Soixante-treizième session,
392e séance – matin
AG/PAL/1416

Le Comité des palestiniens transmet quatre projets de texte à l’Assemblée générale et entend un plaidoyer pour le rétablissement économique de Gaza

Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a recommandé, aujourd’hui, l’adoption de quatre projets de résolution par l’Assemblée générale, au cours d’une brève réunion qui a notamment été marquée par les avertissements lancés par le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 au sujet de l’économie de la bande de Gaza.

Le Président du Comité, M. Cheikh Niang, a souligné que les textes transmis pour adoption sont de la plus haute importance pour la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien.  Ces projets, a-t-il précisé, portent notamment sur le travail du Comité, de la Division des droits des Palestiniens et du programme d’information spécial sur la question de Palestine du Département de l’information.

Un autre texte porte plus spécifiquement sur la résolution pacifique de la question de la Palestine et contient cette année, a précisé l’Observateur permanent de l’État de Palestine, un nouveau libellé qui exhorte les États Membres à faire la distinction entre le territoire d’Israël et les territoires occupés depuis 1967, et à ne pas reconnaître d’autres frontières que celles qui prévalaient jusqu’en 1967.

La mise aux voix des quatre projets de résolution du Comité aura lieu le 30 novembre à l’Assemblée générale.

Venu présenter son dernier rapport, le Rapporteur spécial, M. Michael Lynk, a d’ailleurs estimé que la situation actuelle sur le terrain n’est plus différentiable d’une annexion, ayant dépassé, selon lui, le stade d’une occupation temporaire.

Le Rapporteur a notamment déploré que l’espoir d’une réconciliation politique continue d’échapper à la communauté internationale, s’indignant que même si cette dernière a déclaré la politique israélienne de colonies de peuplement illégale, les colons qui se trouvent en Cisjordanie démontrent « clairement » l’intention d’Israël de garder le contrôle de ces terres.

Des lois ont même été votées pour légitimer et régulariser ces implantations, s’est-il alarmé, avant de prédiquer qu’un seul État contenant deux peuples sera mis en place, mais que « seulement une population jouira de droits ».

M. Lynk s’est également préoccupé de l’état de l’économie dans la bande de Gaza qui, a-t-il indiqué, a connu un cycle de sous-développement ces cinq dernières années, la Banque mondiale allant même jusqu’à la décrire, dans un récent rapport, comme étant « emprisonnée »: une économie anémique, avec 70% de chômage chez les jeunes, et seulement cinq heures d’électricité par jour avant qu’un don du Qatar permette de les étendre à 10 heures quotidiennes.

De plus, ces derniers mois, l’un des principaux points de passage a été fermé.  Les services de santé s’effondrent.  Le travail de l’UNRWA* est entravé par des problèmes financiers.  Et selon certaines études, s’est-il encore alarmé, il sera impossible d’y vivre en 2020.  Il s’agit, a-t-il dit, d’une crise qui vient se greffer sur une catastrophe déjà présente.

Déplorant par ailleurs les milliers de Palestiniens qui ont été blessés et les 200 qui sont morts, y compris lors de la Grande Marche du retour, M. Lynk a exigé la levée du blocus aérien, maritime et terrestre, « châtiment collectif », avertissant qu’il n’y aura pas de rétablissement à Gaza sans la fin de ce blocus.

« Le rétablissement économique et social de Gaza est crucial, et doit surtout aller de pair avec la fin de l’occupation et la garantie de l’autodétermination des Palestiniens, a-t-il insisté. »

Au préalable, l’Observateur permanent de l’État de Palestine avait rapporté que la Ligue des États arabes avait conclu, aujourd’hui même, une réunion d’urgence au cours de laquelle elle avait notamment condamné les récentes actions d’Israël à Gaza et adopté une résolution prohibant toute normalisation des relations entre les États arabes et Israël tant que ce dernier ne sera pas retiré des territoires occupés.

Insistant sur l’importance d’ouvrir la voie à un processus politique qui débouche sur la création de deux États, M. Riyad Mansour a, par ailleurs, regretté que le Conseil de sécurité ne se soit pas montré à la hauteur de ses responsabilités pour condamner la récente « agression » d’Israël contre la bande de Gaza, provoquée, selon lui, par une opération « bâclée » des forces israéliennes à Khan Yunes. 

Cependant, plusieurs membres ont évoqué la possibilité que le Conseil se rende dans la région, ce qui représenterait une évolution positive, a-t-il tempéré.

Le Président du Comité a, par ailleurs, profité de cette réunion pour rappeler la célébration, le 28 novembre, de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien et passer en revue les différents événements prévus à cette occasion.  L’Organisation de la Conférence islamique a annoncé la tenue d’une série de manifestations culturelles à Djedda, Washington et Bruxelles, tandis que l’Indonésie a rapporté que son Gouvernement avait organisé, en octobre, une semaine de solidarité avec la Palestine pour sensibiliser la population indonésienne au sort des Palestiniens vivant dans les territoires occupés. 

La prochaine réunion du Comité sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

*Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient

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