Conférence de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme,
matin & après-midi
L/3284

Conférence avec les Chefs des organismes antiterroristes: le Secrétaire général envisage la création d’un réseau de coordonnateurs contreterroristes

Améliorer la coopération internationale et l’échange d’informations, et nouer de nouveaux partenariats contre le terrorisme et l’extrémisme violent, c’était le but de la Conférence de haut niveau avec les Chefs des organismes antiterroristes du monde que le Secrétaire général a clôturée aujourd’hui, après la première journée d’hier.  « Comme il n’y aura pas de résultat négocié », M. António Guterres a présenté ses propres conclusions sur la voie à suivre dont l’idée de créer un réseau de coordonnateurs contreterroristes et une nouvelle unité pour intégrer les vues de la société civile dans les politiques et programmes contre le terrorisme.

Après avoir assigné hier* six objectifs à la Conférence de haut niveau, le Secrétaire général lui a fait aujourd’hui cinq recommandations et d’abord la nécessité de renforcer la coopération multilatérale, même si, a-t-il reconnu, il y a des informations qui ne peuvent pas être partagées.  Il a donc dit envisager la création un réseau de coordonnateurs contreterroristes avec deux objectifs clefs: vous saurez qui contacter dans n’importe quel pays et vous aurez un mécanisme de partage des pratiques exemplaires.

Deuxièmement, a poursuivi M. António Guterres, il faut renforcer les partenariats dans tous les segments de nos sociétés et, ce faisant, réintégrer les jeunes qui ont été radicalisés et aider les autres à contrecarrer les messages manipulateurs des terroristes.  Le caractère « fondamental » de la prévention a été souligné par l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  M. Achim Steiner a cité une étude ONU-Banque mondiale montrant que cette prévention permet d’économiser entre 5 et 70 milliards de dollars par an alors que le coût économique de la violence dans le monde a été estimé à 14,76 trillions de dollars, soit 1 988 dollars pour chaque habitant de la planète. 

Il faut tout faire, a-t-il dit, pour que le potentiel des jeunes dans la prévention ne soit pas sapé par une mauvaise utilisation des nouvelles technologies qu’ils adoptent plus vite que les autres.  Il faut des solutions technologiques pour combattre les tactiques technologiques, a insisté l’Administrateur du PNUD, en précisant que toute solution durable doit se fonder sur les droits et des cadres règlementaires contre l’impunité en ligne et hors ligne. 

Le Secrétaire général de l’ONU, qui n’a pas oublié les femmes, a aussi jugé important d’écouter la société civile.  Il a donc défendu l’idée de créer une nouvelle unité au sein du Bureau de lutte contre le terrorisme des Nations Unies pour que les vues de la société civile soient pleinement reflétées dans les politiques et programmes.  M. António Guterres a également appelé à une action déterminée contre les conditions propices au terrorisme et à l’extrémisme violent, comme le manque d’opportunités, l’exclusion, les inégalités, la discrimination et les violations graves des droits de l’homme.

Il faut également, a-t-il ajouté, collaborer plus étroitement pour anticiper et prévenir les menaces terroristes de demain et, enfin, les Nations Unies doivent faire plus pour aider les États Membres dans la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. 

La Conférence de haut niveau s’est tenue au lendemain du sixième examen par l’Assemblée générale de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies dont la résolution** « consensuelle, simplifiée et plus lisible pour ceux qui ne connaissent pas ‘le jargon des Nations Unies’ » a été expliquée hier par les deux Cofacilitateurs et représentants de la Finlande et de la Jordanie.

Le Secrétaire général d’INTERPOL, M Jürgen Stock, a attiré sur les solutions rendues possibles par la coopération internationale entre les polices.  Mais, a-t-il estimé, il faut aller plus loin dans l’échange d’informations.  Par exemple, dans les zones de conflit, les informations sur les combattants terroristes étrangers ne sont connues que des militaires, alors qu’elles pourraient être précieuses pour les forces de l’ordre et les agences antiterroristes dans le monde. 

INTERPOL fait d’ailleurs partie des 34 signataires du Pacte sur la coordination de la lutte mondiale contre le terrorisme, regroupant aussi 32 entités des Nations Unies et l’Organisation mondiale des douanes, a rappelé aujourd’hui le Secrétaire général adjoint chargé du Bureau de lutte contre le terrorisme des Nations Unies, M. Vladimir Voronkov.  Son bureau, qui devrait accueillir la nouvelle unité pour la société civile, a déjà amélioré sa coopération avec la Direction exécutive du Comité sur le contreterrorisme du Conseil de sécurité et, grâce à son centre du contreterrorisme, mène plus de 35 projets de renforcement des capacités dans les pays les plus exposés au terrorisme. 

