8252e séance – matin
CS/13332

Darfour : le processus de paix reste dans l’impasse mais la situation est globalement calme, déclare au Conseil de sécurité le chef de la MINUAD

Bien que le processus de paix au Darfour continue d’être dans l’impasse, la situation dans la région reste globalement calme, a indiqué, ce matin, au Conseil de sécurité le Représentant spécial conjoint Union africaine-ONU et Chef de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), M. Jeremiah Nyamane Kingsley Mamabolo, qui présentait le dernier rapport bimestriel en date du Secrétaire général sur la mission.

M. Mamabolo, qui intervenait par visioconférence depuis Djouba, au Soudan du Sud, a notamment salué le fait que deux mouvements de rébellions armés -l’Armée de libération du Soudan-faction Minni Minawi (ALS-MM) et le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE)- ont, au cours d’une réunion avec le Gouvernement du Soudan à Berlin, les 16 et 17 avril derniers, donné leur accord de principe sur le fait que le Document de Doha pour la paix au Darfour de 2011 devrait servir de base pour les négociations. 

Le Représentant spécial conjoint a aussi précisé que la phase 2 de la reconfiguration de la mission se déroulait bien, saluant notamment le début de la construction de la base temporaire de Golo au Jebel Marra, et la réfection des axes routiers qui y conduisent. 

Le 29 juin dernier, le Conseil de sécurité a décidé, par sa résolution 2363 (2017), de reconfigurer la MINUAD, créée en 2003, afin de l’adapter à la nouvelle donne marquée par une quasi-cessation des combats.  Le mandat de la mission répond désormais à une double démarche: d’une part, la protection militaire, l’enlèvement des restes explosifs de guerre, les secours d’urgence dans la région du Jebel Marra, la stabilisation de la situation, l’appui à la police et l’aide au renforcement des institutions garantes de l’état de droit dans les autres régions du Darfour; d’autre part, un mandat général de protection des civils, de médiation des conflits intercommunautaires et de suivi des questions liées à la réforme du secteur de la sécurité.

La résolution a aussi prévu une reconfiguration de la mission en deux phases, avec une forte réduction des effectifs militaires, de police et civils.  La première phase s’est achevée comme prévu en fin décembre 2017, et le Conseil de sécurité a alors, dans sa déclaration présidentielle du 31 janvier, autorisé le lancement de la phase 2 à compter du 1er février.  C’est dans cette optique que les troupes et la police de la mission sont engagées dans les modifications de leur structure opérationnelle.  À cet égard, le représentant du Koweït a insisté, ce matin, sur l’importance d’un « plan de retrait clair et net », faisant ainsi écho au souhait d’un « plan de transition très bien défini » exprimé la veille devant le Conseil par le général de corps d’armée Ngondi, commandant la force de la MINUAD.

Tout en jugeant prématuré d’évaluer l’impact de la reconfiguration en cours sur la sécurité des civils, le Représentant spécial conjoint a indiqué que le retrait de la MINUAD n’avait pour l’instant pas eu d’effet négatif.  La mission espère néanmoins que le Gouvernement du Soudan va établir son autorité dans ces zones, notamment en y installant des institutions relatives à l’état de droit et à la justice.

M. Mamabolo a en outre rappelé que la saison sèche, en cours, était toujours un moment propice pour la recrudescence des affrontements.  De fait, il y en a eu quelques-uns dans le Jebel Marra depuis le 10 mars, qui ont opposé les forces gouvernementales qui se déployaient dans la région à la faction d’Abdul Wahid de l’ALS (ALS-AW). 

« On ne peut pas accepter qu’un petit groupe de personnes menacent le Document de Doha », a commenté à ce propos le représentant du Soudan, qui a rappelé que « 85% de l’Accord de paix » avait été mis en œuvre.  Estimant que « l’actuelle situation montre clairement que la paix est tangible, même dans les petites poches sous le contrôle des rebelles », il a demandé au Conseil soit de retirer un certain nombre de personnes de la liste des individus soumis à des sanctions, soit d’ajouter Abdul Wahid, affirmant que le retour à la paix dans la région « ne doit pas être l’otage de la mauvaise foi et des caprices » de ce dernier, accusé de « saboter la paix ».  Le représentant de la Guinée équatoriale a, lui aussi, prôné l’imposition de sanctions contre ceux qui refusent de s’assoir à la table des négociations.

