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La présidence britannique du Conseil de sécurité compte insister en novembre sur l’impact des conflits sur les civils ordinaires

Le Royaume-Uni, qui assure la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, entend à travers ses travaux mettre l’accent sur l’impact des conflits sur les civils ordinaires, a indiqué ce matin la Représentante britannique, Mme Karen Pierce, présentant son programme lors d’une conférence de presse.

Alors que plusieurs crises en cours figureront à l’agenda des travaux du Conseil telles que celles touchant le Yémen, la Libye, la Syrie, la Somalie ou encore le recours aux armes chimiques, la Présidente a insisté sur sa volonté d’examiner les impacts des conflits sur les gens ordinaires et ce que signifie le maintien de la paix internationale pour les civils.  Elle invitera à cet effet des représentants de la société civile à venir témoigner devant les membres du Conseil. 

Trop souvent, les auteurs de crimes et de violations des droits contre les populations et les infrastructures civiles ne sont pas poursuivis, a-t-elle relevé en souhaitant que soit examiné le coût de l’impunité.  Elle a aussi jugé utile de donner la parole aux personnes persécutées dans les conflits.

Dans cet esprit, un débat ouvert, programmé le 19 novembre et intitulé « Consolidation et pérennisation de la paix: le rôle de la réconciliation dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales », sera l’occasion de s’interroger sur les conditions d’une paix durable, a annoncé Mme Pierce, reconnaissant qu’il s’agissait d’un « sujet très large » sur lequel nombre de pays ont une expérience à partager.  C’est le cas de l’Afrique du Sud notamment, ou encore du Royaume-Uni qui, outre l’Accord avec l’Irlande du Nord a été impliqué dans de nombreux processus de paix, a-t-elle fait valoir.

Ce débat permettra de soulever la question du respect des droits de l’homme et des attaques contre la liberté de la presse.  Pour sa part le Royaume-Uni souhaite insister sur la question des persécutions à l’encontre des minorités religieuses, a-t-elle précisé, citant notamment et sans exclusive les communautés chrétiennes du Moyen-Orient.  D’autres points pourront bien sûr être abordés par d’autres, a-t-elle cependant ajouté puisqu’il s’agira d’un débat ouvert aux États non membres du Conseil.

L’Afrique occupera encore beaucoup le Conseil de sécurité avec des réunions sur la Libye et les travaux de la Mission des Nations Unies le 6 novembre: le Représentant spécial du Secrétaire général M. Ghassan Salamé s’adressera au Conseil par visioconférence, a-t-elle précisé, car il est bon selon elle qu’il reste dans la région et continue de parler aux parties.

Deux briefings sur la paix et la sécurité en Afrique sont programmés le 4, sur la Corne de l’Afrique, et le 20, sur le Sahel, tandis qu’un autre est annoncé sur la Somalie le 21 novembre.  Des adoptions de résolutions sont prévues sur la Somalie le 13, sur le Soudan du Sud et la République centrafricaine le 14.

En outre, le 4 novembre dans après-midi, la présidence du Conseil sera rendue à l’Afrique du Sud pour clore le débat sur « Les Femmes et la paix et la sécurité » tenu le 29 octobre, pour lequel 44 pays sont encore inscrits sur la liste des orateurs.  Tout en reconnaissant la nécessité de gérer le budget de l’Organisation, il faut que le travail du Conseil puisse se faire, a-t-elle estimé à propos des mesures d’austérité qui avaient contraint à arrêter les débats faute de temps.

S’agissant du Moyen-Orient, Mme Pierce a annoncé la tenue d’une réunion privée le 5 novembre consacrée à la Syrie et à l’emploi des armes chimiques, lors de laquelle le Directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) viendra s’adresser au Conseil.  Elle a fait état d’informations inquiétantes remontant du terrain, sans que rien ne prouve leur emploi a-t-elle insisté.

Le choix de tenir cette réunion en privé, a-t-elle justifié, vise à permettre aux membres du Conseil de s’exprimer librement et en toute transparence: il s’agit d’une question sensible, qui mérite une discussion sérieuse et un dialogue interactif auquel d’autres pays pourront se joindre, y compris la Syrie a-t-elle souligné.  Mais il n’y aura pas de déclarations à la presse à l’issue de cette réunion, a prévenu la Présidente.

Les quinze se réuniront en consultations sur la Syrie le 14 novembre et auront un briefing sur le Moyen-Orient le 20. 

Aucun rendez-vous précis n’est prévu à l’agenda concernant la situation au Yémen mais si une avancée majeure intervenait, elle ferait aussitôt l’objet d’une déclaration de la Présidence, a-t-elle noté.  De même le Conseil continue de surveiller la situation au Liban et en Iraq et si un de ses membres le demande, il sera possible d’examiner la situation dans l’un ou l’autre de ces pays, de même en ce qui concerne le Cachemire.

Chaque mois la présidence du Conseil choisit les sujets qu’elle entend mettre en lumière, parmi les nombreux qui se présentent, mais à ce stade aucun membre du Conseil n’a demandé de réunion concernant la situation au Cachemire, a-t-elle précisé.

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