Soixante-douzième session,
19e séance - matin
CPSD/679

Quatrième Commission: les délégations africaines demandent un partenariat renforcé ONU-UA et un financement prévisible et adéquat des opérations de paix africaines

Au troisième jour du débat de la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) consacré au maintien de la paix, c’est l’Afrique qui a dominé la séance, qui a notamment été marquée par la forte mobilisation des délégations africaines, qui ont souligné que si le continent accueille la moitié des missions de maintien de la paix déployées dans le monde, il est également un important fournisseur de contingents à ces missions.

Huit sur 16.  C’est le nombre de missions déployées en Afrique qu’a retenu le Burkina Faso, qui a reconnu qu’elles sont « de loin » les plus coûteuses car le continent fait face à de multiples défis sécuritaires, à commencer par la montée en puissance du terrorisme.

Pour reprendre l’expression du représentant sénégalais, le maintien de la paix est désormais perçu comme « une entreprise collective » où la réussite des missions est tributaire de la mobilisation de tous les acteurs: Secrétariat, Conseil de sécurité, pays contributeurs de contingents, de police et de fonds, États hôtes et pays voisins.  

Se faisant l’écho d’un grand nombre de délégations africaines, le Burkina Faso a également insisté sur la nécessité d’une meilleure articulation entre le mécanisme de l’ONU et les mécanismes régionaux dans le cadre des opérations de maintien de la paix, se disant confiant que cela pourrait renforcer leurs actions afin de les rendre plus réactives et efficaces sur le terrain. 

Dans la même veine, son homologue du Gabon a encouragé la consolidation du partenariat ONU-Union africaine et l’appui de l’ONU aux opérations de paix de l’UA par le biais d’un financement prévisible, stable et adéquat, basé notamment sur les contributions statutaires.  Pour sa part, la délégation éthiopienne a recommandé une approche « au cas par cas ».  Il est en effet important, à ses yeux, que les initiatives régionales bénéficient d’un accompagnement politique, financier et matériel efficient des Nations Unies et des autres partenaires, pour que ces organisations régionales soient en mesure d’agir de manière préventive et efficace lorsque la paix est menacée dans leurs États membres.

De nombreuses délégations africaines ont également soutenu que l’un des facteurs décisifs pour le succès des opérations de maintien de la paix reste le renforcement des capacités opérationnelles des contingents déployés.  En effet, compte tenu des contextes sécuritaires fragiles et volatiles dans lesquels évoluent les missions de maintien de la paix, elles ont exigé des mandats clairs et réalistes, fondés sur des évaluations pertinentes de la situation sur le terrain, des objectifs atteignables, des moyens techniques, financiers et humains correspondants ainsi qu’une assistance technique adéquate, notamment en termes de formation des contingents en uniforme et civils.

De leur côté, le Gabon et le Sénégal ont insisté sur l’importance du facteur linguistique dans les opérations, particulièrement dans la chaîne de commandement.  Cela permettrait en outre de tenir compte de l’engagement croissant et de qualité des pays francophones au sein de ces opérations, a fait valoir le Sénégal.

De son côté, la Gambie a mis l’accent sur le besoin de ressources, en expliquant que bien souvent le manque d’équipements adéquats affecte la capacité des missions à agir efficacement.  Pour y remédier elle a demandé que les capacités sur le terrain soient renforcées par des partenariats entre pays fournisseurs de contingents et ceux qui disposent des équipements.  De même, a ajouté la délégation, les décideurs devraient renforcer les consultations avec les pays fournisseurs lors du processus d’élaboration des opérations, en particulier via le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, dit Comité des 34.

« Nous ne pouvons pas continuellement leur demander de faire plus avec moins de ressources », a renchéri l’Éthiopie, qui a elle aussi insisté sur l’importance d’octroyer aux personnels des compétences suffisantes et adéquates pour leur permettre d’être à la hauteur des mandats à accomplir.

Pour le Cameroun, il importe par ailleurs que « les efforts méritoires » des États en développement qui s’engagent de plus en plus dans le maintien de la paix, « et dont les troupes en constituent désormais l’ossature », soient reconnus à juste titre.

Tout en saluant l’augmentation du taux de remboursement des troupes et du taux de paiement des décès et incapacités notoires obtenue au cours de la soixante-douzième session de l’Assemblée générale, la délégation camerounaise a estimé qu’une meilleure prise en compte de l’effort financier que constituent ces contributions en troupes est une attente légitime des pays contributeurs.  Pour cette délégation, un examen à la hausse de ces primes s’impose afin de tenir compte de l’évolution des prix et des sacrifices consentis par ces pays.

À noter également que le Gabon a jugé nécessaire de réduire la multiplicité des bases permanentes ainsi que la périodicité dans les bases dites temporaires, expliquant que la disparité et la multiplicité des sites sur des périodes trop longues pourraient entraver la performance des contingents.

La Quatrième Commission se réunira à nouveau demain, vendredi 2 novembre, à 10 heures, pour achever son débat sur la question du maintien de la paix.