Le représentant du Soudan a en outre exhorté tous les pays qui ont une influence sur les groupes armés à l’exercer, tout en rappelant que le Gouvernement avait lancé une campagne de collecte des armes qui a été, jusqu’à présent, couronnée de succès malgré le manque de ressources et de capacités.  Les membres du Conseil de sécurité qui ont ensuite pris la parole se sont félicités des résultats de cette campagne.

Sur le plan humanitaire, le Représentant spécial conjoint a parlé de 1,7 million de déplacés vivant dans près de 66 camps, tandis qu’environ 500 000 autres vivent dans 108 communautés d’accueil et des campements au Darfour.  Pour que le Darfour ait une paix durable, des solutions durables doivent être trouvées quant au sort des déplacés, a indiqué M. Mamabolo, avant que le représentant du Pérou ne déplore que la violence sexuelle, dont la prévalence est forte autour des camps, ne soit pas dénoncée, du fait du manque de protection des victimes et des témoins ou encore de l’inaction des autorités. 

Une paix durable au Darfour nécessitera aussi des financements adéquats.  Le Représentant spécial conjoint a annoncé que la MINUAD avait parachevé une approche financière conjointe en ce sens avec le Bureau de pays des Nations Unies.  Il a demandé le soutien de la communauté internationale et du Conseil. Le représentant du Koweït a quant à lui loué le mécanisme conjoint établi entre la Ligue des États arabes et le Soudan pour mettre en œuvre des projets de développement au Darfour.

RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD

Rapport du Secrétaire général sur l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (S/2018/389)

Déclarations

M. JEREMIAH NYAMANE KINGSLEY MAMABOLO, Représentant spécial conjoint UA-ONU et Chef de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), qui s’exprimait en visioconférence depuis Djouba, a déclaré que la phase 2 de la reconfiguration de la mission se déroulait bien.  Ainsi des progrès significatifs ont été faits en février quand la construction par une entreprise chinoise de la base temporaire de Golo a commencé, alors que des ingénieurs pakistanais s’attèlent de leur côté à la réfection des routes de la région, notamment entre Nertiti et Golo.  Les troupes et la police de la mission sont engagées dans les modifications de leurs structures opérationnelle et administrative afin de se conformer à la résolution 2363 (2017) et s’adapter de ce fait à la nouvelle configuration opérationnelle de la MINUAD.  L’établissement de la Force d’assistance à la stabilisation de l’État, qui sera responsable des zones en dehors de la zone d’opérations du Groupement tactique du Jebel Marra est en cours.  La police de la MINUAD est actuellement déployée dans 9 bases d’opérations du Groupement tactique du Jebel Marra sur 10.  En outre, le déploiement d’unités de police constituées vers les bases d’opérations d’où l’armée s’est retirée a commencé le 1er mars. 

Bien qu’il soit tôt pour établir un impact sur la sécurité des civils, le Représentant spécial conjoint a indiqué que le retrait de la MINUAD n’avait pour l’instant pas eu d’effet négatif.  La mission espère néanmoins que le Gouvernement du Soudan va établir son autorité dans ces zones, notamment en y installant des institutions relatives à l’état de droit et à la justice.

Bien que le processus de paix continue d’être dans l’impasse, le Représentant spécial conjoint a salué le fait que l’Armée de libération du Soudan-faction Minni Minawi (ALS-MM) et le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE) ont, au cours d’une réunion avec le Gouvernement du Soudan à Berlin, les 16 et 17 avril derniers, donné leur accord de principe sur le fait que le Document de Doha pour la paix au Darfour devrait servir de base pour les négociations.  Ces deux mouvements ont certes rejeté certains mécanismes du Document de Doha et les parties ne se sont pas mises d’accord sur certains aspects d’un accord de prénégociation, mais elles ont tout de même démontré le désir de continuer à échanger, a expliqué M. Mamabolo.  Le Représentant spécial conjoint a expliqué être resté en contact avec ces parties afin de rapprocher leurs points de vue et permettre que le cadre de prénégociation soit signé au plus vite, ce qui devrait ouvrir la voie à un accord sur la cessation des hostilités et à des négociations directes.

