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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 22 février 2018

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Exploitation et atteintes sexuelles

Conformément à l’initiative du Secrétaire général sur la transparence dans les cas d’exploitation et d’atteintes sexuelles dans le système des Nations Unies, le Porte-parole a indiqué que du 1er octobre au 31 décembre 2017, l’ONU a reçu 40 allégations de toutes ses entités et partenaires.  Toutes les allégations n’ont pas encore été pleinement vérifiées et beaucoup d’entre elles sont à la première phase d’évaluation. 

Sur les 40 allégations, les 15 qui viendraient des opérations de maintien de la paix ne sont pas nouvelles.  Elles ont toutes été tirées de la base de données du site de la déontologie et de la discipline et examinées au fur et à mesure qu’elles arrivent.  Le site est public.  Les autres 25 allégations viendraient des agences, fonds et programmes et comprennent 8 allégations liées aux partenaires des entités des Nations Unies.

Sur les 40 allégations, 13 sont des cas d’abus sexuels, 24, des cas d’exploitation sexuelle et 3, d’une nature indéterminée.

Les 40 allégations impliquent 54 victimes, dont 30 femmes, 16 filles de moins de 18 ans, l’âge des autres étant inconnu.  Douze des 40 allégations concernent des cas qui remontent à 2017, 7 à 2016, et 3 à 2015 ou avant.  Les dates sont inconnues pour 18 allégations.

S’agissant du statut de ces 40 allégations, 2 ont été confirmées par l’enquête, 3 font toujours l’objet d’une enquête, 15 sont à des différents stades de l’enquête, 18 font l’objet d’une évaluation préliminaire et 2 souffrent de l’insuffisance des informations fournies par l’organe d’enquête. 

L’ONU ayant plus 95 000 civils et 90 000 hommes en uniforme déployés dans le monde, les cas d’exploitation et d’atteintes sexuelles ne sauraient refléter la conduite de la majorité des femmes et des hommes qui, avec dévouement, travaillent pour les peuples dans le monde.  Mais chaque allégation concernant un membre du personnel compromet les valeurs et les principes de l’ONU et le sacrifice de ceux qui travaillent avec fierté et professionnalisme dans certains des coins les plus dangereux du globe.  C’est la raison pour laquelle, combattre ce fléau et aider et donner une voix à ceux qui ont été blessés par ces actes flagrants est toujours une des principales priorités du Secrétaire général en 2018.

Syrie

Aujourd’hui au Conseil de sécurité, le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a passé en revue la situation humanitaire en Syrie et donné l’alerte sur la violence en cours dans la Ghouta orientale.

Il a dit au Conseil que la Ghouta orientale est une catastrophe humanitaire prévisible et évitable qui se déroule sous nos yeux, avec 400 000 personnes piégées depuis quatre ans.

Il a ajouté qu’au moins 346 personnes ont été tuées et plus de 900 blessées depuis le début de ce mois.  Les agents humanitaires sont confrontés aux plus grandes difficultés qu’ils n’aient jamais connues depuis 2015 pour accéder aux populations.

L’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, a souligné, avant la réunion du Conseil, la nécessité urgente d’un cessez-le-feu.  

Il a répété que la situation humanitaire dans la Ghouta orientale est horrible et qu’en conséquence, il faut un cessez-le-feu pour mettre fin aux bombardements et aux tirs de mortiers aveugles sur Damas.

Il a ajouté que le cessez-le-feu doit être suivi d’un accès immédiat et sans entrave de l’aide humanitaire et de conditions plus propices aux évacuations médicales.

L’Envoyé spécial appelle les garants des Accords d’Astana à tenir une réunion d’urgence pour rétablir la désescalade.  Les convois humanitaires de l’ONU attendent et sont prêts à fournir l’aide et à faciliter les évacuations médicales.  

Afghanistan

La Mission d’appui des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a salué aujourd’hui l’entrée en vigueur du nouveau Code pénal afghan comme une étape décisive dans la réforme de la justice pénale.

