Soixante-quatorzième session,
19e séance – après-midi
AG/DSI/3637

Première Commission: le manque d’argent nuit à l’architecture de désarmement, mais aussi la volonté politique

La Première Commission (Désarmement et sécurité internationale) a, cet après-midi, conclu son débat sur le désarmement régional avant d’entamer celui consacré au renforcement du mécanisme de désarmement des Nations Unies.  Les délégations ont souligné l’importance des activités que l’Organisation des Nations Unies mène à l’échelon régional pour faire progresser le désarmement et accroître la stabilité et la sécurité de ses États Membres, mais elles se sont inquiétées du manque de financement tant des centres régionaux que des mécanismes centraux.  D’autres ont toutefois estimé que l’argent était moins en cause que le manque de volonté politique.

Plusieurs délégations ont salué l’assistance technique et juridique apportés depuis plus de 30 ans aux États Membres par les centres régionaux -pour l’Afrique, l’Asie-Pacifique et l’Amérique latine et les caraïbes, situés respectivement à Lomé, Katmandou et Lima- dans la mise en œuvre des traités régionaux et internationaux et autres instruments.  Ces centres appuient ainsi les efforts de désarmement, de maîtrise des armements et de non-prolifération par l’organisation de séminaires, de conférences et d’activités de renforcement des capacités et de formation, la fourniture d’un appui dans le domaine des politiques et d’une expertise technique, et la conduite d’activités d’information et de sensibilisation aux niveaux mondial, régional et national. 

Toutefois, l’argent manque.  Dans une déclaration liminaire, Mme Mary Soliman, Chef du Service régional du désarmement, de l’information et de la sensibilisation, Bureau des affaires de désarmement, avait alerté sur les besoins financiers du Bureau des affaires de désarmement et des centres régionaux et du Centre de Vienne.  Et les mêmes difficultés affectent le mécanisme central de désarmement.  Au nom des présidents des conventions de désarmement, le représentant de la France a reconnu que des efforts avaient été faits mais aussi rappelé que la seule option viable consistait à s’attaquer au non-paiement de leurs contributions par les États, et ce, avant la tenue des réunions.  Tant qu’il y aura des arriérés, les problèmes persisteront, a-t-il affirmé, soutenu par l’Union européenne.  De même, au nom du groupe d’experts francophones de désarmement à Genève, la représentante de l’Autriche a déploré que certaines réunions des conventions aient récemment été organisées sans interprétariat, avant de demander que le Programme de formation sur le désarmement et la non-prolifération nucléaire soit préservé et puisse se tenir dans un environnement multilingue.

Pour de nombreuses délégations, il ne s’agit pourtant pas seulement d’une question d’argent.  Ainsi, le Mouvement des pays non alignés, qui s’est dit inquiet de l’érosion continue du multilatéralisme dans le domaine du désarmement, de la non-prolifération et le contrôle des armements, a estimé que la source du problème était le manque de volonté politique de certains États d’avancer dans le domaine du désarmement, en particulier du désarmement nucléaire. 

La situation est particulièrement grave à la Conférence du désarmement à Genève, bloquée depuis près de 20 ans.  Mais, comme l’a noté notamment le Mexique, voilà que la Commission du désarmement, organe universel qui siège à New York, est à son tour prise en otage politiquement, rendue incapable, en début d’année, de mener sa session de fond.  Quant au représentant de la Suisse, il a noté que les travaux de la Première Commission aussi étaient non seulement marqués par de profondes divergences, mais également par des questions organisationnelles qui restreignent le temps disponible pour traiter les questions de fond.

Pourtant, les efforts en vue de surmonter les blocages affectant les organes de désarmement sont aujourd’hui plus importants que jamais, du fait d’un contexte international tendu illustré encore aujourd’hui par de vifs échanges, en particulier entre les délégations de la Chine, des États-Unis et de la Fédération de Russie, qui se sont rejeté les responsabilités des tensions actuelles au niveau mondial. 

C’est parce que la Chine est le membre le moins transparent en matière d’armement, parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, qu’on ne peut pas lui faire confiance en matière de désarmement, a ainsi accusé le représentant des États-Unis.  Un peu plus tôt, son homologue chinois avait estimé que les États-Unis étaient la source de tous les maux, en provoquant l’extinction de l’accord sur forces nucléaires à portée intermédiaire et en se retirant du Plan d’action global conjoint avec l’Iran.

Le débat sur le désarmement régional a, quant à lui, une fois encore illustré les désaccords relatifs à la convocation d’une conférence régionale destinée à créer une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, réclamée par la plupart des pays de la région mais à laquelle Israël a déjà opposé une fin de non-recevoir.  Aujourd’hui, les États-Unis, arguant du fait que tous les pays de la région n’y seraient pas présents, ont également refusé de se rendre à la conférence ont, d’avance, rejeté tout ce qui pourrait en sortir.

La situation au Moyen-Orient n’a pas manqué de provoquer d’autres accusations, telles celles proférées par la République islamique d’Iran, déclarations qui ont présenté les États-Unis comme un soutien de « groupes terroristes » dans la région et Israël comme la principale source de prolifération d’armes de destruction massive au Moyen-Orient. 

