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Conférence sur la question de Jérusalem : réalisme et confiance, ingrédients du règlement du conflit entre Israéliens et Palestiniens

RABAT, Maroc, 26-28 juin -- « La question de Jérusalem après 50 ans d’occupation et 25 ans après les Accords d’Oslo » était le thème de la cinquième Conférence internationale sur la ville trois fois sainte, que le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, organise du 26 au 28 juin 2018, à Rabat.  Dans son message, le Roi Mohammed VI du Maroc a appelé à la primauté du réalisme et de la confiance pour régler le conflit entre Israéliens et Palestiniens.

Invités à parler de leur condition de vie à Jérusalem-Est et à identifier des solutions pratiques aux défis auxquels ils sont confrontés, les jeunes palestiniens ont d’abord entendu le message du Roi Mohamed VI, lu par son Ministre des affaires étrangères, M. Nacer Bourita.  Le Roi a appelé « les grandes puissances », en particulier les États-Unis, à « jouer leur rôle avec responsabilité et équité dans leur sphère d’influence ».  Le Roi a appelé à une approche rationnelle de l’histoire et exhorté la communauté internationale à accélérer les efforts pour parvenir à un règlement négocié, sûr et juste, dans le cadre d’un processus ordonné et fondé sur une vision réaliste et un calendrier fixe.  Le conflit peut être réglé si « les illusions et la nostalgie » cèdent la place au réalisme et à la confiance, a estimé le Roi. 

La cinquième Conférence internationale sur la question de Jérusalem est en effet intervenue dans un contexte marqué par la décision des États-Unis, le 14 mai dernier, de reconnaître la ville trois fois sainte comme capitale d’Israël et d’y installer son ambassade.  L’idée de maintenir la Conférence témoigne, a dit le Roi Mohammed VI, de la conscience qu’a la communauté internationale de l’importance de lever les obstacles au règlement du conflit.

La question de Jérusalem est une question du statut final qui doit être réglée par des négociations directes entre Israël et la Palestine sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, a déclaré le Sous-Secrétaire général de l’ONU aux affaires politiques, M. Miroslav Jenča, qui relayait la position du Secrétaire général de l’ONU.

Les Palestiniens salueraient toute conférence internationale ou tout autre mécanisme qui mettrait fin au conflit, sur la base du droit international et de la légitimité internationale, a réaffirmé le Ministre du Conseil économique palestinien pour le développement et la reconstruction, M. Mohammed Sharayyeh, au nom du Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas.  Réitérant le plan en huit points de ce dernier, le Ministre a rappelé que « les Palestiniens n’ont jamais refusé de négocier » mais qu’en ce moment « il n’y a que de mauvaises idées ». 

La communauté internationale doit intervenir avec « responsabilité et efficacité » pour protéger la solution des deux États, en lançant un processus politique multilatéral sur la base de l’Initiative de paix arabe, a renchéri le Sous-Secrétaire général aux affaires palestiniennes de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).  M. Samir Bakr a lu le message de son Secrétaire général.  La décision des États-Unis viole en effet les résolutions du Conseil de sécurité et risque de favoriser les actions illégales d’Israël, dont l’annexion illégale de Jérusalem-Est, a confirmé le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Fodé Seck.

« Le statut politique et social des Palestiniens à Jérusalem-Est » a d’ailleurs été le thème des débats, le lendemain, de même que « le droit international et les obligations des États Membres ».  Au dernier jour, les jeunes ont pris la parole dans le cadre du débat sur « la jeunesse palestinienne à Jérusalem-Est ».  « Palestinian Vision » a parlé du manque de perspectives de la « génération post-Oslo ».  L’absence d’une stratégie intergénérationnelle regroupant toutes les institutions palestiniennes condamnent les jeunes à l’occupation israélienne, a prévenu le Chef des relations extérieures et de la communication de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestinien au Proche-Orient (UNRWA).

M. Sami Mshasha a souligné la nécessité de former les jeunes à une participation active à la vie politique.  Il a rappelé que la baisse de 80% de la contribution des États-Unis, à un Office qui assiste 5,4 millions de Palestiniens, aura pour conséquence la réduction des services de santé, d’éducation, de microcrédits et autres.  La communauté internationale doit créer les conditions pour faire cesser cette tragédie, s’est impatienté le représentant du Ministère marocain des affaires étrangères et de la coopération internationale.  Si cette communauté, dont les États-Unis et Israël, ne veut pas voir l’explosion des Palestiniens à Jérusalem, elle devrait redoubler d’efforts pour défendre la solution des deux États, a martelé M. Fouad Akhrif.

La prochaine Conférence pourrait peut-être se tenir en Europe, près du monde chrétien, et pourquoi pas à Rome, a suggéré l’Observateur de Palestine auprès des Nations Unies, M. Ryad Mansour.  En attendant, il a appelé la communauté internationale à déployer une mission de protection des civils dans le Territoire occupé.

 

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