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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 2 mars 2018

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Burkina Faso

Le Secrétaire général suit de près les attaques perpétrées, ce matin, contre l’ambassade de France et l’état-major de l’armée dans la capitale du Burkina Faso.  Il s’est entretenu dans la matinée, par téléphone, avec le Président du Burkina Faso pour lui faire part de sa solidarité.

Il a fermement condamné les attaques et s’est préoccupé des morts et des blessés qu’elles auraient occasionnés.  Les Nations Unies sont en contact avec les autorités à qui elles ont exprimé leur solidarité.

Le Secrétaire général a demandé à son Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, M. Mohamed Ibn Chambas, de se rendre au Burkina Faso dès que possible pour exprimer en personne la solidarité de l’ONU au Gouvernement et au peuple du Burkina Faso pendant cette période difficile.

Nigéria

Le Coordonnateur humanitaire au Nigéria, M. Edward Kallon, a condamné le meurtre, hier, de trois travailleurs humanitaires qui se trouvaient à Rann, dans l’État de Borno, dans le nord-est du pays.  Les faits se sont produits après une attaque lancée par un groupe armé non étatique contre des installations militaires à proximité de la ville.  Trois autres travailleurs humanitaires ont été blessés.  Une infirmière est portée disparue et on craint qu’elle n’ait été enlevée.  Les Nations Unies sont également préoccupées par les autres civils qui auraient été blessés ou tués durant l’attaque.

Deux des travailleurs humanitaires qui ont trouvé la mort étaient des vacataires de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui travaillaient comme coordonnateurs dans un camp, à Rann, qui avait été établi pour accueillir environ 55 000 personnes déplacées.  Le troisième était un médecin employé comme consultant externe par l’UNICEF.

Le Secrétaire général condamne bien évidemment ces attaques et une déclaration sera publiée à ce sujet.

RDC

L’Équipe spéciale chargée d’enquêter sur les récentes attaques contre des Casques bleus en République démocratique du Congo a publié une partie de ces conclusions.

L’Équipe, qui est dirigée par l’ancien Sous-Secrétaire général à l’état de droit et aux institutions chargées de la sécurité, M. Dmitry Titov, est composée d’experts militaires et en sécurité, de spécialistes de questions politiques et de logisticiens, ainsi que de deux hauts responsables des Forces de défense populaires de Tanzanie.

Elle a conclu que les trois attaques contre les Casques bleus ont été perpétrées en utilisant un mode opératoire similaire et que toutes les preuves disponibles indiquent que les Forces démocratiques alliées (ADF) en seraient les auteurs.

L’Équipe a en outre trouvé de nombreuses lacunes dans la formation et le dispositif de la Mission pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et sa brigade d’intervention.  Elle recommande que la Mission, le Siège de l’ONU à New York et les pays contributeurs de troupes s’emploient activement à mettre sur pied une stratégie visant à rendre la brigade d’intervention plus forte et plus agile, ainsi que mieux adaptée pour mener des opérations offensives, notamment dans des terrains reculés ou difficiles.

Outre les opérations militaires, l’Équipe spéciale d’enquête souligne également l’importance d’un engagement renforcé avec les acteurs politiques régionaux et les parties prenantes afin de mieux comprendre et contrer la menace posée par les ADF.

Sur la base des conclusions de l’Equipe spéciale, la MONUSCO a mis à jour son plan d’action pour l’amélioration de la sécurité des Casques bleus.  Elle a également installé un éclairage périmétral, modernisé l’infrastructure de communication et amélioré les périmètres de sécurité dans plusieurs de ses bases.

Nomination

Le Secrétaire général des Nations Unies, M. António Guterres, a annoncé aujourd’hui la nomination de Mme Jessica Faieta, de l’Équateur, comme sa Représentante spéciale adjointe pour la Colombie et Chef adjointe de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie.

Mme Faieta succèdera à Mme Tania Patriota, du Brésil, à qui le Secrétaire général exprime sa reconnaissance pour son dévouement et son engagement dans le soutien au processus de paix en Colombie. 

Avec plus de 25 années de service dévoué au sein des Nations Unies, Mme Faieta était, depuis 2014, Sous-Secrétaire générale et Directrice régionale pour l’Amérique latine et les Caraïbes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), dont elle a auparavant été la Directrice adjointe.

Avant cela, elle a été Directrice principale de pays en Haïti, Coordonnatrice résidente des Nations Unies et Représentante résidente du PNUD en El Salvador et à Belize.  Elle a également servi au Bureau exécutif du Secrétaire général des Nations Unies, en tant que Directrice du Bureau du Vice-Secrétaire général.  Au début de sa carrière, elle a travaillé au Bureau de l’Administrateur du PNUD et sur le terrain en Argentine, à Cuba, au Guyana et au Panama.

Mme Faieta est titulaire d’une maîtrise en relations internationales et d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université Columbia de New York, aux États-Unis.  Elle a également suivi le programme World Fellow de l’Université Yale.

Syrie

Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad al-Hussein, a fait savoir aujourd'hui à Genève que son bureau continuait de recevoir des informations faisant état de frappes aériennes et de bombardements dans la Ghouta orientale.  Des images satellites montrant l’ampleur choquante de la destruction des villes à travers la Ghouta orientale révèlent à quel point toute tentative de fuite pourrait être dangereuse, a-t-il ajouté.

