Soixante-quatorzième session,
17e séance - après-midi
CPSD/706

Quatrième Commission: trois hauts fonctionnaires de l’ONU dressent un premier bilan de l’initiative Action pour le maintien de la paix

Aujourd’hui, à la Quatrième Commission (chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation), trois hauts fonctionnaires de l’ONU ont fait le point sur les progrès réalisés depuis la concrétisation de l’initiative Action pour le maintien de la paix, par laquelle le Secrétaire général avait invité, le 25 septembre 2018, États Membres, Conseil de sécurité, pays hôtes, pays fournisseurs de contingents ou de personnels de police, partenaires régionaux et contributeurs financiers à renouveler leur engagement collectif en faveur des activités de maintien de la paix menées par l’ONU et à s’engager mutuellement à atteindre l’excellence.

Présentée par le Secrétaire général aux États Membres en octobre 2018, la « Déclaration d’engagements communs », qui confirme leur disposition à mener une action collective pour renforcer le maintien de la paix, a été signée jusqu’à présent par 152 d’entre eux, comme l’a rappelé M. Atul Khare, le Secrétaire général adjoint à l’appui opérationnel.

Le nouveau paradigme du Secrétaire général se fonde sur trois principes, a souligné Mme Catherine Pollard, la Secrétaire générale adjointe chargée du Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité: simplification des cadres politiques, décentralisation de la prise de décisions et renforcement de l’obligation de rendre des comptes et de la transparence.  Pour le Département de l’appui opérationnel (DOS), cela s’est traduit notamment par un large éventail de nouvelles mesures visant à améliorer différentes fonctions et processus de l’appui opérationnel.  M. Khare s’est dès lors attardé sur certaines des 50 nouvelles initiatives qui ont une incidence directe sur les domaines de la performance, de la sûreté et de la sécurité, des partenariats et de la conduite des opérations de paix de l’ONU.

Le Département de l’appui opérationnel a ainsi mis en œuvre un « programme de gouvernance exécutive et de gestion des ressources » des opérations de maintien de la paix qui doit fournir aux hauts responsables les outils et l’appui nécessaires pour améliorer encore davantage la gestion et l’utilisation des ressources de l’ONU.  Le Département a également mis au point un nouveau programme de mentorat en vue d’améliorer les performances des gestionnaires chargés des fonctions d’assistance sur le terrain.

De son côté, le Chef du Département des opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, a expliqué que désormais, pour s’assurer que les opérations continuent de fonctionner au mieux de leurs capacités, les missions font régulièrement l’objet d’examens et d’évaluations stratégiques.  Ces exercices aident à mieux adapter les réponses à la dynamique des conflits et à allouer plus efficacement les ressources, a-t-il expliqué.  Dans la même veine, son homologue de l’appui opérationnel, M. Atul Khare, a souligné les avancées dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement grâce, en grande partie, au Plan mondial pour la chaîne logistique du maintien de la paix, qui représente plus de 2 milliards de dollars en biens et services et qui a contribué à améliorer leur livraison aux missions.

Notant que les opérations de paix de l’ONU traversent actuellement une période de transition et de reconfiguration, M. Lacroix a cité les cas des missions en Côte d’Ivoire, au Libéria et en Haïti qui ont toutes récemment achevé leurs mandats.  Abordant justement la fin, le mois dernier, de 15 années consécutives de maintien de la paix de l’ONU en Haïti, la CARICOM a mis en exergue que parallèlement, l’ONU a travaillé en étroite collaboration avec les autorités nationales, la société civile, et les acteurs nationaux et internationaux pour professionnaliser la Police nationale, renforcer le secteur judiciaire et renforcer les capacités en matière de droits de l’homme, ainsi que les bases du développement de Haïti.  Le Groupe s’est félicité de la récente adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2476 (2019), portant création du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) pour une période initiale d’un an. 

La fin du cycle de vie d’une mission constitue en effet un moment crucial, a confié le Secrétaire général aux opérations de paix, aussi bien pour l’État hôte que pour l’ONU.  Ces transitions peuvent représenter de réelles opportunités si elles sont planifiées et menées au bon moment, de manière proactive et intégrée, a-t-il dit.  Dès lors, pour s’assurer que les progrès de la paix, âprement obtenus, ne seront pas perdus, le DPO œuvre, avec la Commission de consolidation de la paix et le Fonds pour la consolidation de la paix, à attirer l’attention de la communauté internationale au-delà du cycle de vie d’une mission onusienne.

Si les pays du Mouvement des non alignés (NAM) ont appelé à ne pas perdre de vue l’impératif de mettre en œuvre uniquement des politiques de maintien de la paix élaborées dans le cadre de processus intergouvernementaux, les délégations se sont globalement félicitées des avancées enregistrées depuis le lancement de l’initiative « Action pour le maintien de la paix » du Secrétaire général. 

