Soixante-quatorzième session,
24e et 25e séances – matin & après-midi
AG/EF/3528

Deuxième Commission: Vingt-huit projets de résolution adoptés, trois nouvelles journées internationales proposées

Les projets adoptés aujourd’hui par la Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières, reflètent en un sens les sept semaines de travaux ayant conduit à leur présentation: pris dans leur ensemble, ils tentent de résoudre une équation délicate entre développement économique durable, inclusion sociale et lutte contre les changements climatiques, entre autres, dans la lignée des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

La Commission a en tout adopté, aujourd’hui, 28 projets de résolution, dont 7 ont fait l’objet d’un vote.  La majorité des textes couvraient les « questions de politique macroéconomique » et de « développement durable », mais ont également été abordés les thèmes « Technologies de l’information et des communications », « Mondialisation et interdépendance », ou encore « Sciences, innovation et développement ».

Plusieurs textes soulignent la volonté des délégations de préserver un système commercial fondé sur des règles: l’Union européenne, l’Australie et le Canada ont insisté sur l’importance d’un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, transparent, prévisible, inclusif, non discriminatoire et équitable sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Les États-Unis ont cependant dénoncé une tendance à vouloir « prescrire les caractéristiques d’un système international d’échanges qui n’est pas lié aux Nations Unies ».

En outre, certains projets de résolution -par exemple celui sur le système financier international ou celui sur le développement agricole, la sécurité alimentaire et la nutrition- expriment des préoccupations quant aux répercussions de la montée du protectionnisme et invitent à l’éliminer.  La délégation des États-Unis a commenté ce dernier texte en disant ne pas comprendre les appels contre le protectionnisme.

Cette même délégation a d’ailleurs pris le contre-pied d’une majorité d’États Membres sur de nombreux textes.  Sur les 7 votés, les États-Unis se sont opposés à 6, accompagnés d’Israël pour 4 et également de l’Australie pour un.  L’opposition des États-Unis concernait par exemple les mesures économiques unilatérales et le commerce international: chaque État souverain a le droit de décider des relations commerciales qu’il mène, y compris d’appliquer des sanctions économiques, a martelé le représentant.

Les États-Unis se sont, en outre, montrés circonspects sur l’emploi de notions comme le transfert de technologie, les soins de santé reproductive, ou encore « l’agroécologie » qui ne devrait pas, selon eux, être perçue comme préférable à d’autres techniques agricoles.

À plusieurs reprises, les États-Unis ont renvoyé à leur déclaration du 21 novembre à la Deuxième Commission qui précisait leur position sur plusieurs documents dont il est fait référence dans les projets de résolution, notamment le Programme 2030 et le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, à savoir que ces documents sont « non contraignants et ne créent pas de droits ou d’obligations au regard du droit international ».

Par ailleurs, malgré la réticence de l’Union européenne à proclamer de nouvelles journées internationales, trois projets adoptés, aujourd’hui, en ont recommandé de nouvelles, en lien avec le développement durable et la lutte contre les changements climatiques: la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus; la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture; la Journée internationale du thé.  Les discussions autour des terminologies furent minutieuses, même après l’adoption de projets par consensus: l’Union européenne, par exemple, a soutenu la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus, mais estimé que « ciel bleu » n’avait pas de définition agréée, ce qui entachait la crédibilité du projet. 

Pour ce qui est du texte sur la Journée international du thé, il a fait l’objet d’un vote demandé par Israël, « préoccupé par certaines formulations ».  Même reproche et même demande formulés par cet État Membre concernant un texte sur la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière, dont certains passages auraient, selon lui, été « reformulés dans le but de créer un précédent ». 

Un vote a également été requis sur le projet de résolution présenté par Israël, consacré aux technologies agricoles.  Ce texte a suscité l’opposition du Groupe des pays arabes et de l’État de Palestine, moins à cause de son contenu qu’à cause des conséquences néfastes sur l’environnement de la politique d’occupation d’Israël.  Ce dernier a qualifié « d’ironique » que les pays s’opposant au projet de résolution aient eux-mêmes grand besoin de technologies agricoles, et les a accusés de mettre la politique avant l’intérêt de leur population.

Enfin, la délégation américaine a attiré l’attention sur la charge de travail, selon elle « excessive », de la Deuxième Commission, avec 47 projets, cette année, et invité à les espacer tous les deux ou trois ans pour revitaliser ses travaux.

La Deuxième Commission se réunira de nouveau demain, mercredi 27 novembre, à 15 heures, pour statuer sur les derniers projets de résolution de la session.

ADOPTION DE PROJETS DE RÉSOLUTION

Les technologies de l’information et des communications au service du développement durable

Par le projet de résolution intitulé « Les technologies de l’information et des communications au service du développement durable » (A/C.2/74/L.70), adopté par consensus, l’Assemblée générale, consciente que les technologies de l’information et des communications (TIC) sont des moteurs essentiels du développement économique et de l’investissement, réaffirmerait sa volonté de combler la fracture numérique et le fossé des connaissances, et engagerait les parties prenantes, des pays développés comme des pays en développement, à poursuivre et renforcer leur coopération, chacun dans les limites de sa vocation et de ses responsabilités.

Elle exhorterait à continuer d’entreprendre de tirer le meilleur parti du commerce électronique pour promouvoir le développement à la faveur d’initiatives telles que « eTrade for All », initiative lancée par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement qui propose une nouvelle stratégie de développement du commerce au moyen d’échanges électroniques venant permettre aux pays en développement de se procurer plus facilement une assistance technique pour se donner les moyens d’entrer dans le monde du commerce électronique et mieux renseigner les donateurs sur les programmes qu’ils pourraient financer.

Elle constaterait que, malgré les récents progrès et les résultats notables enregistrés, l’accès et le recours aux TIC restent inégaux, et s’inquièterait de la grande fracture qui subsiste entre pays développés et pays en développement et à l’intérieur de ces catégories dans les domaines du numérique et du haut débit.  Le texte souligne notamment le fait que l’on compte 122 abonnements au haut débit mobile pour 100 habitants dans les pays développés contre seulement 75 dans les pays en développement et 33 dans les pays les moins avancés, et que ces services coûtent généralement plus cher dans les pays en développement compte tenu du revenu moyen des ménages, si bien que les habitants de ces pays ne peuvent avoir accès aux TIC à un coût abordable.

Par ce texte, l’Assemblée encouragerait la recherche-développement et l’élaboration de stratégies viables susceptibles de déboucher sur un gain de compétitivité et d’investissement et une baisse rapide du coût des TIC, et inviterait instamment toutes les parties prenantes à réduire le fossé numérique qui continue de se creuser entre les pays ainsi qu’à l’intérieur même des pays.

En outre, l’Assemblée constaterait qu’il subsiste un fossé numérique entre les sexes et que les femmes sont 17% moins nombreuses que les hommes à utiliser Internet dans le monde, et 43% dans les pays les moins avancés.  Parmi ses recommandations, elle réaffirmerait sa ferme volonté d’assurer la pleine participation des femmes aux processus de prise de décisions concernant les TIC.

Après l’adoption du projet les États-Unis ont renvoyé à leurs observations formulées le 21 novembre concernant le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le transfert de technologie et le Programme d’action d’Addis-Abeba.  Les États-Unis ont aussi observé que la charge de travail de la Deuxième Commission, avec 47 projets, était selon eux « excessive ».  Ils ont appelé à « travailler différemment », ne constatant pas d’évolutions justifiant un examen annuel de tous ces textes.  Les États-Unis souhaiteraient « examiner la périodicité » de l’examen des résolutions.

Questions de politique macroéconomique

La Deuxième Commission a adopté le projet de résolution intitulé « Commerce international et développement » (A/C.2/74/L.15/Rev.1) par 173 voix pour, 2 voix contre (États-Unis et Israël) et zéro abstention.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale, réitérant l’engagement de ne laisser personne de côté, s’engageant de nouveau à faire en sorte qu’aucun pays ne soit oublié, réaffirmerait que le commerce international est le moteur d’une croissance économique sans exclusion et un moyen d’éliminer la pauvreté et qu’il contribue à la promotion du développement durable, de la restructuration et de l’industrialisation, en particulier dans les pays en développement.

Elle rappellerait que les États ne pourront atteindre les cibles et les objectifs ambitieux du Programme de développement durable à l’horizon 2030 sans un partenariat mondial revitalisé et renforcé.

Elle noterait avec préoccupation que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est de plus en plus mise à mal par l’insuffisance des progrès accomplis dans les négociations commerciales multilatérales et qu’il est impératif que cette organisation se penche sur les questions qui sont au cœur des problèmes actuels du commerce international.  Elle estimerait à cet égard qu’il faut la renforcer pour faire en sorte que ses fonctions de règlement des différends, de négociation et de surveillance demeurent viables et efficaces.

Elle s’engagerait de nouveau fermement à promouvoir un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, transparent, prévisible, inclusif, non discriminatoire et équitable sous l’égide de l’OMC, ainsi qu’une véritable libéralisation des échanges.

Elle soulignerait qu’il est urgent de lutter contre le protectionnisme sous toutes ses formes et de corriger toutes les mesures qui faussent les échanges et sont contraires aux règles de l’OMC, tout en reconnaissant aux États, en particulier aux pays en développement, le droit de se prévaloir pleinement des éléments de flexibilité que leur laissent les engagements et les obligations qu’ils ont contractés dans le cadre de l’OMC.

Elle engagerait la communauté internationale à prendre d’urgence des mesures efficaces pour mettre fin au recours à des mesures économiques, financières ou commerciales unilatérales qui ne sont pas autorisées par les organes compétents de l’ONU, qui sont contraires aux principes du droit international ou à la Charte des Nations Unies, qui contreviennent aux principes fondamentaux du système commercial multilatéral et qui touchent tout particulièrement, mais pas seulement, les pays en développement.

Elle attendrait avec intérêt la quinzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, qui se tiendra à la Barbade du 18 au 23 octobre 2020.

Après le vote qu’ils ont demandé, les États-Unis ont estimé qu’il y avait une tentative de prescrire les caractéristiques d’un système international d’échanges qui n’est pas lié aux Nations Unies.  L’ONU n’est pas le forum adapté pour ces débats, a dit le représentant.  Les États-Unis ne défendent pas non plus le protectionnisme et ne peuvent accepter que leur politique en matière d’échanges soit critiquée, a continué le représentant.  Chaque État souverain a le droit de décider des relations commerciales qu’il mène, y compris d’appliquer des sanctions économiques, a-t-il conclu.

