Soixante-quatorzième session,
17e séance – matin
AG/AB/4346

Yémen, Haïti, Ebola, criminalité informatique: la Cinquième Commission accélère le pas pour finir ses travaux à temps d’ici Noël

À huit jours de la fin de ses travaux, le 24 décembre à minuit, contre la date du 13 décembre, prévue auparavant, la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a accéléré, ce matin, la cadence, en passant en revue les ressources demandées pour financer, en 2020, pas moins de deux missions politiques spéciales, une mission humanitaire et un comité d’experts, soit 80,5 millions de dollars de crédits au total.

Les États Membres étaient saisis d’une demande* de crédit de 53 613 400 dollars pour la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH), soit 4,5% de moins qu’en 2019.  Créée le 16 janvier dernier par le Conseil de sécurité, la MINUAAH a pour mission de faciliter l’application de l’Accord sur la ville de Hodeïda et les ports de Hodeïda, de Salif et de Ras Issa.  Conscient des incertitudes liées au démarrage et à l’environnement opérationnel difficile de la Mission, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) note** toutefois avec préoccupation que les ressources approuvées pour 2019 ont été « largement sous-utilisées ».  Il recommande par conséquent une réduction de 3%, soit 1 191 534 dollars, des ressources demandées pour 2020.  Le CCQAB recommande également de ne pas approuver le reclassement de P-3 à P-4 du poste de spécialiste des ressources humaines/partenaire à Hodeïda pour 2020 et la création d’un poste temporaire P-3 à la Division des finances des missions.

Les délégations étaient en outre saisies d’une demande*** de crédit de 20 395 200 dollars pour le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH).  Créé le 16 octobre dernier par le Conseil de sécurité, pour une période initiale de 12 mois, le BINUH a pris le relais de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH), la dernière des sept opérations de maintien de la paix établies en Haïti depuis 1993.  Jugeant « insuffisantes » les informations fournies par le Secrétaire général, le CCQAB recommande**** de réduire l’enveloppe demandée de 103 400 dollars, correspondant à une coupe de 5% du budget pour le matériel informatique, les consultants et les voyages officiels.

Ces coupes ont préoccupé la Communauté des Caraïbes (CARICOM).  Pour assurer le succès du BINUH, la CARICOM a exhorté les États Membres à allouer à ce dernier les ressources dont il a besoin.  Au nom de 11 pays d’Amérique latine, le Mexique a souligné que l’appui des Nations Unies demeure « indispensable » pour construire un « futur viable » en Haïti.  Il convient, a rappelé Haïti, de garder à l’esprit que l’entrée en fonction du BINUH, en octobre dernier, s’est faite dans un contexte politique, économique et social difficile, marqué par de « grandes turbulences socioéconomiques ».  Il faut veiller à ce que la mission politique spéciale se montre à la hauteur de ces enjeux, a-t-il voulu.

Par ailleurs, le Secrétaire général demande***** 6 454 600 dollars pour financer, durant le premier semestre de 2020, le Bureau du Coordonnateur des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola, en République démocratique du Congo (RDC), jusqu’à la date de son retrait, prévue le 30 juin 2020.  Créé le 23 mai 2019 pour lutter contre la dixième épidémie d’Ebola en RDC, le Bureau a, par son action, contribué à une forte diminution du nombre de cas d’infection enregistrés en octobre et en novembre 2019.  Jugeant que les prévisions de dépenses ne sont pas suffisamment justifiées et que la présentation du budget manque de clarté », le CCQAB recommande******, compte tenu du retrait imminent du Bureau, d’ouvrir un crédit de 5 600 000 dollars, soit 854 600 dollars de moins, à prélever sur le fonds de réserve.

Les délégations se sont en outre penchées sur l’incidence******* d’un projet de résolution******** émanant de la Troisième Commission.  Intitulé « Lutte contre l’utilisation des technologies de l’information et des communications à des fins criminelles », le texte porte création d’un comité intergouvernemental spécial d’experts chargé d’élaborer une convention internationale générale sur la lutte contre l’utilisation des technologies de l’information et des communications à des fins criminelles.  Il prévoit en outre que le comité tienne, en août 2020 à New York, une session d’organisation de trois jours visant à définir le plan et les modalités de ses futures activités.  Le CCQAB estime********* que, si elle était adoptée par l’Assemblée générale, cette résolution rendrait nécessaire l’ouverture de 59 400 dollars de crédit supplémentaire en 2020, à imputer sur le fonds de réserve.

Enfin, les États Membres étaient saisis d’une demande de prorogation**********, jusqu’à fin 2020, des mesures exceptionnelles visant à faciliter la participation de tous les États Membres au détachement de militaires et de policiers en service actif auprès de l’ONU.  Concrètement, ces mesures visent à lever les obstacles résultant du conflit entre les dispositions du Statut et du Règlement du personnel de l’ONU et le droit interne de certains États Membres.  Tout en recommandant d’autoriser cette prorogation, le CCQAB demande*********** toutefois au Secrétaire général de fournir, dans son prochain rapport sur le financement des opérations de maintien de la paix, des informations plus précises concernant les mesures de droit interne incompatibles avec les dispositions de l’Organisation et le nombre de membres du personnel concernés par ce problème.

La prochaine réunion de la Commission aura lieu demain, mardi 17 décembre, à partir de 10 heures, et portera notamment sur le Fonds de réserve de l’ONU.

*A/74/6 (Sect. 3)/Add.7
**A/74/7/Add.23
***A/74/6 (Sect. 3)/Add.8
****A/74/7/Add.24
*****A/74/544
******A/74/7/Add.27
*******A/C.5/74/12
********A/C.3/74/L.11/Rev.1
*********A/74/7/Add.28
**********A/74/546
***********A/74/584

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