ÉTUDE D’ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS (SUITE)

Déclarations

M. SEYDOU SINKA (Burkina Faso) a rappelé que malgré les impératifs de sécurité interne, le Burkina Faso comptait, au 29 mai 2018, 2 071 personnels en uniforme, soit 1 991 hommes et 80 femmes, occupant le trente et unième rang sur 116 pays contributeurs de troupe aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.  « C’est tout le sens de notre engagement pour la paix, la sécurité et la solidarité internationales ».  Notant les environnements de plus en plus complexes dans lesquels évoluent les opérations de maintien de la paix, ainsi que les contextes sécuritaires fragiles et volatiles, le représentant a demandé que les mandats soient adaptés au contexte dans lequel la force opère pour la rendre plus efficace et opérationnelle.

Il a également soulevé la « question complexe » de la protection des civils dans les zones de déploiement, et a salué l’adoption des Principes de Kigali sur cette question, que le Burkina Faso a endossés en 2017.  Ces Principes visent à mettre en relief l’extrême importance de la protection des civils dans les opérations de maintien de la paix, a rappelé le représentant, contextualisant son propos en expliquant que 97% du personnel en uniforme actuel des opérations de maintien de la paix servent dans des missions ayant des mandats de protection des civils.  Il s’agit, pour sa délégation, d’une priorité morale, politique et stratégique dans les opérations de maintien de la paix.

Rappelant que 8 des 16 opérations de maintien de la paix de l’ONU sont déployées en Afrique, il a reconnu qu’elles sont « de loin » les plus coûteuses car le continent fait face à de multiples défis sécuritaires notamment la montée en puissance du terrorisme.  À ce titre, il a toutefois précisé que ces missions sont loin d’être des unités antiterroristes ou des forces d’imposition de la paix.  Sa délégation salue la mobilisation de la communauté internationale autour de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et du G5 Sahel.  À cet égard, le délégué est confiant qu’une meilleure articulation entre le mécanisme de l’ONU et les mécanismes régionaux dans le cadre des opérations de maintien de la paix pourrait renforcer leurs actions afin de les rendre plus réactives et efficaces sur le terrain. 

Pour M. MOHAMAD SURIA MOHAMAD SAAD (Malaisie) la sécurité et le développement ne sont pas mutuellement exclusifs mais, au contraire, vont main dans la main.  Sans paix et sécurité, les pays ne peuvent pas consacrer leurs ressources aux programmes de développement socioéconomique et au bien-être de leur peuple, a-t-il expliqué justifiant ainsi une approche plus stratégique et holistique des opérations de maintien de la paix qui inclut toutes les parties prenantes.  À cet égard, la Malaisie appuie l’initiative « Action pour le maintien de la paix » du Secrétaire général qui est axée à la fois sur la consolidation de la paix, les performances, la personne, les partenariats et les solutions politiques. 

Le représentant, a aussi, souligné que la recherche de la paix ne devrait pas uniquement se concentrer sur le maintien de la paix mais aussi sur des processus politiques permettant de garantir une paix durable postconflit ainsi que le développement durable des communautés.  Il a saisi cette occasion pour « applaudir » les efforts de l’ONU visant à renforcer ses relations avec les organisations régionales et sous-régionales, les pays hôtes et les institutions financières pour un « meilleur maintien de la paix ». 

S’agissant de la problématique des atteintes sexuelles perpétrées par des membres du personnel de maintien de la paix, le représentant a rappelé que le Premier Ministre malaisien fait désormais partie du Cercle de dirigeants et dirigeantes du Secrétaire général sur la question d’exploitation et les atteintes sexuelles.  Il a réaffirmé le soutien de sa délégation à la politique de tolérance zéro dans ce domaine, exigeant que les responsables de tels actes soient traduits en justice, à défaut de quoi, a-t-il mis en garde, la confiance en l’ONU pourrait être mise à mal, ce qui irait à l’encontre des efforts de maintien de la paix.

Rappelant que des Casques bleus malaisiens sont actuellement déployés dans six missions, le délégué a précisé qu’un bataillon de 820 soldats et soldates de la paix avait récemment rejoint les rangs de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).  Il a ajouté que la Malaisie cherche à augmenter le nombre de femmes dans ses contingents, expliquant qu’à ce jour elle déploie 40 femmes Casques bleus au sein de la FINUL et une femme observatrice militaire à la Mission pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).  En outre, sa délégation soutient le rôle des femmes et des jeunes en tant que médiateurs.

Mme LILA NADIA ANDRIANANTOANDRO (Madagascar) a déclaré que son pays est fier d’apporter sa contribution en participant par l’envoi d’officiers de police et de la gendarmerie, entre autres, aux opérations de maintien de la paix.  Elle a constaté que la complexité et les nouveaux défis rencontrés par les opérations de maintien de la paix engagent dans la recherche de solutions.  À cet égard, elle s’est réjouie de l’initiative sans précédent du Secrétaire général visant à renouveler le soutien politique aux opérations de maintien de la paix, ainsi que la réforme du pilier « paix et sécurité ».