La Finlande a expliqué que les États membres de l’Union européenne (UE) avaient voté en faveur de ce projet de résolution car ils attachent la plus grande importance au renforcement d’un système commercial multilatéral basé sur des règles.  Ce système doit être modernisé, comme le prévoit ce projet de texte, qui vise à renforcer l’OMC, a-t-il relevé, en notant que celle-ci doit également être en mesure d’apaiser les tensions observées aujourd’hui dans le système commercial multilatéral.  Le représentant a ajouté qu’il est important de prendre toutes les mesures utiles pour lutter contre le protectionnisme, quelles que soient les formes qu’il prend.

L’Australie a expliqué vouloir défendre le système commercial multilatéral basé sur des règles.  Le pays a dit reconnaître le rôle de l’OMC, raison pour laquelle il a voté pour ce projet de résolution.  La représentante s’est cependant dissociée du paragraphe 3 du dispositif qui se réfère seulement aux « États » et non aux « États Membres ».

Le Canada a dit qu’il entend continuer de promouvoir un système multilatéral commercial juste, équitable et transparent basé sur les règles de l’OMC.  Cependant, le représentant a exprimé sa déception concernant le paragraphe 3 du dispositif.

Questions de politique macroéconomique

Le projet de résolution intitulé « Système financier international et développement » (A/C.2/74/L.62) a été adopté comme révisé oralement par 176 voix pour, une voix contre (États-Unis) et zéro abstention.  Dans ce texte, l’Assemblée générale, consciente que la crise financière et économique mondiale continue d’avoir des répercussions qui risquent de compromettre la soutenabilité de la dette et de saper les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement arrêtés au niveau international, y compris les objectifs de développement durable, en particulier dans les pays en développement, soulignerait qu’un environnement économique mondial stable, inclusif et porteur revêt une importance critique pour promouvoir le développement durable, assurer le financement fiable et efficace du développement et réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Elle se déclarerait préoccupée par les répercussions néfastes de la fragilité persistante de l’économie, de la lente reprise de la croissance et du commerce à l’échelle mondiale, de la montée du protectionnisme et des politiques de repli national; préoccupée également par le déclin continu des opérations par correspondants bancaires, qui met en péril la capacité d’envoyer et de recevoir des paiements internationaux et risque d’avoir des incidences sur le coût des envois de fonds, l’inclusion financière et le commerce international.

Elle rappellerait que débiteurs et créanciers, publics comme privés, doivent œuvrer de concert et dans la transparence pour prévenir et résoudre les situations d’endettement insoutenable et qu’il incombe aux pays emprunteurs de maintenir l’endettement à un niveau soutenable, tout en estimant que les prêteurs ont également la responsabilité de prêter d’une manière qui ne compromette pas la soutenabilité de la dette du pays emprunteur.

Elle exhorterait les donateurs multilatéraux et inviterait les institutions financières internationales et les banques régionales de développement, agissant dans le cadre de leurs mandats, à étudier et à mettre en œuvre des politiques qui appuient les mesures prises au niveau national pour qu’une plus grande part des ressources aille aux femmes et aux filles, en particulier dans les zones rurales isolées.

Elle demanderait aux organismes de réglementation financière d’encourager les institutions financières à étudier de nouveaux moyens d’améliorer leur capacité de gérer les risques, y compris l’adoption de mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme, ainsi que le recours accru à la technologie pour une meilleure gestion des coûts et des risques afférents aux opérations par correspondants bancaires.

Les États-Unis, seule délégation à voter contre, se sont dit « déçus » de ne pas constater assez de changement dans cette résolution, raison pour laquelle ils s’y sont opposés pour la seconde année de suite.  Ils ont appelé à un « commerce libre et juste », et jugé que les Nations Unies n’étaient pas l’instance idoine pour décider de ces questions.  Les mesures économiques sont une alternative au recours à la force, ont encore expliqué les États-Unis, qui pensent que chaque État Membre a des droits légitimes leur permettant d’appliquer des mesures unilatérales.

Le Mexique a insisté sur l’importance d’un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, transparent, prévisible, inclusif, non discriminatoire et équitable sous l’égide de l’OMC.  Il a noté le manque de conformité des travaux avec les « documents directeurs » de l’Organisation, citant, dans ce cas précis le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le Programme d’action d’Addis-Abeba.  Par exemple, il n’a pas été possible de mettre à jour la résolution en y incorporant certains objectifs, notamment le numéro 13 sur les changements climatiques, a-t-il regretté.

Le Pakistan et la République islamique d’Iran se sont réjouis d’avoir participé de manière constructive aux travaux, tout comme la République arabe syrienne, qui s’est cependant dissociée du paragraphe 28.  Ce paragraphe fait référence aux travaux que mènent actuellement le Conseil de stabilité financière et le Groupe d’action financière sur les stablecoins mondiaux.

Par le projet de résolution intitulé « Soutenabilité de la dette extérieure et développement » (A/C.2/74/L.59), adopté par consensus, l’Assemblée générale, vivement préoccupée de ce qu’un certain nombre de pays en situation particulière, notamment de pays africains, de pays les moins avancés, de pays en développement sans littoral et de petits États insulaires en développement, ainsi qu’un nombre croissant de pays à revenu intermédiaire, éprouvent des difficultés à assurer le service de leur dette et de ce que, malgré les efforts déployés à l’échelle internationale, de plus en plus de pays en développement sont aux prises avec une lourde charge de la dette et sont classés, d’après les évaluations de la soutenabilité de la dette, dans la catégorie des pays surendettés ou exposés à un risque de surendettement grave, soulignerait qu’il faut continuer d’aider les pays en développement à éviter tout surendettement afin de limiter le risque qu’ils doivent affronter une nouvelle crise de la dette.

Elle se dirait consciente du rôle que joue le Cadre de soutenabilité de la dette pour les pays à faible revenu, et réaffirmerait que l’on ne saurait utiliser un indicateur unique pour tirer des conclusions définitives quant à la soutenabilité de l’endettement d’un pays.

Elle réaffirmerait également qu’il faut disposer en temps voulu de données exhaustives sur le niveau et la composition de la dette pour pouvoir, notamment, mettre en place des systèmes d’alerte rapide destinés à limiter l’impact des crises d’endettement.

Soulignant que tous les créanciers et emprunteurs doivent renforcer les échanges d’informations et la transparence, elle indiquerait que les pays peuvent, en dernier recours, tenter de négocier avec leurs créanciers, au cas par cas et dans le cadre des dispositifs existants, des moratoires sur leur dette afin d’atténuer les répercussions d’une crise de la dette et de stabiliser leur situation macroéconomique.

Elle demanderait aux pays développés de mettre en place une stratégie globale de financement sans intérêt pour aider les pays en développement à faire face aux effets néfastes des changements climatiques.

Après l’adoption du projet de résolution, les États-Unis ont dit s’être ralliés au consensus, mais ont estimé que la Deuxième Commission ne traitait pas correctement de la soutenabilité de la dette.  En outre, ont-ils estimé, la Commission traite d’un trop grand nombre de projets de résolution chaque année.

La Deuxième Commission a adopté le projet de résolution intitulé « Produits de base » (A/C.2/74/L.55) par 175 voix pour, une voix contre (États-Unis) et zéro abstention.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale se déclarerait gravement préoccupée par les effets néfastes des changements climatiques et des phénomènes météorologiques extrêmes sur l’accès aux produits de base agricoles, ainsi que sur l’utilisation et les prix de ces produits, tout en étant consciente du rôle important des terres et de leur gestion durable dans le système climatique.  Elle constaterait qu’il existe une corrélation entre le fonctionnement correct et transparent des marchés des produits de base et la capacité de certains pays tributaires de ces produits de tirer les recettes fiscales appropriées de leur exportation et de mobiliser des ressources intérieures pour soutenir la réalisation des objectifs de développement durable et le développement durable, notamment grâce à une croissance économique durable et partagée, l’industrialisation, le travail décent et la diversification des marchés.

Elle préconiserait d’apporter une aide aux pays en développement, conformément à leurs politiques et plans nationaux et dans le cadre de l’assistance technique, afin qu’ils soient mieux à même de détecter et d’éviter la manipulation des prix dans le secteur des produits de base et de disposer ainsi de plus de ressources pour financer la réalisation des objectifs de développement durable.

Elle soulignerait que les pays en développement, notamment les pays d’Afrique, les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, rencontrent des difficultés particulières car la baisse des cours des produits de base qu’ils produisent menace leur croissance durable et aggrave leur position débitrice.  Elle noterait à cet égard que, dans ce contexte, la diversification de l’économie et des exportations, la création de valeur ajoutée et l’industrialisation peuvent contribuer à augmenter la résilience à une instabilité excessive des prix en permettant de tirer des recettes d’autres sources.

Elle inviterait la communauté internationale à appuyer les efforts déployés par les pays en développement tributaires des produits de base et à resserrer la coopération avec ceux-ci pour éliminer les facteurs qui créent des obstacles structurels au commerce international.

Elle demanderait qu’un ensemble cohérent de mesures soit adopté aux niveaux national, régional et international pour remédier à l’instabilité excessive des cours et aider les pays en développement tributaires des produits de base à en atténuer les effets préjudiciables, notamment en facilitant la création de valeur ajoutée et en faisant participer davantage ces pays aux chaînes de valeur des produits de base et des produits connexes.

L’Assemblée engagerait vivement les institutions financières internationales et les banques de développement à aider les pays en développement, en particulier les pays tributaires des produits de base, à gérer les effets de l’instabilité des cours de ces produits, notamment lorsqu’elle est excessive.

Après le vote qu’ils ont demandé, les États-Unis ont exprimé leur préoccupation sur les paragraphes du projet de résolution mentionnant la crise internationale que le représentant a jugé trop vagues.  « Comme l’a dit le Président Trump », a dit le représentant, les États-Unis agiront selon leurs intérêts souverains et l’ONU ne doit pas se mêler de ce qui ne la concerne pas.  Il a dit ne pas soutenir le paragraphe 3 du dispositif, qui préconise d’apporter une aide aux pays en développement pour qu’ils soient mieux à même de détecter et d’éviter la manipulation des prix dans le secteur des produits de base.  De même pour le paragraphe 8, qui mentionne des barrières tarifaires et non tarifaires.  Il a également dit ne pas accepter la formulation sur les travaux à venir de l’OMC, arguant que c’est un « organe indépendant dont on ne peut pas interpréter les décisions ».

Par le projet de résolution intitulé « Amélioration de l’accès aux services financiers pour le développement durable » (A/C.2/74/L.61), adopté par consensus, l’Assemblée générale, soulignant qu’il importe que le système financier international soit ouvert à tous les niveaux et qu’il faut faire de l’amélioration de l’accès aux services financiers un objectif de politique générale de la réglementation financière, réaffirmerait sa décision de prendre dûment en considération, s’il y a lieu, l’amélioration de l’accès aux services financiers dans le cadre du suivi et de l’examen du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du processus de suivi de l’exécution du Programme d’action d’Addis-Abeba.