Le groupe CANZ et le NAM se sont néanmoins inquiétés des répercussions possibles de la crise de liquidités « sans précédent » que traverse actuellement l’ONU, notamment dans le domaine des opérations de paix.  Le représentant du Canada a rappelé que, bien souvent, les pays contributeurs de contingents sont les « premières victimes » de cette situation, alors que celui du Maroc, au nom du NAM, a exigé que ces pays puissent recevoir leurs paiements en temps et en heure.

La Quatrième Commission poursuivra ce débat, demain, mardi 5 novembre, à partir de 15 heures.

ÉTUDE D’ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS

Déclarations liminaires

La discussion d’aujourd’hui intervient à un moment décisif pour le maintien de la paix, a déclaré le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. JEAN-PIERRE LACROIX, à l’entame de son discours.  Juste un an et demi après le lancement par le Secrétaire général de l’Action pour le maintien de la paix, le Département des opérations de paix (DPO) et ses partenaires ont rendu le maintien de la paix plus efficace, a-t-il annoncé sans ambages aux délégations dans la salle, alors même que les opérations de maintien de la paix continuent de faire face à une combinaison volatile de menaces et de défis.  À ce titre, M. Lacroix a évoqué la prolifération de groupes armés non étatiques dans des contextes de maintien de la paix, la dissémination d’armes et la régionalisation des conflits qui continuent de compliquer la recherche de la paix.  De nouvelles technologies apparaissent dans le paysage des conflits, dont l’instrumentalisation des réseaux sociaux pour attiser la haine, les cyberattaques et des armes en perpétuelle évolution telles que des drones par les parties aux conflits.  L’ONU et ses Casques bleus sont directement visés et bien trop d’entre eux ont consenti le sacrifice ultime pour la paix, a regretté le haut fonctionnaire, « pourtant, nous continuons à progresser et à faire face à ces défis ».

Pour lui, œuvrer à la recherche de solutions politiques durables est au cœur du maintien de la paix et, l’année écoulée, il a pu constater des succès importants, notamment en République démocratique du Congo (RDC), où l’engagement de la MONUSCO auprès de tous les acteurs a contribué à créer les conditions nécessaires à la première passation pacifique du pouvoir présidentiel dans l’histoire congolaise.  En République centrafricaine, l’engagement soutenu par la MINUSCA, l’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) a encouragé le Gouvernement et 14 groupes armés à signer un accord de paix en février 2019 ou encore au Soudan du Sud, la MINUSS a soutenu l’Accord revitalisé sur le règlement du conflit en encourageant un engagement au niveau local, en contribuant à la lutte contre l’impunité.

M. Lacroix a expliqué que pour s’assurer que les opérations continuent de fonctionner au mieux de leurs capacités, les missions font régulièrement l’objet d’examens et d’évaluations stratégiques.  Ces exercices aident à mieux adapter les réponses à la dynamique des conflits, à allouer plus efficacement les ressources et à améliorer les rapports au Conseil de sécurité, a précisé le haut fonctionnaire en citant le cas de la MINUSMA au Mali.  Soulignant que les opérations de paix de l’ONU traversent actuellement une période de transition et de reconfiguration, M. Lacroix a indiqué que les missions en Côte d’Ivoire, au Libéria et en Haïti ont toutes récemment achevé leurs mues.  La fin du cycle de vie d’une mission constitue un moment crucial aussi bien pour l’État-hôte que pour les Nations Unies.  Ces transitions peuvent représenter de réelles opportunités si elles sont planifiées et menées au bon moment, de manière proactive et intégrée.  En Haïti, dans le but d’avancer de manière efficace en soutien au peuple haïtien, le processus de transition s’est ancré dans les deux principes de l’appropriation nationale, d’une part, et de la cohérence interne des Nations Unies dans l’analyse et la planification, d’autre part.  Cette approche a permis de définir et d’adapter les capacités de la mission des Nations Unies qui a suivi, et ceci en fonction des besoins les plus impératifs sur le terrain, a expliqué le chef du DPO.  Au Darfour, où la MINUAD est une opération conjointe Union africaine-ONU, son département est en train de recalibrer progressivement son engagement, en réalisant la transition du maintien de la paix vers la consolidation de la paix, en travaillant de manière étroite avec les agences, fonds et programmes des Nations Unies sur des priorités conjointes.

La réduction et le retrait des opérations de maintien de la paix sont souvent accompagnés par une baisse de l’intérêt international, ce qui aboutit à des baisses du soutien financier, a constaté M. Lacroix.  Pour s’assurer que les progrès de la paix, âprement obtenus, ne sont pas perdus, le DPO travaille avec la Commission de consolidation de la paix et le Fonds pour la consolidation de la paix dans le but de favoriser une attention internationale soutenue au-delà du cycle de vie d’une mission des Nations Unies.  Les engagements de la Commission de la consolidation de la paix au Libéria et en République centrafricaine constituent de bonnes pratiques qu’il souhaiterait voir répliquées.