Les tensions dans d’autres régions ont, elles aussi, suscité quelques échanges acrimonieux.  Le représentant du Pakistan a estimé que l’Asie du Sud rencontrait une série de défis liés aux « prétentions hégémoniques » d’un État voisin.  En Europe, le représentant russe a accusé l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) de menacer la stabilité européenne, notamment du fait des élargissements successifs de l’organisation.  Ce à quoi la Pologne a répliqué que la présence de troupes de l’OTAN dans les pays baltes et plusieurs pays d’Europe de l’Est, à leur demande, relevait d’une politique de dissuasion face aux agressions russes en Crimée et dans l’est de l’Ukraine. 

La Commission poursuivra son débat thématique demain, jeudi 31 octobre, à 15 heures après avoir tenu en matinée une séance commune avec la Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation.

DÉBAT THÉMATIQUE SUR DES QUESTIONS PRÉCISES ET PRÉSENTATION ET EXAMEN DE TOUS LES PROJETS DE RÉSOLUTION ET DE DÉCISION PRÉSENTÉS AU TITRE DES POINTS

Exposé du Chef du Service régional du désarmement, de l'information et de la sensibilisation du Bureau des affaires de désarmement

Mme MARY SOLIMAN, Chef du Service régional du désarmement, de l’information et de la sensibilisation, Bureau des affaires de désarmement, a précisé que les travaux du Bureau, de ses trois centres régionaux et du Centre de Vienne continuaient de se laisser guider par les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, les objectifs de développement durable et par le Programme de désarmement du Secrétaire général.  Depuis octobre 2019, le Centre régional pour l’Amérique latine et des Caraïbes couvre 33 États, celui de Katmandou 43 États de la région Asie-Pacifique, alors que le Bureau de Lomé au Togo est engagé aux côtés de 54 pays du continent africain, a précisé Mme Soliman.

Les centres régionaux continuent de travailler avec les États Membres, les organisations régionales et les organisations non gouvernementales pour promouvoir, faciliter et renforcer la coopération régionale, le dialogue et le renforcement de la confiance.  Mme Soliman a précisé leur rôle.  Ils fournissent formation et assistance technique et juridique aux États Membres dans la mise en œuvre des traités régionaux et internationaux et autres instruments.  Ils aident aussi les États dans leurs efforts visant à lutter contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC) et contre leur détournement vers des groupes non étatiques, à assurer la sécurité physique des stock d’ALPC et de leurs munitions, à entreprendre des réformes du secteur de la sécurité, à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité ou encore à promouvoir le rôle des femmes en matière de paix et de sécurité.  Ces activités couvrent les armes de tout type, classiques comme de destruction massive. 

Mme Soliman a également rappelé que le financement des trois bureaux régionaux du désarmement comme du bureau de liaison de Vienne dépendait de fonds extrabudgétaires. 

Désarmement et sécurité sur le plan régional (suite)

Déclarations

M. JOHN BRAVACO (États-Unis) a assuré que son pays soutenait les efforts régionaux de désarmement nucléaire.  Il a cité le cas des efforts de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), avant de dénoncer le programme nucléaire militaire de la Chine, qu’il a notamment accusée de développer de nouveaux types de missiles à faible portée. 

Par ailleurs, le représentant a assuré que son pays continuait d’appuyer l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, mais a ajouté qu’un tel objectif, pour être valable, devait être poursuivi par tous les États concernés de la région, de manière inclusive et en prenant en compte les préoccupations légitimes de chacun.  Il a regretté l’adoption, l’an dernier, de la résolution de l’Assemblée générale présentée par le Groupe des États arabes décidant de la tenue d’une conférence visant à la création d’un instrument juridiquement contraignant établissant une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Il a jugé « profondément regrettable » qu’une telle décision ait été prise du fait d’une résolution à la suite d’un vote très partagé qui reflétait les profondes divisions constatées sur la question à la Première Commission.  En l’absence de certains des États de la région concernée à la conférence, les États-Unis n’y participeront pas et considèreront tout document final comme illégitime, a annoncé M. Bravaco. 

M. AIDAN LIDDLE (Royaume-Uni) a déploré le comportement d’acteurs qui mettent à mal la sécurité régionale, laquelle est un élément de la paix et de la sécurité internationales.  S’il a appuyé la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, il a estimé que les activités destructrices et nocives de la Syrie et de l’Iran dans la région sapaient la poursuite d’un tel objectif.  Il a, par ailleurs, souligné le fait que la Russie, en annexant illégalement la Crimée et en raison de son agression contre l’Ukraine, déstabilisait l’Europe.  La Russie doit respecter les normes internationales de contrôle des armements, a-t-il dit. 