Elle soulignerait que, bien que cet accès se soit amélioré ces dernières années, en particulier grâce au développement de la banque mobile, de grandes disparités subsistent entre pays développés et pays en développement, et constaterait encore avec préoccupation qu’à l’échelle mondiale, 1,7 milliard de personnes n’ont pas accès aux services financiers formels et que les femmes, quoiqu’elles soient de plus en plus nombreuses à détenir un compte bancaire, ne bénéficient toujours pas du même accès aux services financiers que les hommes. 

Elle considèrerait que les stratégies nationales d’inclusion financière peuvent jouer un rôle important pour ce qui est de recenser les déficits de financement et les obstacles, constaterait que les innovations numériques dans le secteur financier ont contribué à l’amélioration rapide de l’accès aux services financiers et de l’inclusion financière, et soutiendrait des mesures concrètes visant à renforcer l’inclusion financière numérique, à combler les fractures numériques entre les pays et à l’intérieur des pays et à promouvoir des pratiques financières numériques plus responsables qui protègent les consommateurs.

Elle constaterait qu’en l’absence d’une importante protection financière des consommateurs, les avantages d’une inclusion financière élargie propre à renforcer la croissance peuvent être perdus ou gravement compromis.

L’Assemblée prendrait note des efforts déployés et des mesures prises par un grand nombre d’acteurs travaillant en partenariat, comme l’Alliance for Financial Inclusion, l’alliance « Better Than Cash », la Mandataire spéciale du Secrétaire général pour la promotion de services financiers accessibles à tous qui favorisent le développement et le Partenariat mondial pour l’inclusion financière du Groupe des 20.  Elle les exhorterait à collaborer de manière ouverte et transparente avec les États Membres afin que leurs initiatives complètent ou renforcent le système des Nations Unies, notamment le Fonds d’équipement des Nations Unies et les commissions régionales, et encouragerait le renforcement de la coordination et de la coopération avec le Groupe de réflexion interinstitutions sur le financement du développement.

Les États-Unis ont renvoyé à leur intervention du 21 novembre concernant l’Accord de Paris et le Programme 2030.  Ils ont estimé que chaque pays devait remplir ses obligations pour prévenir la corruption et les financements illicites, plutôt que de réagir en aval.

Développement durable

Par le projet de résolution intitulé « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable » (A/C.2/74/L.71), adopté sans vote, l’Assemblée générale exhorterait les gouvernements et les autres parties prenantes à prendre des mesures pour assurer un accès universel à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable, accroître la part globale des énergies nouvelles et renouvelables, améliorer la participation des pays en développement aux efforts de coopération dans le secteur de l’énergie, et accélérer le rythme d’amélioration du rendement énergétique, au bénéfice d’un système énergétique propre, à faible taux d’émission, à faible intensité de carbone, résilient face aux changements climatiques, sûr, à haut rendement énergétique, moderne, d’un coût abordable, et durable, avec des bénéfices systémiques pour le développement durable.

Elle engagerait les gouvernements, le système des Nations Unies et les autres parties prenantes à tirer parti du rapport compétitivité-coûts des énergies renouvelables, en particulier dans les zones hors réseau, pour parvenir à l’accès universel à l’énergie.

Elle préconiserait la mise au point, le transfert et la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement en faveur des pays en développement, selon des conditions arrêtées d’un commun accord, notamment des conditions privilégiées et préférentielles, et soulignerait qu’il importe d’intégrer l’énergie durable au Mécanisme de facilitation des technologies.

L’Assemblée inviterait le Secrétaire général à convoquer en 2021, avec l’appui des entités compétentes du système des Nations Unies, un dialogue de haut niveau financé par des contributions volontaires, afin de promouvoir la réalisation des objectifs et cibles relatifs à l’énergie du Programme de développement durable à l’horizon 2030 à l’appui de la mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies relative à l’énergie durable pour tous (2014-2024).

Par le projet de résolution intitulé « Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture » (A/C.2/74/L.8/Rev.1), adopté par consensus, l’Assemblée générale noterait que, selon les estimations, un tiers des denrées alimentaires produites chaque année dans le monde pour la consommation humaine, soit quelque 1,3 milliard de tonnes, est perdu ou gaspillé, tandis que plus de 821 millions de personnes souffraient de sous-alimentation chronique et que près de 151 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans présentaient des retards de croissance en 2018.  Elle considérerait la nécessité de résoudre d’urgence le problème des pertes et du gaspillage de nourriture à l’échelle mondiale et les risques que ce problème comporte pour les changements climatiques, l’agriculture durable, les moyens de subsistance humains et l’approvisionnement en denrées alimentaires. 

Estimant que la célébration d’une journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture contribuerait considérablement à la prise de conscience de l’importance de ce problème et des solutions qui peuvent y être apportées à tous les niveaux, et permettrait de promouvoir les initiatives internationales et l’action collective visant à atteindre la cible 12.3 des objectifs de développement durable, l’Assemblée générale déciderait, aux termes de ce texte, de proclamer le 29 septembre Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture.

Elle inviterait les États Membres, les organismes des Nations Unies et les autres organisations internationales et régionales, ainsi que la société civile à célébrer cette Journée internationale comme il se doit et dans le respect des priorités nationales, notamment au moyen de mesures éducatives et d’activités qui permettent de mieux faire comprendre pourquoi il importe de réduire ces pertes et ce gaspillage et en quoi une telle démarche contribue au développement durable.

Présentant le projet de résolution, le représentant de Saint-Marin a souligné qu’une action urgente est nécessaire de la part de la communauté internationale pour réduire le gaspillage alimentaire et qu’une journée de sensibilisation est la meilleure manière de créer des synergies à tous les niveaux.

Avant le vote, l’Union européenne (UE) a souligné que la lutte contre les pertes de nourriture est une priorité pour l’UE.  Par ailleurs, la représentante a fait savoir que l’UE attache une grande importance au processus de redynamisation pour rendre la Deuxième Commission plus efficace et plus pertinente.  Elle s’est dite non convaincue que la multiplication de journées internationales rapproche la communauté internationale des objectifs de développement durable.

Les États-Unis ont renvoyé à leur déclaration du 21 novembre.

Par le projet de résolution intitulé « Tourisme durable et développement durable en Amérique centrale » (A/C.2/74/L.33/Rev.1), adopté par consensus, l’Assemblée générale constaterait le rôle majeur que joue dans le développement des pays d’Amérique centrale le tourisme durable, facteur d’inclusion sociale qui crée des emplois décents et contribue à l’amélioration de la qualité de vie de la population, en vue de l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions.

En adoptant ce texte, l’Assemblée se féliciterait des progrès réalisés par les pays d’Amérique centrale pour ce qui est de s’entendre sur une stratégie touristique régionale axée sur la préservation de la diversité biologique et des sites naturels et culturels de la région et sur la réduction de la pauvreté grâce à l’emploi et au développement des entreprises touristiques, en particulier des microentreprises et des petites et moyennes entreprises, tout en luttant contre les effets négatifs des changements climatiques, de manière à améliorer la qualité de vie des habitants de la région.

Constatant également le rôle inestimable que joue la coopération internationale avec les partenaires concernés, l’Assemblée les encouragerait à continuer d’appuyer la mise en œuvre de divers projets visant à promouvoir un tourisme durable dans la région.  Elle estimerait qu’il faut continuer d’appuyer les activités liées au développement du tourisme durable et le renforcement des capacités qui encouragent la prise en compte, la préservation et la protection de l’environnement, respectent les espèces sauvages, la diversité biologique, les écosystèmes et la diversité culturelle, et améliorent les conditions de vie et les sources de revenu des populations locales en protégeant leur économie, ainsi que le milieu humain et naturel dans son ensemble.

En outre, l’Assemblée générale inviterait les gouvernements et autres parties prenantes à se joindre au Programme de tourisme durable du Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables.  Elle prierait instamment les entreprises du tourisme des pays d’Amérique centrale de participer aux mécanismes de coordination, de partage des connaissances et de communication pour la gestion de la sécurité et des situations d’urgence aux niveaux national et régional.  Elle engagerait les pays d’Amérique centrale à promouvoir, par l’intermédiaire du Conseil du tourisme d’Amérique centrale et du Secrétariat pour l’intégration touristique centraméricaine, le tourisme durable en intensifiant la coopération bilatérale, régionale et multilatérale au niveau du secteur touristique.

L’Assemblée demanderait également aux États Membres et aux entreprises du tourisme de prendre des mesures efficaces, dans le contexte du tourisme durable, notamment des initiatives d’écotourisme, pour contribuer à garantir que les femmes participent dans des conditions d’égalité aux processus décisionnels dans tous les domaines et que les jeunes, les personnes âgées, les personnes handicapées, les peuples autochtones et les communautés locales soient bien représentés à tous les niveaux.

En présentant le projet, El Salvador a rappelé la contribution du tourisme durable au développement et à la réduction de la pauvreté, et a jugé important de mettre en place des pratiques durables garantissant des retombées économiques, tout en répondant et en réduisant l’incidence des changements climatiques.

Les États-Unis se sont dit heureux de se joindre au consensus et ont renvoyé à leur déclaration du 21 novembre.  Ils ont aussi appelé à « étudier la périodicité de l’examen » des projets de résolution, arguant qu’il n’y avait pas assez d’évolution dans les travaux.

Par le projet de résolution intitulé « Mesures de coopération pour évaluer et faire mieux connaître les effets sur l’environnement des déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer » (A/C.2/74/L.40/Rev.1), adopté par consensus tel qu’oralement corrigé, l’Assemblée générale estimerait qu’il importe de faire mieux connaître les effets qu’ont sur l’environnement les déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer.  Aussi, elle inviterait les États Membres et les organisations internationales et régionales compétentes à continuer d’étudier la question des déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer, à poursuivre leurs activités d’information afin d’évaluer et de faire mieux connaître les effets qu’ont ces déchets sur l’environnement et à coopérer, notamment en renforçant les initiatives déjà prises dans le cadre des conventions sur la protection des mers régionales et d’autres activités menées aux niveaux international, régional et sous-régional dans les domaines de l’évaluation et de la prévention des risques, de la surveillance, de la collecte d’informations et des interventions en cas d’incident.

L’Assemblée encouragerait les échanges, à titre volontaire, de renseignements sur les déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer dans le cadre de conférences, de séminaires, d’ateliers, de formations et de publications à l’intention du grand public et des professionnels, afin de réduire les risques dans ce domaine.  Elle encouragerait également l’établissement de partenariats entre les gouvernements, l’industrie et la société civile, à des fins de sensibilisation, de signalement et de surveillance de ces déchets.