La Conférence de haut niveau s’est déclinée en quatre tables rondes sur l’échange d’informations, des compétences et des ressources; la prévention de l’extrémisme violent; la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies; et les combattants terroristes étrangers.  Plusieurs rapports indiquent qu’à un moment donné, plus de 40 000 combattants originaires de plus de 110 pays seraient venus gonfler les rangs de groupes terroristes associés à Daech et à Al-Qaida, compliquant les conflits en Iraq et Syrie.  Battus dans ces deux pays, de nombreux combattants sont rentrés chez eux ou se sont installés dans d’autres théâtres d’opérations comme en Libye, au Yémen, en Afghanistan ou aux Philippines.

C’est vers les pays aux moindres capacités de riposte que les terroristes et les criminels se dirigent toujours, a prévenu le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).  M. Yury Fedotov a argué que grâce ses recherches avancées sur la criminalité, ONUDC s’efforce toujours de fournir aux États une assistance technique « sur mesure ».

Le Secrétaire général a fermé les portes de la Conférence de haut niveau en disant: « Rendez-vous dans deux ans! »

*Communiqué de presse du 28 juin 2018- L/3282; ** A/72/L.62

CONFÉRENCE DE HAUT NIVEAU DES NATIONS UNIES RÉUNISSANT LES CHEFS D’ORGANISMES ANTITERRORISTES DES ÉTATS MEMBRES

Cette journée a commencé par la déclaration du Président de la session intitulée « Renforcer l’effort international de prévention de l’extrémisme violent, notamment en mobilisant les jeunes et en luttant contre l’utilisation abusive des nouvelles technologies et d’Internet par les terroristes ».  M. ACHIM STEINER, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement a insisté sur le caractère « fondamental » de la prévention.  Nous savons, a-t-il dit, que les approches préventives marchent, permettent de sauver des vies et sont rentables.  Citant une étude ONU-Banque mondiale, il a indiqué que la prévention permet d’économiser entre 5 et 70 milliards de dollars par an.

En attendant, l’impact de l’extrémisme violent sur la sécurité et le développement est « énorme », a averti M. Steiner, s’attardant sur les dernières estimations du coût économique de la violence dans le monde: 14,76 trillions de dollars, soit 1 988 dollars pour chaque habitant de la planète.  En plus de cet impact économique, l’extrémisme violent fauche de précieuses vies humaines et menace la paix, le développement durable et le succès du Programme 2030.

Dans l’approche préventive, a poursuivi l’Administrateur du PNUD, le rôle du développement est « crucial ».  Très souvent le contexte dans lequel le terrorisme grandit est marqué par des échecs dans le développement et des faiblesses dans les institutions publiques.  Le désespoir et la frustration peuvent alors amener les gens, et surtout les jeunes, à perdre confiance dans leurs institutions.  La marginalisation et l’exclusion de certains groupes de la société, également en termes de géographie du développement, peuvent, elles aussi, accentuer les risques de radicalisation pouvant conduire à l’extrémisme violent.

Face à ces défis, M. Steiner a relevé que de nombreux États Membres ont adopté des stratégies nationales de lutte contre le terrorisme et de prévention de l’extrémisme violent, guidées par la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et le Plan d’action du Secrétaire général sur la prévention de l’extrémisme violent.  L’analyse des efforts nationaux ont clairement montré que pour être efficaces, les stratégies nationales doivent intégrer tous les piliers: sécurité, développement, égalité homme-femme, droits de l’homme, et donner du pouvoir aux jeunes.

La formulation de stratégies multisectorielles est une tâche « complexe », a reconnu M. Steiner qui a noté les demandes d’appui adressées à l’ONU.  Il a donc rappelé le Pacte sur la coordination de la lutte mondiale contre le terrorisme initié par le Secrétaire général et le Bureau de lutte contre le terrorisme des Nations Unies.  Pour le succès du contreterrorisme et la prévention, la coopération entre acteurs étatiques et non étatiques est « essentielle », a poursuivi M. Steiner, en insistant sur l’importance des organisations de la société civile, qui incarnent le peuple et ont l’accès et l’engagement à long terme requis pour des changements durables.  Par exemple, les organisations féminines et confessionnelles ont un sens aigu des préoccupations locales et détiennent les outils pour mobiliser le capital social dans les communautés.  Il faut, a conseillé M. Steiner, nouer des partenariats avec la société civile, en particulier pour développer et mettre en œuvre des stratégies ciblées contre le terrorisme et pour la prévention.

