Soixante-quinzième session,
30e et 31e séances – matin & après-midi
AG/12290

L’Assemblée générale adopte des résolutions sur la coopération entre l’ONU et 10 organisations régionales et reconduit M. Filippo Grandi à la tête du HCR

L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui sans vote des résolutions sur la coopération entre l’ONU et 10 organisations régionales et autres, y compris l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL).  Elle a aussi reconduit M. Filippo Grandi à la tête du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) mais pour un mandat de deux ans et demi au lieu des cinq habituels.

L’Ukraine et la Géorgie se sont dissociées du consensus sur la résolution sur la coopération entre l’ONU et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire et la Communauté des États indépendants.  Une dizaine d’autres délégations ont fait de même sur la coopération entre l’ONU et l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

Alors que le Secrétaire général avait l’intention de demander à l’Assemblée de l’élire pour un nouveau mandat de cinq ans, M. Filippo Grandi, qui est à la tête du HCR depuis 2015, a argué de raisons personnelles pour raccourcir son mandat à deux ans et demi commençant le 1er janvier 2021 et expirant le 30 juin 2023.

Sur recommandation de sa Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, l’Assemblée a pourvu les postes vacants dans 10 organes subsidiaires et reconduit les États-Unis au Corps commun d’inspection (CCI) pour un mandat de 5 ans à compter du 1er janvier 2022.  Elle a aussi élu par 131 voix le Mexique au CCI pour un mandat de 5 ans à compter du 1er janvier 2022, en remplacement du Honduras.  Le Pérou qui était également candidat n’a obtenu que 48 voix sur une majorité de 90 voix.

Notant que certaines restrictions à l’utilisation des locaux de l’ONU sont actuellement appliquées à titre préventif pour contenir la propagation de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), l’Assemblée a décidé de reporter, au début de 2021, la Conférence des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement*, qui était prévue au début de ce mois-ci.

L’Assemblée a prévu une autre séance publique mardi 1er décembre, à partir de 10 heures, pour examiner les questions liées au renforcement du système des Nations Unies et au sport au service du développement et de la paix.

*A/75/L.26

COOPÉRATION ENTRE L’ONU ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES OU AUTRES

Le Monténégro a présenté la résolution sur la « coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Initiative de l’Europe centrale » (A/75/L.16).  Il a rappelé que l’Initiative a obtenu le statut d’observateur à l’Assemblée générale en décembre 2011 et que, depuis lors, elle a établi de nombreuses coopérations avec les Nations Unies, en particulier avec ses agences spécialisées.  Le Plan d’action 2021-2023 de l’Initiative, actuellement en préparation, sera défini conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et contribuera à sa mise en œuvre par le biais de projets régionaux.

Les relations entre l’ONU et les organisations régionales ont pris encore plus d’importance dans le contexte de la pandémie de COVID-19, a souligné le Monténégro.  Cette pandémie exige une réponse collective, coordonnée et unifiée de la part de toutes les régions.  L’Initiative de l’Europe centrale a d’ailleurs mis en place un groupe de travail avec le Bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Europe afin d’intensifier la coordination et la riposte au niveau régional.  En outre, des initiatives et des actions autonomes ont été introduites sous la présidence monténégrine pour relever efficacement les défis de la région.   Au cours de ses 30 années d’existence, l’Initiative a eu un impact considérable sur le renforcement des capacités démocratiques et la promotion de partenariats plus solides entre ses États membres.

Aux termes de la résolution, l’Assemblée générale salue le rôle important que continue de jouer l’Initiative en tant qu’artisane du dialogue politique et en tant que dispositif de coopération régionale souple et pragmatique, favorisant ainsi la paix, la stabilité, la sécurité et le progrès économique de ses États membres, notamment grâce à la défense des valeurs démocratiques, de l’état de droit et des droits et libertés fondamentaux, à la promotion des relations de bon voisinage et à la mise en œuvre de projets et de programmes concrets dans les domaines prioritaires.