Elle a aussi appuyé les recommandations de la Déclaration d’engagements communs concernant les opérations de maintien de la paix.  Par ailleurs, les opérations doivent comprendre un plan de sortie, et privilégier la consolidation de la paix, la reconstruction après les conflits, ainsi que l’appropriation nationale du processus de paix.

La représentante a souligné l’importance d’améliorer la coopération triangulaire entre le Conseil de sécurité, les pays fournisseurs de contingents et le Secrétariat et de renforcer des partenariats stratégiques avec les organismes régionaux.  À cet effet, elle a salué le partenariat existant entre l’ONU et l’Union africaine, notant que 60% des opérations se déroulent en Afrique.

Mme Andrianantoandro s’est, par ailleurs, réjouie des engagements pris par les États Membres pour l’attribution de bourses de formation et de la volonté du Secrétariat d’appuyer davantage les pays en développement désireux de fournir des troupes. 

Pour Mme ISATOU BADJIE (Gambie), dont le pays a contribué à 11 opérations de maintien de la paix en 20 ans, l’initiative « Action pour le maintien de la paix » du Secrétaire général est la bienvenue.  Elle est d’avis que, pour être efficaces, les opérations doivent être assorties de processus politiques significatifs et d’un dialogue actif traitant des racines du conflit.  La Gambie pense aussi qu’il serait utile de revoir et d’améliorer les performances des opérations de l’ONU.

La représentante a notamment estimé que les missions de terrain doivent pouvoir compter sur un mandat réaliste et des objectifs atteignables.  Elles doivent aussi être mieux financées, car souvent le manque d’équipements adéquats affecte leur capacité à agir efficacement.  À cet égard, a-t-elle ajouté, les capacités sur le terrain devraient être renforcées par des partenariats entre pays fournisseurs de contingents et ceux qui disposent des équipements.  De même, les décideurs devraient renforcer les consultations avec les pays fournisseurs lors du processus d’élaboration des opérations, en particulier via le Comité des 34.

La représentante a ensuite vivement condamné les attaques commises à l’encontre des Casques bleus par des belligérants armés, et a demandé aux pays hôtes de reconnaître l’importance de créer un environnement permettant aux forces de l’ONU de mener à bien leur mandat, notamment lorsqu’elles doivent assurer la protection des civils.  Enfin, la Gambie condamne toutes formes d’exploitation sexuelle de la part des personnels de l’ONU et soutient la politique de tolérance zéro du Secrétaire général.

Afin de mieux mettre en œuvre les mesures de maintien de la paix, M. DANG DINH QUY (Viet Nam) a considéré qu’il fallait davantage de discussions inclusives et transparentes entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes.  Même si ces opérations de maintien de la paix sont multidimensionnelles, il a jugé qu’elles devaient respecter le droit international et la Charte des Nations Unies, ainsi que les principes d’impartialité, de non-ingérence dans les affaires intérieures des États souverains et de non-usage de la force.  De plus, il a apporté son soutien à la politique de tolérance zéro prônée par le Secrétaire général afin de prévenir et éradiquer l’exploitation sexuelle et les mauvaises conduites du personnel onusien.

Le Viet Nam a rappelé ensuite qu’il a activement participé aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Au cours du mois écoulé, l’hôpital de campagne qu’il a déployé au Soudan du Sud pour soutenir la mission onusienne qui s’y trouve a fait la démonstration, selon lui, de son sens des responsabilités, de sa bonne volonté, mais aussi de sa capacité à contribuer à la paix et à la stabilité dans des zones de conflit ou de pauvreté.  Reconnaissant le rôle critique des femmes dans les activités de maintien de la paix, le Viet Nam est résolu à augmenter le contingent de femmes parmi les Casques bleus.  Plus tôt cette année, a souligné le délégué, la première femme officier du pays a d’ailleurs été approuvée par le Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour un déploiement dans le cadre de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).

M. HIROYUKI NAMAZU (Japon) a souligné qu’un partenariat fort est essentiel pour améliorer la performance des opérations de maintien de la paix.  Il a fait observer que la sécurité des Casques Bleus est un prérequis pour leur permettre d’assurer un haut niveau de performance, et a constaté que les partenariats triangulaires, notamment dans le cadre des capacités médicales et d’ingénierie, aident à concrétiser cet objectif en renforçant les capacités des pays contributeurs de troupes.  Le Japon a particulièrement valorisé ces types de partenariats, ajoutant qu’il avait offert, ces trois dernières années, des formations au travers d’un projet de partenariat triangulaire et qu’il comptait bien poursuivre dans cette voie.

Pour ce qui est du rôle des femmes, le délégué a estimé qu’accroître leur participation dans les missions de maintien de la paix est critique pour améliorer les performances de ces dernières, notamment pour tout ce qui touche la protection des femmes et des enfants, la prévention des abus sexuels et l’aide aux victimes. Pour sa part, le Japon a disséminé des instructrices dans les formations en ingénierie, considérant qu’elles serviront de modèles pour les prochains Casques Bleus.

