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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 11 juillet 2019

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général

Le Secrétaire général est arrivé aujourd’hui à Maputo, au Mozambique, en provenance de Nairobi.  À son arrivée, le Secrétaire général a rencontré le Président du Mozambique, M. Filipe Nyusi.  S’adressant à la presse à l’issue de l’entretien, M. Guterres a déclaré qu’il effectuait une visite de solidarité avec le peuple mozambicain après la dévastation occasionnée par les cyclones Idai et Kenneth.  Le pays contribue peu ou prou au réchauffement climatique mondial mais sa population est sur la ligne de front des changements climatiques, a-t-il ajouté.  Dès que le pays a été frappé par les cyclones en mars et avril derniers, l’ONU a érigé le Mozambique en priorité absolue.  Le Secrétaire général a félicité le Gouvernement et le peuple du Mozambique pour leur réponse remarquable à ces catastrophes naturelles et lancé un appel à livrer rapidement les contributions annoncées à l’occasion de la Conférence des donateurs tenue en mai dans la ville de Beira.

À l’issue d’une réunion d’information avec l’Équipe de pays des Nations Unies, le Secrétaire général rencontrera des représentants des organisations non gouvernementales impliquées dans la lutte contre la discrimination des personnes atteintes d’albinisme.  Dans la soirée, le Président mozambicain offrira un banquet en son honneur.  Demain matin, le Secrétaire général se rendra par avion à Beira, dans le nord du pays, pour évaluer les efforts de redressement dans les zones touchées par les cyclones.

République centrafricaine

La Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) indique que suite à des affrontements entre des bandes criminelles dans le quartier PK5 de Bangui, une force de réponse rapide a été déployée pour renforcer les patrouilles.  La violence a éclaté en raison d’une attaque présumée, hier, contre un commerçant par une bande criminelle. Les Casques bleus ont tiré des sommations et sont intervenus en occupant des positions stratégiques dans l’objectif de séparer les groupes et d’aider à protéger les civils dans la zone.  La MINUSCA œuvre en coordination étroite avec les Forces nationales de sécurité qui ont déployé leur personnel dans les zones avoisinantes.  La Mission assure également la liaison entre les comités locaux de paix et les représentants de la communauté dans le quartier.  La Mission condamne fermement les agissements des groupes criminels qui mettent en péril la sécurité de la population au PK5.  Elle réitère sa détermination à œuvrer de concert avec les autorités centrafricaines pour faire cesser l’insécurité et veiller au désarmement complet des bandes.

Mali

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a indiqué qu’un de ses véhicules antimines a heurté une mine, ce matin, lors d’une opération aux alentours de Kidal, dans le nord du pays.  Les premières informations font état de 10 blessés parmi les Casques bleus, dont 4 gravement.  Ils reçoivent actuellement des soins médicaux.  La Mission enquête sur l’incident et continue de surveiller l’évolution de la situation.

La violence intercommunautaire au Mali s’est accrue et quelque 600 personnes ont été tuées au cours du premier semestre 2019.  Cette violence entraîne en outre des besoins humanitaires sans précédents.  Il y a désormais 70 000 personnes déplacées dans la région centrale, par rapport à 18 000 en 2018.  Le nombre de personnes déplacées a plus que triplé en un an dans tout le pays, pour atteindre 147 800 à ce jour.  Environ 3,8 millions de personnes pâtissent d’insécurité alimentaire dans le pays, dont 548 000 souffrant d’une grave insécurité alimentaire et nécessitant une assistance immédiate.  En outre, 1,4 million de personnes auraient besoin d’une assistance sanitaire d’urgence et 1,3 million nécessiteraient une eau propre.  Les enfants paient également un lourd tribut: plus de 920 écoles sont encore fermées, ce qui affecte le droit à l’éducation de plus de 285 000 enfants.

Burkina Faso

L’urgence humanitaire s’aggrave au Burkina Faso car les attaques armées récurrentes et l’insécurité continuent à obliger la population à fuir.  Environ 220 000 personnes sont déplacées, soit 50 000 de plus qu’en mai (171 000).  La plupart ont trouvé refuge au sein d’autres communautés ou dans des sites de personnes déplacées dans des régions du centre-nord, de l’est, du nord, ainsi qu’au Sahel.  Les pluies actuelles rendent certaines routes impraticables, ce qui fait que de nombreux déplacés n’ont pas accès aux services de base.  Beaucoup n’ont pas de refuge et survivent dans des conditions déplorables.  L’accès à l’eau est également rendu difficile dans plusieurs régions accueillant des personnes déplacées.  Dans les régions affectées par la violence, environ 370 000 personnes ont un accès limité ou aucun accès aux services de santé, les centres de santé ayant fermé ou ayant sérieusement réduit leurs opérations en raison de l’insécurité et des attaques armées.

L’ONU et les organisations humanitaires épaulent le Gouvernement burkinabè en fournissant une assistance d’urgence aux personnes déplacées.  Or, la persistance de la violence nuit à l’efficacité de la réponse.  Au mois de juillet, 44% des 100 millions du budget destiné à la réponse avait été alloué.

