Soixante-treizième session,
Débat de haut niveau, matin & après-midi
AG/12123

Assemblée générale: examen de la phase de mise en œuvre, trois mois après l’adoption du Pacte de Marrakech sur des migrations sûres

Près de trois mois après qu’elle a approuvé le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, adopté le 10 décembre dernier à Marrakech, l’Assemblée générale a organisé aujourd’hui un débat de haut niveau sur les migrations internationales et le développement pour examiner la phase de mise en œuvre du Pacte, dans le cadre de deux tables rondes sur les progrès accomplis et les moyens de combler les lacunes.

La Présidente de l’Assemblée, Mme María Fernanda Espinosa, a annoncé d’emblée la création du « Forum d’examen des migrations internationales », qui sera chargé du suivi de la mise en œuvre du Pacte de Marrakech, avec pour premiers cofacilitateurs, les Représentants permanents du Bangladesh et de l’Espagne.  La Présidente a mis l’accent sur trois aspects clefs de la migration, à savoir l’accent que place le Programme de développement durable à l’horizon 2030 sur l’être humain, les bienfaits de la migration et la communication autour de cette problématique.

Les bienfaits de la migration?  L’apport des 164 millions de travailleurs migrants dans le monde, dont 68 millions de femmes, à une croissance inclusive et durable dans les pays d’origine, de transit et d’accueil n’est plus à démontrer, ont souligné le Groupe des 77 et la Chine.  Du point des pays du Sud, c’était en 2017, une somme de 450 milliards de fonds qui a été reçue des migrants, a souligné la Présidente de l’Assemblée générale, soit plus que l’aide publique au développement (APD).  Dixième diaspora la plus importante au monde, le Maroc s’est d’ailleurs félicité de la grande contribution des Marocains de l’étranger à son développement économique.  Les avantages de la migration sont plus nombreux que les défis, a fait observer la Présidente de l’Assemblée, ajoutant que 85% des revenus des migrants restent dans leur pays d’accueil, contribuant ainsi à la croissance économique.  Dans ce monde globalisé et interdépendant, la mobilité humaine doit être appréhendée comme une opportunité et un vecteur du développement, a-t-elle souhaité.

La migration fait partie de l’histoire de l’humanité.  Elle a toujours existé.  Aucun pays ni aucun peuple au monde a échappé à ce phénomène.  Profitons de l’occasion « historique » de travailler ensemble pour éviter les migrations risquées ou forcées.  « Nous pouvons faire de la migration une option et non une nécessité de survie », a encouragé la Présidente.  Le Rwanda s’est prévalu d’un certain « état d’esprit » pour expliquer les politiques ouvertes qu’il adoptées.  Le Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations a toutefois identifié deux obstacles majeurs contre la migration: la gouvernance, les politiques et leur manque de cohérence; et l’érosion de la confiance du public dans la capacité des gouvernements à gérer les migrations, une réalité multidimensionnelle qui doit être traitée de manière équilibrée, ont souligné le Groupe des 77 et la Chine. 

Multidimensionnelle en effet puisqu’il manque aux économies des pays en développement quelque 45 millions de travailleurs qualifiés; la Sri Lanka offrant le parfait paradoxe puisqu’il recherche 400 000 de ces travailleurs qualifiés, alors qu’il en exporte des milliers vers le Moyen-Orient.  Il faut travailler au retour volontaire des migrants, a pressé l’Organisation internationale des employeurs (OIE).  Les 23 objectifs du Pacte de Marrakech visent en effet à lutter contre les problèmes structurels qui poussent des personnes à partir mais aussi à collecter des données précises et ventilées pour élaborer de bonnes politiques.  Les objectifs sont associés chacun à un engagement, suivi d’une série de mesures regroupant des moyens d’action et des pratiques optimales.