Aujourd’hui, le maintien de la paix dépend de partenariats solides, à la fois avec les États Membres et les organisations régionales, a poursuivi le Secrétaire général adjoint.  Le développement continu du partenariat systématique et stratégique entre l’ONU et l’Union africaine est une priorité absolue pour les deux organisations, a assuré le Secrétaire général adjoint.  En République centrafricaine, cette collaboration a permis de réaliser des progrès encourageants dans le cadre de l’accord de paix.  Plus généralement, à la suite de la signature en décembre d’une déclaration conjointe sur la coopération pour les opérations de paix par le Secrétaire général et le Président de la Commission de l’UA, « nous intensifions nos efforts pour renforcer les capacités de l’Afrique en matière d’opérations de paix », a-t-il annoncé.

Au Mali et au Sahel, la MINUSMA continue de fournir un appui essentiel au G5 Sahel grâce au financement de l’Union européenne, tandis qu’en République centrafricaine, la MINUSCA collabore avec l’UE pour soutenir la mise en place de la Cour pénale spéciale, a-t-il rappelé dans ce contexte.  La coopération spécifique à une mission a été renforcée par des visites conjointes de haut niveau entre l’Union européenne et les Nations Unies dans les deux missions en 2019.

Sur le plan sécuritaire, M. Lacroix a estimé que la mise en œuvre du plan d’action visant à renforcer la sûreté et la sécurité des soldats de la paix de l’ONU doit être l’une des principales priorités, en particulier dans les cinq missions à haut risque.  À cette fin, son Département cherche à mettre en œuvre des solutions dans des domaines tels que la défense des bases et la protection des forces, renforçant leur mobilité et la flexibilité, les soins intégrés en traumatologie et la planification intégrée des opérations.

Il a également mis en exergue que l’évaluation systématique des composants en uniforme sous-tend le mécanisme de coordination souple (LCM), qui facilite les partenariats en matière de formation et améliore les performances grâce aux formations bilatérales.  Par exemple, avec le soutien du LCM, deux États Membres ont déployé des équipes de formation mobiles dans cinq pays contributeurs de troupes de la MINUSMA afin de former les formateurs à opérer dans des environnements où existent des engins explosifs improvisés (EEI).  Au Mali, en partie grâce à ce type d’entraînement et à d’autres efforts de renforcement des capacités, la capacité des soldats de la MINUSMA à détecter les engins piégés avant la détonation est passée de 11% en 2014 à plus de 50% des dispositifs découverts en 2018.

En termes d’écarts dans les matériaux appartenant aux contingents, M. Lacroix a expliqué que le nombre d’unités avec des écarts supérieurs à 70% est passé de 23 à la fin de 2018 à 12 au début de cette année.  Nous avons encore du chemin à parcourir et continuerons, bien entendu, de compter sur vous, nos États Membres, pour combler les lacunes critiques en matière d’équipement, en particulier pour les actifs spécialisés et les capacités haut de gamme, a-t-il reconnu.  À cette fin, son Département souhaiterait promouvoir des solutions innovantes telles que les pays fournisseurs d’équipement ou les déploiements conjoints.

Par ailleurs, le DPO reste déterminé à promouvoir la participation pleine, égale et significative des femmes dans les processus politiques en tant que pierre angulaire d’une paix durable.  En 2019, des progrès significatifs ont été réalisés avec l’appui des opérations de paix de l’ONU, a affirmé M. Lacroix en citant les cas de la République centrafricaine où les femmes ont participé pour la première fois au processus de paix dirigé par l’Union africaine, et du Soudan du Sud, où l’Accord revitalisé comprend des dispositions sur le genre pour assurer la présence de 35% de femmes dans les structures gouvernementales.  Le DPO continue également à faire sa part pour augmenter le nombre de femmes dans ses propres opérations a assuré M. Lacroix.  À cette fin, la stratégie uniforme pour la parité hommes-femmes a pour objectif de parvenir à l’équilibre, depuis janvier 2018, le pourcentage de femmes déployées comme soldats de la paix est passé de 3,6% à 4,5%.  Pour aller de l’avant, le DPO compte sur le soutien des États Membres, notamment pour nommer des femmes officiers et en encourageant un environnement national propice.  En conclusion, M. Lacroix a appelé les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à endosser l’initiative Action pour le maintien de la paix, et ceux qui l’ont déjà fait, à traduire leurs engagements en actions concrètes.

« Lancé en janvier, le Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité (DMSPC) joue un rôle actif dans la mise en œuvre de la vision du Secrétaire général pour une ONU plus souple et réactive grâce à l’adoption d’un paradigme de management décentralisé au sein du Secrétariat », a expliqué Mme CATHERINE POLLARD, Secrétaire générale adjointe chargée du DMSPC.  Son Département, a-t-elle expliqué, a soutenu l’initiative Action pour le maintien de la paix sur les questions de performance et de reddition de comptes, de conduite et de discipline, de partenariats, sur l’agenda femmes le programme paix et sécurité, et ce, grâce à des cadres politiques faits sur mesure et à de l’aide au management financier.  Elle a insisté sur l’importance du cadre de responsabilisation mettant en avant transparence, rationalisation et prise de décision décentralisée.