M. GHANSHYAM BHANDARI (Népal) a suggéré de mettre simultanément en œuvre les mesures régionales et internationales de désarmement, qui se renforcent mutuellement.  Le représentant a également préconisé que les centres régionaux de l’ONU pour la paix et le désarmement s’adressent plus volontiers et plus souvent aux populations locales pour les sensibiliser aux enjeux en matière de désarmement régional.  Les centres doivent être dotés des ressources nécessaires à la conduite de leurs missions, a-t-il ajouté, appelant les délégations à appuyer par le consensus le plus large possible le projet de résolution sur les centres régionaux, présenté cette année par l’Indonésie mais dont son pays est l’un des auteurs « historiques ». 

Pour M. PANGERAN IBRANI SITUMORANG (Indonésie), les progrès en Indonésie et dans la région sont la preuve de l’efficacité d’un certain nombre de mécanismes de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) pour promouvoir la coopération, les relations de bon voisinage et des relations mutuellement bénéfiques dans différents domaines, dont la diplomatie préventive, la non-prolifération et le désarmement, notamment dans le cadre de ses forums régionaux.  L’Indonésie reste engagée, aux côtés d’autres pays de la région, en faveur de la signature et de la ratification du Protocole au Traité de Bangkok établissant la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est par les puissances nucléaires le plus rapidement possible.  Dans un souci de « cohérence », le représentant a également plaidé pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient « attendue depuis longtemps ».  L’Indonésie encourage tous les pays de la région à participer de manière significative à la conférence sur cette question qui aura lieu le mois prochain.  Le représentant a également soutenu le projet de tenir la quatrième conférence sur les zone exempte d’armes nucléaires en Mongolie l’année prochaine.

Soulignant l’importance de la dénucléarisation de la péninsule coréenne, M. Situmorang a souligné les mérites d’un dialogue constructif, « l’un des principaux facteurs du processus de paix ».  L’implication de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en tant qu’institution indépendante et compétente pour le processus de vérification est de bon augure, selon lui, pour la concrétisation de la dénucléarisation de la péninsule.  Toutes les parties concernées doivent renforcer leur dialogue, a estimé le représentant, en vue de parvenir à des relations de confiance et honorer leurs engagements à maintenir la paix et la sécurité régionales.  Avant de conclure, M. Situmorang a appelé les parties au Plan d’action global commun sur le nucléaire iranien à respecter les engagements pris, en soulignant le rôle primordial de l’AIEA en termes de vérification.

M. HUSHAM AHMED (Pakistan) a fait observer que l’Assemblée générale avait reconnu depuis longtemps que la paix et la sécurité internationales étaient codépendantes de la stabilité aux niveaux régional et sous-régional.  Compte tenu de ce lien « inextricable », la Charte des Nations Unies reconnaît les mérites des arrangements régionaux, y compris en matière de désarmement et de contrôle des armes, a poursuivi le représentant.  Les mesures de confiance sur le plan régional doivent être ajustées en fonction des spécificités de chaque région, a-t-il estimé, et devraient commencer avec de « simples arrangements » de transparence, d’ouverture et de réduction des risques, avant même que les États ne soient en mesure de poursuivre des arrangements plus substantiels sur le contrôle des armes et le désarmement.  Cependant, alors que les mesures de confiance mutuellement acceptées peuvent créer des conditions propices, elles ne doivent pas devenir une fin en soi, a-t-il ajouté.

L’Asie du Sud connaît une série de défis liés aux « prétentions hégémoniques » d’un pays de la région, a affirmé M. Ahmed.  Le représentant a accusé ce pays de continuer de se doter de capacités conventionnelles et stratégiques déstabilisantes et de développer des stratégies militaires offensives tout en refusant de s’engager dans un dialogue bilatéral sur les mesures de confiance et la réduction des risques.  Pour le représentant, cette attitude met en évidence le « danger évident et réel » posé non pas uniquement au Pakistan mais à toute la région, ainsi qu’à la paix et la sécurité internationales.  « Le Pakistan souhaite la paix », a affirmé son représentant, mais la paix et la stabilité en Asie du Sud ne seront possibles qu’une fois les différends sous-jacents réglés.  À cet égard, les propositions du Pakistan restent sur la table.  Le pays est ouvert à toute initiative bilatérale ou régionale qui consolide la confiance, réduit les risques et qui soit conforme aux principes cardinaux de la sécurité égale et non diminuée pour tous, a encore assuré M. Ahmed.

Le représentant a enfin annoncé que, comme par le passé, son pays présenterait trois projets de résolution qui reconnaissent l’importance des approches régionales en termes de contrôle des armes, de désarmement et de mesures de confiance en faveur de la paix et la stabilité internationales, ainsi que sur la complémentarité des approches régionales et internationales.

Mme KHADIJA AL MAZROUE (Émirats arabes unis) a déclaré que la région du Moyen-Orient devait redoubler d’efforts pour parvenir au désarmement.  Elle a salué la tenue en novembre d’une conférence, sous la présidence jordanienne, visant à aboutir à une zone exempte d’armes nucléaires dans la région.  Elle a appelé à tenir compte des trois piliers du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires –désarmement, non-prolifération et coopération sur les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire- afin de renforcer la paix et la sécurité internationales.  Elle a présenté son pays comme un bon exemple d’accès à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Elle a appelé à respecter les normes de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). 

