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Le Secrétaire général lance quatre appels urgents aux parties en Syrie en vue de mettre fin à un conflit entré dans sa neuvième année

La déclaration suivante a été faite, aujourd’hui, par M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Alors que le conflit entre dans sa neuvième année, les Syriens continuent de souffrir de l’un des conflits les plus graves de notre époque.  Des centaines de milliers de personnes ont été tuées, de nombreuses autres ont été mutilées physiquement et psychologiquement, des millions de personnes sont toujours déplacées, des dizaines de milliers de personnes sont détenues et disparues, des centaines de milliers d’autres sont mortes, tandis que les Syriens du nord-est et du nord-ouest continuent de vivre dans la crainte d’une nouvelle catastrophe humanitaire.

Je formule quatre appels urgents à toutes les parties.

Premièrement, j’exhorte toutes les parties à honorer leurs engagements et à respecter l’accord de cessez-le-feu conclu à Edleb.  Je suis extrêmement préoccupé par l’intensification des opérations militaires qui auraient eu lieu ces dernières semaines.  Les opérations de lutte contre le terrorisme ne peuvent pas primer sur la responsabilité de protéger les civils.  Un cessez-le-feu à Edleb est une étape nécessaire pour ouvrir la voie à un cessez-le-feu à l’échelle nationale.

Deuxièmement, lorsqu’une forme quelconque d’opération militaire par un acteur est envisagée, planifiée ou exécutée, le droit international humanitaire doit être pleinement respecté et les droits de l’homme protégés.  Des civils innocents, en majorité des femmes et des enfants, ont payé le prix fort dans ce conflit en raison d’un mépris flagrant pour le droit international humanitaire et les droits de l’homme.

Troisièmement, un accès humanitaire durable reste essentiel, 11,7 millions de personnes ayant besoin de protection et d’assistance.  J’ai été encouragé par la solidarité internationale qui s’est exprimée dans le cadre de la Conférence de Bruxelles III sur le thème « Soutenir l’avenir de la Syrie et de la région » et j’ai parlé avec force de la nécessité de répondre aux besoins du peuple syrien.  Je salue le généreux soutien des donateurs internationaux qui ont promis un montant sans précédent de 7 milliards de dollars pour 2019 pour les Syriens se trouvant à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Quatrièmement, un appui international renforcé est nécessaire et même urgent si les parties au conflit décident de s’engager sérieusement dans la voie d’une solution politique répondant aux aspirations légitimes de tous les Syriens.  Je soutiens pleinement mon Envoyé spécial, M. Geir Pedersen, qui cherche à faciliter un processus politique dirigé et contrôlé par les Syriens afin de mettre en œuvre la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité et le Communiqué de Genève de juin 2012.

C’est une obligation morale et un impératif politique pour la communauté internationale d'encourager les Syriens à s’unir en faveur d’une vision d’avenir commun qui protège les civils, allège les souffrances, prévienne une aggravation de l’instabilité, s’attaque aux causes profondes du conflit et conduise, enfin, à une solution négociée crédible.

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