M. ALI HILAL ALHADI (Iraq) a estimé que les opérations de maintien de la paix doivent appuyer la consolidation de la paix afin de rebâtir les institutions de l’État hôte, et de faire face aux besoins de ses populations, conformément au point 16 du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a estimé, en outre, que les États Membres ne doivent pas recourir à la force en dehors du mandat défini par le Conseil de sécurité.

Le représentant s’est prononcé en faveur de l’autonomisation des femmes et il a réitéré l’appui de l’Iraq à l’accent porté sur cette question dans le cadre de la réforme des opérations de maintien de la paix.  L’Iraq, a-t-il indiqué, est soucieuse de payer ses contributions aux opérations de maintien de la paix en dépit du prix à payer pour sa propre reconstruction.

M. NIRMAL RAJ KAFLE (Népal) a estimé que la réforme des opérations de maintien de la paix devrait s’axer sur le renforcement des capacités des missions.  Depuis 1958, a-t-il poursuivi, le Népal a été un partenaire fiable des Nations Unies.  Il a précisé que jusqu’à présent, le Népal a contribué à 58 missions de paix sur quatre continents et que, parmi les contingents népalais, 73 « braves âmes » ont fait le sacrifice de leur vie pour la paix dans le monde.  En ce moment, le Népal est le cinquième plus important fournisseur de personnel, avec 5 722 civils, policiers et soldats de la paix, servant dans 11 missions de maintien de la paix et 3 missions des politiques spéciales.

Le représentant népalais a estimé que les mandats des opérations de maintien de la paix doivent être clairs, crédibles et recevoir les ressources adéquates.  Il a souligné que son pays a le plus vieux centre d’entraînement de la région.  Il a réitéré son engagement envers la protection des civils dans les conflits armés, en particulier les femmes, les enfants et les jeunes qui sont les plus vulnérables durant et après les conflits.  Les soldats de la paix ont besoin de gagner la confiance des civils qu’ils protègent, en aidant les communautés locales en améliorant leurs conditions de vie, a-t-il indiqué.  Il a aussi reconnu le rôle indispensable des femmes en tant qu’agents de changement, car elles fournissent des perspectives innovantes pour maintenir la paix.  Le Népal a estimé que, avec la parité, les missions de paix peuvent devenir plus compassionnelles.

M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a rappelé que son pays avait déployé un contingent au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).  Pour sa délégation, les opérations de maintien de la paix de l’ONU sont un outil essentiel de l’action de la communauté internationale en faveur de la paix et la sécurité dans le monde.  Elles jouent un rôle capital dans un contexte global marqué par des crises multiples et de nouvelles menaces à la paix, a-t-il souligné.  C’est à ce titre que le Gabon se félicite des réformes en cours qui devront, à terme, permettre de combler les lacunes et défaillances constatées aujourd’hui, et de renforcer le rôle des femmes dans le maintien de la paix.  Il a jugé nécessaire d’élaborer une stratégie globale, qui tienne compte de toutes les dimensions de la paix: de la prévention au développement durable en passant par le règlement des conflits et le maintien de la paix.

S’agissant de la participation du Gabon aux opérations de maintien de la paix, il a précisé que son gouvernement a mis en place une nouvelle stratégie basée sur un partenariat trilatéral (Nations Unies-France-États-Unis) en vue de renforcer la formation et les équipements du contingent gabonais, à la fois pour le rendre plus opérationnel et pour combattre toute forme d’inconduite.  Le Gabon a également signé le pacte volontaire visant à prévenir et réprimer l’exploitation et les atteintes sexuelles. 

Le représentant, a par ailleurs, rappelé la nécessité de réduire la multiplicité des bases permanentes ainsi que la périodicité dans les bases dites temporaires, tel que le prévoit le Mémorandum d’accord, expliquant que la disparité et la multiplicité des sites sur des périodes trop longues pourraient entraver la performance des contingents.  Le Gabon encourage en outre la consolidation du partenariat ONU-UA et l’appui aux opérations de paix de l’Union africaine par le biais d’un financement prévisible, stable et adéquat, basé notamment sur les contributions statutaires.

M. AHIDJO (Cameroun) a salué la réforme de l’architecture de la paix de l’ONU, ainsi que l’initiative du Secrétaire général « Action pour le maintien de la paix », qui ouvre de nouvelles voies afin d’assurer l’efficacité et l’efficience de la gestion et du déploiement des missions.  Pour le Cameroun, il est important que ce processus soit mis en place le plus rapidement possible par le biais d’un accord formel dans le but de renouveler la coopération entre tous les partenaires du maintien de la paix.  Il souhaite en outre que les partenariats entre l’ONU et les organisations régionales soient renforcés et qu’une assistance adéquate soit apportée aux pays contributeurs de contingents pour améliorer la formation et la préparation de leurs troupes.