« Notre Division du financement des opérations de maintien de la paix communique régulièrement avec les missions au sujet des informations budgétaires », a affirmé la haute fonctionnaire.  « Nous souffrons d’une crise de liquidités en raison de contributions impayées », a-t-elle rappelé, tout en se réjouissant de la décision de l’Assemblée générale d’autoriser des prêts croisés entre les missions actives, permettant de payer de mieux en mieux les sommes dues aux pays contributeurs de troupes.  « Nous appliquons fermement une politique de tolérance zéro » sur les questions d’exploitation, d’atteintes et de harcèlement sexuels, a-t-elle aussi indiqué.

Le maintien de la paix est un effort collectif partagé par les États Membres, le Secrétariat et nos autres partenaires pour la paix, a rappelé cet après-midi, le Secrétaire général adjoint à l’appui opérationnel, M. ATUL KHARE, dans ses remarques préliminaires.  Ce partenariat est au cœur de l’initiative Action pour le maintien de la paix, qui regroupe des engagements concrets touchant tous les aspects du maintien de la paix.  Il en a profité pour remercier les 152 États Membres qui ont approuvé et manifesté leur volonté d’appuyer cette Déclaration conjointe.

Conformément au programme de réformes des opérations de maintien de la paix, le Département de l’appui opérationnel (DOS) a pris un large éventail de mesures pour améliorer le maintien de la paix par l’ONU en renforçant l’appui aux opérations sur le terrain.  À l’heure actuelle, près de 50 initiatives visant à améliorer différentes fonctions et processus de soutien opérationnel sont en cours.  M. Khare en a cité certains qui ont une incidence directe sur les domaines de la performance, de la sûreté et de la sécurité, des partenariats et de la conduite des opérations de paix de l’ONU.

S’agissant de la performance, il a souligné que renforcer le pouvoir des dirigeants en leur déléguant des pouvoirs ne signifie pas seulement leur donner le pouvoir, mais aussi leur donner accès aux outils, à la formation et au soutien nécessaires pour exercer pleinement leurs nouveaux rôles.  Investir dans les compétences de l’encadrement est particulièrement critique à une époque où les missions opèrent dans des environnements complexes et où le roulement du personnel reste relativement élevé parmi les hauts fonctionnaires recrutés à l’extérieur.  À cette fin, le Département de l’appui opérationnel a mis en œuvre un programme de gouvernance exécutive et de gestion des ressources dans les opérations de maintien de la paix, comme dans d’autres entités, qui doit fournir aux hauts responsables les outils et l’appui nécessaires pour améliorer encore la gestion de l’organisation et l’utilisation des ressources de l’ONU.  Le Département de l’appui opérationnel met également au point un nouveau programme de mentorat pour améliorer les performances des gestionnaires chargés des fonctions d’assistance sur le terrain.

Pour promouvoir la gestion des performances dans toutes ses missions sur le terrain, le Département de l’appui opérationnel fournit également un cadre de performance pour l’appui sur le terrain, qui comprend 11 indicateurs clefs pour aider les missions de maintien de la paix à suivre leurs performances en matière d’appui aux missions.  Pour ce qui est de la gestion de la chaîne logistique, M. Khare a annoncé avoir atteint de nouveaux niveaux de collaboration entre les planificateurs de la chaîne logistique, qui dépendent de son Département, et les entités clientes, ce qui permet d’éliminer les gaspillages et d’améliorer le support.  Parmi les résultats tangibles, il a cité le succès du Plan mondial pour la chaîne logistique du maintien de la paix, qui représente plus de 2 milliards de dollars en biens et services et qui a contribué à rendre la livraison de biens et services aux missions plus réactive et efficace.

La Division de l’appui aux capacités en uniforme a été mise en place.  Elle constitue le point d’entrée administratif unique pour les pays fournisseurs de contingents et de forces de police et les missions sur le terrain, sur des questions relatives à la création de forces, aux mémorandums d’accord, au matériel appartenant aux contingents et au remboursement.  Plus de 20 protocoles ont été signés depuis janvier, soit un taux sans précédent d’au moins deux protocoles par mois, ce qui a entraîné une réduction de 40% des protocoles en suspens, a confié le Secrétaire général adjoint.  En outre, le nombre de jours nécessaires à la finalisation et à la signature des mémorandums d’accord a été réduit de 38%.