DÉBAT DE HAUT NIVEAU SUR LES MIGRATIONS INTERNATIONALES ET LE DÉVELOPPEMENT

Déclaration liminaire

Mme MARÍA FERNANDA ESPINOSA, Présidente de l’Assemblée générale, a souligné l’extrême importance de ce débat qui aborde deux thématiques les plus pertinentes à l’ordre du jour multilatéral: la migration et le développement durable.  Elle a souhaité que les échanges puissent contribuer à rendre visibles le lien et l’interdépendance entre les deux questions.  Près de trois mois après que l’Assemblée générale a approuvé le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, adopté à Marrakech, « tout premier accord qui traite dans une approche commune de la migration internationale dans toutes ses dimensions », « nous nous rencontrons aujourd’hui pour examiner la phase de mise en œuvre », a indiqué la Présidente.

Elle a rappelé que ces discussions interviennent à la veille de deux manifestations majeures sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030: le Forum politique de haut niveau pour le développement durable (FPHN), en juillet sous les auspices du Conseil économique et social (ECOSOC) et en septembre sous ceux de l’Assemblée générale.

La Présidente a mis l’accent sur trois aspects clefs de la migration à savoir l’accent que place le Programme 2030 sur l’être humain, les bienfaits de la migration et la communication autour de cette problématique.  Nous ne pourrons atteindre les objectifs de développement durable que si nous incluons véritablement les migrants, a-t-elle estimé.  De fait, l’objectif 10.7 du Programme 2030 fait référence à la nécessité de faciliter une migration sûre, régulière et responsable et appelle à la mise en œuvre de politiques de migration planifiées et bien gérées.  Or, a-t-elle déploré, ces dernières années, le monde a été témoin de grands mouvements migratoires caractérisés par des milliers de morts.  Il est donc essentiel d’insister sur l’accès des migrants à la santé et aux services de base mais aussi à une éducation de qualité, au logement et à la construction de sociétés pacifiques et inclusives.  Réaliser les objectifs du développement durable partout permettra de minimiser les facteurs de la migration.  C’est le meilleur outil de prévention des migrations, a insisté la Présidente.  « Personne ne laisse derrière lui sa famille, sa terre, ses attaches, sans une raison impérieuse. »  C’est pourquoi, les 23 objectifs du Pacte de Marrakech ont été structurés conformément au Programme 2030 et qu’ils abordent les risques et les défis auxquels sont confrontés les individus et les communautés dans les pays d’origine, de transit et de destination.

La Présidente a invité son audience à mettre l’accent sur la traite des êtres humains et la relation entre migrations et politiques du travail, par exemple.  L’accès à un travail décent est un objectif du Programme 2030 et une « question prioritaire » pour ma présidence, a souligné Mme Espinosa.  Elle a d’ailleurs annoncé la tenue le 10 avril prochain d’une manifestation pour commémorer le centenaire de l’Organisation internationale du Travail (OIT).  La Présidente a aussi rappelé que les femmes et les filles représentent 71% de toutes les victimes de la traite des personnes.

Il est évident, a poursuivi la Présidente, que les avantages de la migration sont plus nombreux que les défis.  Tous les migrants enrichissent la diversité culturelle des communautés d’accueil et contribuent au développement des communautés d’origine et de destination.  Les envois de fonds vers les pays du Sud sont trois fois plus importants que l’aide publique au développement (APD).  En 2017, 600 milliards de dollars ont été envoyés, dont 450 milliards aux pays du Sud.

Les migrants contribuent donc à la réalisation des objectifs du Programme 2030 tels que la réduction de la pauvreté.  En outre, 85% de leurs revenus restent dans les pays de destination, contribuant ainsi à la croissance économique.  Dans ce monde globalisé et interdépendant, la mobilité humaine doit être appréhendée comme une opportunité et un vecteur du développement, a insisté la Présidente.