Il importe également que les efforts méritoires des États en développement qui s’engagent de plus en plus dans le maintien de la paix et dont les troupes en constituent désormais l’ossature soient reconnus à juste titre, a estimé le représentant.  Tout en saluant l’augmentation du taux de remboursement des troupes et du taux de paiement des décès et incapacités notoires obtenue au cours de la soixante-douzième session de l’Assemblée générale, le Cameroun est d’avis qu’une meilleure prise en compte de l’effort financier que constituent ces contributions en troupes est une attente légitime des pays contributeurs.  Par conséquent, il demande un examen à la hausse de ces primes pour tenir compte de l’évolution des prix et des sacrifices consentis par ces pays.

Pour sa part, a poursuivi le délégué, le Cameroun compte plus de 1 400 personnels de ses Forces de défense en mission de maintien de la paix, répartis entre la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Mali, le Soudan, Haïti et le Darfour.  Il a créé, en 2008, l’École internationale des forces de sécurité (EIFORCES), institution à vocation sous-régionale et continentale, ayant pour mission de former et de recycler les forces de sécurité intérieures des pays africains qui souhaitent participer activement aux opérations de maintien de la paix en Afrique ou qui se trouvent eux-mêmes en situation de sortie de crise.

Mme DINA A. GILMUTDINOVA (Fédération de Russie) a constaté que les Casques bleus, « carte de visite des Nations Unies », doivent exercer leur mandat dans des situations difficiles, et doivent affronter de nombreux risques, dont celui de mourir.  Elle a estimé que la sécurité des Casques bleus doit rester un objectif de tout premier plan, car « il n’y a pas d’autre méthode pour maintenir la paix sur le terrain ».

La représentante a jugé inacceptable d’utiliser les opérations de maintien de la paix pour lutter contre le terrorisme ou l’extrémisme violent, soulignant que c’est aux pays d’assurer la sécurité de leur population en cas d’attaque terroriste.

Elle a aussi souligné qu’il est important de tenir compte de l’avis des pays qui accueillent des opérations de maintien de la paix.  Les opérations de maintien de la paix ne sont pas la panacée, et une multiplication des mandats n’aidera pas les Casques bleus à s’acquitter de leur tâche, a ajouté la représentante, pour qui il est indispensable de se souvenir du rôle décisif qui revient aux États Membres dans le cadre du processus de réforme.  Elle a, en outre, mis en garde contre toute tentative de présenter des initiatives au Conseil de sécurité sans passer, au préalable, par le Comité spécial sur les opérations de maintien de la paix.  Seul le consensus peut créer un environnement propice à la réussite, a-t-elle souligné

La représentante a par ailleurs estimé que les renseignements doivent être obtenus par l’intermédiaire de méthodes appropriées.  Elle a aussi insisté sur le fait qu’il n’est pas possible d’utiliser ces données pour mener des opérations humanitaires ou des missions politiques spéciales.

Pour M. TAYE A. SELASSIE (Éthiopie) les opérations de maintien de la paix continuent d’être l’instrument le plus important de la paix et de la sécurité internationale.  Il a salué les propositions de réforme du Secrétaire général pour le pilier « paix et sécurité » de l’ONU en vue de garantir une meilleure efficacité et efficience des missions.  À cet égard, la délégation est encouragée par l’adoption de la Déclaration d’engagements communs concernant les opérations de maintien de la paix.  Le représentant a également souligné que les opérations de maintien de la paix sont une responsabilité partagée qui concerne toutes les parties prenantes allant du Conseil de sécurité, au Secrétariat, aux pays fournisseurs de contingents, aux organisations régionales et aux bailleurs de fonds. 

Par ailleurs, le personnel civil et en uniforme doit disposer des compétences suffisantes et adéquates pour être à la hauteur des mandats à accomplir.  « Nous ne pouvons pas continuellement leur demander de faire plus avec moins de ressources », a martelé le représentant.  Il a espéré que le cadre politique qui est en cours de préparation au Secrétariat, suite à la demande du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (Comité 34), sera rapidement finalisé et examiné.

L’Éthiopie encourage, en outre, la consolidation des partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales.  Elle reconnait les progrès faits dans ce domaine avec l’Union africaine, mais insiste sur la question du financement « au cas par cas » des opérations des paix et d’appui de l’Union africaine. 

Mme YUMAIRA COROMOTO RODRÍGUEZ SILVA (Venezuela) a demandé que les mandats assignés aux opérations de maintien de la paix soient fondés sur des objectifs politiques réalisables et conformes aux principes de la Charte de l’ONU.  Elle a insisté sur les critères d’impartialité et le consentement des parties, ainsi que sur le principe de non-recours à la force sauf situation de légitime défense.  Le déploiement doit être précédé d’une analyse vérifiant que les conditions sur le terrain sont réunies pour son instauration et que la solution politique aux conflits est bien le but recherché, a-t-elle ajouté.