Pour M. MANZI KARBOU (Togo), les centres régionaux pour la paix et le désarmement ont un vaste potentiel, dans une large mesure inexploré, pour faire avancer la cause du désarmement au niveau régional.  Citant le cas du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC), situé dans son pays, le représentant a souligné son rôle important dans un contexte où les défis sont décuplés par des conflits asymétriques et où des individus utilisent de manière illégale les armes légères et de petit calibre.  L’UNREC a notamment fourni un appui technique aux initiatives d’États africains dans la mise en œuvre de mesures essentielles relatives à la paix et à la limitation des armements, a expliqué M. Karbou.  Il a également contribué à la mise en œuvre de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel à travers la fourniture d’une assistance technique visant à améliorer la lutte contre la circulation illicite des armes de petit calibre. 

Les défis auxquels sont confrontés les centres régionaux restent, dans une large mesure, financiers, a aussi remarqué M. Karbou, qui a invité les États Membres et les contributeurs à davantage soutenir l’UNREC pour lui permettre de renforcer leurs capacités opérationnelles.

Mme ELEA AGLADZE (Géorgie) a dénoncé la militarisation accrue des régions occupées par la Fédération de Russie dans son pays.  Elle a expliqué que la présence de bases militaires russes dans les régions occupées d’Abkhazie et de Tskhinvali était contraire à l’accord de cessez-le-feu du 12 août 2008.

M. NAZIM KHALDI (Algérie) s’est dit attaché à la résolution de la crise libyenne « dans le cadre du processus inclusif d’Alger ».  Par ailleurs, il a souhaité que la prochaine conférence sur un traité juridiquement contraignant établissant une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient soit couronnée de succès, la condition pour cela étant que toutes les parties de la région y participent dans un esprit constructif. 

M. ENRI PRIETO (Pérou) a indiqué que les mesures de paix et de confiance dans la région étaient destinées à créer les conditions du développement socioéconomique, désarmement et développement étant étroitement liés.  Le Centre régional de l’ONU pour la paix et le désarmement de Lima a tenu, en 2019, 70 ateliers d’assistance juridique pour aider les États de la région à combattre efficacement et de manière transparente la prolifération et la présence excessive des armes légères et de petit calibre, a expliqué le représentant.  La dimension du genre est incluse dans les opérations conduites par le Centre, a-t-il aussi fait valoir, en appelant les délégations à appuyer le projet de résolution sur les activités du Centre régional de Lima que sa délégation présentera cette année encore pour adoption. 

M. ANDREY BELOUSOV (Fédération de Russie) s’est élevé contre la « volonté antirusse » de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), l’accusant de saper les fondements des accords de désarmement européens.  Les activités de l’OTAN en mer Noire sont préoccupantes, et nous appelons à l’abaissement des tensions à travers un dialogue structuré et renouvelé sur la sécurité en Europe, a-t-il ajouté.  Le représentant a, d’autre part, souligné l’importance que le Document de Vienne de 2011 soit respecté, une refonte technique n’ayant, selon lui, aucun sens.  L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) est importante dans le règlement des conflits, a-t-il encore indiqué, avant de conclure en affirmant que la Fédération de Russie n’était partie à aucun conflit dans le monde. 

Mme DANIELA ALEJANDRA RODRÍGUEZ MARTÍNEZ (Venezuela) a jugé fondamental de respecter le multilatéralisme et la recherche de décisions concertées pour mettre fin aux tensions et au climat de méfiance que nous vivons actuellement.  L’Amérique latine est la première région densement peuplée à avoir signé un traité visant l’interdiction des armes nucléaires, a rappelé la représentante, qui a ensuite mis l’accent sur l’importance des zones exemptes d’armes nucléaires.  Dans ce cadre, elle s’est félicitée de la convocation en novembre d’une conférence visant à parvenir à une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, conformément à la décision 73/546 de l’Assemblée générale. 

Mme NUR ATHIRA HANI ABDUL RAHMAN (Malaisie) a dit la détermination de son pays à coopérer avec les États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).  Elle a aussi mis en avant la nécessité de parvenir à une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. 

M. ANDRES FIALLO (Équateur) a noté à son tour que l’Amérique latine était la première région densement peuplée du monde à avoir signé un traité visant l’interdiction des armes nucléaires.  Il a appuyé les activités du Centre régional du désarmement pour l’Amérique latine et les Caraïbes.

M. OFER MENASHE MORENO (Israël) a affirmé qu’une lutte centrale se jouait entre les pays qui défendent la stabilité et ceux, ainsi que les acteurs non étatiques, soutiennent le terrorisme, ajoutant que les seconds cherchaient à déstabiliser le Moyen-Orient pour promouvoir leurs programmes extrémistes, prenant la sécurité régionale en otage.

Depuis les années 1970, le « régime extrémiste d’Iran » a exporté son programme révolutionnaire vers d’autres États du Moyen-Orient et même au-delà, a accusé le représentant, qui a ensuite présenté une série d’exemples des « actes malveillants » de l’Iran, citant des attaques dans le Golfe ou encore l’établissement de bases de missiles hors de son territoire.  Faire comme si de rien n’était dégradera la situation sécuritaire dans la région, a-t-il ajouté.