M. Mamabolo a par ailleurs relevé que, depuis son dernier compte rendu devant le Conseil de sécurité le 20 février dernier, la situation au Darfour était restée globalement calme, à l’exception de quelques affrontements sporadiques entre l’ALS-faction Abdul Wahid (ALS-AW), les forces gouvernementales et des nomades dans le Jebel Marra.  Comme cela fut le cas pour les années précédentes, la saison sèche est le moment propice pour la recrudescence d’affrontements tels que ceux survenus entre le 10 mars et le 1er avril et les 20 et 21 avril avec la faction d’Abdul Wahid, qui a mené plusieurs embuscades contre les forces gouvernementales qui se déployaient dans le Jebel Marra, a expliqué le Représentant spécial conjoint.

À cause de restrictions d’accès, la MINUAD n’est pas en mesure de confirmer le nombre de victimes dans les deux camps et encore moins au sein de la population civile, a poursuivi M. Mamabolo.  Des rapports font également mention de villages incendiés par les parties en conflit.  Un grand nombre de civils ont dû se déplacer dans différentes parties du Darfour, y compris vers le site de rassemblement des déplacés de Sortony, situé dans le nord du Darfour.  L’ASL-Mini Minawo et le MJE-Gibril sont pour leur part restés inactifs au Darfour.

Sur le plan humanitaire, les acteurs concernés font mention de 1,7 million de déplacés vivant dans près de 66 camps, tandis qu’un certain nombre d’autres, difficile à confirmer, vivent dans des zones rurales.  Les acteurs humanitaires estiment qu’environ 500 000 autres déplacés vivent dans 108 communautés d’accueil et des campements au Darfour.  Certains déplacés ont indiqué vouloir retourner chez eux si leur sécurité était assurée, tandis que d’autres veulent bien s’installer sur leur point de chute si leurs droits fonciers y sont reconnus.  Pour que le Darfour ait une paix durable, a indiqué M. Mamabolo, des solutions durables doivent être trouvées quant au sort des déplacés. 

Le Représentant spécial conjoint UA-ONU pour le Darfour a enfin souligné que la MINUAD avait parachevé une approche financière conjointe en vue d’une paix durable au Darfour avec le Bureau de pays des Nations Unies.  La mission compte donc sur le soutien de la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité, pour le succès de cette approche, car des efforts concertés doivent être mis en œuvre afin de mobiliser les fonds nécessaires pour consolider durablement la paix et la stabilité qui prévalent dans la région, a conclu M. Mamabolo.

M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) a pris note des bons résultats du travail conjoint du Gouvernement du Soudan, de l’Union africaine et de l’ONU.  Globalement, la situation sécuritaire est plus stable, a-t-il estimé, avant de saluer l’impact positif de la campagne de collecte d’armes menée par le Gouvernement, qui a contribué à réduire les affrontements entre les communautés et à améliorer la liberté de circulation des civils.

Le représentant a demandé à ce que l’on continue d’apporter toute l’attention requise aux violations des droits de l’homme, notamment celles perpétrées contre des femmes et des enfants.  Il s’est dit préoccupé par la lenteur des progrès dans la quête d’un règlement politique global de la crise au Darfour.  « Toutes les parties doivent s’engager à exécuter le Document de Doha pour la paix adopté en 2011 », a-t-il rappelé, et le conflit au Darfour doit être réglé grâce à un processus politique.  Il faut accentuer le soutien apporté au Gouvernement soudanais pour lui permettre de s’attaquer aux causes profondes du conflit.

En conclusion, M. Ndong Mba a appelé de ses vœux la prorogation du mandat de la MINUAD.  Il a également proposé d’imposer des sanctions contre ceux qui refusent de s’assoir à la table des négociations.