Comme l’avait déjà souligné M. Lacroix, l’un des objectifs principaux de nos Départements est d’améliorer la sûreté et la sécurité des soldats de la paix, et cela passe impérativement, selon M. Khare, par la fourniture régulière d’un soutien médical vital.  Un outil de performance hospitalière a été développé pour aider le Département de l’appui opérationnel à identifier les défis ou à démontrer les meilleures pratiques.  Des voies cliniques et des méthodologies d’audit ont été introduites pour imposer des normes cohérentes en matière de soins médicaux. Son Département souhaite également mettre en œuvre les technologies de télésanté et de télémédecine pour améliorer la qualité des soins fournis au niveau des missions.  Pour mieux comprendre l’évacuation sanitaire primaire (EVASAN) sur le terrain, le Département de l’appui opérationnel a développé un module EVASAN dans son système de gestion des enregistrements électroniques médicaux (EarthMed), que ses opérations testent actuellement en République centrafricaine, au Mali et en République démocratique du Congo.

Quatre évaluations des risques pour la santé dans les missions à haut risque ont été faites à ce jour, a poursuivi le Secrétaire général adjoint, ce qui a permis de formuler des recommandations à l’intention de leurs dirigeants.  Ces recommandations ont souligné la nécessité de se concentrer sur l’amélioration de la formation en secourisme; d’améliorer les procédures d’évacuation des blessés; d’augmenter le nombre d’équipe d'évacuation sanitaire aérienne (AMET); d’augmenter le nombre d’aéronefs et d’accroître les capacités d’opérations nocturnes ainsi que les installations chirurgicales plus légères et très mobiles.  Le Département de l’appui opérationnel compte sur l’appui des États Membres pour mettre en œuvre ces améliorations.

M. Khare a également souligné que les accidents de travail et les maladies sont tout aussi importants puisque, selon des recherches du Secrétariat, le nombre de décès liés à la sécurité et la santé au travail est trois fois plus élevé que ceux dus à un acte malveillant ou violent.  Les mêmes données indiquent que les incidents liés à la sécurité et à la santé au travail peuvent représenter un coût de 250 millions de dollars par an.  Dès lors, le Département de l’appui opérationnel est en train de développer une politique de sécurité et de santé au travail (SST) qui fournirait un cadre pour évaluer et résoudre ce genre de problèmes.  Un système consolidé de compte rendu d’incidents de SST est en cours d’élaboration et a été mis à l’essai dans trois missions sur le terrain à compter d’octobre 2019.  Le Département de l’appui opérationnel travaille également à rationaliser les processus d’indemnisation en cas de décès ou d’invalidité.  M. Khare a fait état de progrès dans le traitement des réclamations de manière transparente et en temps utile, indiquant que la moitié des réclamations pour décès sont désormais réglées dans les 90 jours, contre 170 jours en février 2018, et que son Département espère atteindre l’objectif des 65 jours.

S’agissant de l’usage des nouvelles technologies dans le contexte du maintien de la paix, M. Khare a expliqué que « UniteAware », la plateforme technologique phare du Secrétariat pour la gestion de la connaissance de la situation dans les missions sur le terrain aidera à synthétiser des informations provenant de sources multiples afin de produire une image opérationnelle commune, améliorant ainsi la planification des missions et la prise de décisions au plus haut niveau.  La MINUSCA a assumé le rôle de chef de file dans l’amélioration de cette plateforme, rendant ainsi UniteAware parfaitement adapté à toutes les opérations de maintien de la paix, a expliqué le Secrétaire général adjoint.  Au fur et à mesure que la plateforme mûrit avec davantage de fonctionnalités, UniteAware sera déployée dans d’autres missions.

Enfin, pour renforcer la cybersécurité du système des Nations Unies, y compris la protection contre les cyberattaques, le Secrétariat a lancé le programme Digital Blue Helmets, qui offre au système des Nations Unies une plateforme commune pour un échange rapide d’informations et une meilleure coordination des mesures de protection et de défense contre des incidents liés à la sécurité des technologies de l’information.

M. Khare a enfin mis l’accent sur l’importance des partenariats efficaces, notamment triangulaire mais aussi avec des organisations régionales et sous- régionales.  À titre d’exemple, le Secrétaire général adjoint a cité l’étroite collaboration de son Département avec l’Union africaine en Somalie, par le biais de la Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS).  La mise en œuvre du programme d’échange de connaissances (KEEP), qui permet l’échange d’experts et de dirigeants afin de renforcer les synergies dans la planification des opérations de soutien de la paix entre l’ONU et l’Union africaine, est également en cours.

Débat général

S’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, M. YASSER HALFAOUI (Maroc) a déclaré que celui-ci salue toutes les initiatives en faveur du maintien de la paix, notamment l’initiative Action pour le maintien de la paix.  Il a réitéré l’appel de ses États Membres afin que l’on évite de mettre en œuvre des politiques qui ne seraient pas élaborées dans le cadre de processus intergouvernementaux, a-t-il ajouté.  Le représentant s’est dit ensuite insatisfait de la dernière réunion du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (Comité des 34).  Les pays contributeurs de troupes paient un prix élevé en termes de vie humaines, a rappelé le délégué, en ajoutant que ceux-ci devraient recevoir leurs paiements en temps et en heure. Les pays fournisseurs de contingents et les pays hôtes doivent être consultés en cas de modification des mandats des opérations de maintien de la paix.  Évoquant la question des atteintes sexuelles des membres des missions, le délégué a réitéré le soutien total du Mouvement à la politique de tolérance zéro du Secrétariat. »  M. Halfaoui a prévenu en conclusion que « le maintien de la paix ne doit pas se substituer à la nécessité de s’attaquer aux causes sous-jacentes d’un conflit ».