Aux termes de ce texte, elle inviterait les États Membres en mesure de le faire à envisager de fournir une assistance et de mettre à disposition leurs compétences techniques en vue du renforcement des capacités en matière d’évaluation et de prévention des risques, de surveillance, de collecte de données et d’intervention en cas d’incident provoqué par des déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer.  Elle encouragerait les États Membres à échanger des données d’expérience, des bonnes pratiques et des informations concernant les technologies existantes permettant de traiter, conserver ou détruire en toute sécurité les déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer.

Présentant le projet de résolution, la Lituanie a rappelé que l’immersion de munitions chimiques a commencé après la Seconde Guerre mondiale et n’a pas cessé depuis.  Le projet de résolution fait fond sur le rapport du Secrétaire général qui reflète les positions des États Membres sur cette question, a précisé la représentante.  L’objectif général de ce projet de résolution est la sensibilisation, a-t-elle ajouté, afin de mieux comprendre les effets négatifs potentiels de ces déchets.

Après l’adoption du projet, l’Union européenne (UE) a réaffirmé son engagement à renforcer la coopération afin de faire mieux connaître les effets des déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer.  Elle a regretté le manque de consensus sur l’inclusion de libellés relatifs au droit de la mer.

La Turquie a dit attacher une grande importance à la protection durable des océans, estimant que ce projet de résolution est un pas important en ce sens.  Mais le représentant s’est dissocié des références aux conventions internationales auxquelles la Turquie n’est pas partie.

La Colombie a réaffirmé son engagement en faveur de la coopération pour faire mieux connaître les effets des déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer.  Le représentant s’est toutefois opposé aux formulations relatives à la Convention sur le droit de la mer, que la Colombie n’a pas ratifiée, et a exprimé des réserves sur le paragraphe 12 du préambule qui fait référence à ladite convention.

El Salvador a jugé fondamental de rappeler que les zones côtières sont une zone économique essentielle.  El Salvador n’est pas partie à la Convention sur le droit de la mer et s’est dissocié du paragraphe 12 du préambule.  La représentante a souhaité que les résolutions se réfèrent plutôt au droit international en général.

Le Venezuela a dit avoir toujours soutenu ces questions mais ne pas pouvoir soutenir les références à des instruments internationaux auxquels le Venezuela n’est pas partie, comme la Convention sur le droit de la mer.

La République islamique d’Iran s’est également dissociée des paragraphes mentionnant les instruments internationaux auxquels l’Iran n’est pas partie, notamment le paragraphe 12 du préambule mentionnant la Convention sur le droit de la mer.

Le projet de résolution intitulé « Les technologies agricoles au service du développement durable » (A/C.2/74/L.44/Rev.1) a été adopté par 147 voix pour, 3 voix contre (République arabe syrienne, République populaire démocratique de Corée et Venezuela) et 28 abstentions.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale exhorterait les États Membres, les organismes compétents des Nations Unies et les autres parties intéressées à redoubler d’efforts pour améliorer la conception de technologies agricoles durables, ainsi que leur transfert et leur diffusion dans les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés.

Elle préconiserait qu’une action soit menée aux échelons international, régional et national pour renforcer les capacités et encourager l’utilisation du savoir-faire local dans les pays en développement, en particulier chez les petits exploitants et les exploitants familiaux en milieu rural, notamment les femmes et les jeunes, en vue d’améliorer le rendement et la valeur nutritionnelle des cultures vivrières et des produits d’origine animale, de favoriser le recours à des pratiques durables avant et après les récoltes et de promouvoir les programmes et politiques de sécurité alimentaire et de nutrition qui tiennent compte des besoins particuliers des femmes, des enfants et des jeunes, en accordant une attention particulière à la question de l’interdiction et de l’élimination des pires formes de travail des enfants.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée demanderait aux États Membres, aux organismes compétents des Nations Unies et aux autres parties intéressées de prendre en considération la problématique femmes-hommes dans les politiques et projets agricoles et de s’efforcer de remédier aux inégalités entre les sexes, notamment en encourageant les investissements et l’innovation favorisant la parité femmes-hommes dans les circuits locaux de production et de distribution agricole, et la mise en place d’une chaîne de valorisation tenant compte des questions de genre par l’intermédiaire de politiques multisectorielles intégrées.

Préoccupée par le fait que les innovations et technologies agricoles n’atteignent pas les agriculteurs âgés, en particulier les femmes, elle soulignerait qu’il importe de renforcer les capacités des exploitants agricoles âgés en leur assurant un accès durable aux services financiers, aux infrastructures et aux programmes de formation nécessaires à l’amélioration des pratiques et des technologies agricoles.

De par ce texte, l’Assemblée générale insisterait sur la nécessité de réduire considérablement les pertes avant et après récolte, ainsi que les autres pertes et gaspillages à tous les stades de la filière alimentaire.  Elle engagerait les parties prenantes à adapter les systèmes agricoles afin de permettre une utilisation plus efficace et plus rentable des ressources en eau et d’accroître la résilience au stress hydrique.

Elle exhorterait les organismes compétents des Nations Unies à inclure des éléments de technologies et de recherche-développement agricoles dans leurs efforts visant à réaliser les objectifs du Programme 2030.

En présentant le projet de résolution, Israël a déclaré que le soutien au projet témoignait du souci des délégations de parvenir à réaliser les objectifs de développement durable.  L’accent est mis non seulement sur les questions de l’eau mais aussi sur des questions plus générales comme l’égalité hommes-femmes, l’emploi des jeunes, le renforcement des capacités.  Elle ne porte donc pas que sur les technologies mais elle inclut aussi l’innovation pour sortir de la pauvreté et parvenir à la prospérité, ainsi que la coopération entre pays.

Dans une déclaration générale, la République arabe syrienne a déclaré que, si elle était consciente des problèmes évoqués dans le projet de résolution, elle s’opposait néanmoins à ce projet.  Elle a argué que l’auteur principal, Israël, était « dépourvu de morale » et de base juridique pour soumettre ce projet alors que c’est une « autorité d’occupation ».  La Syrie a appelé les délégations à ne pas oublier « l’atroce réalité » des terres confisquées de manière illégale dans les territoires occupés et le Golan syrien.  Elle a aussi dénoncé des politiques discriminatoires agricoles en faveur des « colons illégitimes ».  La Syrie s’est opposée à ce qu’Israël lance un engagement pour le développement durable « qui sonne faux » tout en occupant des territoires, et tout en renforçant des écueils évoqués dans le projet de résolution.

La Jordanie, s’exprimant au nom du Groupe des pays arabes, qui a demandé le vote, a déploré qu’Israël fasse fi du droit international.  Le Groupe a demandé à Israël de cesser ses « agressions continuelles », qui « affectent toute forme de vie », et a considéré que ce pays n’avait pas de légitimité pour présenter un tel texte, qui masque une politique d’occupation.

Après le vote, l’observateur de l’État de Palestine a réaffirmé le rôle vital et fondamental de ce secteur économique, l’agriculture, sur le plan mondial, et en particulier pour le peuple palestinien.  Il a cependant dénoncé qu’Israël, Puissance occupante, « empêche continuellement et avec préméditation » les Palestiniens d’utiliser leurs terres agricoles.  Il a évoqué les pertes dans le secteur de l’agriculture pour les Palestiniens, la rareté de l’eau, le prix élevé des produits entrants, les incendies prémédités par les colons israéliens et les déracinements d’oliviers depuis 1967, au nombre de 800 000, selon des chiffres du Coordonnateur régional pour la paix au Proche-Orient.

Les États-Unis se sont dit préoccupés par des références à l’agroécologie.  Cela ne doit pas être perçu comme préférable à d’autres techniques agricoles, ont-ils prévenu.

La Finlande, au nom de l’Union européenne, s’est réjouie que ce projet de résolution traite transversalement de divers objectifs de développement durable.

Israël a loué les bienfaits des technologies agricoles pour la productivité et la lutte contre les changements climatiques.  Les chercheurs israéliens font preuve d’innovation pour s’adapter aux changements climatiques et à l’explosion démographique mondiale, a-t-il argué.  Il a cependant regretté l’absence de consensus sur ce projet, et a qualifié « d’ironique » que les pays s’opposant au projet de résolution sont ceux qui ont un grand besoin de technologies agricoles.  Il les a accusés de mettre la politique avant l’intérêt de leur population.  « C’est une honte », a dénoncé Israël.

Par le projet de résolution A/C.2/74/L.34/Rev.1, adopté sans vote, l’Assemblée générale déciderait de proclamer le 7 septembre « Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus », qui serait célébrée à compter de 2020.  Par ce texte, elle rappellerait qu’il est nécessaire de réduire nettement, d’ici à 2030, le nombre de décès et de maladies dus à des substances chimiques dangereuses ainsi qu’à la pollution et à la contamination de l’air, de l’eau et du sol, et de réduire l’impact environnemental négatif des villes par habitant, notamment en accordant une attention particulière, d’ici à 2030, à la qualité de l’air et à la gestion, y compris municipale, des déchets.  Elle considérerait qu’améliorer la qualité de l’air peut permettre d’atténuer davantage les changements climatiques et que l’action menée pour atténuer ces changements peut engendrer une amélioration de la qualité de l’air.

En adoptant ce texte, l’Assemblée inviterait tous les États Membres, les organismes des Nations Unies et les organisations internationales et régionales, ainsi que la société civile à observer cette Journée internationale comme il se doit et dans le respect des priorités nationales, et à continuer de s’employer à renforcer la coopération internationale pour aider l’ensemble des États Membres à améliorer la qualité de l’air.

Présentant le projet de résolution, la République de Corée a fait observer que c’est une première et que l’incidence de la pollution de l’air exige de prendre des mesures décisives.  Cette pollution a longtemps été considérée comme une question locale ou régionale, alors qu’elle n’a pas de frontière, a ajouté le représentant.

Après l’adoption, l’Union européenne a dit avoir rallié le consensus malgré ses réserves sur le titre du projet de résolution, estimant que « ciel bleu » n’a pas de définition agréée et entache la crédibilité du projet.  Les effets combinés de la pollution intérieure et extérieure tuent sept millions de personnes chaque année, a rappelé la représentante, et il s’agit d’un problème transfrontière qui mérite donc l’attention des Nations Unies.

Par le projet de résolution intitulé « Suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement » (A/C.2/74/L.60), adopté par consensus après correction orale, l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il faut intégrer les aspects économiques, sociaux et environnementaux du développement durable à tous les niveaux, compte étant tenu des liens qui existent entre ces divers aspects, de façon à assurer aux petits États insulaires en développement (PEID) un développement durable dans toutes ses dimensions.