Les jeunes et les femmes, a ajouté M. Steiner, jouent un rôle critique dans les campagnes de lutte contre l’extrémisme.  Les jeunes, a-t-il rappelé, sont devenus la cible de la radicalisation mais la vaste majorité d’entre eux résistent aux extrémistes violents.  Le prochain rapport « Frontline » du PNUD présente d’ailleurs des moyens concrets avec lesquels les jeunes agissent comme acteurs positifs du changement contre l’extrémisme violent.  Nous devons reconnaître leur rôle unique et en faire des partenaires et des leaders, a recommandé M. Steiner pour lequel « les jeunes ne sont pas notre plus grande menace mais notre plus grand espoir ».

Compte tenu du rôle de premier plan des jeunes dans la prévention, M. Steiner a estimé qu’il faut tout faire pour que leur potentiel ne soit pas sapé par une mauvaise utilisation des nouvelles technologies qu’ils adoptent plus vite que les autres.

Ces technologies ont un potentiel énorme pour s’attaquer aux causes profondes et aux moteurs de l’extrémisme violent.  Elles peuvent contribuer à la transparence des institutions publiques, élargir l’inclusion et la participation à la prise des décisions publiques et améliorer la compréhension des questions d’intérêt commun par un accès plus facile aux informations.  Mais ces technologies peuvent aussi devenir l’instrument du mal.  Il faut donc des solutions technologiques pour combattre les tactiques technologiques, a dit l’Administrateur du PNUD, en précisant que toute solution durable doit se fonder sur les droits et des cadres règlementaires contre l’impunité en ligne et hors ligne. 

Le succès des efforts, a-t-il conclu, repose sur la coopération internationale dans la mesure où les questions et les outils transcendent les frontières.  « Aucun gouvernement ni aucune organisation ne peut seul repousser la menace. »

Coprésident de la session intitulée « Renforcer le rôle et les moyens de l’ONU à l’appui des efforts déployés par les États pour mettre la Stratégie antiterroriste mondiale », M. VLADIMIR VORONKOV, Secrétaire général adjoint chargé du Bureau de lutte contre le terrorisme des Nations Unies, a rappelé que son bureau a été créé il y a un peu plus d’un an avec l’accord des États Membres.  C’était la première des réformes du Secrétaire général de l’ONU, a-t-il souligné, déterminé à intégrer la lutte contre le terrorisme et la prévention de l’extrémisme violent dans les activités fondamentales de l’Organisation à la fois au Siège et sur le terrain.

Nous avons donc signé, a poursuivi M. Voronkov, un Pacte sur la coordination de la lutte mondiale contre le terrorisme avec 32 entités des Nations Unies, dont INTERPOL et l’Organisation mondiale des douanes.  Ce Pacte doit permettre une approche « Unis dans l’action » s’agissant des combattants terroristes étrangers, du soutien aux victimes et de la dimension genre.

Nous renforçons notre coopération avec les organisations de la société civile, qui font un travail « incroyable », souvent dans des environnements difficiles et dangereux.  Ce sont, a souligné le Secrétaire général adjoint, « nos partenaires naturels » pour renforcer la résilience des communautés face au terrorisme.  La collaboration avec les organisations régionales a également été améliorée, y compris avec l’Union européenne, l’Union africaine, la Ligue arabe, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), l’Organisation de coopération de Shanghai et l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

Mon Bureau, a indiqué le Secrétaire général adjoint, a également signé cinq mémorandums d’accord et accords-cadres à la fois avec le système des Nations Unies et au-delà.  Ils nous aident à utiliser les ressources communes d’une manière plus efficace.

Le Bureau a aussi amélioré sa coopération avec la Direction exécutive du Comité sur le contreterrorisme du Conseil de sécurité.  Le premier rapport conjoint a été publié en avril et propose des mesures pratiques pour créer de nouveaux cadres de collaboration, a indiqué M. Voronkov.

Grâce à son centre du contreterrorisme, a-t-il poursuivi, le Bureau mène plus de 35 projets de renforcement des capacités dans les pays les plus exposés au terrorisme.  Ces projets couvrent une panoplie de questions allant de l’autonomisation des jeunes, à la gestion des frontières, en passant par la sécurité aérienne, la déradicalisation des prisonniers et les besoins des enfants des terroristes qui rentrent chez eux.  Le Bureau élabore d’ailleurs un cadre solide pour suivre et évaluer l’impact de ces projets. 

