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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 10 avril 2018

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Chine

Le Secrétaire général, qui est en route pour New York, a fait une déclaration à la cérémonie d’ouverture du Forum de Boao de la Conférence annuelle de l’Asie.  M. António Guterres a souligné que la mondialisation est irréversible.  Elle a apporté des avantages: des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté mais un grand nombre d’autres ont été laissées sur le côté.  Le Secrétaire général a souligné la nécessité d’une mondialisation équitable qui ne laisse personne sur le côté et qui serve de rampe de lancement à la paix et au développement durable.  Mais le Secrétaire général a ajouté que l’on n’obtiendra pas une mondialisation équitable par l’isolationnisme, le protectionnisme ou l’exclusion.  Les problèmes mondiaux exigent des solutions multilatérales et notre contribution à une mondialisation équitable, c’est le Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Le Secrétaire général a pointé le doigt sur un autre défi qui peut anéantir les meilleurs efforts pour mettre fin à la pauvreté et promouvoir la paix et le bien-être universels.  Il s’agit des changements climatiques qui sont une menace en soi mais aussi un multiplicateur énorme des autres menaces qui avancent plus vite que nous.  Le Secrétaire général a souligné que nous devons relever spectaculairement le niveau de nos ambitions, ajoutant « la science l’exige.  L’économie mondiale le nécessite.  Et l’humanité en dépend ».

Avant de quitter Boao, le Secrétaire général s’est entretenu avec le Premier Ministre du Pakistan, et celui de la Mongolie, dans deux réunions distinctes.

Syrie

La nuit dernière, le Secrétaire général a fait une déclaration dans laquelle il se dit indigné par les informations persistantes sur l’utilisation d’armes chimiques en République arabe syrienne et réitère qu’il condamne fermement l’utilisation d’armes chimiques contre la population civile.  La gravité des récentes allégations exige une enquête approfondie faisant appel à une expertise impartiale, indépendante et professionnelle, estime le Secrétaire général.  À cet égard, il réaffirme son plein appui à l’idée que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et sa Mission d’établissement des faits mènent l’enquête requise sur ces allégations.  La Mission d’établissement des faits devrait se voir accorder un accès complet et sans aucune restriction ou entrave pour exécuter ses activités, et les normes relatives à l’interdiction des armes chimiques doivent être respectées, insiste le Secrétaire général.  Il appelle le Conseil de sécurité à s’acquitter de sa responsabilité et à rechercher l’unité sur cette question et l’encourage à redoubler d’efforts pour convenir d’un mécanisme spécifique d’établissement des responsabilités.  Le Secrétaire général se dit prêt à soutenir de tels efforts.

De son côté, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) se dit particulièrement préoccupé par la situation à Douma où des dizaines de milliers de civils sont piégés.  Le HCR estime que plus de 130 000 personnes ont fui la Ghouta orientale ces quatre dernières semaines.  C’est presque trois fois plus que le nombre donné le 20 mars.  Le Coordonnateur humanitaire régional pour la crise en Syrie, M. Panos Moumtzis, a déclaré aujourd’hui que plus de la moitié de la population syrienne est désormais déplacée et a besoin d’une aide humanitaire et de protection. 

Grands Lacs

L’Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs, M. Said Djinnit, a fait un exposé aujourd’hui devant le Conseil de sécurité.  Il a indiqué que les forces négatives, y compris les Forces alliées démocratiques, continuent d’attaquer et de terrifier la population, causant souffrances et déplacements et alimentant la méfiance entre les pays de la région.

Il a noté qu’en République démocratique du Congo (RDC), malgré les progrès dans la préparation des élections, des tensions persistent entre le Gouvernement et l’opposition, et qu’au Burundi, la situation politique et celle des droits de l’homme demeurent une source de grandes préoccupations, surtout au moment où le pays s’achemine vers un référendum sur des changements constitutionnels. 