La représentante a ensuite affirmé que les pays en développement ont été les étendards et les vigiles de la Charte de l’ONU tandis que quelques nations puissantes se sont employées à agir à l’encontre de ses principes, soutenant des agressions avec l’objectif de contrôler des ressources naturelles ou d’assurer leur domination au détriment de la paix et de la sécurité.  Elle a soutenu que les opérations de maintien de la paix ne sauraient être utilisées comme un instrument d’ingérence pour saper la souveraineté d’un pays, ni pour jouer les arbitres d’un conflit.

Par ailleurs, le Venezuela s’est inquiété de voir que certains pays veulent assigner aux opérations de maintien de la paix des objectifs de lutte contre le terrorisme ou la criminalité transnationale organisée, avertissant que cela détourne ces opérations de leur objectif initial et risque de voir ces opérations devenir partie aux conflits.

M IBRAHIM MODIBBO UMAR (Nigéria) a jugé nécessaire de renforcer les partenariats entre les pays contributeurs de troupes ou de police, les pays hôtes et les organisations régionales.  Mais l’élément clef, a—t-il souligné, est que le Conseil de sécurité délivre un mandat clair et réaliste aux opérations, et que les États Membres s’engagent à fournir des forces bien entraînées et bien équipées.  Il a ensuite salué la participation accrue des femmes aux opérations et en tant qu’expertes des Nations Unies.

Le représentant a déploré, par ailleurs, que des incidents liés à l’exploitation et aux atteintes sexuelles continuent de survenir au sein des opérations de maintien de la paix.  À cet égard, il s’est réjoui que le Nigéria ait contribué au Fonds d’affectation spéciale en faveur des victimes d’exploitation et d’atteintes sexuelles et a insisté pour que les auteurs de tels actes aient à rendre des comptes.  Enfin, il a condamné toute attaque prenant pour cibles les Casques bleus.

En tant que pays hôte d’une mission de maintien de la paix depuis 1964, M. MICHAEL MAVROS (Chypre) a estimé que son pays était très redevable aux Nations Unies et à ses États Membres.  La Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) est à ses yeux un modèle d’opération onusienne, en cela qu’elle a su prévenir des combats, contribuer au maintien de l’État de droit, préserver la stabilité, diminuer les tensions, entreprendre des activités humanitaires et, plus important encore, contribuer à une atmosphère propice au processus politique du maintien de la paix. Elle a également joué un rôle pionnier de cette opération pour ce qui est de la participation des femmes.

« Nous comprenons que la taille du budget du maintien de la paix nous oblige à revoir les opérations, à rationaliser les coûts, à développer une culture de la performance et à dépenser prudemment », a reconnu le délégué.  « Mais, a-t-il ajouté, il est important de souligner que les spécificités de chaque conflit et de chaque opération doivent être prises en compte. »  De plus, la performance d’une mission de maintien de la paix ne peut pas être mise en danger par un affaiblissement injustifié de ses ressources, a-t-il insisté.

M. FEDERICO GONZÁLEZ VIVAS (Uruguay) a jugé essentiel de disposer d’une instance de suivi de la mise en œuvre de « Action pour le maintien de la paix », notamment pour éviter de perdre l’élan insufflé par le lancement de cette initiative.  Il a appuyé les efforts de réforme du pilier paix et sécurité, pour ensuite souligner que les États Membres doivent respecter leurs engagements, notamment ce qui concerne l’octroi de ressources financières.  Il a appelé à maintenir un dialogue de bonne foi sur la question.  Il a aussi dit l’importance de la coopération entre les différents acteurs du maintien de la paix, notamment par l’intermédiaire du nouveau type de réunion tripartite entre le Secrétariat, le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes.  Il a ensuite annoncé qu’avec le Royaume-Uni, l’Uruguay organise la réunion préparatoire sur la « Formation et capacité de réponse » qui se tiendra à Montevideo les 10 et 11 décembre.

M. MOHAMMAD GHORBANPOUR (République islamique d’Iran) a souligné l’importance du rôle du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (Comité des 34).  Il a appelé au respect des principes tels que le consentement des parties, le non-usage de la force, sauf en cas de légitime défense, ainsi qu’au respect de la souveraineté, l’indépendance politique et l’intégrité territoriale de tous les États.  Il a rappelé que la protection des civils est la responsabilité des pays hôtes.  « En conséquence, toute intervention militaire des Nations Unies ou de forces étrangères sous prétexte de protection des civils devrait être évité », a-t-il déclaré.

Concernant l’usage de technologies modernes et de renseignement durant les opérations de maintien de la paix, le représentant a estimé qu’elles devraient avoir pour but de renforcer la sécurité des personnels et des Nations Unies.  Cependant, les aspects juridiques de leur utilisation doivent être définis selon un processus intergouvernemental approprié.

Le représentant a souligné que les engagements régionaux, pour important qu’ils sont, ne devraient pas se substituer au rôle des Nations Unies.  Par ailleurs, il a insisté sur l’importance du respect de l’état de droit.  Dans ce contexte, a-t-il estimé, la diversité culturelle, l’appropriation nationale et la spécificité des pays hôtes doivent être prises en compte lors de la restauration ou l’établissement de l’état de droit.