La Présidente a appelé à une meilleure communication autour de cette problématique.  Elle a souhaité un débat bien informé, dans une perspective globale, inclusive et équilibrée.  Il faut éliminer les préjugés qui, malheureusement, ont été associés à la migration, dans un effort partagé par les gouvernements, les médias, les organisations de la société civile, les parlements, les gouvernements locaux.  La Présidente a tenu à rétablir une vérité: le Pacte mondial sur les migrations n’affecte pas la souveraineté des États.  Au contraire, il la renforce et privilégie la coopération entre États en tant que meilleur outil de gestion des migrations.  Car, a-t-elle souligné, aucun État, aussi puissant soit-il, ne peut résoudre seul les problèmes de la migration.  La Présidente a indiqué aujourd’hui que notre engagement porte désormais sur la mise en œuvre du Pacte de Marrakech.  À cette fin, elle a dit avoir nommé les Représentants permanents du Bangladesh et de l’Espagne, cofacilitateurs du processus visant à déterminer les modalités du « Forum d’examen des migrations internationales ».  La participation active et constructive des États à ce processus est essentielle pour que nous puissions mettre en place un mécanisme souple et efficace de suivi.  La Présidente a insisté sur un mécanisme qui facilite et favorise l’échange de bonnes pratiques car « nous ne partons pas de zéro ».  Il s’agit aussi de collecter de meilleures données et informations, fondées sur des preuves.  N’oublions pas que derrière les chiffres et les statistiques se cachent des êtres humains, des familles et des noms, a rappelé la Présidente.

Ce débat, a conclu la Présidente, doit permettre de déterminer la manière de renforcer la contribution des migrants au développement et promouvoir l’intégration des migrants dans la mise en œuvre du Programme 2030.  La migration fait partie de l’histoire de l’humanité.  Elle a toujours existé.  Aucun pays ni aucun peuple au monde a échappé à ce phénomène.  Profitons de l’occasion « historique » de travailler ensemble pour éviter les migrations risquées ou forcées.  « Nous pouvons faire de la migration une option et non une nécessité de survie », a-t-elle conclu.

Table ronde intitulée « Aperçu des progrès accomplis en matière de réalisation des objectifs liés à la migration »

Dix des 169 cibles des 17 objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 portent sur la migration, a souligné d’emblée la modératrice de la table ronde et Directrice au Département des affaires économiques et sociales (DAES), Mme Marion Barthelemy.  La migration c’est d’abord « un état d’esprit » et c’est avec cela que le Rwanda a relevé les défis du mouvement des populations, a affirmé la panéliste, Mme Valentine Rugwabiza, Représentante permanente.  Elle a souligné la responsabilité de la classe politique à laquelle il revient de sensibiliser l’opinion publique sur l’apport des migrants au développement.  Le Rwanda, qui a lui-même connu l’exode de sa population, s’est attaché à adopter des politiques très ouvertes.  Le Mexique s’est, quant à lui, prévalu d’être passé « des discours aux actes », avec notamment les différents accords de coopération avec les États-Unis.  Se félicitant du nouveau discours sur les migrations, le Mexique a dit: « nous voulons des migrations bien gérées qui peuvent devenir un moteur pour le développement durable ».  En conséquence, M. Santiago Javier Chavez Pareja, Président du Forum mondial sur la migration et le développement (FMMD) 2019 et Vice-Ministre de la mobilité humaine de l’Équateur, s’est étonné que les Pactes pour des migrations sûres, régulières et ordonnées et sur les réfugiés ne soient pas soutenus universellement.  Il a annoncé qu’à la présidence du FMMD, l’Équateur réfléchira à l’évolution du discours sur les migrations et à la question de la mobilité humaine dans le cadre d’une stratégie de développement aux niveaux urbain et rural.