Au nom de la Communauté des Caraïbes, M. E. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a rappelé que le retrait de la Mission des Nations Unies pour l'appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH) le mois dernier a mis fin à 15 années consécutives de maintien de la paix dans ce pays.  Parallèlement, l’ONU a travaillé en étroite collaboration avec les autorités nationales, la société civile, et les acteurs nationaux et internationaux pour professionnaliser la police nationale, renforcer le secteur judiciaire et renforcer les capacités en matière de droits de l'homme, ainsi que les bases du développement de Haïti.  Le représentant de la CARICOM a jugé indispensable que la communauté internationale reste activement engagée dans des partenariats efficaces avec le gouvernement et le peuple d’Haïti.  Dans ce contexte, le Groupe se félicite de la récente adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2476(2019) portant création du Bureau intégré des Nations Unies à Haïti (BINUH) pour une période initiale d’un an.  Le représentant de la CARICOM a aussi salué la demande du Conseil de sécurité de placer à la tête du bureau intégré un Représentant spécial qui sera chargé de conseiller le gouvernement sur le renforcement de la stabilité politique et la bonne gouvernance par le biais d’un dialogue nationale inter-haïtien.

Intervenant au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie) s’est dit heureux de constater le renforcement continu de la collaboration entre l’ASEAN et l’ONU en matière de maintien de la paix.  Il a précisé que son groupe est engagé à accroître la participation des femmes dans les opérations de maintien de la paix.  Le représentant a précisé que le maintien de la paix était un des éléments principaux de la coopération politique et sécuritaire au sein de l’ASEAN.  « Plus de 4 500 troupes militaires et de police de l’ASEAN participent actuellement à 12 opérations de maintien de la paix », a-t-il précisé.  Il a indiqué que les États membres de l’ASEAN poursuivent sa collaboration sur les questions relatives au maintien de la paix avec ses partenaires extérieurs par le biais des cadres du Forum régional de l’ASEAN et de la Réunion élargie des ministres de la défense de l’ASEAN (ADMM+).  Il a expliqué que le Viet Nam, l’Indonésie, la Thaïlande et le Cambodge ont commencé, sur la base d’une rotation, à accueillir un partenariat triangulaire pour la formation de Casques bleus de la région et au-delà.  Ce concept de renforcement des capacités en matière de maintien de la paix, a-t-il précisé, a été adopté lors de la Réunion générale annuelle du Réseau des centres de l’ASEAN pour la consolidation de la paix en septembre 2018. 

En sa capacité nationale, le représentant de l’Indonésie a indiqué que son pays était prêt à collaborer avec d’autres pays, ainsi que l’ONU, pour dispenser les meilleures formations aux futurs acteurs du maintien de la paix, y compris par le biais du Centre de formation au maintien de la paix de Sentul.  Il a indiqué que l’Indonésie coopérait actuellement avec l’Éthiopie et l’Australie dans le domaine des opérations de maintien de la paix, y compris dans l’optique d’un possible codéploiement. 

M. RICHARD ARBEITER (Canada), qui s’exprimait également au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a mis l’accent sur la performance des missions de paix déployées dans des environnements toujours plus complexes et dangereux.  Pour le groupe CANZ, améliorer les performances doit se faire dans l’optique de promouvoir une culture de responsabilité en vue d’améliorer la sécurité des soldats de la paix et celle des populations qu’ils sont chargés de protéger.  C’est la raison pour laquelle il s’est dit encouragé par certaines initiatives récentes du Secrétariat comme le Service de la planification et du suivi des responsabilités (CPAS), ainsi que par des mesures prises au niveau du Département de l’appui opérationnel pour améliorer la transparence, la comparabilité et la responsabilité de toutes les missions de paix.  Le représentant a également appelé à lutter contre les cas d’exploitation et d’atteintes sexuelles et a salué les efforts pour renforcer la politique de tolérance de zéro.

L’ONU doit également continuer d’approfondir sa partenariat et sa collaboration avec les organisations régionales.  M. Arbeiter est d’avis qu’elles apportent souvent une meilleure compréhension du contexte régional des opérations de paix, et l’Union africaine (UA) en est un exemple, selon lui.  Le renforcement des opérations de maintien de la paix en Afrique est non seulement une question de ressources, de volonté et de capacités, a-t-il souligné, mais aussi de coordination et d’innovation afin de maximiser les efforts consentis.  C’est dans cette perspective que les pays du groupe CANZ saluent la signature d’une déclaration conjointe par le Président de la Commission de l’UA et le Secrétaire général de l’ONU en décembre 2018.  Le groupe CANZ, a déclaré M. Arbeiter, est prêt à appuyer les opérations de paix en Afrique en apportant des contributions novatrices et en comblant les lacunes en matière de capacités militaires critiques.  Le représentant a cité dans ce contexte le déploiement par le Canada d’un avion C130 et d’un détachement de transport aérien tactique au Centre de services régional d'Entebbe.  Il a également expliqué que dans la région Pacifique, les pays du groupe CANZ avaient intensifié leur coopération en matière de maintien de la paix, notamment en combinant la formation prédéploiement et la prestation de transport aérien stratégique.