L’Assemblée se féliciterait de la tenue, le 27 septembre 2019, de la réunion de haut niveau chargée d’examiner les progrès accomplis pour répondre aux besoins prioritaires des PEID grâce à la mise en œuvre des Orientations de Samoa et de l’adoption, le 10 octobre 2019, de la déclaration politique issue de cette réunion, dans laquelle les chefs d’État et de gouvernement ont réaffirmé leur volonté de renforcer la coopération avec les PEID et de leur apporter un plus grand appui dans le contexte du développement durable, en accord avec leurs stratégies et priorités nationales.

Notant avec préoccupation les constatations et conclusions de l’évaluation des besoins découlant de l’élargissement des mandats confiés aux unités administratives du Département des affaires économiques et sociales et du Bureau de la Haute-Représentante s’occupant des PEID, elle demanderait que soit entreprise de toute urgence une action mondiale ambitieuse, conformément à l’Accord de Paris, pour faire face à la menace que représentent les changements climatiques pour les PEID.

Réaffirmant que de nombreux PEID continuent de subir les effets néfastes des changements climatiques et des catastrophes naturelles, elle engagerait le Secrétaire général à examiner les conditions de financement et d’appui en cas de catastrophe en vue de la création éventuelle d’un fonds, mécanisme ou instrument financier volontaire ciblé qui viendrait compléter les mécanismes existants et serait coordonné avec ceux-ci, afin d’aider les PEID à mieux gérer les risques de catastrophe et à reconstruire en mieux après les catastrophes.

Réaffirmant que l’aide publique au développement, tant technique que financière, peut favoriser l’édification de sociétés et d’économies résilientes, l’Assemblée demanderait à la communauté internationale de mobiliser des ressources supplémentaires de toutes provenances et à tous les niveaux pour appuyer les efforts de développement des PEID.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale demanderait aux États Membres d’inviter la Banque mondiale à envisager de relancer les activités du groupe de travail de haut niveau réunissant des représentants des banques de développement et de ses partenaires en vue de l’examen des règles régissant l’accès des PEID à un financement à des conditions favorables.

Constatant avec préoccupation les problèmes de transition rencontrés par les PEID récemment sortis de la catégorie des pays les moins avancés ou sur le point d’en sortir, l’Assemblée soulignerait qu’il est nécessaire d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie de transition pluriannuelle viable pour faciliter le reclassement de tous les PEID, afin d’empêcher notamment que ces États perdent des prêts à des conditions favorables, de réduire le risque qu’ils s’endettent lourdement et d’assurer leur stabilité macrofinancière.

Après l’adoption, les États-Unis ont précisé certains éléments figurant dans le projet.  À propos du Programme de développement durable à l’horizon 2030, du Programme d’action d’Addis-Abeba, du Cadre de Sendai, du Nouveau Programme pour les villes, du rapport du Groupe d’experts intergouvernmental sur l’évolution du climat (GIEC) et de l’Accord de Paris, les États-Unis ont renvoyé à leur déclaration du 21 novembre.

Concernant les paragraphes 10, 12 et 13, les États-Unis pensent que les Nations Unies ne sont pas le lieu idoine pour discuter de ces questions.  Par exemple, concernant les paragraphes 12 et 13 qui évoquent le critère du revenu par habitant, « cela devrait être discuté dans les Conseils d’administration des banques de développement et pas dans cette enceinte », a-t-il argué.

Par le projet de résolution sur la « Réduction des risques de catastrophe » (A/C.2/74/L.57), adopté par consensus, l’Assemblée générale demanderait instamment que la Déclaration de Sendai et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030) soient effectivement appliqués.  Elle demanderait à nouveau qu’une action soit engagée pour prévenir l’apparition de nouveaux risques de catastrophe et réduire les risques existants au moyen de mesures économiques, structurelles, juridiques, sociales, sanitaires, culturelles, éducatives, environnementales, technologiques, politiques, financières et institutionnelles intégrées et inclusives permettant de prévenir et de réduire l’exposition et la vulnérabilité aux catastrophes, d’améliorer la préparation des interventions et des activités de relèvement, et de renforcer ainsi la résilience.

L’Assemblée soulignerait qu’il faut s’attaquer aux conséquences économiques, sociales et environnementales des catastrophes, qui sont souvent exacerbées par les changements climatiques, et qu’il faut agir à tous les niveaux pour renforcer la résilience, en vue de réduire les effets et les coûts des catastrophes.  Elle prendrait note de la création de la Coalition pour une infrastructure résiliente face aux catastrophes, du Partenariat pour une action rapide tenant compte des risques, de l’initiative Risques climatiques et systèmes d’alerte précoce et de l’année d’action lancée par la Commission mondiale sur l’adaptation, qui aboutira au Sommet pour l’adaptation aux changements climatiques de 2020.

S’inquiétant de ce que le rythme des activités en cours ne permette pas de respecter le délai imparti pour atteindre l’objectif e) du Cadre de Sendai, d’ici à la fin de 2020, elle inviterait donc instamment les États à accélérer les progrès, à allouer des ressources suffisantes à l’élaboration et à l’application de stratégies nationales et locales de réduction des risques de catastrophe associant toutes les parties, axées sur des stratégies et programmes locaux, à promouvoir leur cohérence et leur intégration dans les stratégies de développement durable et d’adaptation aux changements climatiques, notamment dans les plans nationaux d’adaptation, de façon à tenir compte de l’objectif consistant à « reconstruire en mieux » dans les stratégies de réduction des risques de catastrophe et, selon qu’il conviendra, à prendre en considération les risques de déplacements dus aux catastrophes, en fonction de la situation nationale, en tirant parti des directives pratiques visant à faciliter la réalisation de l’objectif (e).

Elle inviterait instamment les États à dresser des diagnostics multirisques et inclusifs des risques de catastrophe.  En outre, l’Assemblée inviterait instamment les États à accorder la priorité, dans le cadre de l’application du Cadre de Sendai, à l’établissement et au renforcement de bases de données nationales sur les pertes dues aux catastrophes.

Elle engagerait vivement une nouvelle fois les parties intéressées à assurer la coordination et la cohérence effectives de l’exécution du Programme de développement durable à l’horizon 2030, du Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, de l’Accord de Paris conclu au titre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et du Cadre de Sendai, ainsi que de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, de la Convention sur la diversité biologique, de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, et du Nouveau Programme pour les villes, tout en respectant les mandats de chacun, afin de renforcer les synergies et la résilience, de traduire les cadres stratégiques mondiaux intégrés en programmes multisectoriels intégrés aux niveaux national et local, de réduire les risques de catastrophe dans les différents secteurs et de relever le défi mondial que représente l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions, y compris l’extrême pauvreté.

Dans une déclaration générale, le représentant du Népal, cofacilitateur du projet de résolution, s’est félicité du dialogue constructif qui avait permis de parvenir au consensus.

Par le projet de résolution intitulé « Rapport de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement du Programme des Nations Unies pour l’environnement » (A/C.2/74/L.52), adopté sans vote, l’Assemblée générale se féliciterait de la tenue de la quatrième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) à Nairobi, du 11 au 15 mars 2019, et accueillerait avec satisfaction le rapport et les résolutions et décisions y figurant.  Se félicitant de la détermination continue de l’Assemblée pour l’environnement à contribuer à la concrétisation du volet environnemental du Programme de développement durable à l’horizon 2030 de façon intégrée, elle inviterait les États Membres et tous les organismes et partenaires des Nations Unies compétents à contribuer à l’exécution de son plan de mise en œuvre « Vers une planète sans pollution ».

Elle se déclarerait préoccupée par les conclusions des évaluations environnementales mondiales qui indiquent que, bien que des solutions à nos problèmes environnementaux communs existent, notre planète est de plus en plus polluée et subit les effets néfastes des changements climatiques, la biodiversité s’appauvrit rapidement et la dégradation de l’environnement est généralisée.

Se déclarant préoccupée par le problème de la durabilité, de la prévisibilité et de la stabilité du financement de l’organe directeur du PNUE, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de formuler des propositions à cet égard.

Les États-Unis ont déclaré se joindre au consensus, mais ont renvoyé à leur déclaration du 21 novembre concernant leur position sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba, le Cadre de Sendai, le Nouveau Programme pour les villes, le rapport du Groupe d’experts intergouvernmental sur l’évolution du climat (GIEC)et de l’Accord de Paris.

La Norvège a rappelé l’utilité, l’importance et l’autorité du PNUE.

Le projet de résolution intitulé « Harmonie avec la nature » (A/C.2/74/L.47/Rev.1), a été adopté par 130 voix pour, 2 voix contre (États-Unis et Israël) et 44 abstentions.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale inviterait les États Membres à examiner les études existantes et les conclusions et recommandations contenues dans les rapports du Secrétaire général sur l’harmonie avec la nature et dans le résumé de son premier dialogue virtuel sur l’harmonie avec la nature, relatif à la question de la jurisprudence de la Terre, et issues de ses débats interactifs sur l’harmonie avec la nature, afin de promouvoir l’intégration équilibrée des dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable. 

Elle prierait son Président d’organiser, à sa soixante-quatorzième session, un dialogue interactif ayant lieu lors des séances plénières prévues à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la Terre nourricière, le 22 avril 2020, et auquel participeront des représentants d’États Membres et du système des Nations Unies, des experts indépendants et d’autres parties prenantes intéressées. 

L’Assemblée déciderait que la Journée internationale de la Terre nourricière continuera d’être célébrée tous les ans le 22 avril, prierait le Secrétaire général de continuer à fournir un appui à cet égard et engagerait les États Membres à organiser des célébrations nationales à cette occasion.

De par ce texte, l’Assemblée lancerait un appel pour que le développement durable soit envisagé dans une perspective globale et intégrée et dans ses trois dimensions, afin d’encourager l’humanité à vivre en harmonie avec la nature et de l’inciter à agir pour rétablir la santé et l’intégrité des écosystèmes de la planète.

Avant le vote, la Bolivie a reconnu que plusieurs instruments internationaux abordent les problèmes relatifs à la préservation de la nature mais a invité ceux qui ont appelé à voter sur ce texte à participer de manière interactive au dialogue de la Journée internationale de la Terre nourricière.

Après le vote, la Finlande, s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), a indiqué que les États membres de l’UE s’étaient abstenus.  L’UE est attachée à la coopération pour protéger l’environnement au niveau mondial et est même chef de file en la matière, a dit le représentant.  Cependant, il a regretté que les préoccupations de l’UE concernant ce projet de résolution, exprimées au cours des négociations, n’aient pas été écoutées.  L’UE ne pense pas qu’une telle résolution soit une valeur ajoutée à l’ordre du jour de la Deuxième Commission.

Le Mexique, qui a voté pour ce projet, a estimé que beaucoup restait à faire pour parvenir à une harmonie avec la nature.  Le représentant a reconnu que les débats sur ces questions ont été, cette année, plus difficiles et a regretté qu’un vote ait été demandé.