Il a par ailleurs annoncé que son pays est prêt à augmenter sa contribution aux opérations de maintien de la paix, que ce soit sur le plan logistique ou militaire.

En tant que pays contributeur de troupe, Mme PWINT PHYU THINN (Myanmar), a apporté le soutien de sa délégation aux efforts visant à renforcer les opérations de maintien de la paix de l’ONU, et en particulier à l’initiative « Action pour le maintien de la paix ».  Elle y voit un instrument essentiel pour renouveler l’engagement individuel et collectif des États Membres pour le maintien de la paix.  Elle a également appelé les nations qui ne l’ont pas encore fait à endosser la Déclaration d’engagements communs concernant les opérations de maintien de la paix.

Face à la complexité croissante des menaces à la paix et à la sécurité, les mandats des opérations de maintien de la paix sont de plus en plus compliqués et il est impératif, selon la représentante, qu’ils soient basés sur une évaluation opportune et des informations fiables.  Les personnels de maintien de la paix doivent, en outre, avoir les moyens et les ressources adéquates pour pouvoir s’acquitter de ces mandats et pour pouvoir opérer en sécurité, a-t-elle poursuivi.  Pour sa délégation, cela suppose un échange d’informations opportun et une meilleure coordination entre les différentes parties prenantes du maintien de la paix.

S’agissant de la protection des civils, un aspect qui fait désormais partie de nombreux mandats, elle a plaidé pour une évaluation régulière de la situation sur le terrain et l’élaboration de stratégies de protection des civils préconisées pour les missions.  Dans ce domaine, le Myanmar encourage une collaboration étroite avec le gouvernement du pays hôte, les autorités locales, la population locale, y compris les organisations communautaires et les groupes de jeunes et de femmes.

Pour sa part, le Myanmar a placé la réconciliation nationale et la paix au cœur des efforts nationaux et des progrès importants ont eu lieu, a affirmé la représentante.  À ce titre, elle a annoncé l’adoption de 51 principes qui couvrent les domaines politique, économique, social, environnemental et foncier qui feront partie de l’Accord de paix de l’Union.

M. BISMARK ANYANAH (Ghana) a pleinement appuyé les priorités et propositions de réforme du Secrétaire général du pilier paix et sécurité et a insisté sur l’importance de la prévention des conflits, de la consolidation de la paix et du développement durable.  Le Ghana estime que le maintien de la paix doit évoluer de manière à mieux répondre aux changements importants de la nature et de la portée des conflits armés actuels.  À ce titre, le représentant a relevé que les conflits internes ont été alimentés par le crime organisé, le terrorisme et la violence sexiste et représentent aujourd’hui une source de préoccupation majeure. 

Il a également dénoncé les attaques ciblées contre le personnel du maintien de la paix, avant de rendre hommage à tous ceux qui ont perdu la vie au service de l’ONU.  Le représentant s’est associé aux appels à l’assistance technique et à un financement prévisible et plus souple des missions.  Il a également encouragé un dialogue régulier entre le Secrétariat, le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de contingents, les pays hôtes et toutes les autres parties prenantes au maintien de la paix.

En tant que pays fournisseur de contingents, le Ghana a apporté, depuis 1960, plus de 100 000 personnels en uniformes déployés dans plus de 35 missions.  Il reconnaît le rôle indispensable des femmes au sein de ces contingents de la paix, et le Ghana a d’ailleurs, dès 1985, augmenté leur participation aux missions.  S’agissant de la formation du personnel déployé sous la bannière des Nations Unies, le représentant a expliqué que le Centre d’excellence Kofi Annan, au Ghana, continue de renforcer les capacités du personnel civil et en uniforme dans la sous-région de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Mme JELENA PLAKALOVIC (Serbie) a indiqué que 278 membres des Forces armées serbes sont déployés dans cinq missions onusienne et quatre missions européennes, notamment en République démocratique du Congo, à Chypre, au Liban, en Somalie, en République centrafricaine, au Mali et au Moyen-Orient.  Elle a précisé que ces troupes sont essentiellement du personnel militaire médical « du fait d’une longue tradition ».

La déléguée a ensuite assuré que la Serbie était résolue à mettre en œuvre la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.  Depuis que la Serbie a commencé à participer aux missions de l’ONU, a-t-elle illustré, le pays a déployé 296 femmes sur un contingent total de 3 103 personnes, soit 9,53%.  Actuellement, cet indicateur de féminisation est, selon elle, de 11%.

La déléguée a ensuite indiqué que son pays accueille une mission de maintien de la paix et a réitéré le soutien que la Serbie accorde à la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK).  Elle a salué l’implication de celle-ci dans la création des conditions pacifiques indispensables pour permettre aux habitants du Kosovo et Metohija de vivre ensemble, en sécurité et dans le respect des droits de l’homme.  Compte tenu des défis et de la complexité de la situation sécuritaire et politique au Kosovo, la déléguée a considéré que la MINUK devait continuer d’être engagée dans toutes les questions qui relèvent de la résolution 1244 du Conseil de sécurité.