L’Assemblée accueille avec satisfaction la déclaration commune sur la solidarité et la coopération des États membres de l’Initiative face aux défis posés par la COVID-19, adoptée par les chefs de gouvernement des États membres de l’Initiative à la réunion virtuelle qu’ils ont tenue le 15 mai 2020 sous la présidence du Monténégro.  Elle note les efforts que l’Initiative de l’Europe centrale continue de déployer pour promouvoir un multilatéralisme efficace et salue les activités menées par l’Initiative en vue de renforcer la coopération régionale dans les domaines prioritaires.  L’Assemblée se félicite des relations que l’Initiative entretient avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement en détenant dans celle-ci un fonds financé intégralement par l’Italie qui offre essentiellement une assistance sous forme de dons pour certaines composantes de projets de coopération technique liées à de grandes opérations que la Banque effectue dans des États membres de l’Initiative qui ne sont pas membres de l’Union européenne.

L’Assemblée se félicite également du financement par le Fonds de coopération de l’Initiative de l’Europe centrale de projets multilatéraux à petite échelle dans des domaines prioritaires, auquel contribuent tous les États membres, ainsi que de projets de renforcement des capacités et d’échange de bonnes pratiques entre les États membres de l’Initiative qui sont membres de l’Union européenne et ceux qui ne le sont pas, dans le cadre du Programme d’échange de savoir-faire, financé par l’Italie.  L’Assemblée salue la coopération fructueuse instaurée entre l’Initiative de l’Europe centrale et l’Union européenne, l’un des principaux bailleurs de fonds des projets.

Présentant à son tour la résolution sur la « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation pour la démocratie et le développement économique – GUAM » (A/75/L.17), l’Azerbaïdjan a souligné que le texte prend note des activités visant à promouvoir la coopération entre les deux organisations, notamment pour la réalisation du Programme 2030.

Dans la résolution, l’Assemblée générale prend note des activités menées par l’Organisation pour stimuler la coopération régionale dans divers domaines et se félicite que cette dernière et l’Alliance des civilisations de l’ONU aient signé un mémorandum d’accord, le 19 novembre 2018, et qu’elle entende coopérer avec la Commission économique pour l’Europe et la CNUCED.  L’Assemblée générale invite le Secrétaire général de l’ONU à tenir régulièrement des consultations avec son homologue de GUAM.  Elle invite aussi les institutions spécialisées, les entités, les organismes et les fonds et programmes des Nations Unies à coopérer avec le GUAM et à établir avec lui des liens directs en vue de réaliser ensemble des projets servant les objectifs communs et, à cet égard, prend note des pratiques de coopération déjà établies avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.

L’Ouzbékistan a attiré l’attention sur le texte relatif à la « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Communauté d’États indépendants » (A/75/L.19).  Constatant que la crise humanitaire mondiale a prouvé l’importance de la coopération et des partenariats entre organisations régionales, sous-régionales et l’ONU afin de garantir la paix et la sécurité internationales, le développement socioéconomique durable et la réalisation des droits humains, l’Ouzbékistan a précisé que la Communauté d’États indépendants a continué de servir de plateforme pour développer des approches mutuelles dans les domaines tels que le commerce et le développement économique, l’échange de données statistiques et d’informations économiques, la culture, l’éducation, la santé, le sport, le tourisme, la science et l’innovation, la protection de l’environnement et les interventions en cas de catastrophe naturelle ou de catastrophe d’origine humaine, la lutte contre la criminalité organisée, le trafic de stupéfiants, de substances psychotropes et de leurs précurseurs, le terrorisme, les manifestations d’extrémisme et les migrations illégales.

En tant que Président de la Communauté d’États indépendants, l’Ouzbékistan a dit avoir façonné une feuille de route pour faciliter la coopération entre les États Membres de la Communauté, en dépit des contraintes imposées par la pandémie.  Comme l’indique la résolution, la Communauté souhaite resserrer les liens et renforcer sa coopération avec les institutions, fonds et programmes des Nations Unies.