Lorsque nous parlons des objectifs liés à la migration, n’oublions pas que tous les ODD y sont liés, y compris ceux sur les changements climatiques, a rappelé la Modératrice.  Les petits États insulaires en développement, touchés de plein fouet par ce phénomène, ont effectivement exprimé leurs préoccupations face à la gouvernance de la migration.  Mais par leurs envois de fonds, les migrants peuvent booster la lutte contre les changements climatiqueS, a fait observer le Cap-Vert, en remarquant du même coup que cet élément ne figure pas dans le Programme d’Addis-Abeba sur le financement du développement.  La France s’est d’ailleurs félicitée d’avoir contribué à réduire le coût des transferts qui ont baissé de 41% et l’ONG « Africa Europ diaspora », s’est réjouie de pouvoir contribuer au renforcement des capacités des Africains qui veulent investir dans leur continent d’origine.  Le Maroc, la dixième diaspora la plus importante au monde, s’est félicité de la grande contribution des Marocains de l’étranger au développement économique national.  L’Allemagne a d’ailleurs salué sa coopération fructueuse avec le Maroc dans la gestion de la migration, « un exemple de coopération Nord/Sud ».  Le Rwanda a vanté les mérites des différents partenariats dans le cadre de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE).  Il n’a pas oublié les partenariats avec le secteur privé, dont celui avec le groupe suédois IKEA qui offre des bourses d’étude aux réfugiés.  Il y a aussi le réseau des Nations Unies pour les migrations, mis en place dans le cadre du Pacte mondial, qui prévoit des mécanismes de financement et de renforcement des capacités, a rappelé M. Antonio Vitorino, Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations.

Le Directeur général a identifié deux obstacles majeurs contre la migration: la gouvernance et les politiques, mais aussi le manque de cohérence.  L’autre obstacle c’est l’érosion de la confiance du public dans la capacité des gouvernements à gérer les migrations, une réalité multidimensionnelle qui doit être traitée de manière équilibrée, ont souligné le Groupe des 77 et la Chine. L’Union européenne en a profité pour mettre en exergue la prise en compte dans « ses politiques » du Programme 2030 pour ne laisser personne pour compte et encore moins les migrants.

Qu’en est-il de l’accès de cette population à un travail décent?  L’Organisation internationale du Travail (OIT) qui a rappelé que sur les 164 millions de travailleurs migrants, 68 millions sont des femmes, a voulu que l’on garde à l’esprit que ces personnes paient des impôts dans leur pays de destination, devenant un moteur de la croissance économique.  L’apport des migrants à une croissance inclusive et durable dans les pays d’origine, de transit et d’accueil n’est plus à démontrer, ont acquiescé le Groupe des 77 et la Chine.  Mais cette contribution est encore mal comprise, s’est désolée Mme Roula Hamati, de l’Association Insan et Présidente de la société civile pour le FMMD.  La migration est une question intersectorielle et il serait intéressant de voir comment elle et les objectifs de développement durable sont intégrés dans la planification du développement, a-t-elle déclaré.

La Modératrice s’est félicitée de ces discussions qui ont ouvert la voie pour rompre avec les discours négatifs sur la question des migrations.

Table ronde intitulée « Combler les lacunes dans le renforcement des capacités, la mobilisation des ressources, l’élaboration des processus et des politiques et l’établissement des partenariats »

Ce débat, animé par le Représentant permanent de l’Espagne, M. AGUSTIN SANTOS MARAVER, a permis à Mme ALICIA BARCENA, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), de souligner que les migrants ont transféré pas moins de 6 700 milliards de dollars en 2015, soit 9% du produit intérieur brut (PIB) mondial.  Elle a identifié quatre causes majeures des migrations: le manque d’opportunité économique; les violences; les changements climatiques; et enfin, le regroupement familial.  Pour mieux traiter de ces causes, Mme Barcena a plaidé pour des données probantes pour éclairer les prises de décisions, une tâche à laquelle s’attèle déjà les Commissions économiques régionales des Nations Unies. 

Les données?  Nous en fournissons déjà aux États, a indiqué Interpol qui a expliqué qu’elle contribue à la lutte contre la traite des migrants, favorisant de fait des migrations sûres, ordonnées et régulières.  La Libye a justement dénoncé les réseaux mafieux qui exploitent les migrations clandestines, passant par son pays.  Il a demandé que la lumière soit faite sur les vrais bénéficiaires de cette traite, par voyant par exemple où va l’argent payé par ces gens qui veulent aller en Europe.