Pour Israël, la prolifération est un problème majeur dans la région.  Le représentant a cité l’Iran et la Syrie comme des exemple d’États fournissant des « armes meurtrières », comme des missiles sol-sol et des armes légères, à des organisations terroristes.  Il a regretté que le Moyen-Orient souffre d’une « culture de non-application » des traités sur le contrôle des armes et de non-prolifération, en violation des obligations légales que les pays eux-mêmes ont endossées.  Tant que cette culture persistera, il sera impossible de promouvoir le moindre processus région, a-t-il conclu. 

M. HEIDAR ALI BALOUJI (République islamique d’Iran) a rappelé que, dans son récent discours devant l’Assemblée générale, le Président Rouhani avait prévenu que la région était au bord de l’explosion et que la moindre erreur pouvait mettre le feu aux poudres.  Pour l’Iran, la présence militaire américaine et les actes d’agression d’Israël sont les principaux facteurs de cette situation. 

Le représentant a estimé que le but principal des États-Unis était d’obtenir des bases militaires pour pouvoir vendre plus d’armes et faciliter les agressions et l’occupation par le « régime israélien ».  Bien que les États-Unis prétendent soutenir certains pays de la région, les développements récents montrent que leur politique régionale irréfléchie est la cause de l’insécurité et de l’instabilité dans la région, a-t-il ajouté. 

Pour le représentant, le Moyen-Orient ne sera pas sûr tant que les troupes américaines ne se seront pas retirées.  Il a dénoncé l’interventionnisme des États-Unis et ce qu’il a qualifié de « terrorisme économique ».  La politique agressive des États-Unis au Moyen-Orient a coûté la vie à des centaines de milliers de civils innocents, a-t-il assuré, qualifiant les États-Unis de « force du mal, de mort et de destruction ».  Il les a accusés d’avoir créé et soutenu des groupes terroristes pour mener des guerres par procuration, entraînant, selon lui, « des catastrophes ». 

De la même façon, Israël tente de répandre le chaos et l’hostilité entre les pays du Moyen-Orient », a poursuivi M. Balouji, qui a accusé Israël de mener une politique « d’occupation brutale et illégale, de terrorisme éhonté et d’agression militaire ».  Il a aussi qualifié Israël de « première source de prolifération d’armes de destruction massive », l’accusant de se moquer des instruments internationaux interdisant de telles armes. 

Pour le représentant, la principale leçon des récents développements régionaux est que la sécurité ne devrait pas être recherchée avec des armes américaines et qu’on ne peut l’acheter à des gouvernements étrangers.  Il a appelé à une coopération régionale évoquant la Coalition pour l’espoir et l’Initiative de paix d’Ormuz, deux projets iraniens. 

Droits de réponse

Le représentant de la République arabe syrienne a estimé que la déclaration de l’Union européenne était remplie d’informations faussées.  La Syrie coopère de manière étroite avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et nous respectons les conventions en vigueur, a-t-il assuré.  Dès lors, les affirmations irrespectueuses des Européens se fondent sur un manque frappant de connaissances de la situation, a-t-il ajouté.  Pour le représentant, l’Union européenne, si elle a des preuves de ce qu’elle avance, « doit les présenter à La Haye au lieu de nous faire perdre notre temps ici ».  Il a, en outre, indiqué que son pays avait envoyé un nombre important de lettres au Conseil de sécurité, lettres dans lesquelles figurent les noms des personnes et pays ayant fait entrer des terroristes en Syrie, en particulier dans le nord-ouest du pays.  Les États-Unis sont le seul pays à avoir utilisé toutes les armes de destruction massive, a en outre rappelé le représentant, accusant ce pays d’avoir violé à maintes reprises la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.  Il a également jugé qu’Israël était la principale cause d’insécurité au Moyen-Orient.

La représentante de la Chine a estimé que les États-Unis déformaient la réalité en accusant son pays d’être un trouble-fête de la paix et de la sécurité internationales.  Les États-Unis rompent d’importants accords bilatéraux, ce qui aggrave l’érosion des instruments de sécurité collective, a accusé la représentante.  La Chine a toujours fourni des garanties négatives de sécurité aux États non dotés de l’Asie du Sud, ce qui n’est pas le cas des autres puissances nucléaires, a-t-elle aussi fait observer.

Le représentant de la Fédération de Russie a dénoncé les initiatives et rhétoriques antirusses de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).  « Contrairement à l’OTAN, la Russie mène ses activités militaires uniquement sur son territoire », a-t-il ajouté.  Réagissant aux propos de la représentante de la Géorgie, il a rappelé que ce sont les « activités criminelles » de la Géorgie et la menace d’une invasion en Abkhazie et en Tskhinvali qui ont poussé ces deux républiques à choisir l’indépendance.  La présence russe en Abkhazie et en Tskhinvali est aujourd’hui un gage de stabilité et de sécurité, a-t-il ajouté.  À ceux qui parlent d’agressions russes, le représentant a répondu que les réelles agressions avaient eu lieu avec les bombardements de la Serbie en 1999, l’invasion de l’Iraq en 2003, celle de la Libye en 2010 et l’invasion de la Syrie en 2014. 

