démarche fondée sur des principes pour le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et tous les partenaires intéressés » (A/C.2/73/L.32/Rev.1) a été adopté par consensus.

Dans ce texte, l’Assemblée générale reconnaîtrait qu’un engagement ferme en faveur des partenariats, à tous les niveaux, entre les pouvoirs publics, le secteur privé, la société civile et d’autres acteurs est nécessaire pour appliquer le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et se dirait donc consciente de l’importance des diverses contributions faites par toutes les parties intéressées, y compris le secteur privé.

Elle insisterait sur le rôle déterminant que les gouvernements jouent dans la promotion de pratiques commerciales responsables, notamment en mettant en place et en faisant appliquer les cadres légaux et réglementaires voulus, conformément à la législation nationale et aux priorités de développement, et inviterait les gouvernements à continuer de soutenir les efforts déployés par l’Organisation des Nations Unies pour mobiliser le secteur privé et d’autres parties prenantes intéressées, selon qu’il convient.

Elle engagerait les fonds et programmes des Nations Unies à continuer de travailler activement avec les autres parties prenantes, notamment la société civile, le secteur privé et les fondations, afin de diversifier les sources de financement potentielles pour leurs activités opérationnelles de développement, en particulier en ce qui concerne les ressources de base.

Elle soulignerait qu’il faut redoubler d’efforts pour trouver de nouvelles sources de financement, notamment auprès des grands investisseurs institutionnels, en vue de la mise en œuvre rapide du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Elle inviterait les organismes des Nations Unies à chercher, au moment d’envisager des partenariats, à collaborer de façon plus harmonieuse avec les entités du secteur privé, notamment les petites et moyennes entreprises, qui soutiennent les valeurs fondamentales énoncées dans la Charte des Nations Unies.

Elle encouragerait la communauté internationale à renforcer les partenariats mondiaux visant à favoriser l’emploi des jeunes et inviterait les universitaires, les chercheurs et les scientifiques à contribuer à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en soulignant, à cet égard, le rôle de premier plan, entre autres initiatives, de l’initiative Impact universitaire.

Elle prendrait note du travail effectué par le réseau des agents de liaison des Nations Unies avec le secteur privé, et encouragerait à promouvoir une plus grande cohérence et le renforcement des capacités au sein de l’Organisation s’agissant des activités liées aux entreprises.

Le représentant de l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a loué ce projet comme « un exemple » montrant que la mobilisation par-delà les délégations et les régions pouvait promouvoir la prospérité des peuples.  Ce texte montre aussi que les partenariats étaient essentiels, a-t-il apprécié.  Selon la délégation, ce texte, qui intervient trois ans après la promotion des partenariats dans le cadre du Programme 2030, va beaucoup plus loin pour s’assurer de pouvoir réaliser les objectifs de développement durable dans les délais.  Le représentant a insisté sur l’importance des partenariats multipartites avec les ONG, les associations caritatives, les universités, le secteur privé et la communauté internationale scientifique pour réaliser le Programme 2030. 

Remarques de clôture

M. ELLIOTT HARRIS, Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales, a relevé que la Deuxième Commission avait délibéré sur les points clefs des personnes, de la planète et de la prospérité et qu’elle avait réussi, une fois de plus, à examiner toutes ces questions dans les temps.  Il a assuré que le Secrétariat serait prêt à apporter son concours aux efforts de la Commission pour la réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030.

M. MEHDI REMAOUN, Vice-Président de la Deuxième Commission, a, au nom du Président Jorge Skinner-Kleé, félicité les délégations pour leur investissement dans les travaux de la Commission.  La mise en œuvre du Programme 2030 reste l’un des principaux défis à relever, a-t-il souligné, et les délibérations des dernières semaines ont montré la difficulté des questions à l’examen.  Si le consensus ne sera pas toujours facile à dégager, la volonté d’atteindre les mêmes objectifs doit rester inébranlable, a dit M. Remaoun, citant un proverbe africain: « si vous voulez aller vite partez seul, si vous voulez aller loin partez ensemble ».  Soulignant que l’économie circulaire est un outil essentiel pour atteindre les objectifs de développement durable, il a invité à tourner le dos au modèle économique linéaire actuel, « qui n’est pas tenable ».  Nous devons continuer à nous concentrer sur l’objectif de créer un monde sûr et durable, a-t-il conclu.  « Nous en avons l’obligation morale pour les générations à venir. »

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