Aux termes de la résolution, l’Assemblée générale invite le Secrétaire général de l’ONU à tenir des consultations régulières avec le Président du Comité exécutif et Secrétaire exécutif de la Communauté, dans le cadre des structures et mécanismes interorganisations compétents, y compris des consultations avec les chefs des organisations régionales.

Également au nom du Brésil, la Norvège a présenté la résolution sur la « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) » (A/75/L.29)La Norvège a rappelé que, depuis son adoption en 2016, le triple objectif fondamental de la résolution reste inchangé: reconnaître et faire le point sur la coopération existante entre les Nations Unies et INTERPOL; renforcer cette coopération dans le cadre des mandats respectifs des deux organisations; et sensibiliser les États Membres au rôle d’INTERPOL.  L’examen de cette année, effectué dans des circonstances exceptionnelles, renforce encore la résolution conformément à ces objectifs, a estimé la Norvège.

Les révisions, a-t-elle indiqué, reflètent l’évolution des relations entre l’ONU et INTERPOL, ainsi que les changements récents dans les priorités et les activités internationales en matière de justice pénale.  Il s’agit de reconnaître les dégâts sans précédent que la pandémie de COVID-19 a infligé à la santé publique et aux conditions socioéconomiques, en aggravant les vulnérabilités qui conduisent, permettent et perpétuent les activités criminelles.  La résolution reconnaît également l’importance d’un maintien de l’ordre efficace et professionnel pour une bonne mise en œuvre du Programme 2030 et note les efforts conjoints d’INTERPOL et du Département des opérations de paix afin de renforcer les capacités de police du pays hôte d’une mission.

La résolution exhorte l’ONU et INTERPOL à approfondir leur coopération pour promouvoir l’égalité des sexes dans l’application de la loi, y compris par l’égalité des chances en matière d’emploi et d’accession aux postes de direction, en vue de l’autonomisation de toutes les femmes et de leur pleine jouissance de tous les droits de l’homme.  La résolution exprime par ailleurs une préoccupation accrue face à la tendance croissante de la cybercriminalité et de l’utilisation criminelle des technologies de l’information et des communications.  Elle encourage une coopération accrue entre l’ONU et INTERPOL pour aider les États Membres à faire face à ces menaces, notamment par la fourniture d’une assistance technique et d’une aide au renforcement des capacités, sur demande et dans le cadre des mandats existants.

Le projet ajoute un nouveau texte sur la coopération entre l’ONU et INTERPOL dans la lutte contre les crimes liés aux biens culturels, ainsi que sur le rôle d’INTERPOL en tant que plateforme d’échange mondiale pour la connaissance de l’application de la loi.  C’est une grande réussite d’être parvenu à un consensus sur des questions aussi importantes et complexes d’autant plus que les délégations ont été limitées par des méthodes de travail peu familières et difficiles, négociant entièrement en ligne.  À l’heure où les Nations Unies luttent pour s’adapter aux perturbations mondiales sans précédent causées par la pandémie de COVID-19, l’examen substantiel et consensuel montre que l’Organisation peut relever le défi, s’est réjouie la Norvège.

L’Assemblée générale demande que l’ONU et INTERPOL renforcent leur coopération pour ce qui est de prévenir et combattre la criminalité transnationale et qu’elles entretiennent une coordination et une coopération optimales pour lutter contre le terrorisme, eu égard en particulier à la menace posée par les déplacements de combattants terroristes étrangers, y compris ceux qui retournent dans leur pays ou sont relocalisés, et pour renforcer les efforts internationaux visant à garantir que les auteurs, organisateurs ou complices d’actes terroristes ne détournent pas à leur profit le statut de réfugié.  Dans ce contexte, l’Assemblée générale insiste sur l’importance de l’échange d’informations, notamment de données biométriques telles que les empreintes digitales et les photographies, de façon à accroître les chances d’identifier formellement les terroristes et leurs affiliés, en sus des informations provenant des champs de bataille, des opérations antiterroristes militaires et des systèmes pénitentiaires nationaux.