Ce que nous voyons, dans la Ghouta orientale et ailleurs en Syrie, constitue probablement des crimes de guerre, et potentiellement des crimes contre l’humanité, a ajouté le Haut-Commissaire, pour qui la situation en Syrie doit être déférée devant la Cour pénale internationale.  Il exhorte également tous les États à accroître considérablement leur soutien au Mécanisme international, impartial et indépendant mis en place l’année dernière.

Dans un communiqué publié aujourd’hui, l'UNICEF a déclaré que, malgré l’adoption de la résolution 2401 (2018) du Conseil de sécurité, la violence s’est poursuivie en plusieurs endroits en Syrie, parlant d’escalade dans certains cas, de flambée dans d'autres.  La violence continue également à Edleb, Afrin, Deïr ezzor, Damas, dans certaines parties d'Alep et dans l’est de la Ghouta, où des enfants seraient tués et blessés.  L’UNICEF répète que la Syrie reste l'un des endroits les plus dangereux pour un enfant.

Mali

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali a exprimé aujourd'hui son inquiétude suite aux tensions survenues entre des communautés dans la ville de Gao, dans le nord du pays.  La Mission exhorte chacun à éviter toute action unilatérale susceptible d’exacerber ces tensions.  Elle a renforcé son soutien à la sécurité, ainsi que ses bons offices.

Libye

Selon les acteurs humanitaires, de violents affrontements se poursuivent entre des groupes armés à Sebha dans le sud de la Libye.

L’hôpital principal de Sebha a de nouveau été touché par des tirs croisés hier, ce qui a entraîné l’évacuation de ses services de pédiatrie et le transfert des patients de la maternité vers d'autres centres médicaux.  Une mosquée locale dans la zone résidentielle d’Al-Gurtha a également été endommagée.

Au moins six civils ont été tués et neuf autres blessés depuis le début des hostilités en février.

Selon les informations actuelles, plus de 700 personnes (soit environ 120 familles) ont maintenant fui leur foyer, la plupart ayant déménagé dans des parties plus sûres du district de Sebha.

Les acteurs humanitaires continuent d'exhorter toutes les parties à protéger les civils et les infrastructures civiles, y compris les installations médicales, conformément au droit international humanitaire.

Migrations

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré aujourd'hui que l'arrivée des migrants en Italie - qui était la voie la plus empruntée par les migrants qui quittaient l'Afrique du Nord pour l'Europe – a atteint son plus bas niveau depuis cinq ans.

Le chiffre des arrivées pour les deux premiers mois de 2018 est de 5 247, contre plus de 13 000 au cours des deux premiers mois de l’année dernière.

Selon l’OIM, une des raisons de cette baisse pourrait être le programme en cours de retours humanitaires volontaires organisé à partir des centres de détention des migrants en Libye.  Deux nouveaux autres vols ont été organisés la semaine dernière à destination du Bénin, du Mali et du Niger. Jusqu'à présent en 2018, 3 730 migrants ont été rapatriés dans 26 pays différents.

Ouganda

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en Ouganda a annoncé qu’il apportait son soutien au Gouvernement ougandais en lançant une vérification des données biométriques à l’échelle du pays afin de corriger des anomalies dans les statistiques sur les réfugiés.

Ce vaste programme a commencé hier, au camp de réfugiés d’Oruchinga, dans le sud-ouest de l’Ouganda, où vivent des milliers de réfugiés congolais, avant d’être déployé à travers tout le pays.  Le HCR, en collaboration avec ses partenaires, étendra ce projet de vérification biométrique en déployant plus de 400 employés supplémentaires dans plus de 30 sites répartis sur plus de 800 kilomètres.

L’opération de vérification des données devrait s’achever d’ici à septembre 2018 - y compris l’introduction de contrôles biométriques dans 180 sites de distribution alimentaire.

Le processus de vérification permettra d’assurer que les réfugiés et les demandeurs d’asile soient correctement pris en compte dans le système d’enregistrement et aidera le Gouvernement ougandais à améliorer l’exactitude des données.

Journée mondiale de la vie sauvage

La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohammed, a pris la parole aujourd’hui à l'occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage, pour déclarer que la biodiversité disparaissait 1 000 fois plus vite que le rythme naturel.  Les causes sont variées, a-t-elle ajouté, en citant la perte et la dégradation de l’habitat, les changements climatiques, le commerce illicite et les conflits entre les hommes et la vie sauvage.

Pour cette édition de la Journée mondiale, les grands félins du monde sont au centre des préoccupations, notamment les guépards, les jaguars, les léopards, les lions, les pumas, les léopards des neiges et les tigres. 

Le Secrétaire général, lui aussi, a un message à l’occasion de la Journée. 

Michael Bloomberg

Le programme de la semaine à venir est disponible.  Il est à noter que M. Michael Bloomberg sera au Siège des Nations Unies lundi pour rencontrer le Secrétaire général en sa qualité d'Envoyé spécial du Secrétaire général pour les villes et les changements climatiques.  Ils devraient tous deux avoir une brève rencontre avec la presse au 38e étage vers 13 heures.  Des précisions seront fournies dès que possible.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.