La Mission a expliqué qu’avec ce développement, l’Afghanistan a pour la première fois un Code pénal conforme aux traités internationaux sur la justice pénale et incluant les meilleures pratiques modernes en matière de criminologie.

République centrafricaine

La Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Mme Ursula Mueller, a achevé aujourd’hui sa visite en République centrafricaine.  Elle a appelé la communauté internationale à appuyer de toute urgence une réponse humanitaire vitale dans le pays où le nombre des déplacés a presque doublé en un an pour se hisser à 694 000.  Mme Mueller a ajouté que protéger les déplacés de la violence et de l’insécurité est une activité centrale du Plan de réponse humanitaire 2018.

Elle a aussi souligné la nécessité de protéger les agents humanitaires.  La République centrafricaine fait partie des pays les plus dangereux pour les agents humanitaires.  En 2017, 14 agents ont perdu la vie, contre 6 en 2016.

Soudan du Sud

Un nouveau rapport indique qu’une réconciliation et une paix véritables ne seront réalisées dans le pays que si les gens sont libres d’exprimer en toute sécurité leurs opinions quelle que soit leur affiliation ethnique ou politique.  Le rapport prévient que les restrictions indues de la liberté d’expression ont un effet « glaçant » et « réduisent encore plus l’espace de débats et de dissentions » au Soudan du Sud, alors que les discours de haine continuent de nourrir la méfiance, la peur et la violence.

Coécrit par la Mission de l’ONU et le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, le rapport identifie 60 incidents vérifiés de violations de la liberté d’expression de 102 victimes, y compris 17 femmes.  Entre juillet 2016 et décembre 2017, les auteurs du rapport ont relevé la mort de deux personnes, l’arrestation arbitraire et la détention de 58 autres, le licenciement de 16 personnes, la fermeture ou la suspension de trois médias, la censure d’articles de presse et le gel de sites Internet.

Rwanda

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) appelle au calme et à la retenue après les informations troublantes sur une manifestation de réfugiés qui aurait tourné à la violence dans le camp de Kiziba au Rwanda.

Le camp abrite plus de 17 000 réfugiés de la République démocratique du Congo, dont environ 77% de femmes et d’enfants.

Les réfugiés manifestaient leur colère après la réduction de l’aide alimentaire.

Les opérations humanitaires au Rwanda sont gravement sous-financées, forçant le Programme alimentaire mondial (PAM) à réduire les rations de 10% en novembre 2017 et de 25% en janvier 2018.

A ce jour, l’appel du HCR pour 2018 qui se chiffre à 98,8 millions de dollars pour les réfugiés au Rwanda n’est financé qu’à hauteur de 2%.

Libye

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué aujourd’hui qu’il a fourni une aide alimentaire vitale à près de 3 000 déplacés errant dans le dangereux désert libyen et luttant pour retourner chez eux à Tawargha, dans l’est de la Libye.

Beaucoup de familles déplacées de Tawargha essayent de retourner chez elles mais au début du mois de février, des groupes armés leur ont bloqué le passage, malgré un accord qui leur promettait un retour en toute sécurité.  Un grand nombre de ces familles errent dans le désert, des abris de fortune, alors que d’autres ont trouvé un refuge temporaire dans des familles d’accueil de la zone.

Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)

L’UNICEF a publié aujourd’hui une déclaration dans laquelle sa Directrice exécutive, Mme Henrietta Fore, accepte la démission de M. Justin Forsyth de son poste de Directeur exécutif adjoint.

La Directrice exécutive exprime sa reconnaissance à M. Forsyth pour le travail qu’il a effectué ces deux dernières années au service des enfants les plus vulnérables et de la mission de l’UNICEF qui est de sauver la vie des enfants.  Cette mission est plus importante que jamais.

Tableau d’honneur

La Guinée équatoriale et la Serbie ont payé la totalité de leur contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2018, portant le nombre des États qui ont fait de même à 59.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.