Les États-Unis, qui ont demandé le vote, ont affirmé soutenir fermement le développement durable.  Cependant, à leur avis, ce thème ne requiert pas une résolution annuelle.  Le représentant a appelé à une rationalisation des efforts dans les travaux de la Deuxième Commission.

Par le projet de résolution sur la « Lutte contre les tempêtes de sable et de poussière » (A/C.2/74/L.46/Rev.1), adopté après un vote de 171 voix pour, 2 voix contre (États-Unis et Israël) et une abstention (Australie), l’Assemblée générale considèrerait que les tempêtes de sable et de poussière et les pratiques non durables de gestion des terres constituent une grave menace pour le développement durable des pays et des régions touchés et que, ces dernières années, les tempêtes de sable et de poussière ont causé des dommages socioéconomiques et environnementaux considérables aux habitants des zones arides, semi-arides et subhumides sèches du monde, notamment en Afrique et en Asie, et soulignerait qu’il faut prendre sans tarder des mesures pour y faire face.

Se félicitant de la création de la Coalition des Nations Unies pour la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière, l’Assemblée encouragerait les organisations et mécanismes régionaux, sous-régionaux et interrégionaux à continuer de mettre en commun leurs meilleures pratiques, données d’expérience et connaissances techniques pour lutter contre les tempêtes de sable et de poussière, s’attaquer à leurs causes premières et remédier à leurs effets.

La Finlande, au nom de l’Union européenne, a jugé qu’il était important d’examiner avec sérieux la périodicité et la cadence de l’examen des résolutions, aussi l’UE a proposé un amendement recommandant un examen de la résolution tous les deux ans, et ce, afin de revitaliser l’ordre du jour.

Cet amendement a été rejeté après un vote de 55 voix pour, 103 voix contre et 2 abstentions (Turquie et Vanuatu).

Avant le vote sur l’ensemble du projet de résolution, au nom du Groupe des 77 et la Chine (G77), l’observateur de l’État de Palestine a voulu savoir quelle délégation avait demandé le vote.  Le Président de la Deuxième Commission a répondu qu’il s’agissait d’Israël.

S’expliquant avant le vote, Israël a avancé que certains passages du projet de résolution avaient, selon lui, été « reformulés de façon malheureuse, dans le but de créer un précédent ».  Il a réclamé un processus « transparent et juste » et déclaré qu’il n’y avait pas de place pour un tel « kidnapping politique », qui affaiblit la valeur des travaux de la Commission. 

Après le vote, les États-Unis ont appelé à examiner tous les deux ou trois ans les projets de résolution.  Ils ont aussi fait part de leur circonspection concernant les questions de transferts de technologie.

Mondialisation et interdépendance 

Par le projet de résolution intitulé « Science, technologie et innovation au service du développement durable » (A/C.2/74/L.58), adopté par consensus, l’Assemblée générale, reconnaissant que la science, la technologie et l’innovation, y compris les technologies écologiquement rationnelles et les technologies de l’information et des communications, sont cruciales à la réalisation du développement durable, soulignerait la nécessité d’adopter, comme partie intégrante des stratégies nationales de développement durable, des stratégies en matière de science, de technologie et d’innovation qui aident à renforcer la mutualisation des connaissances et la collaboration et à intensifier les investissements dans l’enseignement des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, et d’améliorer l’enseignement et la formation techniques, professionnels et supérieurs.

Elle considèrerait qu’il importe d’instaurer un climat propre à attirer et soutenir les investissements privés et à promouvoir l’esprit d’entreprise et la responsabilité sociale des entreprises, notamment d’établir un ensemble de principes directeurs rationnels, appropriés, équilibrés et efficaces relatifs à la propriété intellectuelle, tout en favorisant l’accès des pays en développement à la science, à la technologie et à l’innovation.

Elle engagerait toutes les parties prenantes à se préparer aux perspectives et défis actuels et futurs que présente l’évolution des technologies, y compris la quatrième révolution industrielle, en explorant les moyens de mener des activités nationales, régionales et internationales d’anticipation et d’évaluation portant sur les technologies existantes, émergentes et nouvelles qui pourraient les aider à évaluer leur potentiel de développement et à atténuer les effets négatifs et risques éventuels.

Elle déclarerait qu’il importe de faciliter l’accès de tous aux technologies d’assistance et le partage de ces technologies, grâce au transfert desdites technologies selon des modalités arrêtées d’un commun accord et à d’autres interventions pour promouvoir la prise en compte de la question du handicap dans le développement, garantir des facilités d’accès aux personnes handicapées et favoriser leur autonomisation.

Elle demanderait aux fonds et programmes et aux institutions spécialisées des Nations Unies de soutenir selon que de besoin, quand les États Membres en font la demande, la coopération technique et scientifique, la coopération Nord-Sud et Sud-Sud et la coopération triangulaire, régionale et internationale concernant l’accès à la science, à la technologie et à l’innovation et l’échange de connaissances, selon des modalités arrêtées d’un commun accord.

Avant l’adoption du texte, le Mexique a souligné que le texte était le fruit d’un consensus.

Après l’adoption, les États-Unis ont renvoyé à leur déclaration du 21 novembre sur le développement durable et les changements climatiques.

Israël a souligné que les objectifs de développement durable constituent une vision ambitieuse pour la communauté internationale et a appelé à lever les obstacles qui empêchent les femmes d’accéder à des carrières scientifiques, comme s’y emploie le projet de résolution.

Par le projet de résolution intitulé « Culture et développement durable » (A/C.2/74/L.51), adopté par consensus, l’Assemblée générale réaffirmerait le rôle de la culture en tant que vecteur du développement durable, qui procure aux populations et aux communautés un profond sentiment d’identité et de cohésion sociale, et contribue à rendre les politiques et mesures de développement à tous les niveaux plus efficaces et viables.  Elle soulignerait à cet égard que des politiques adaptées aux contextes culturels peuvent produire de meilleurs résultats en termes de développement, lesquels seront durables, équitables et bénéficieront à tous.

Elle reconnaîtrait que la culture comme moteur du développement durable contribue à renforcer l’inclusion sociale et à rendre le secteur économique dynamique et viable en générant des revenus, en créant des emplois décents et en facilitant l’examen des aspects économiques et sociaux de la pauvreté sous l’angle du patrimoine culturel.

Elle considèrerait que la culture favorise un développement économique solidaire; encourage le développement social pour tous, y compris des communautés locales et des peuples autochtones, pour ce qui est de la diversité culturelle, de la protection du patrimoine culturel et naturel, de la promotion des institutions culturelles et du renforcement des secteurs culturels et créatifs, dans les contextes urbain et rural; et contribue à la viabilité de l’environnement, dans la mesure où la protection de la diversité culturelle et biologique et du patrimoine naturel est importante pour le développement durable.

Elle serait d’avis que la culture doit être prise en considération dans le cadre de la promotion et de l’adoption de nouveaux modes de consommation et de production viables à long terme, et appellerait à la promotion de l’éducation pour la protection des espaces naturels et des lieux de mémoire dont l’existence est nécessaire à l’expression du patrimoine immatériel.

Elle attendrait avec intérêt le lancement, en 2020 à la quinzième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, de l’alliance internationale multipartite pour la nature et la culture qui vise à resserrer la coopération internationale dans l’exploitation des liens entre diversité biologique et diversité culturelle.

Elle engagerait tous les pays, les organisations intergouvernementales, les organismes des Nations Unies et les organisations non gouvernementales compétentes, ainsi que toutes les autres parties intéressées, à prendre dûment en considération la contribution de la culture au développement durable lors de l’élaboration des politiques de développement nationales, régionales et internationales et des instruments de coopération internationale.

Après l’adoption du projet de résolution, l’Union européenne (UE) a souligné que la culture contribue à plusieurs objectifs de développement durable mais que la diversité culturelle ne saurait être promue sans liberté d’expression.  La représentante a regretté que certaines suggestions sur l’identité culturelle n’aient pas été acceptées.  Elle s’est déclarée non favorable à la convocation de nouveaux événements de haut niveau et s’est interrogée sur la périodicité de cette résolution.

Les États-Unis se sont dit convaincus que la protection du patrimoine culturel promeut la stabilité et la bonne gouvernance et ont encouragé les populations autochtones à rapatrier certains objets cérémoniaux.  Le représentant s’est néanmoins dit préoccupé par la mention, dans le texte, de la création de nouveaux mécanismes.  L’ONU doit respecter les mandats indépendants des organes, y compris l’OMC, a-t-il dit.  Il a critiqué la multiplication des projets de résolution, ce qui risque de saper le travail, et a souligné que tous les sujets ne méritent pas d’être examinés tous les ans.

Groupes de pays en situation particulière

Par le projet de résolution intitulé « Suivi de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés » (A/C.2/74/L.54), adopté par consensus, l’Assemblée générale, rappelant la Déclaration d’Istanbul et le Programme d’action en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la décennie 2011-2020, demanderait aux PMA, leurs partenaires de développement, aux organismes des Nations Unies et tous les autres acteurs de continuer à renforcer le partenariat mondial pour le développement des PMA dans tous les domaines prioritaires du Programme d’action d’Istanbul.

Elle réaffirmerait que les PMA, qui constituent le groupe des pays les plus vulnérables, ont besoin d’un appui international renforcé pour surmonter les difficultés structurelles qu’ils rencontrent dans l’application du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Elle constaterait avec une vive préoccupation que, alors que les PMA ont besoin d’un appui international renforcé, l’aide publique au développement (APD) bilatérale fournie à ces pays a diminué de 3% en termes réels en 2018 par rapport à l’année 2017 après avoir augmenté de 4% entre 2016 et 2017.  Remerciant les pays qui ont tenu ou dépassé l’engagement de consacrer au moins 0,7% de leur revenu national brut à l’APD destinée aux pays en développement et d’en consacrer de 0,15% à 0,20% à l’APD destinée aux PMA, elle exhorterait tous les autres pays à redoubler d’efforts en vue d’accroître leur APD et à faire des efforts concrets supplémentaires en vue d’atteindre les objectifs.

L’Assemblée serait encouragée par les pays qui consacrent au moins 50% de leur APD aux PMA.  Elle demanderait aux pays en développement de s’employer, dans un esprit de solidarité et dans la mesure de leurs capacités, soutenir l’application du Programme d’action d’Istanbul dans des domaines de coopération définis d’un commun accord, au titre de la coopération Sud-Sud, laquelle complète, sans toutefois la remplacer, la coopération Nord-Sud.

Elle exhorterait les PMA et leurs partenaires de développement à mettre à profit les initiatives et programmes existants et à se référer par exemple aux décisions ministérielles de l’OMC sur l’accès aux marchés en franchise de droits et sans contingent et sur les règles d’origine préférentielles pour les PMA, ainsi que sur l’initiative Aide pour le commerce.