Préoccupé par la crise de liquidités sans précédent que traverse l’ONU et qui affecte son budget ordinaire, M. Arbeiter a souligné que ce sont bien souvent les pays fournisseurs de contingents et d’équipements pour le maintien de la paix qui sont les « premières victimes » des arriérés de paiement et des restrictions budgétaires.  Il a assuré que les pays du groupe CANZ payent inconditionnellement leurs contributions à l’Organisation en temps et en heure avant d’appeler les autres États Membres à faire de même, tout en rappelant que des financements stables et prévisibles sont essentiels pour le bon fonctionnement des opérations de paix de l’ONU.

S’exprimant ensuite à titre national et en tant que Président du Groupe de travail plénier chargé de préparer la prochaine session de fond du Comité spécial des opérations de paix (Comité des 34), il a rappelé que cet été, les membres du Comité des 34 étaient tombés d’accord pour parvenir à des recommandations concrètes et spécifiques.  Dans le cadre des préparatifs de la prochaine session du Comité, qui aura lieu en février et mars 2020, le Japon organise cette semaine un atelier de travail pour la préparer, et le représentant a invité tous les membres du Comité des 34 à y participer.  M. Arbeiter a également annoncé la cinquième visite annuelle du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (Comité des 34) qui va se rendre au Centre de services régional d’Entebbe, au siège de l’UA à Addis-Abeba et à la MINUSMA.

M. GUILLAUME DABOUIS, délégation de l’Union européenne, a mis l’accent sur l’importance cruciale des solutions politiques et de la prévention des conflits en souhaitant que les opérations de maintien de la paix soient équipées des moyens et ressources financières nécessaires à leur succès.  Il a jugé indispensable que la protection de civils soit placée au cœur des mandats des opérations de maintien de la paix.  Il a dit que les Casques bleus devaient être préparés à l’usage de la force pour protéger les civils, en accord avec le mandat de la mission.  Il a aussi mis l’accent sur la protection des enfants en soulignant l’importance d’une bonne formation des points focaux chargés de la protection de l’enfance.  Il a aussi exhorté les États Membres à veiller à améliorer la parité entre les genres à tous les niveaux des opérations de maintien de la paix.  À cet égard, il a particulièrement salué la stratégie à l’échelle du système en matière de parité entre les genres et la Stratégie sur la parité des sexes applicable au personnel en tenue 2018-2028 (UGPS).

Mme CHARISSA SEAH (Singapour) a indiqué que, depuis 1989, son pays avait déployé plus de 2 000 membres des personnels militaires et de police dans 17 opérations de maintien de la paix et missions d’observation.  Elle a, en outre, signalé l’engagement de son pays en faveur des efforts multilatéraux de paix, y compris par son implication auprès des Forces maritimes combinées lesquelles, mandatées par le Conseil de sécurité, combattent la piraterie dans le golfe d’Aden.  Enfin, la représentante a évoqué les programmes de formation multidimensionnelle des Casques bleus que la Thaïlande organise dans le cadre de forums régionaux de sécurité consacrés à la promotion de la paix et de la stabilité.

M. CHUMPHOT NURAKKATE (Thaïlande) a prôné une mise en œuvre intégrée et complète des initiatives de réforme en cours au sein du maintien de la paix à l’ONU, en appuyant de façon constructive les travaux du Comité spécial des opérations de maintien de la paix.  Le représentant a ajouté que la paix ne saurait être bâtie « dans le vide », tant elle est inextricablement liée à la réalisation du développement durable et au respect des droits de l’homme.  Nous sommes d’avis qu’il est impératif, concernant le maintien de la paix, de privilégier une approche centrée sur les peuples, a-t-il souligné.  Après avoir rappelé la nécessité de féminiser le maintien de la paix à tous les niveaux de sa mise en œuvre, le représentant a insisté sur le fait qu’en dépit de la crise financière que traverse l’Organisation, les États Membres ont tout intérêt à continuer de « payer le prix de la paix ». 