Le Bureau, a conclu le Secrétaire général adjoint, élargit par ailleurs sa base de donateurs.  M. Voronkov a remercié les 30 États Membres qui ont versé des contributions généreuses au Fonds d’affectation spéciale pour la lutte antiterroriste.  Il a également salué le rôle précieux du Conseil consultatif du Centre contre le terrorisme des Nations Unies.

Mais réformer une organisation aussi grande et complexe que les Nations Unies requiert un processus continu de changement.  M. Voronkov s’est dit curieux d’entendre l’opinion des participants au débat.

L’autre Coprésidente et Secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Mme PHUMZILE MLAMBO-NGCUKA, a précisé que son organisme mène 27 projets de prévention de l’extrémisme violent et de lutte contre le terrorisme.  ONU-Femmes travaille au renforcement des capacités pour faire avancer, dans les communautés, l’égalité des sexes.  ONU-Femmes soutient en effet l’émancipation économique des femmes.  Les stéréotypes sexistes, a prévenu la Secrétaire générale adjointe, sont au centre de l’idéologie terroriste.  Les terroristes ciblent les femmes, en particulier les jeunes filles, et les marient de force.  Ils promeuvent une représentation « toxique » de la masculinité qui attire les hommes et les garçons dans l’extrémisme violent. 

ONU-Femmes, a poursuivi la Secrétaire générale adjointe, s’efforce de garantir une plus grande présence des femmes aux postes à responsabilité.  Les femmes doivent en effet contribuer à la prise de décisions dans tous les domaines qui affectent la vie de leurs communautés.  Mme Mlambo-Ngcuka a souhaité que le système des Nations Unies et les États Membres agissent de concert « pour que toutes nos interventions respectent les droits de l’homme et prennent en compte la problématique homme-femme ».  Le programme « femmes, paix et sécurité » améliore les perspectives pour tous. 

La Secrétaire générale adjointe a cité une étude récente de l’ONU et de la Banque mondiale sur la prévention des conflits qui met en relief les aspects positifs de la collaboration des femmes.  ONU–Femmes sait qu’il existe un lien fort entre l’inégalité des sexes et les violences que subissent les femmes du fait du terrorisme, a ajouté Mme Mlambo-Ngcuka.  Mais en dépit de preuves toujours plus nombreuses, les investissements nécessaires restent insuffisants.

La Directrice exécutive a assuré qu’elle continuera de travailler avec le Bureau de lutte contre le terrorisme et avec les organismes comme le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour identifier les violations des droits de l’homme en Iraq, en Syrie, au Yémen et ailleurs.  Sur le terrain, ONU-Femmes lutte contre la perpétuation des normes sexistes et travaille, par exemple, avec les femmes libérées de l’esclavage sexuel que leur ont fait subir les belligérants.  ONU-Femmes assiste aussi les hommes que vient de libérer Daech. 

Le dernier Coprésident et Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), M. YURY FEDOTOV, a salué les résultats récents obtenus dans la lutte contre le terrorisme à commencer par les échecs militaires infligés à Daech en Syrie et en Iraq.  Toutefois les menaces en mutation constante exigent des évaluations rigoureuses et une vision stratégique renouvelée sur la manière de mieux travailler ensemble face aux défis communs.

M. Fedotov a dit être un fervent partisan du Pacte sur la coordination de la lutte mondiale contre le terrorisme.  L’ONUDC et ses mandats et réseaux d’experts sur le terrorisme, le crime et la corruption jouent, au sein du système de l’ONU, un rôle de chef dans l’assistance technique pour renforcer le cadre juridique international contre le terrorisme.  Le plus grand défi, a estimé le Directeur exécutif, tient à l’absence des capacités de justice pénale dans plusieurs pays et régions.

Les législations, les politiques, les cadres institutionnels et les accords de coopération dépassés, conjugués aux manques de compétences et d’expertise, limitent la faculté des pays à prendre une action efficace.

Le nombre croissant et la nature transfrontalière des enquêtes posent d’autres défis et exigent une coopération plus efficace et plus rapide entre États.  Ce sont vers les pays aux moindres capacités de riposte que les terroristes et les criminels se dirigent toujours, a prévenu le Directeur exécutif.