L’Assemblée encourage les États Membres à utiliser pleinement les ressources d’INTERPOL, notamment la base de données sur les documents de voyage perdus ou volés, la base de données nominatives, le dossier d’analyse criminelle sur les combattants terroristes étrangers, la base de données d’empreintes digitales, la base de données de profils génétiques et le système de reconnaissance faciale.  Elle se félicite des mesures qu’INTERPOL et l’ONU, en particulier l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ont prises pour analyser les effets de la pandémie de COVID-19 sur la criminalité et y faire face.

L’Assemblée encourage l’ONU et INTERPOL à renforcer leur coopération afin d’aider les États Membres à utiliser efficacement le système mondial de communication policière sécurisée I‑24/7 d’INTERPOL, ses bases de données, ses notices et diffusions, ses outils d’analyse et ses activités d’appui aux opérations des services de répression des États.

S’agissant de la résolution sur la « coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Ligue des États arabes » (A/75/L.21), la Mauritanie a indiqué que le texte coïncide avec le soixante-quinzième anniversaire des deux organisations.  Il reflète l’un des principes établis les plus importants, à savoir la coopération entre l’ONU et les organisations régionales dans des domaines d’intérêt commun, notamment dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales tel que prévu dans le Chapitre VIII de la Charte.  La Mauritanie a précisé que le texte présenté fait également état de la poursuite et de l’actualisation de cette coopération fructueuse, dans la droite ligne de la déclaration présidentielle 5/2019 du Conseil de sécurité publiée lors de la présidence koweïtienne.  La résolution souligne par ailleurs le niveau de coopération requis aux plans technique et opérationnel en vue d’améliorer l’engagement et la consultation des secrétariats des deux organisations.  De plus, l’ouverture d’un bureau de liaison au Caire est la preuve de la volonté commune de moderniser cette coopération, a conclu la Mauritanie.

Accueillant avec satisfaction les résolutions et recommandations issues de la quatorzième réunion sectorielle entre l’ONU, la Ligue et leurs organismes spécialisés, qui a été organisée en janvier 2020 sur le thème de la coopération pour l’élimination de la pauvreté multidimensionnelle dans les États arabes, l’Assemblée générale demande, dans la résolution, l’application de ces recommandations et résolutions.  Elle demande aux deux secrétariats d’organiser leur quinzième réunion, qui a été reportée en raison de la pandémie de COVID‑19, à l’Office des Nations Unies à Genève à la fin de 2021 ou au début de 2022 au plus tard, et d’organiser la quinzième réunion sectorielle avec leurs organismes spécialisés au siège de la Ligue des États arabes à la fin de 2021 au plus tard.

C’est la Roumanie qui a présenté la résolution relative à la « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire » (A/75/L.22).  Elle a expliqué que ce texte a fait l’objet de consultations ouvertes avec les membres des deux organisations.  Rappelant que l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, première en son genre dans la région, joue un rôle important dans le développement d’une culture de dialogue, la Roumanie a fait observer que la résolution contient un certain nombre de références à des activités et initiatives concrètes en ce sens.  Il y est noté également des éléments de fond et de procédure renouvelés, dont des références à la pandémie de COVID-19.  Le texte rappelle dûment l’attachement de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire à la coopération et au multilatéralisme. 

Dans le texte, l’Assemblée générale se félicite que les États membres de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire demeurent déterminés à appliquer le Programme intitulé « Coopération économique de la mer Noire: vers un partenariat renforcé », que leurs chefs d’État et de gouvernement ont approuvé à la réunion tenue par l’Organisation à l’occasion de son vingtième anniversaire, à Istanbul.  Elle souligne qu’il importe de prendre davantage de mesures coordonnées et concrètes pour la mise en œuvre, à l’échelon régional, de projets communs dans le domaine des transports, dans le cadre du Mémorandum d’accord sur le développement coordonné du périphérique autoroutier de la mer Noire et du Mémorandum d’accord sur le développement des autoroutes de la mer, ce qui permettra de continuer à développer les liaisons entre l’Europe et l’Asie.