Les violations des droits de l’homme et l’impunité sont la cause principale de l’instabilité dans la région.  M. Djinnit a aussi souligné que la situation humanitaire en RDC et dans la région exige une plus grande attention.  Si les progrès sont lents, l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération, qui doit certes encore répondre aux attentes, reste un instrument vital qui exige une volonté politique plus grande, a ajouté l’Envoyé spécial. 

Libye

Les fonctionnaires des droits de l’homme attirent l’attention sur un rapport publié aujourd’hui qui montre que les groupes armés en Libye, dont ceux affiliés à l’État, maintiennent des milliers de personnes en détention arbitraire et illégale prolongée et les soumettent à la torture et autres violations et abus des droits de l’homme.

Depuis le début des hostilités en 2014, les groupes armés de toutes les parties ont arrêté opposants, critiques, activistes, professionnels de la santé, journalistes et politiciens, dit le rapport.  La prise d’otages en échange de prisonniers et de rançons est chose commune.

Le rapport, qui a été publié en coopération avec la Mission d’appui des Nations Unies en Libye, appelle les autorités à condamner publiquement et sans équivoque la torture, les mauvais traitements et les exécutions sommaires des détenus et à établir les responsabilités pour ces crimes. 

Soudan du Sud

Le Coordonnateur humanitaire pour le Soudan du Sud, M. Alain Noudehou, a fermement condamné le meurtre d’un agent humanitaire à Bentiu, dans l’État de l’Unité.  Il a appelé à la libération immédiate et sans condition des sept autres agents humanitaires enlevés par un groupe armé dans le comté de Morobo de l’État de l’Équatoria central.  Au moins 99 agents humanitaires ont été tués depuis le début du conflit en décembre 2013.  La plupart des victimes sont sud-soudanaises. 

Climat

Hier, le Secrétaire général a publié une déclaration dans laquelle il souligne l’importance des efforts internationaux contre les changements climatiques fixés lors de la réunion du Comité de la protection du milieu marin de l’Organisation maritime internationale des Nations Unies (OMI), qui a eu lieu cette semaine à Londres.

Le Secrétaire général ajoute que compte tenu de la vulnérabilité croissante de toutes les nations, les signaux politiques et commerciaux doivent rapidement s’aligner pour encourager le secteur maritime à effectuer la transition nécessaire vers la fin des émissions de gaz à effet de serre.  (Voir communiqué de presse SG/SM/18979)

Indonésie

Le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, M. Miroslav Jenča, était hier et aujourd’hui à Jakarta où, avec le Secrétaire général de l’ASEAN, M. Lim Jock Hoi, il a coprésidé la réunion des deux secrétariats et une réunion entre l’ONU et le Comité des représentants permanents de l’ASEAN. 

M. Jenča a mis en avant l’agenda de la prévention du Secrétaire général et rappelé l’appel à un « saut quantique » dans la coopération entre les deux organisations qu’il a lancé au neuvième Sommet à Manille en novembre dernier, où il a insisté auprès de ses interlocuteurs de l’ASEAN sur la nécessité d’élargir et d’approfondir la coopération avec les partenaires régionaux pour relever les défis actuels. 

Conférences de presse

Demain, l’invité du point de presse sera la Chef de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, Mme Michèle Coninsx.  Elle parlera du dernier rapport de sa Direction intitulé « Les défis liés au retour et à la réinstallation des combattants terroristes étrangers: Perspectives de recherche ».  Elle sera accompagnée d’un autre collègue de la Direction, M. David Scharia. 

Toujours demain, dans la salle de conférence 1, entre 10 h 30 et midi, l’auteur belgo-israélien de bandes dessinées et illustrateur, Michel Kichka, parlera de son dernier livre « Deuxième Génération - Ce que je n’ai pas dit à mon père ». 

Michel Kichka raconte son histoire personnelle de fils d’un rescapé de l’Holocauste et décrit le processus créatif qui l’a conduit à écrire et à dessiner. 

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