M. ALCIDE ILAHIRI DJÉDJÉ (Côte d’Ivoire) a noté avec satisfaction que l’état général de la sécurité au Darfour demeurait stable, eu égard aux efforts continus du Gouvernement soudanais.  Il a salué le lancement du plan de contrôle gouvernemental des armes et la prorogation du cessez-le-feu unilatéral.  Sur le plan politique, sa délégation partage les préoccupations exprimées par le Secrétaire général quant à l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix au Darfour.  Ainsi a-t-il noté avec regret la persistance des différends relatifs à la propriété foncière.

Face à cette situation, M. Djédjé a estimé que la mise en œuvre intégrale du Document de Doha permettrait d’apporter des solutions durables aux causes profondes des conflits.  Il a appuyé le plaidoyer de M. Mamabolo pour que le Conseil de sécurité mette tout en œuvre pour amener les différentes parties à accepter comme nécessaire un règlement politique de la crise et à redoubler d’efforts en vue de la négociation d’un accord de paix inclusif.

Le représentant a réitéré son appel au Gouvernement soudanais afin que celui-ci veille au strict respect de l’accord sur le statut des forces, en vue de faciliter l’exécution du mandat de la MINUAD.  S’agissant de la reconfiguration de la mission, il s’est réjoui des progrès significatifs réalisés dans sa mise en œuvre, y compris l’établissement du groupement tactique du Jebel Marra.   

M. PEDRO LUIS INCHAUSTE JORDAN (Bolivie) a dit retenir les aspects positifs de ce dernier rapport du Secrétaire général sur l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour.  Ainsi il a salué le fait que la situation sécuritaire soit demeurée relativement calme.  Il s’est également félicité de la campagne de collecte d’armes à feu, qui contribue au processus de paix.  Le représentant a du reste déploré les affrontements entre l’armée du Soudan et l’ALS-faction Abdul Wahid, ce qui a empêché à l’aide de parvenir aux personnes dans le besoin, notamment les déplacés. 

M. Inchauste Jordan a plaidé pour une avancée de la situation politique au Darfour, insistant notamment sur la pleine mise en œuvre du Document de Doha.  Il a aussi plaidé pour une solution politique qui tienne compte des causes profondes du conflit, y compris les différends fonciers.  Le représentant a en outre dit soutenir l’initiative de l’Union africaine qui entend établir une liste des sanctions ciblant ceux qui empêchent l’établissement de la paix au Darfour.  

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a constaté que la situation au Darfour restait stable et que la violence communautaire avait diminué.  Toutefois, a-t-il regretté, le processus de paix est dans l’impasse et la situation des droits de l’homme reste précaire.  Il a appuyé le rôle de protection des civils de la MINUAD, qui permet aux femmes et aux enfants de vaquer à leurs occupations quotidiennes dans les camps de personnes déplacées.  En particulier, il a salué le travail de la MINUAD pour promouvoir la participation de la population dans la protection des enfants.

Le représentant a en revanche déploré que la violence sexuelle, dont la prévalence est forte autour des camps, ne soit pas dénoncée, du fait du manque de protection des victimes et des témoins et de l’inaction des autorités.  En dépit des progrès réalisés dans l’accès de l’aide humanitaire au Darfour, il s’est également inquiété de l’insécurité alimentaire dans le Jebel Marra.  Il a enfin appuyé la stratégie conjointe de collecte de fonds pour la consolidation de la paix au Darfour.       

M. DIDAR TEMENOV (Kazakhstan) a salué la prolongation du cessez-le-feu unilatéral annoncé par le Gouvernement sur tous les théâtres d’opération jusqu’au 30 juin 2018.  Il a demandé au Conseil de sécurité d’exercer des pressions sur les fauteurs de trouble au Darfour, non sans saluer l’avancée positive de la reconfiguration de la MINUAD.  M. Temenov a ensuite estimé qu’il fallait désormais donner la priorité au mandat de consolidation de la paix de la MINUAD, souhaitant aussi davantage d’investissements dans des projets de développement dans le cadre de l’approche « Unis dans l’action ».  Le représentant a enfin invité la communauté internationale à apporter son appui au Gouvernement du Soudan dans l’optique de trouver une solution durable aux causes profondes du conflit. 