L’Assemblée se félicite aussi de l’initiative dite « 75 ans – 75 arbres » lancée à l’occasion du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU par le Energy Policy and Development Centre (centre des politiques énergétiques et du développement) de l’Université nationale et capodistrienne d’Athènes, qui est le centre de référence de l’initiative Impact universitaire pour ce qui est de la réalisation de l’objectif 7 de développement durable et qui coordonne le Réseau énergie verte de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, afin de contribuer à la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques.

L’Assemblée demande une coopération plus étroite entre l’Organisation de coopération économique de la mer Noire et les institutions financières internationales en matière de cofinancement des études de faisabilité et de préfaisabilité des projets dans tous les pays de la région élargie de la mer Noire.  Elle note que des activités sont menées dans le cadre du Dispositif de promotion des projets de la mer Noire, consistant à appuyer des projets régionaux dans les domaines suivants: énergies renouvelables, efficacité énergétique, technologies respectueuses de l’environnement, développement des petites et moyennes entreprises, développement de l’économie fondée sur la connaissance, renforcement des capacités et promotion du potentiel d’exportation des États membres de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, et qu’elles ont des résultats concrets.

Pour ce qui est de la coopération entre « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires » (A/75/L.23), l’Algérie a rappelé son attachement à l’Organisation et au Traité.  Elle a attiré l’attention sur le fait que la résolution a une « fonction politique » et qu’elle contribue à la réalisation des objectifs des Nations Unies.  L’Algérie a appelé à des synergies qui profitent aux deux organisations.

Dans le préambule de la résolution, l’Assemblée générale note avec satisfaction la création, à New York en juin 2017, du mécanisme de liaison entre l’ONU et la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.

Pour ce qui est de la résolution sur la « coopération entre l’Organisation des Nations Unies et le Système économique latino-américain et caraïbéen » (A/75/L.24), l’Assemblée générale prie instamment la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes de continuer d’intensifier les activités de coordination et d’entraide menées avec le Système économique latino-américain et caraibéen.  Elle prie aussi instamment les institutions spécialisées et les autres organismes, fonds et programmes des Nations Unies de maintenir et d’intensifier l’appui qu’ils offrent au Système économique latino-américain et caraïbéen, de renforcer leurs relations de coopération avec lui et de participer à des initiatives conjointes visant à assurer un développement durable en Amérique latine et dans les Caraïbes, conformément au Programme 2030.  L’Assemblée engage la communauté internationale à continuer de soutenir les travaux que mènent les différentes organisations régionales en vue d’intensifier la coopération et l’échange d’informations utiles à la lutte contre la pandémie de COVID-19.

Au nom des 10 États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), le Viet Nam a présenté le projet de résolution sur la « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est » (A/75/L.25).  Pendant les cinq décennies écoulées, a-t-il relevé, l’ASEAN a joué un rôle important pour promouvoir le dialogue et la coopération dans la région.  Notant que l’ONU et l’ASEAN ont inauguré en 2011 un partenariat global, le Viet Nam a précisé que la coopération entre les deux organisations a été mise en œuvre dans une série d’initiatives plurisectorielles.  La résolution, qui est biennale depuis la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale en 2010, comporte cette année des modifications tenant compte des évolutions enregistrées depuis 2018, notamment dans l’application du partenariat global.  Il s’agit d’un texte équilibré, fruit d’un processus négocié, a souligné le Viet Nam.

Dans le texte, l’Assemblée générale dit attendre avec intérêt l’exécution du Plan de mise en œuvre de la Déclaration conjointe sur un partenariat global entre l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est et l’Organisation des Nations Unies (2021‑2025).  Elle encourage l’ONU et l’Association à examiner les moyens d’entreprendre en temps utile des activités communes efficaces dans le cadre du Plan.  Leurs secrétariats devraient examiner, chaque année, la mise en œuvre du partenariat global afin de recenser les problèmes rencontrés et d’étudier les modalités pratiques qui leur permettraient de contribuer efficacement au renforcement de la coopération.

