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L’Équipe spéciale conjointe ONU-UA souligne l’importance que les 18 élections prévues en Afrique en 2018 se déroulent de manière inclusive et pacifique

ADDIS-ABEBA/NEW YORK, 1er février (Département des affaires politiques) --L’Équipe spéciale conjointe ONU-Union africaine (UA) chargée des questions de paix et de sécurité a tenu sa quatorzième session consultative au siège de l’Union africaine (UA), à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 30 janvier 2018.  Cette rencontre a été l’occasion d’examiner le partenariat entre les deux organisations, leur coopération en vue de la tenue des élections prévues en Afrique et les situations en République centrafricaine, en Guinée-Bissau, au Soudan du Sud et dans la Corne de l’Afrique. 

L’Équipe spéciale conjointe a pris note des progrès considérables réalisés par le partenariat entre les deux organisations.  La signature, le 27 janvier, par le Secrétaire général et le Président de la Commission de l’UA, du Cadre conjoint UA-ONU pour la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et du Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU a été saluée. 

L’importance de coordonner la mise en œuvre de ce cadre, axé sur le développement, avec le Cadre commun ONU-UA pour un partenariat renforcé en matière de paix et de sécurité, signé l’année dernière, a été soulignée, en ce que cette coordination contribuera à renforcer la cohérence dans le cadre d’une approche globale en vue de réaliser le développement durable et la paix. 

Les responsables ont également insisté sur la nécessité de maintenir l’élan positif de ce partenariat en vue d’une action conjointe renforcée.  En ce qui concerne les élections, l’Équipe spéciale conjointe a noté qu’en 2018, environ 18 élections devraient avoir lieu en Afrique.  Les deux organisations sont convenues de coopérer davantage et d’appuyer les États membres, à leur demande, en vue de la tenue d’élections inclusives, crédibles et pacifiques. 

S’agissant de la situation en République centrafricaine, l’Équipe spéciale conjointe s’est dite encouragée par la conclusion réussie du premier cycle de réunions du Panel des facilitateurs de l’Initiative africaine, qui s’est déroulé avec le soutien de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).  Lors de cette réunion, l’importance d’un processus global de paix et de dialogue visant à s’attaquer aux causes profondes de la crise, conjugué à des efforts pour rétablir l’autorité de l’État et lutter contre la criminalité grandissante, a été soulignée, en ce qu’un tel processus est la seule voie vers une paix durable en République centrafricaine. 

Pour ce qui est de la République démocratique du Congo (RDC), l’Équipe spéciale conjointe a exprimé sa préoccupation face à la situation politique, sécuritaire et humanitaire.  Elle a réaffirmé qu’une mise en œuvre rapide de l’Accord du 31 décembre est essentielle pour un processus électoral crédible et pour la paix et la stabilité.  La réunion s’est mise d’accord pour continuer à engager toutes les parties prenantes congolaises à promouvoir le dialogue et pour appuyer la tenue d’élections pacifiques et transparentes.  L’Équipe spéciale conjointe a déclaré son plein appui à la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et appelé le Gouvernement et les autres parties prenantes à offrir toute la coopération nécessaire à la Mission.

Venant à la Guinée-Bissau, l’ONU et l’UA ont profondément regretté que les dirigeants politiques n’aient fait aucun progrès pour résoudre l’impasse politique après les dernières décisions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).  Les deux organisations ont accepté d’intensifier leurs efforts auprès des parties prenantes nationales pour obtenir d’elles qu’elles mettent en œuvre immédiatement et dans son intégralité l’Accord de Conakry. 

Tout en encourageant la CEDEAO à intensifier encore ses efforts de médiation, les deux organisations ont proposé que les cinq partenaires, à savoir l’ONU, l’Union européenne, la CEDEAO et la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), déploient une mission de haut niveau dans le pays et fassent des recommandations sur la marche à suivre. 

Enfin, l’Équipe spéciale conjointe a souligné l’importance de plaider conjointement pour l’organisation en temps voulu des élections législatives en 2018, conformément au cadre constitutionnel.

S’agissant du Soudan du Sud, l’Équipe spéciale conjointe a exprimé ses graves préoccupations face à la situation sécuritaire et humanitaire, dont les violations incessantes de l’Accord sur la cessation des hostilités.  L’Équipe spéciale conjointe a appelé toutes les parties à arrêter toutes les opérations militaires et le Gouvernement, à prendre les mesures qu’il faut pour une suspension immédiate et la poursuite des criminels sexuels parmi les soldats. 

L’Équipe spéciale conjointe a demandé que l’on accélère la création de la cour hybride et que l’on impose des mesures punitives aux violateurs de l’Accord sur la cessation des hostilités.  Elle a salué la convocation de la seconde phase du Forum de haut niveau sur la revitalisation et appelé toutes les parties à s’engager de manière constructive dans les négociations pour parvenir à de nouveaux accords sur la gouvernance et à des arrangements sur la sécurité, pendant une nouvelle période transition.

Concernant la Corne de l’Afrique et la mer Rouge, les Nations Unies et l’Union africaine ont noté que les dynamiques externes ont rendu encore plus difficiles des relations déjà compliquées dans le contexte d’une architecture régionale de paix et de sécurité fragile.  Les deux organisations ont souligné la nécessité d’engager les acteurs de la région de la Corne de l’Afrique à trouver une approche holistique de la gestion des conflits et de la résolution pacifique des différends.

La réunion a aussi pris note du rapport indépendant sur l’amélioration de la sécurité des Casques bleus des Nations Unies et rendu hommage au travail des soldats de la paix en Afrique qui font preuve de courage dans des environnements volatiles.  La réunion a réitéré que, dans un contexte de conflits de plus en plus complexes et de manque de progrès dans les processus politiques, un partenariat fort entre l’ONU et l’UA est la clef du succès des opérations de maintien de la paix. 

À cet égard, l’Équipe spéciale conjointe a salué la détermination de l’Union africaine de continuer à développer son cadre de conformité comme elle l’a dit dans le Communiqué du Conseil de paix et de sécurité du 30 mai 2017.  La réunion a aussi décidé de continuer à appuyer l’opérationnalisation de la Force africaine en attente.  L’UA a d’ailleurs offert aux Nations Unies d’utiliser sa nouvelle Base logistique continentale à Douala, au Cameroun, pour appuyer ses opérations de paix. 

La prochaine réunion de l’Équipe spéciale conjointe aura lieu au mois de septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies.

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