M ABDOULAYE BARRO (Sénégal) a souligné « qu’en tant qu’entreprises collectives » la réussite des opérations de maintien de la paix est tributaire de la mobilisation de tous les acteurs: Secrétariat, Conseil de sécurité, pays contributeurs de troupes, de police et de fonds, États hôtes et voisins.  Acteur majeur des opérations de maintien de la paix, le Sénégal déploie des hommes et des femmes dument équipés.  Il a notamment créé un centre de formation dédié, construit selon les normes des Nations Unies où les contingents suivent une formation avant leur déploiement qui prend en compte les retours d’expérience mais aussi sensibilise aux problématiques d’exploitation et d’atteintes sexuelles.  Le Sénégal a également mis en œuvre une politique nationale d’intégration des femmes dans les forces de défense et de sécurité.

Le représentant a toutefois insisté sur le fait qu’il est impératif d’œuvrer sur une stratégie politique forte qui mette l’accent sur la prévention des conflits et la consolidation de paix tout au long des opérations.  La question de la performance nous préoccupe tous, a-t-il souligné.

Le délégué a par ailleurs appelé l’ONU à poursuivre les discussions engagées avec l’Union africaine, notamment sur la question du financement prévisible et durable des opérations de soutien à la paix de l’Union africaine.  En outre, tenant compte de l’engagement croissant et de qualité des pays francophones au sein des opérations de maintien de la paix, la délégation du Sénégal réaffirme l’impératif de la promotion du multilinguisme dans les missions.

M. EMMANUEL LUZENDE (Zambie) a indiqué que son pays continue de jouer un rôle actif au sein des opérations de maintien de la paix de l’ONU en y contribuant actuellement 1 000 Casques bleus déployés dans quatre missions, notamment la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), parmi lesquels, a-t-il précisé, il y a un grand nombre de femmes.

En vue de rendre ces missions plus efficaces et plus opérationnelles, la délégation encourage l’utilisation de technologies nouvelles, une meilleure protection du personnel de la paix et une plus grande participation des femmes à ces missions.

Pour M. PAUL HUSSAR (Roumanie) dont le pays a participé à 25 missions depuis 1991, les opérations de maintien de la paix constituent l’un des outils les plus efficaces du multilatéralisme et le symbole de la solidarité internationale en faveur de la paix.  Aussi, compte tenu des défis actuels, il a souhaité que les réformes et leurs performances soient débattues de manière plus approfondie pour développer des normes plus élevées, imposer une réelle reddition de comptes et s’assurer de déployer des forces réellement équipées et entraînées sur le terrain.  La Roumanie soutient fermement l’initiative du Secrétaire général « Action pour le maintien de la paix » qui, a-t-il noté, vise à rendre les opérations plus efficaces, en donnant la primauté à la diplomatie, la politique, et la cohérence dans les relations avec les principaux acteurs et en améliorant la sécurité des personnels.

La Roumanie soutient également la politique de tolérance zéro concernant l’exploitation et les atteintes sexuelles et s’engage dans la stratégie du Secrétaire général visant à prévenir ce type de comportement au sein des Nations Unies.  Elle reconnaît que la participation des femmes aux opérations de maintien de la paix est essentielle, ainsi que lors de la reconstruction des sociétés après un conflit armé.  En outre, les femmes Casques bleus ont montré qu’elles étaient capables d’effectuer les mêmes travaux dans les mêmes conditions difficiles que les hommes, tandis que leur présence dans les zones sensibles constitue un modèle pour les femmes locales.

M. DAVID CHARTERS, observateur du Saint-Siège, a constaté que les opérations de maintien de la paix sont en constante évolution.  Elles sont à présent multidimensionnelles, multifaces et multifonctionnelles, a-t-il indiqué.  Il a estimé que la prévention des conflits, la résolution des conflits ainsi que les processus et les efforts de construction de la paix doivent inclure tous les secteurs de la société, insistant notamment sur la participation de tous les citoyens.

En outre, il a reconnu le rôle vital que les femmes peuvent jouer dans la prévention des conflits, au travers de la médiation, de l’enseignement et de la diplomatie préventive, pour la réconciliation, la réhabilitation et la reconstruction des sociétés, ainsi que pour empêcher la reprise de conflits armés.  Il a insisté sur la nécessité de les impliquer comme agents actifs de la pacification.  Il a salué la contribution des femmes dans les opérations de maintien de la paix, notamment dans leur capacité compassionnelle lors des processus de réconciliation.

Le délégué du Saint-Siège s’est par ailleurs déclaré préoccupé par les déplacements forcés de population utilisés en tant que tactique militaire, que ce soit par des États ou des acteurs non étatiques.  Il a déploré les conséquences désastreuses que cela entraîne pour les minorités, notamment les minorités religieuses.  À diverses occasions, a-t-il rappelé, le pape François a demandé urgemment, dans un esprit de compassion et de solidarité, d’accueillir, de protéger, de promouvoir et d’intégrer les millions de réfugiés.

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