Enfin, présentant la résolution sur la « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) » (A/75/L.27), les Émirats arabes unis ont souligné que la résolution affirme que l’ONU et l’OCI ont des objectifs communs, ceux de promouvoir et de faciliter le processus de paix au Moyen-Orient et de trouver des solutions pacifiques et politiques à d’autres conflits.  La résolution réaffirme en effet les objectifs liés à la prévention des conflits, à la lutte contre l’extrémisme violent, à l’instauration d’un climat de confiance, au maintien de la paix, au règlement des conflits, au relèvement après les conflits, à la médiation et à la diplomatie préventive.  La résolution se félicite également de la coopération entre l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes) et le Secrétariat général de l’Organisation de la coopération islamique.

Dans le texte, l’Assemblée générale se félicite que l’OCI se soit fermement engagée dans la lutte contre l’extrémisme violent et les groupes terroristes comme l’État islamique d’Iraq et du Levant et le Front el-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida.  Elle accueille avec satisfaction la création, au Secrétariat général de l’OCI, de Sawt al‑Hikma (la voix de la sagesse) et du Centre pour le dialogue, la paix et l’entente, afin de délégitimer les discours extrémistes, de les battre en brèche et d’éliminer les contextes dans lesquels ils foisonnent, en particulier au moyen des médias sociaux.

L’Assemblée se félicite aussi de la coopération que l’ONU et l’OCI ont établie pour lutter contre l’intolérance et la stigmatisation qui visent certaines personnes en raison de leur religion ou de leurs croyances et constate qu’il est impératif que la population mondiale soit sensibilisée à l’intolérance religieuse.  L’Assemblée se réjouit de la coopération mise en place pour régler ce problème de toute urgence, notamment dans le cadre du Processus d’Istanbul relatif à la lutte contre l’intolérance, la discrimination et l’incitation à la haine ou à la violence fondées sur la religion ou la conviction. L’Assemblée se félicite de la coopération entre le Bureau de lutte contre le terrorisme des Nations Unies et le Secrétariat général de l’OCI en matière de lutte contre le terrorisme et note la signature d’un mémorandum d’accord le 25 septembre 2018.

Déclarations et explications de position

Le Secrétaire exécutif de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) a souligné l’acuité de la menace nucléaire.  Partisan de solutions du XXIe siècle aux défis du XXIe siècle, il a souhaité que le désarmement et la non-prolifération restent au cœur des priorités internationales.  Il a souligné la coopération active entre l’ONU et l’OTICE en vue d’un monde exempt d’armes nucléaires et a rappelé l’importance capitale de l’entrée en vigueur et de l’universalisation du TICE.  Il a exhorté les pays, dont la ratification est requise pour l’entrée en vigueur dudit Traité, à le ratifier.  Ces pays doivent prendre les devants sans plus attendre, a-t-il pressé.  Il a estimé que la Commission préparatoire de l’OTICE est une organisation qui est arrivée à maturité et qui est efficace et compétente.  Enfin, il a rappelé les nombreuses initiatives avancées dans le champ du désarmement et de la non-prolifération, certaines ayant eu du succès, d’autres s’étant au contraire enlisées.  Le TICE est un texte important qui atteste de la volonté de voir advenir un monde

Facilitant pour la deuxième fois les négociations sur la résolution relative avec la coopération avec INTERPOL, le Brésil a remercié cette dernière pour sa précieuse collaboration tout au long de ce processus.  Grâce à l’aimable assistance d’INTERPOL et à la participation des États Membres, il a été possible de parvenir à un texte substantiel et équilibré, qui met en exergue les priorités tout en tenant compte des sensibilités, a souligné le représentant.  Il ne s’agit pas d’une mise à jour technique de cette résolution biennale, a-t-il précisé, car cela aurait impliqué un hiatus de deux ans entre deux examens du texte, ce qui est trop long pour refléter la relation dynamique entre INTERPOL et l’ONU.  Cela aurait été d’autant plus long que, avec la pandémie de COVID-19, la scène de la criminalité transnationale a connu des changements significatifs qui sont reflétés dans le texte.  Enfin, le Brésil a noté que le résultat positif des négociations sur ce texte est le fruit de méthodes de travail innovantes, dans le contexte de la pandémie.  Il a remercié les États Membres pour leur participation active, leurs propositions concrètes et leur flexibilité tout au long de ce processus.