Elle constaterait que l’intégration économique et l’interconnectivité régionales peuvent favoriser de façon appréciable le commerce, la croissance inclusive et le développement durable dans les PMA.

Elle constaterait avec une profonde inquiétude qu’un certain nombre de PMA sont surendettés ou risquent fortement de le devenir et que le ratio du service de la dette aux exportations a subi une détérioration marquée, passant de 4,2% en 2008 à 9,4% en 2018, et soulignerait qu’il faut d’urgence régler les problèmes d’endettement des PMA.

Elle déciderait que la réunion du comité préparatoire intergouvernemental convenue au paragraphe 43 de sa résolution 73/242 sera organisée New York en deux parties, du 8 au 14 septembre 2020 et du 11 au 15 janvier 2021, chacune pour une durée de cinq jours ouvrables.

Les États-Unis ont indiqué que l’aide publique au développement aux PMA pouvait passer par d’autres canaux, et ont renvoyé à leur déclaration du 21 novembre.

Par le projet de résolution intitulé « Suivi de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral » (A/C.2/74/L.53), adopté par consensus, l’Assemblée générale se féliciterait de l’examen approfondi à mi-parcours de haut niveau sur la mise en œuvre du Programme d’action de Vienne pour les pays en développement sans littoral pour la décennie 2014-2024 et de la Déclaration politique de haut niveau, par laquelle toutes les parties prenantes concernées sont priées de s’engager à accélérer l’exécution du Programme d’action de Vienne.

Elle inviterait les pays en développement sans littoral, les pays de transit, leurs partenaires de développement, les organismes des Nations Unies et toutes les autres parties concernées à mettre en œuvre, de manière concertée et cohérente et avec diligence, des mesures qui soient compatibles avec les priorités nationales arrêtées d’un commun accord dans les six domaines prioritaires du Programme d’action de Vienne.

Elle demanderait aux pays en développement sans littoral et aux pays de transit d’engager une action concertée pour développer et moderniser les couloirs internationaux de transport et de transit couvrant tous les modes de transport, à savoir les routes, voies ferrées et voies de navigation intérieure, ainsi que les ports et les pipelines, afin de répondre aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral.

Elle engagerait les institutions multilatérales de financement et de développement, les banques multilatérales de développement, y compris les banques régionales, à investir, en collaboration avec d’autres parties prenantes, dont le secteur privé, pour combler les lacunes dans les domaines des énergies renouvelables, des technologies de l’information et des communications, du commerce électronique et des infrastructures régionales de facilitation des échanges, de transport et de transit.

Elle demanderait que l’Accord sur la facilitation des échanges, qui figure dans l’annexe 1A de l’Accord de Marrakech instituant l’Organisation mondiale du commerce, soit mis en œuvre intégralement et dans les meilleurs délais.

Elle demanderait également que soient renouvelés et renforcés les partenariats destinés à aider les pays en développement sans littoral à diversifier leur économie et à accroître la valeur ajoutée de leurs exportations.  Elle inviterait de nouveau les partenaires de développement à leur apporter, selon que de besoin, un appui technique et financier ciblé.

Elle soulignerait que la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire revêtent une importance cruciale pour les pays en développement sans littoral, en particulier dans les domaines du renforcement des capacités de production, des infrastructures, de l’énergie, de la science et de la technologie, du commerce, de l’investissement et de la coopération en matière de transport en transit.

Elle demanderait instamment l’établissement de liens cohérents et efficaces entre les dispositifs de mise en œuvre, de suivi et d’examen du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et ceux de tous les conférences et mécanismes des Nations Unies portant sur cette question, notamment le Programme d’action de Vienne.

Elle engagerait vivement les gouvernements, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales, les grands groupes et les autres donateurs à verser sans retard des contributions au fonds d’affectation spéciale pour le financement des activités du Bureau de la Haute-Représentante en vue de faciliter la mise en œuvre et le suivi du Programme d’action de Vienne.

Dans une déclaration générale, le Paraguay, cofacilitateur du projet de résolution, s’est félicité de l’accord auquel sont parvenues les délégations sur la plupart des éléments du texte.

Après l’adoption, les États-Unis se sont dit favorables à toute libéralisation des marchés et ont renvoyé à leur déclaration du 21 novembre.

Au sujet des projets de résolution L.54 et L.53, l’Afghanistan a fait part de sa gratitude envers le Qatar pour sa décision d’accueillir la Conférence sur les PMA.

Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement

Par le projet de résolution intitulé « Mise en valeur des ressources humaines » (A/C.2/74/L.56), adopté par consensus, l’Assemblée générale, soulignant que la mise en valeur des ressources humaines est la clef de voûte du développement durable dans ses trois dimensions et que la santé et l’éducation sont au cœur de la mise en valeur des ressources humaines, engagerait la communauté internationale à placer la mise en valeur des ressources humaines au cœur du développement économique et social et à élaborer des stratégies à court, à moyen et à long terme pour améliorer réellement les capacités dans ce domaine, étant donné qu’une croissance économique et un développement soutenus, inclusifs et équitables ne sont pas envisageables sans une main-d’œuvre instruite, qualifiée, en bonne santé, compétente, productive et adaptable.

Elle se déclarerait favorable à ce que l’attention voulue soit accordée aux stratégies de mise en valeur des ressources humaines dans l’application du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Elle soulignerait que les États doivent accorder une place importante à la mise en valeur des ressources humaines dans leurs stratégies et politiques nationales de développement et estimerait qu’il est essentiel, pour réduire le chômage, d’enrayer l’exode des cerveaux et promouvoir l’intégration sociale, d’adopter des stratégies globales de mise en valeur des ressources humaines qui visent à éliminer la pauvreté et à constituer une main-d’œuvre qualifiée.

Elle constaterait que l’avenir du travail, influencé par les progrès scientifiques et technologiques, rend nécessaires des capacités d’adaptation et l’accélération de l’acquisition de compétences nouvelles et du réapprentissage.

Elle engagerait les États, le secteur privé et les autres parties prenantes concernées à prendre des mesures appropriées, conformément à leurs programmes et à leurs politiques, pour aider chacun à faire des choix éclairés en matière d’éducation, de formation et de carrière, à mettre en place un système d’éducation et de formation intégré et de qualité qui réponde à des besoins en perpétuelle mutation, à promouvoir la prise en considération de l’employeur et l’organisation des carrières en fonction des compétences de chacun, et à promouvoir une culture qui appuie et valorise l’apprentissage tout au long de la vie.

Elle demanderait que tout soit fait pour saisir les possibilités offertes par l’évolution des technologies et ainsi que pour remédier à leurs effets pervers sur le marché du travail, selon les besoins et en fonction de la situation de chaque pays, par la mise en place de systèmes de protection sociale efficaces, la reconnaissance et l’accréditation de l’apprentissage non formel et informel, l’apport d’un appui ciblé aux groupes défavorisés et l’offre d’une aide pour faciliter l’adaptation pendant les périodes de transition.

Les États-Unis ont renvoyé à leur intervention du 21 novembre concernant leur position sur les changements climatiques, le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba et l’Accord de Paris.  Concernant les migrations, le terme ne dispose pas de définition internationale convenue, selon les États-Unis, qui se sont réservés le droit souverain de restreindre l’accès à leur territoire si nécessaire.  Concernant l’appel au financement, les États-Unis ont rejeté toute obligation de fournir un financement supplémentaire.

La Hongrie a souligné que la promotion de la migration ne réglait pas le défi économique et social dans les milieux d’origine.  Il a donc appelé à traiter ce problème à la racine.

L’observateur du Saint-Siège a promu une éducation de qualité tout au long de la vie ainsi que l’accompagnement des personnes âgées.  Au vu du changement économique rapide et de ses conséquences sur le marché du travail, il a jugé impératif que ce problème figure à l’ordre du jour de la Deuxième Commission.  Il a réclamé une approche humaine: réduire l’équation aux seules richesses va contre la dignité de chacun, a appuyé le Saint-Siège.

Activités opérationnelles de développement

Le projet de résolution intitulé « Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies » (A/C.2/74/L.38/Rev.1) a été adopté par consensus.  Réaffirmant l’importance de l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles, l’Assemblée générale réaffirmerait, aux termes de ce texte l’engagement, qui est au cœur même du Programme 2030, de ne laisser personne de côté et de prendre des mesures plus concrètes pour aider les personnes en situation de vulnérabilité et les pays les plus vulnérables et en premier lieu les plus défavorisés.

Elle demanderait aux entités du système des Nations Unies pour le développement, agissant dans les limites de leur mandat et de leurs moyens respectifs, d’aider les États à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Elle prierait le Secrétaire général de continuer de renforcer la transparence et le respect du principe de responsabilité en présentant et en mettant à la disposition du public, en temps utile, dans la limite des ressources disponibles et en évitant les recoupements, des notes de synthèse, des exposés informels, des documents et des rapports sur les progrès accomplis dans l’exécution des mandats résultant de ses résolutions 71/243, 72/279 et 73/248, y compris en préparation des négociations qui seront menées à sa soixante-quinzième session en vue de l’adoption de la résolution sur l’examen quadriennal complet, et à cet égard, attendrait avec intérêt le débat du Conseil économique et social consacré aux activités opérationnelles de développement à sa session de 2020.

Après l’adoption du projet de résolution, la Fédération de Russie a regretté que le projet n’inclue pas des éléments importants sur les bailleurs de fonds afin d’éviter toute discrimination ou restriction.

Le Canada a considéré qu’il s’agissait de l’un des projets de résolution les plus importants pour la Deuxième Commission.  Le représentant s’est dit toutefois déçu par le résultat des négociations du paragraphe 4 portant sur des questions politiquement sensibles, aux dépens de la transparence des négociations.

Les États-Unis ont renvoyé à leur déclaration du 21 novembre.

L’Australie s’est dite déçue qu’un libellé convenu entre le G77 et l’UE au paragraphe 4 du texte ait été modifié et a espéré que le tir sera corrigé l’année prochaine.

Par le projet de résolution intitulé « Coopération Sud-Sud » (A/C.2/74/L.65), adopté par consensus, l’Assemblée générale se féliciterait de la tenue de la deuxième Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud à Buenos Aires du 20 au 22 mars 2019 et du Document final qui en est issu, et demanderait à la communauté internationale de soutenir l’application intégrale de ce document final.  Elle réaffirmerait son soutien au Comité de haut niveau pour la coopération Sud-Sud et lui demanderait de consacrer sa vingtième session, en 2020, à la mise en œuvre dudit document final.

Dans ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait l’engagement, qui est au cœur même du Programme 2030, de ne laisser personne de côté et de s’attacher à prendre des mesures plus concrètes pour aider les personnes en situation de vulnérabilité et les pays les plus vulnérables, et en premier lieu les plus défavorisés.