Intervenant au nom des 29 États membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), le représentant de la Pologne a répondu que l’annexion illégale par la Fédération de Russie de la Crimée et la déstabilisation en cours de l’Ukraine constituaient une source d’instabilité sans précédent en Europe.  Il a précisé que la présence de troupes de l’OTAN dans les États baltes, ainsi qu’en Pologne, Bulgarie et Roumanie, à la demande de ces pays, faisait partie de la politique de dissuasion de l’OTAN pour réagir aux agressions russes.  « Nous voulons un dialogue authentique avec la Russie pour renforcer la prévisibilité et la transparence et éviter des erreurs », a insisté le représentant.

Le représentant des États-Unis a conseillé à l’Iran de changer de comportement, un comportement marqué par la violence, en Arabie saoudite notamment.  Il a également conseillé à la Syrie, qu’il a accusée d’avoir utilisé des armes au chlore dans la région de Lattaquié, de prendre des mesures concrètes de paix et de sécurité.  À la Chine, il a assuré que son pays est attaché au respect des accords de contrôle des armements, des accords que la Chine, qui élargit ses arsenaux et tente d’asseoir sa domination en Asie du Sud, sape et remet en question.  La Chine est le moins transparent des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, il est par conséquent difficile de croire en sa bonne foi en matière de désarmement, a encore jugé le représentant des États-Unis. 

Le représentant de la Libye a répondu aux « accusations fausses » de la Syrie, ce pays continuant de présenter son pays, qui a placé toutes ses installations sous l’égide de l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), « comme si elle n’avait pas de compte à rendre en matière d’armes chimiques ».

Le représentant de la République arabe syrienne a répondu à la Libye que jamais elle n’avait dit que les armes chimiques « transportées par avions civils en Syrie depuis la Libye » étaient d’origine libyenne.  Israël est le fournisseur principal en armes de destruction massive des terroristes dans la région du Moyen-Orient et les États-Unis sont mal placés pour lancer des accusations en tous sens, leur mensonge sur les armes de destruction massive en Iraq étant à l’origine du chaos dans la région et ailleurs, a ensuite lancé le représentant. 

La représentante de la Géorgie a contesté la déclaration russe laissant entendre que la Fédération Russie n’était partie à aucun conflit.  Elle a rappelé que la Fédération de Russie avait envahi la Géorgie et s’était rendue responsable de l’expulsion de centaines de milliers de Géorgiens de leurs foyers.

Le représentant de la Fédération de Russie a fait observer que l’OTAN avait connu quatre vagues d’élargissement depuis 1996, alors que l’Alliance avait promis de ne pas s’élargir.  Il a accusé l’OTAN de mener à la frontière russe des exercices militaires à caractère offensif et non défensif. 

La représentante de la Chine a dénoncé les clichés véhiculés et les accusations infondées proférées par le représentant des États-Unis à l’encontre de son pays. 

Le représentant des États-Unis a déclaré que le régime syrien paierait tôt ou tard le recours à des armes chimiques contre son peuple.  Il a invité les pays démocratiques à dénoncer l’utilisation par la Chine de certains satellites.   

Le représentant d’Israël a répondu à la Syrie que 10 000 personnes avaient été visées au début des années 1980 par des armes chimiques en Syrie, alors que ce pays était dirigé par Hafez el-Assad.  « Tel père, tel fils? » a-t-il demandé, déplorant que les massacres se poursuivent en Syrie, faisant des centaines de milliers de morts civils.  Le « régime de Bachar » a accédé à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques alors qu’il utilise ces armes, si bien qu’il faudra qu’il rende des comptes, a encore déclaré le représentant.

Le représentant de la République arabe syrienne a qualifié d’absurde la déclaration israélienne, en raison des crimes constants commis par Israël contre les populations d’un « pays sans défense, la Palestine ».  Les larmes de crocodile d’Israël ne trompent plus personne, a ajouté le représentant syrien.

Mécanisme pour le désarmement

Déclarations

Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. PANGERAN IBRANI SITUMORANG (Indonésie) a dit la volonté du Mouvement de renforcer le dispositif des Nations Unies en matière de désarmement.  Le Mouvement des pays non alignés est inquiet de l’érosion continue du multilatéralisme dans le domaine du désarmement, de la non-prolifération et le contrôle des armes, a expliqué le représentant, qui a ensuite assuré de la détermination du Mouvement à promouvoir le multilatéralisme comme principe clef des négociations. 

Pour le Mouvement des pays non alignés, la source du problème est le manque de volonté politique de certains États d’avancer dans le domaine du désarmement, en particulier du désarmement nucléaire.  Le Mouvement réaffirme l’importance primordiale de la Conférence du désarmement, en tant que seul organe multilatéral de négociation sur le désarmement. 