Certaines données liées aux migrants sont également collectées par le secteur privé, a souligné le Secrétaire général de l’Organisation internationale des employeurs (OIE), M. ROBERTO SUAREZ SANTOS.  Il a révélé que son organisation œuvre pour des emplois décents et que 45% des employeurs du monde entier sont confrontés à d’énormes difficultés pour recruter des employés qualifiés.  De même, il manque aux économies des pays en développement quelque 45 millions de travailleurs qualifiés.  Le paradoxe du Sri Lanka est par exemple qu’il lui manque 400 000 travailleurs qualifiés, alors même que le pays exporte des milliers de ses ressortissants vers le Moyen-Orient.  Selon l’OIE, il faut travailler au retour volontaire des migrants. 

Ce retour passe forcément par l’agriculture en Afrique, a suggéré l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui a demandé un appui conséquent à ce secteur et au milieu rural d’où viennent 80% des migrants africains.  Il est donc important, ont plaidé des orateurs, de renforcer les capacités de populations dans les pays en développement et surtout tenir compte, a ajouté le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, des plus vulnérables, en mettant les droits des individus au cœur des politiques de développement.  La Fédération de Russie a d’ailleurs indiqué qu’elle finance déjà des programmes de renforcement des capacités menés par les agences de l’ONU.  L’Irlande a dit avoir fourni 500 000 euros à l’Organisation mondiale pour les migrations (OIM), alors que l’Union européenne se focalise en général sur le soutien financier des programmes en faveur de l’Afrique, a témoigné Mme HENRIETTE GEIGER, Directrice à la Commission européenne.  Un fonds d’affectation spéciale de plus de 4 milliards d’euros est dédié aux causes profondes des migrations sur le continent et un partenariat avec l’OIM permet de soutenir la réintégration de 60 000 migrants de retour en Afrique.  Étant donné que « la réintégration dans la pauvreté est vaine », l’Union européenne renforce aussi la capacité des pays en matière de création d’emplois décents, question de cibler l’une des causes des migrations. 

La résilience économique et financière étant cruciale, le Fonds international de développement agricole (FIDA) a mis sur pied un programme de renforcement des capacités en matière de gestion financière dans les pays en développement, afin de capitaliser sur les envois de fonds des migrants et en faire un tremplin d’autonomisation économique.  Au Bangladesh par exemple, a affirmé le Secrétaire aux affaires étrangères du gouvernement, M. SHAHIDUL HAGUE, le Cadre national de gestion des migrations a été amélioré avec la contribution de l’OIM.  Ainsi, le phénomène des réfugiés Rohingya a été pris en compte, ainsi que la question cruciale de la traite des êtres humains.  Le pays est parti d’une approche sectorielle pour établir un cadre plus complet, tenant compte des domaines de compétences de plusieurs administrations.  C’est la même logique qui a été adoptée en Grèce lorsqu’elle a vu, en 2015 et 2016, un flux de pas moins d’1,2 million de réfugiés.  Le pays a créé un ministère des migrations et s’est doté d’un code sur les droits des migrants. 

Un programme entre l’Allemagne et les Philippines, a expliqué Mme ALEXIS BAUTISTA du Forum des migrants en Asie, Coalition mondiale pour la Migration, permet de mieux gérer le transfert de compétences des professionnels de la santé vers l’Allemagne.  Les Philippines ont également établi des programmes de préparation au départ vers les pays du Golfe persique.  Mme Bautista a salué ce type de partenariats entre États, en particulier dans un « climat politique toxique » de criminalisation, de détention de mineurs ou encore de refus d’accès des migrants aux soins de santé. 

Le Bangladesh a aussi mis sur pied un mécanisme de procédure standard avec l’UE pour le retour de ses ressortissants en situation irrégulière.  La Commission européenne a présenté des plans communs avec le Sahel et la Corne de l’Afrique.  Le Venezuela a tout de même mis en garde contre « ces programmes imposés aux pays en développement », tandis que le Rapporteur spécial sur les droits des migrants qualifiait le Pacte de Marrakech de « la boussole ». 

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