Mme MARÍA ANTONIETA SOCORRO JÁQUEZ HUACUJA (Mexique) a remarqué l’évolution du concept de maintien de la paix dans le contexte de la refonte en cours de l’architecture de la paix de l’ONU et à la veille de son examen quinquennal qui doit avoir lieu en2020.  Cette refonte a permis l’adaptation graduelle des missions des Nations Unies aux nouvelles conditions et de remédier aux difficultés et blocages qui provoquent des inefficiences et des dépenses inadéquates, a-t-elle estimé.  Sa délégation a salué aussi la révision des méthodes de travail du Comité des 34 et la décision de ses membres de formuler des recommandations concrètes et claires sur les domaines prioritaires de l’initiative Action pour le maintien de la paix.   À cet égard, la représentante a rappelé que le Mexique fait partie des 152 pays à avoir signé la Déclaration d’engagements communs concernant les opérations de paix de l’ONU.

Pour la délégation, les opérations de paix représentent une association globale « véritable et unique » qui exige un dialogue, des compromis et des responsabilités partagées par tous les acteurs impliqués dans la définition des politiques qui affectent les opérations de maintien de la paix, à savoir: le Conseil de sécurité, le Secrétariat de l’ONU et les pays fournisseurs de contingents et de moyens financiers, les organisations régionales et les pays hôte des missions.  Le Mexique a, en outre, insisté sur l’impératif de donner des mandats, des objectifs et des structures claires, avec des ressources adéquates, sur la base d’une évaluation réaliste de la situation, aux opérations de paix.  Il faut également inclure, le plus tôt possible, des objectifs relatifs à la consolidation de la paix dans ces mandats, a poursuivi la représentante, de manière à assurer la continuité des opérations et des activités et jeter les bases d’une paix durable.  Elle a constaté le faible pourcentage que représentent les femmes au sein des opérations de paix, tant sur le plan militaire que politique, appelant à encourager l’inclusion d’une perspective de genre dans ces opérations et d’augmenter la participation des femmes aux niveaux de décision.  Avant de conclure, la représentante a annoncé l’ouverture en 2020 du Centre de formation au maintien de la paix du Mexique.

« Nous estimons que les tâches de promotion et de protection des droits de l’homme et des droits des femmes sont essentielles », a affirmé M. ALEJANDRO GUILLERMO VERDIER (Argentine), en ajoutant que son pays soutenait l’initiative Femmes et paix et sécurité.  Il a aussi soutenu la politique de tolérance zéro concernant les atteintes sexuelles.  « Nous réitérons notre soutien à des approches ciblées sur la prévention des conflits et la diplomatie préventive », a affirmé le représentant.  « Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix reste la seule enceinte de l’Assemblée générale qui permet de traiter de l’ensemble des questions relatives au maintien de la paix », a-t-il estimé, en regrettant l’absence de consensus durant la session 2019 du Comité des 34.

M. GOLAM FARUK KHANDAKAR PRINCE (Bangladesh) a cité des transformations majeures du maintien de la paix depuis 2015, lesquelles ont permis le renforcement des synergies entre ses différents aspects.  Il a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les relations triangulaires entre les pays fournisseurs de troupes, le Conseil de sécurité et le Secrétariat de l’ONU.  Il a appelé à faire des progrès dans le domaine de la protection des civils et la réduction de l’emprunt environnemental des missions lors du déploiement et des activités opérationnelles.  Il a aussi jugé que le nombre des victimes parmi les Casques bleus reste bien trop élevé.  Il a dit l’importance d’évaluations objectives des contributions des Casques bleus et la promotion de la parité à tous les niveaux dans les opérations de maintien de la paix.  « Nous sommes parties au pacte volontaire du Secrétaire général pour éliminer toute forme d’exploitation sexuelle », s’est-il enorgueilli.  Il s’est aussi opposé à toute démarche consistant à demander aux acteurs du maintien de la paix de « faire plus avec moins », en ajoutant qu’une telle démarche n’est pas acceptable quand il s’agit de faire face à des situations dangereuses et complexes.

M. FRANCISCO JAVIER GUTIÉRREZ PLATA (Colombie) a estimé qu’il fallait clarifier le recours à la force de la part des forces sous drapeau onusien et améliorer la gestion des situations complexes.  « Les opérations de maintien de la paix ne peuvent être déployées pour pallier les défaillances de l’État ou traiter les causes des conflits », a-t-il affirmé.  Le représentant a ensuite salué le travail des policiers colombiens dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), rappelant que son pays était prêt à participer à d’autres opérations onusiennes.

M. HIROYUKI NAMAZU (Japon) s’est félicité des efforts de promotion de l’efficacité des opérations de maintien de la paix par le biais d’évaluation des performances et de mécanisme de coopération triangulaire.  Il a déploré que 80 Casques bleus aient perdu la vie au cours des neuf premiers mois de 2019.  Il a cité en exemple les ateliers médicaux organisés dans le cadre de coopérations triangulaires, avant de souligner l’importance de la prochaine session du Comité spécial des opérations de maintien de la paix en regrettant qu’il n’ait été possible de s’entendre sur une nouvelle structure pour les rapports.  Compte tenu de l’environnement dangereux dans lequel évoluent les Casques bleus, le représentant du Japon a jugé impératif que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix parvienne à élaborer des recommandations concrètes lors de sa prochaine réunion.

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