Le représentant a aussi salué la pertinence de la Commission du désarmement des Nations Unies, dont la composition est universelle et qui a pour mandat de formuler des recommandations en matière de désarmement à l’Assemblée générale.  Il a estimé que la tenue d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement serait de nature à trouver des moyens de faire face aux questions les plus critiques et de remobiliser la communauté internationale et l’opinion publique sur les questions du désarmement nucléaire, des armes de destruction massive et sur la nécessité d’un meilleur contrôle des armes classiques. 

Au nom du Groupe des États arabes, M. MOEZZ LAOUANI (Tunisie) a appelé à l’universalisation du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  « Réaliser un monde exempt d’armes nucléaires est notre priorité », a-t-il dit avant de s’inquiéter des échecs en matière de non-prolifération.  Illustrant son propos, il a cité l’incapacité de parvenir à un consensus lors de la Conférence d’examen 2015 du TNP.  Il a jugé indispensable de réussir la Conférence d’examen 2020 et d’avancer vers l’objectif d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  

Mme SHEILA GWENETH CAREY (Bahamas), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a plaidé pour une revitalisation sans délais de la Conférence du désarmement et de la Commission du désarmement, pour sortir d’une impasse qui empêche de conclure des accords dans les domaines clefs du désarmement multilatéral.  Elle a, par ailleurs, salué le rôle décisif des centres régionaux des Nations Unies pour la paix et le désarmement ainsi que celui des zones exemptes d'armes nucléaires en tant que mesures essentielles de confiance entre États et moyens de renforcer concrètement le désarmement et la non-prolifération nucléaires.  Par ailleurs, la représentante a reconnu les contributions « vitales » de la société civile, en particulier les organisations non gouvernementales, en faveur du maintien de la paix et de la sécurité.  Il sera nécessaire à l’avenir d’impliquer dans nos délibérations des parties prenantes à l’industrie de l’armement, notamment pour avancer dans la mise en œuvre du Traité sur le commerce des armes, a-t-elle souligné.

M. VITAVAS SRIVIHOK (Thaïlande), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a notamment encouragé tous les États Membres à faire preuve de la volonté nécessaire pour que la Conférence du désarmement soit de nouveau en mesure de remplir son important mandat.  Nous souhaitons que, rapidement, la Conférence voit sa composition élargie et qu’elle intensifie ses interactions avec toutes les parties prenantes dans le domaine du désarmement et de la sécurité internationale, cela pour donner à cet organe des perspectives nouvelles, a ajouté le représentant.  Il a par ailleurs préconisé que la cause du désarmement soit davantage intégrée dans le cadre onusien du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. YANN HWANG (France), s’exprimant au nom des présidents des conventions de désarmement, s’est inquiété des difficultés financières qui affectent ces conventions et leurs organes de suivi.  Bien que des efforts aient été faits, ils sont insuffisants, a-t-il estimé.  Pour le représentant, la seule option viable consiste à s’attaquer au non-paiement et les États doivent payer avant que les réunions n’aient lieu.  Appelant une fois de plus les États à payer à temps et intégralement leurs contributions, le représentant a rappelé que, tant qu’il y aurait des arriérés, les problèmes persisteraient.

Mme ELISABETH ELISABETH TICHY-FISSLBERGER (Autriche), au nom du groupe d’experts francophones de désarmement à Genève, a fait observer qu’en raison des problèmes récurrents de liquidités dont souffre l’ONU, certaines réunions des conventions avaient récemment été organisées sans interprétariat, ce qu’elle a regretté.  La représentante a ensuite demandé que le Programme de formation sur le désarmement soit préservé et à ce que ces formations puissent être délivrées dans un environnement multilingue.

Mme MARKETA HOMOLKOVA, de l’Union européenne, a estimé que la Première Commission devrait privilégier l’élaboration de projets de résolution biennaux ou triennaux sur les questions de désarmement et de non-prolifération, au lieu d’adopter chaque année et mécaniquement des projets de résolution.  Elle a appelé à l’élargissement de la composition de la Conférence du désarmement et à un dialogue accru de celle-ci avec la société civile et les institutions du monde de l’industrie et de la recherche.  La représentante a, par ailleurs, demandé aux États Membres de s’acquitter de leurs obligations financières afin de relancer les instruments du mécanisme onusien de désarmement « dont nous dépendons tous ici ».

M. LAURENT MASMEJEAN (Suisse) s’est dit préoccupé par les blocages affectant les différents organes de désarmement.  La Conférence du désarmement n’a pas été en mesure de capitaliser sur les développements positifs intervenus en 2018 et la Commission du désarmement de l’ONU a été dans l’incapacité de tenir sa session de fond cette année, s’est-il inquiété.  Il a aussi noté que les travaux de la Première Commission étaient non seulement marqués par de profondes divergences mais également par des questions organisationnelles qui restreignent le temps à disposition pour traiter les questions de fond.

