261e séance plénière – après-midi
AG/PK/236

Faute de consensus, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix achève sa session sans recommandations

Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, qui avait commencé ses travaux le 22 février, a fermé ses portes aujourd’hui avec 20 jours de retard, sans avoir adopté ses recommandations* faute de consensus sur certaines questions, dont celles des capacités africaines de maintien de la paix et du financement du Fonds pour la paix de l’Union africaine. 

Quoique déçu, le Président du Groupe de travail plénier du Comité, M. Richard Arbeiter du Canada, a insisté sur les accords importants qui ont été trouvés au cours de cette session, concernant la perspective genre, les restrictions nationales, les services médicaux et la formation du personnel de maintien de la paix.  Il a espéré pouvoir faire fond sur ces progrès, à la prochaine session du Comité, invoquant le principe de Nelson Mandela « soit nous gagnons, soit nous apprenons ».  Ce n’est pas la première fois que le Comité se trouve dans cette situation, a reconnu le Président du Comité, M. Tijjani Muhammad Bande du Nigéria.

Les délégations ont tout de même dit craindre que cette absence de consensus ne créée un précédent dangereux.  Faisant fond sur les « compromis douloureux », comme l’a dit l’Union européenne, les délégations ont insisté sur les efforts qu’ils ont faits pour aplanir les divergences et rapprocher les positions. 

Arguant de sa « souplesse » le Mouvement des pays non alignés qui représente plus de 80% des pays fournisseurs de contingents, a fini par s’interroger sur les priorités des États membres.  L’intimidation, a-t-il dit, ne saurait être tolérée dans ce « temple du multilatéralisme » qu’est l’ONU.  Pour les États-Unis, « la ligne rouge » était le Fonds pour la paix de l’Union africaine, compte tenu du manque de transparence.  Nous avons demandé en vain, ont-ils rappelé, de revenir sur cette question l’année prochaine.

Pour éviter ce genre d’impasse, il faut revoir les méthodes de travail, ont estimé certaines délégations qui se sont donc félicitées de l’intention du Président du Comité de créer à cet effet « un groupe des amis du Président ».  L’échec de cette année ne veut pas dire que le Comité est obsolète ou inutile, a déclaré la France.  Saisissons au contraire cette occasion pour s’interroger sur les écueils, dont les méthodes de travail ou la nature même du rapport du Comité.  La réforme du maintien de la paix est inéluctable et elle doit commencer « ici même, au C34 », a ajouté l’Indonésie.

En prévision de la Réunion ministérielle que le Département des opérations de paix organise le 29 mars prochain sur l’initiative « Action pour la paix », les délégations ont tenu à réaffirmer collectivement leur engagement en faveur du multilatéralisme.  Malgré l’impasse, le rôle du Comité ne saurait être sous-estimé, a fait observer la Thaïlande.

Le rapport du Comité est subdivisé en plusieurs sections: introduction, questions d’organisation, y compris l’ouverture et la durée de la session, l’élection des membres, examen du projet du rapport du Groupe de travail plénier et adoption du rapport qui sera présenté à l’Assemblée générale.  Seules manquent cette année, « les propositions, recommandations et conclusions » du Comité.

Le Comité spécial est chargé d’améliorer le fonctionnement des 14 opérations de paix déployées actuellement dans le monde et de leurs 88 268 soldats et 12 932 civils.

*- A/AC.121/2019/L.3

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