Nous devons faire davantage pour aider les pays à mener des enquêtes et des poursuites judiciaires basées sur l’état de droit et faire en sorte que les mesures antiterroristes nationales soient conformes aux normes des droits de l’homme, a souligné M. Fedotov.

L’ONUDC s’efforce toujours de fournir aux États un appui sur mesure, grâce à ses recherches avancées sur la drogue, la traite des êtres humains et les homicides et autres crimes.

Déclaration de clôture

Comme il n’y aura pas de résultat négocié, a annoncé le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, « je vais présenter mes propres conclusions sur la voie à suivre, sur la base de nos discussions ».  Premièrement, a résumé le Secrétaire général, cette Conférence a renforcé la nécessité de la coopération multilatérale.

« Nous devons étendre les réseaux de partage de l’information pour détecter, identifier, défaire et poursuivre les terroristes. »  Bien entendu, a-t-il reconnu, il y a des informations qui ne peuvent pas être partagées et vous devez protéger les sources sensibles, prévenir l’érosion des libertés civiles et garantir la présomption d’innocence.

Toutefois, il faut faire davantage, a lancé M. Guterres.  Par exemple, il faut mieux partager l’information sur l’identité des combattants terroristes étrangers qui sont de retour ou se réinstallent ailleurs.  Ainsi devons-nous prioriser l’application de la résolution 2396 (2017) du Conseil de sécurité à ce sujet.

C’est pour cette raison, a annoncé le Secrétaire général, que nous envisageons de créer « un réseau de coordonnateurs contreterroristes avec deux objectifs clefs: vous saurez qui contacter dans n’importe quel pays et vous aurez un mécanisme de partage des meilleures pratiques ».

Deuxièmement, a poursuivi M. Guterres, nous devons renforcer les partenariats dans tous les segments de nos sociétés pour répondre au terrorisme et à l’extrémisme violent.  Il nous faut une bonne coordination avec un ensemble de partenaires, dont les services de répression, les agences de sécurité et de renseignement, la société civile, le secteur privé, les groupes religieux, les prestataires de soins de santé et les éducateurs, les milieux universitaires et le système de justice pénale, sans oublier les jeunes.

« Nous devons aider les jeunes à contrecarrer les messages manipulateurs des terroristes et réintégrer ceux qui ont été radicalisés », a insisté le Secrétaire général.  Ils doivent être autonomisés à travers l’éducation, l’emploi et la formation.

Nous devons aussi engager les femmes dans le contreterrorisme.  Elles sont souvent les premières à repérer les signes avant-coureurs de la radicalisation chez les jeunes ou les personnes vulnérables.

Le Secrétaire général a également recommandé d’écouter la société civile.  C’est pour cette raison, a-t-il encore indiqué, que nous envisageons de créer « une nouvelle unité au sein du Bureau de lutte contre le terrorisme pour faire en sorte que les vues de la société civile soient pleinement reflétées dans les politiques et les programmes de lutte contre le terrorisme ».

M. Guterres a en outre salué la création du « Forum Internet mondial contre le terrorisme » et d’autres partenariats similaires visant à prévenir la diffusion de contenus extrémistes en ligne.  « Faisons davantage pour identifier et retirer les contenus terroristes avant qu’ils ne soient accessibles à tous », a-t-il plaidé.

Troisièmement, a continué le Secrétaire général, nous devons faire plus pour nous attaquer aux conditions propices au terrorisme et à l’extrémisme violent – manque d’opportunités, exclusion, inégalité, discrimination et violations graves des droits de l’homme.

Les Nations Unies restent engagées à travailler avec vous tous pour mettre au point des plans d’action nationaux et régionaux, a-t-il assuré.

Quatrièmement, « nous devons collaborer plus étroitement pour anticiper et prévenir les menaces terroristes de demain ».  Les terroristes, a averti M. Guterres, sont déterminés à trouver des faiblesses dans nos défenses; ils font des recherches sur les cyberattaques et l’usage de drones pour des attaques chimiques, biologiques ou radiologiques.

Cinquièmement, a-t-il terminé, les Nations Unies doivent faire davantage pour vous appuyer.  Si les États Membres sont responsables au premier chef de la lutte contre le terrorisme, les Nations Unies ont un rôle clef à jouer pour appuyer l’application des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. 

« Nous devons combattre le terrorisme ensemble, avec des méthodes qui ne compromettent ni l’état de droit, ni les droits de l’homme », a conclu le Secrétaire général.     

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