Le représentant a jugé indispensable que la communauté internationale puisse s’appuyer sur une machinerie multilatérale pleinement fonctionnelle, alors que les défis auxquels elle est confrontée dans les domaines du désarmement et de la sécurité internationale sont de plus en plus complexes.  Dans ce contexte, les efforts en vue de surmonter les blocages affectant les organes de désarmement sont aujourd’hui plus importants que jamais, a insisté M. Masmejean.  Le représentant a souhaité que les présidences successives de 2020 de la Conférence du désarmement approfondissent les différentes options identifiées afin de la revitaliser.  Pour la Suisse, il serait opportun pour la Conférence du désarmement de poursuivre le débat entamé cette année sur la possibilité d’en revenir à la manière dont elle abordait son programme de travail jusqu’au milieu des années 1990. 

Le représentant a aussi regretté les arriérés de paiements qui affectent plusieurs conventions et traités de désarmement.  Il a appelé à mettre en place des procédures qui permettent d’améliorer la situation en termes de trésorerie.  Enfin, M. Masmejean a salué les réformes institutionnelles mises en œuvre par l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) pour lui permettre de mieux répondre aux attentes des États Membres de l’ONU.  Il a appelé à une augmentation de la contribution du budget ordinaire de l’ONU pour l’UNIDIR.  

Mme NATASHA SMITH (Royaume-Uni) a affirmé que la Conférence du désarmement était la seule instance où des mesures efficaces pourraient être décidées.  Elle a regretté que des blocages, imputables selon elle à quelques États, aient empêché de réelles avancées lors des précédentes réunions.  Elle a aussi regretté que la Commission du désarmement n’ait pas pu se réunir cette année.

Pour M. MOHAMED ELHOMOSANY (Égypte), la regrettable absence de résultats en matière de désarmement n’est pas due au manque d’efficacité des mécanismes en place mais à la volonté de certains États.  Le représentant a demandé que la Conférence du désarmement soit revitalisée. 

M. SARMAD AL-TAIE (Iraq) a souhaité que la Conférence du désarmement puisse être en mesure de négocier de nouveau des traités multilatéraux répondant aux intérêts de tous les États Membres.  Il a plaidé pour que les États Membres fassent preuve de la volonté politique et de la souplesse nécessaires pour revitaliser cet instrument essentiel, avant de souligner l’importance d’un démarrage rapide des négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires dans le cadre de cette Conférence du désarmement revitalisée.

M. TOMASZ ZBIGNIEW TOKARSKI (Pologne) a déclaré que les instruments en vigueur du désarmement devraient permettre, s’ils étaient utilisés à plein, de réduire les sources d’instabilités actuelles.  La Conférence du désarmement revitalisée ne devrait plus être coupée des réalités actuelles, a-t-il ajouté.  Il s’est dit disposé à l’ouverture de discussions, dès 2020, sur un réexamen des procédures de fonctionnement de cet instrument, ainsi qu’aux suggestions de la société civile. 

Mme RACHITA BHANDARI (Inde) a affirmé que la Conférence du désarmement était l’institution centrale sur le désarmement, mais ajouté aussitôt que des questions se posaient sur son efficacité.  Regrettant le manque de progrès réalisé depuis 20 ans par la Conférence, la représentante a toutefois ajouté qu’elle restait l’instrument le plus indiqué pour mener les négociations sur le désarmement puisque tous les grands États y sont présents, notamment ceux dotés de l’arme nucléaire. 

M. ARIEL RODELAS PEÑARANDA (Philippines) a regretté le peu d’avancées positives dans le domaine du désarmement.  Il en a appelé à un renforcement de l’équilibre homme-femmes au sein des instances en charge du dossier, notamment au sein du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. 

Mme LILIANNE SÁNCHEZ RODRÍGUEZ (Cuba) a souligné l’importance de préserver les accords de désarmement, fruits de longues négociations de la communauté internationale.  Les tentatives délibérées de mettre fin à certains de ces accords doivent être dénoncés et condamnées, a-t-elle ajouté.  La représentante a estimé qu’un programme équilibré et complet permettrait à la Conférence du désarmement de sortir de l’impasse et de la politisation de ses travaux à l’origine de cette impasse. 

Mme MARÍA ANTONIETA SOCORRO JÁQUEZ HUACUJA (Mexique) a reconnu que le mécanisme du désarmement se trouvait à la croisée des chemins, depuis notamment que la Conférence du désarmement est au point mort.  Et voilà que la Commission du désarmement, prise en otage politiquement, n’a pas pu, cette année, conduire de session de fond et émettre, conformément à son mandat, de recommandations, a-t-elle déploré.  Selon elle, les blocages actuels, qui menacent à présent la Première Commission, ont des conséquences néfastes sur l’environnement international de sécurité.  L’heure est venue de s’interroger sur les conditions d’adaptation des rouages du mécanisme onusien de désarmement aux réalités actuelles, a-t-elle conclu. 

M. NIRUPAM DEV NATH (Bangladesh) a dit partager les préoccupations des autres délégations autour de la Conférence du désarmement en raison de l’absence de consensus sur le programme de travail qui dure depuis 20 ans.  Il s’est aussi inquiété du blocage de la Commission sur le désarmement.  Nous devons redoubler d’efforts pour surmonter cette paralysie, a-t-il insisté.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.