De hauts fonctionnaires de l’ONU saluent la condamnation de Bosco Ntaganda par la CPI

Quatre hauts fonctionnaires de l’ONU ont salué la condamnation de Bosco Ntaganda par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en République démocratique du Congo: Mme Virginia Gamba, Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé; Mme Pramila Patten, Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits; M. Adama Dieng, Conseiller spécial sur la prévention du génocide; et Mme Karen Smith, Conseillère spéciale sur la responsabilité de protéger. 

Ils ont déclaré aujourd’hui que cette condamnation transmet un message fort aux auteurs d’atrocités, comme les violations des droits des femmes et des enfants, qu’ils auront à répondre de ces crimes un jour ou l’autre.  « Ce verdict, s’il est confirmé en appel, constitue un précédent important en tant que première condamnation par la CPI pour des crimes liés à la violence sexuelle durant un conflit », ont-ils ajouté.  Les quatre hauts fonctionnaires onusiens ont salué les survivants qui ont bravement témoigné dans cette affaire, et appelé à ce que le jugement soit rapidement suivi d’une décision globale sur les réparations pour aider les victimes à reconstruire leurs vies.  Ils ont également indiqué que la reddition de comptes était cruciale pour prévenir et empêcher des violations contre des civils, notamment contre les femmes et les enfants, et pour confirmer, aux yeux des communautés et des combattants, que nul n’est au-dessus de la loi.

République démocratique du Congo

En République démocratique du Congo (RDC), une campagne de vaccination menée par le Ministère de la santé, avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de Médecins sans frontières, a été lancée dans la province de l’Ituri, avec pour objectif de vacciner 67 000 enfants.  En plus de la complexité du contexte actuel des opérations, la province est également touchée par l'épidémie d’Ebola et doit faire face à une recrudescence des violences, qui a entraîné des déplacements massifs.

Les premiers à bénéficier de cette campagne de vaccination contre la rougeole sont quatre camps de personnes déplacées à Bunia, qui ont vu un afflux massif de familles déracinées par les combats ces dernières semaines.  Près de 2 000 décès dus à la rougeole ont été signalés en RDC cette année, dont plus des deux tiers étaient des enfants de moins de 5 ans.  Au 23 juin, près de 115 000 cas présumés de rougeole avaient été signalés, soit bien plus que les 65 000 enregistrés en 2018.

Conseil de sécurité

Ce matin, le Conseil de sécurité a tenu une réunion d'information sur sa récente visite en Iraq et au Koweït.  La mission s'est rendue du 27 au 30 juin 2019 dans les deux pays, où les membres du Conseil ont rencontré des hauts fonctionnaires, des agents humanitaires et des membres du personnel des Nations Unies.  Il s’agissait de la toute première visite de membres du Conseil de sécurité en Iraq.  Elle avait pour objectif de démontrer l’appui du Conseil au relèvement et à la reconstruction du pays après le conflit, ainsi que de suivre et d’appuyer les efforts déployés par la Mission d’assistance des Nations Unies en Iraq (MANUI) pour s’acquitter de son mandat.

Le Forum politique de haut niveau pour le développement durable, placé sous les auspices de l’ECOSOC, a offert aux grands groupes ainsi qu’à d’autres parties prenantes la possibilité de faire le bilan de leur contribution à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La séance d’aujourd’hui a mis l’accent sur les obstacles systémiques à la réalisation du développement durable et sur le renforcement du processus de suivi et d’examen visant à « donner des moyens d’action aux populations et assurer l’inclusion et l’égalité ».

La deuxième partie de la matinée, consacrée au lien entre science et politique, a été marquée par un exposé du groupe de scientifiques indépendant sur le Rapport mondial sur le développement durable. 

Dans l'après-midi, le Forum devait passer en revue les progrès accomplis dans la réalisation de l’objectif 10 de développement durable, relatif à la réduction des inégalités. 

L’UNESCO a annoncé aujourd’hui la création du Fonds mondial pour la défense des médias, qui appuiera le Plan d'action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité.  La Directrice générale de l'UNESCO, Mme Audrey Azoulay, a salué la création du Fonds à l'initiative du Royaume-Uni et du Canada, ainsi que leurs promesses de dotation respectives de 3,8 millions et 1,8 million de dollars sur cinq ans.

Journée mondiale de la population

À l’occasion de la Journée mondiale de la population, qui vise à sensibiliser l’opinion publique mondiale aux objectifs de la Conférence internationale du Caire sur la population et le développement, le Secrétaire général a déclaré que, malgré les progrès accomplis en matière de réduction de la mortalité maternelle et des grossesses non désirées, de nombreux problèmes subsistent.

« Partout dans le monde, nous constatons un recul des droits des femmes, notamment en ce qui concerne les services de santé essentiels », a déploré M. Guterres.  « Les problèmes liés à la grossesse demeurent la principale cause de décès chez les filles de 15 à 19 ans.  La violence fondée sur le genre, qui tire son origine de l’inégalité, continue de faire des ravages », a-t-il dit.  

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