Après l’adoption, les États-Unis ont renvoyé à leur déclaration du 21 novembre pour ce qui a trait au développement durable et aux changements climatiques.

Le Japon a regretté qu’une référence à la coopération triangulaire n’ait pas été incluse cette année, alors qu’elle est essentielle pour un développement équitable et inclusif.

Pour le Mexique, la Conférence de Buenos Aires a permis de réfléchir à la Coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire, une notion que la Deuxième Commission ne devrait pas oublier.  Il a donc regretté qu’il n’en soit pas fait mention dans le texte.

Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition

Le projet de résolution intitulé « Journée internationale du thé » (A/C.2/74/L.6/Rev.1) a été adopté, tel que révisé oralement, par 118 voix pour, 3 voix contre (Australie, États-Unis, Israël) et 45 abstentions.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale noterait que la production et la transformation du thé constituent une source de revenus principale pour des millions de familles dans les pays en développement et contribuent à la lutte contre la faim, à l’élimination de l’extrême pauvreté, à l’autonomisation des femmes et à l’exploitation durable des écosystèmes terrestres.  Elle noterait également que la consommation de thé peut être bénéfique pour la santé et porteuse de bien-être ainsi que le rôle important que joue l’enseignement du thé et sa signification culturelle.

Reconnaissant qu’il faut d’urgence sensibiliser le public à l’importance que revêt le thé pour permettre le développement rural et assurer des moyens de subsistance durables, ainsi qu’améliorer la chaîne de valeur du thé pour contribuer au Programme 2030 pour le développement durable, l’Assemblée déciderait ainsi de proclamer le 21 mai Journée internationale du thé.

Elle inviterait tous les États Membres et observateurs, les organismes des Nations Unies, les autres organisations internationales et régionales, et les autres parties prenantes concernées, y compris la société civile, le secteur privé et les milieux universitaires, à célébrer la Journée internationale du thé comme il se doit et dans le respect des priorités nationales, au moyen de mesures éducatives et d’activités destinées à faire prendre conscience de l’importance que revêt le thé, notamment pour permettre le développement rural et assurer des moyens de subsistance durables.

Toutes les activités qui découleraient de l’application de la présente résolution devraient être financées au moyen de contributions volontaires provenant notamment du secteur privé, précise le texte.

Avant le vote qu’il a demandé, Israël a regretté que les négociations n’aient pas abouti au consensus et s’est montré déçu de l’absence de volonté de parvenir à un compromis.  Le représentant s’est dit préoccupé par certaines formulations, raison pour laquelle il a demandé un vote.

Après le vote, la Finlande a indiqué que l’Union européenne (UE) s’est abstenue car elle est réticente à la proclamation de nouvelles journées internationales.  Le représentant a appelé les États Membres à ne pas inclure de concepts nationaux dans les projets de résolution soumis à l’approbation de l’Assemblée générale.

Les États-Unis ont déploré certains libellés figurant au paragraphe 4 du préambule et faisant primer des intérêts nationaux qui n’ont pas leur place dans les résolutions de l’Assemblée générale.  Au sujet du paragraphe 1 du préambule, la représentante a renvoyé à sa déclaration du 21 novembre.

La Chine a jugé déplorable que ce projet n’ait pu être adopté par consensus, malgré les efforts constructifs durant les négociations.  Le secteur du thé fournit des revenus à des millions de personnes dans les pays en développement et en particulier dans les régions les plus pauvres, a fait valoir le représentant, estimant qu’une journée internationale est importante et permet de promouvoir le secteur.

Par le projet de résolution intitulé « Coopération pour le développement des pays à revenu intermédiaire » (A/C.2/74/L.67), adopté par consensus, l’Assemblée générale soulignerait que l’aide publique au développement, y compris les financements à des conditions privilégiées provenant de différentes institutions financières multilatérales, reste importante pour de nombreux pays à revenu intermédiaire et qu’il faut des efforts soutenus pour assurer la soutenabilité de la dette des pays à revenu intermédiaire de façon à éviter une crise de la dette. 

Étant donné que 73% de la population mondiale vivant dans la pauvreté est concentrés dans les pays à revenu intermédiaire, l’Assemblée estimerait que la coopération pour le développement, ainsi qu’une concertation et des partenariats avec ces pays, peuvent contribuer à la réalisation des objectifs de développement arrêtés au niveau international, dont les objectifs et cibles de développement durable.

Elle demanderait au système des Nations Unies pour le développement de veiller à répondre de manière coordonnée aux besoins variés des pays à revenu intermédiaire, notamment en évaluant avec précision les priorités nationales et les besoins en question, sur la base de variables non limitées au revenu par habitant.

Elle engagerait le système des Nations Unies pour le développement à continuer d’aider les pays en développement dans les efforts qu’ils déploient pour atteindre les objectifs de développement arrêtés au niveau international et leurs propres objectifs de développement, et lui demanderait de prendre en considération, en fonction des ressources et du mandat de chacune de ses entités, les problèmes particuliers que rencontrent les pays les plus vulnérables ainsi que les difficultés propres aux pays à revenu intermédiaire, conformément au Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement et au Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Après l’adoption, les États-Unis ont renvoyé à leurs remarques du 21 novembre.

Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement

Par le projet de résolution intitulé « Activités relatives à la troisième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2018-2027) »  (A/C.2/74/L.63), adopté par consensus, l’Assemblée générale, rappelant ses résolutions 72/233 du 20 décembre 2017 et 73/246 du 20 décembre 2018, prendrait note de l’importance de l’amélioration des capacités statistiques nationales et des systèmes de suivi de façon à garantir l’accès à des données de qualité, accessibles, actualisées, fiables et ventilées.

Elle noterait que le monde n’est pas en voie d’éliminer l’extrême pauvreté d’ici à 2030 et soulignerait la volonté qui existe d’éliminer la pauvreté extrême dans le monde entier, ainsi que l’importance des efforts visant à réduire de moitié au moins la proportion d’hommes, de femmes et d’enfants de tout âge qui vivent dans la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions.

Elle inviterait toutes les parties intéressées, notamment les organismes des Nations Unies et les organisations de la société civile, à mettre en commun les bonnes pratiques concernant les programmes et politiques de lutte contre les inégalités qui s’adressent aux populations vivant dans la pauvreté extrême.

Elle soulignerait l’importance que revêt le bilan de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté en ce qu’il promeut et appuie l’intégration du travail décent et de l’élimination de la pauvreté dans les politiques, stratégies et programmes nationaux et internationaux, en mettant en particulier l’accent sur les personnes risquant d’être laissées de côté.

Elle noterait avec préoccupation que le chômage et le sous-emploi restent importants, puisque quelque 172 millions de personnes étaient sans emploi en 2018 et que, selon les prévisions, ce nombre devrait passer à 174 millions en 2020.  Elle considèrerait que le fait de donner à tous la possibilité d’avoir un travail décent est l’un des meilleurs moyens de vaincre la pauvreté et inviterait à cet égard les pays donateurs, les organisations multilatérales et les autres partenaires de développement à continuer d’aider les États Membres, en particulier les pays en développement, à se doter de politiques conformes au Pacte mondial pour l’emploi qu’a adopté la Conférence internationale du Travail à sa quatre-vingt-dix-huitième session.

Elle encouragerait toutes les parties prenantes, selon qu’il convient, à verser des contributions volontaires aux fonds des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions, y compris l’extrême pauvreté, de manière à renforcer l’action menée en la matière.

Après l’adoption, les États-Unis ont fait part de réserves concernant les paragraphes mentionnant l’accès aux soins de santé et aux soins reproductifs.

À propos du Programme de développement durable à l’horizon 2030, du Programme d’action d’Addis-Abeba, du Cadre de Sendai, du Nouveau Programme pour les villes, du rapport du Groupe d’experts intergouvernmental sur l’évolution du climat (GIEC) et de l’Accord de Paris, les États-Unis ont renvoyé à leur déclaration du 21 novembre.

Par le projet de résolution intitulé « Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition » (A/C.2/74/L.64), adopté par consensus, l’Assemblée générale, réaffirmant que l’agriculture demeure un secteur essentiel pour les pays en développement et déclarant qu’il importe de s’employer à éliminer toutes les formes de protectionnisme, et consciente qu’il importe de promouvoir l’agriculture durable, soulignerait qu’il importe de poursuivre l’examen de la question du développement agricole, de la sécurité alimentaire et de la nutrition.  Elle insisterait sur le fait que la production agricole durable, la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire des aliments et la nutrition sont des éléments indispensables pour éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions.

Elle soulignerait qu’il faut accélérer et intensifier selon qu’il convient l’action visant à accroître la résilience et la capacité d’adaptation des systèmes alimentaires et à améliorer les moyens de subsistance des populations face à la variabilité du climat et aux phénomènes climatiques extrêmes, en vue de libérer le monde de la faim et de la malnutrition sous toutes ses formes d’ici à 2030.

Elle réaffirmerait qu’il importe que les pays en développement arrêtent leurs propres stratégies de sécurité alimentaire, que l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition constitue à la fois un défi mondial et un enjeu des politiques nationales et que tout programme visant à relever ce défi dans le cadre de l’élimination de la pauvreté doit être formulé, élaboré, pris en charge et conduit par les pays.  Elle exhorterait les États Membres à faire preuve d’une volonté politique plus ferme d’éliminer la faim et la malnutrition sous toutes ses formes.

Elle soulignerait qu’il faut accroître la production et la productivité agricoles durables dans le monde, et ferait observer que les petites exploitations agricoles devraient aussi bénéficier, le cas échéant, de ces investissements publics et privés et de cette collaboration dans le cadre de systèmes de gestion des connaissances et de communication appropriés.

Elle demanderait que les systèmes agricoles et alimentaires soient renforcés afin d’améliorer les capacités d’adaptation et de résilience face aux changements climatiques.

Se disant préoccupée par la résistance aux agents antimicrobiens, notamment dans le secteur agricole, elle préconiserait la mise en œuvre du plan d’action contre la résistance aux antimicrobiens 2016-2020 élaboré par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Après l’adoption, les États-Unis ont rappelé être le plus grand bailleur de fonds au programme d’élimination de la pauvreté et ont dit s’être ralliés au consensus.  Toutefois, la représentante a renvoyé à son intervention du 21 novembre à propos des références, dans le texte, à plusieurs programmes.  Elle a précisé être préoccupée par les références à la réduction des importations de stocks de nourriture.  Elle a ajouté que l’ONU n’a pas à se prononcer sur des interventions relevant du champ d’autres organismes et a dit ne pas comprendre les appels contre le protectionnisme.  Le droit à la nourriture n’est pas une obligation juridiquement contraignante, a-t-elle relevé.

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