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a salué les développements positifs dont fait état le rapport du Secrétaire général, notamment sur le plan de la sécurité.  Il a dit avoir lui-même participé à la récente visite du Comité des sanctions du Conseil de sécurité au Soudan, ce qui lui a permis de constater les effets positifs de la collecte d’armes.  Il a également vu les succès réalisés par le Gouvernement du Soudan en ce qui concerne la protection des enfants et le rôle de la MINUAD pour la stabilisation du Darfour.

Le représentant a loué le mécanisme conjoint établi entre le Soudan et la Ligue des États arabes pour mettre en œuvre des projets de développement au Darfour.  Par ailleurs, il a réaffirmé la primauté de la solution politique au Darfour et la place essentielle du Document de Doha pour la paix au Darfour, déplorant que certaines factions tentent de négocier en dehors de ce cadre.  Enfin, s’agissant de la stratégie de retrait de la MINUAD, il a appuyé la demande du commandant de la force de la MINUAD, à savoir « qu’il y ait unplan de retrait clair et net ».

M. OMER DAHAB FADL MOHAMED (Soudan) a confirmé les conclusions tirées par les délégations sur la situation au Soudan, faisant part d’une normalisation sous tous les aspects.  « On a entamé la reconstruction grâce aux efforts du Gouvernement soudanais et de la communauté internationale », s’est-il félicité, sans oublier les aspirations de la population du Darfour de parvenir à la paix et à la sécurité.  « Vous savez quels progrès ont été réalisés sur les fronts de la sécurité, humanitaire et des droits de l’homme », a lancé le représentant, pour qui « l’actuelle situation montre clairement que la paix est tangible, même dans les petites poches sous le contrôle des rebelles ».

Le Gouvernement sait quels sont les besoins pour l’avenir, a assuré M. Mohamed.  Il a rappelé que la communauté internationale devait fournir l’aide nécessaire à la mise en œuvre des programmes de développement. Il nous faut inviter les pays bailleurs de fonds à honorer les engagements pris, a-t-il dit.  Pour ce qui est de la mise en œuvre de la résolution 2363 (2017) sur le début du retrait de la MINUAD, « preuve a été faite que la décision a été la bonne » et qu’il est temps de mettre en œuvre le programme de consolidation de la paix, a-t-il fait valoir.  Le Gouvernement, a-t-il rappelé, a lancé une campagne de collecte des armes qui a été, jusqu’à présent, couronnée de succès malgré le manque de ressources et de capacités.

« Le règlement politique au Darfour, voilà quel est le principal objectif du Gouvernement soudanais », a déclaré M. Mohamed.  Son gouvernement ne ménage aucun effort en ce sens et 85% de l’accord de paix a été mis en œuvre, a-t-il précisé.  Il reste à amener les parties qui refusent de souscrire à l’accord à le signer.  « On ne peut pas accepter qu’un petit groupe de personnes menacent le Document de Doha », a-t-il insisté, avant d’exhorter tous les pays qui ont une influence sur les groupes armés à l’exercer.  En effet, a-t-il ajouté, ces groupes créent des troubles au Soudan du Sud et en Libye et constituent une menace pour la paix et la stabilité régionales.

Depuis 2017, a ensuite rappelé M. Mohamed, son gouvernement a diffusé un aide-mémoire sur les zones d’accès au Darfour.  Enfin, dans le cadre du suivi donné à la mise en œuvre de la résolution qui a imposé des sanctions au Soudan, le représentant a proposé la réduction du nombre d’experts.  En outre, selon lui, il faut soit radier des noms de la liste de personnes soumises à des sanctions, soit y rajouter le nom de ceux qui entravent le processus de paix dans la zone du Jebel Marra, et notamment M. Abdul Wahid, chef de la faction du même nom de l’Armée de libération du Soudan (ALS-AW). Alors que le Jebel Marra ne représente que 5% de la surface totale du Darfour, le retour à la paix dans la région « ne doit pas être l’otage de la mauvaise foi et des caprices de M. Abdul-Wahid », a affirmé le représentant, qui a rappelé le Conseil à lui adresser « un fort message de tolérance zéro » car il « sabote la paix ».

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