Singapour a rappelé que la coopération régionale est un aspect important du travail de l’ONU, en appelant à une coopération accrue avec les organisations régionales.  La délégation a salué les « mesures proactives » prises par l’ONU à cette fin.  Elle a souhaité l’adoption du projet de résolution sur l’ASEAN en soulignant « l’extension » du partenariat entre l’ONU et l’ASEAN à de nombreux domaines.  Les deux organisations ont joué un rôle essentiel dans le renforcement de la résilience de l’Asie du Sud face à la pandémie, a relevé la délégation. Pour elle, l’adoption d’un second Plan d’action 2021-2025 ONU-ASEAN permettra d’ouvrir de nouvelles voies de coopération.  Elle a mentionné en particulier le renforcement de la coopération s’agissant de la sécurité sur Internet.  Enfin, Singapour a souligné le rôle crucial joué par INTERPOL dans le maintien de l’ordre international.

S’exprimant sur la coopération entre l’ONU et INTERPOL, l’Argentine a rappelé que le crime organisé est un phénomène qui se joue des frontières et des domaines de juridictions en profitant des vulnérabilités: celles des personnes, des marchés, du cyberespace, des technologies, des États et des organisations.  C’est pourquoi, a-t-elle souligné, plus que jamais, il nous revient de renforcer la coopération policière internationale par le truchement d’INTERPOL, en coordination avec la coopération internationale juridique.  Cette coopération policière est, selon elle, essentielle pour prévenir et combattre toutes les manifestations de la criminalité transnationale organisée, action qui doit s’inscrire dans le cadre du respect des droits de l’homme et du droit international.  Des outils renforcent et rationalisent certains aspect de l’accès à la justice, avec pour but de garantir les droits des victimes de ces phénomènes, a-t-elle précisé, avant de saluer les efforts des cofacilitateurs, lesquels ont abouti à un texte qui reconnaît la coopération dans une série de domaines, de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, en passant par le trafic de migrants, la traite des personnes, le trafic de drogues, la destruction du patrimoine culturel, le trafic d’armes de petit calibre, la cybercriminalité et le  blanchiment d’argent.

Le projet de résolution sur la coopération entre l’ONU et INTERPOL traite également des crimes contre l’environnement et l’utilisation de l’Internet à des fins criminelles, ainsi que de l’indispensable égalité des sexes dans le cadre de la création de programmes de renforcement des capacités, a encore relevé l’Argentine.  Le texte souligne qu’il importe de surmonter les obstacles auxquels font face les femmes, notamment en ce qui concerne des stéréotypes de genre, a-t-elle ajouté en invitant les États Membres à adopter en consensus ce projet de texte.

Commentant la résolution sur la coopération avec la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), la Malaisie a souligné l’importance de l’entrée en vigueur du Traité et a exhorté les États de l’annexe 2 à le signer et à le ratifier, sans plus tarder.  Elle a appuyé les efforts du Secrétariat technique provisoire de l’Organisation du Traité pour assurer la continuité des activités en pleine pandémie de COVID-19.  S’agissant de l’élection du Secrétaire exécutif, elle a exprimé sa disposition à soutenir les efforts en cours pour parvenir à une conclusion rapide.

L’observatrice d’INTERPOL a rappelé que cela fait quatre ans que l’Assemblée générale a adopté sa première résolution sur la coopération entre l’ONU et INTERPOL.  Grâce au travail qualifié des deux cofacilitateurs, le Brésil et la Norvège, nous avons réussi à mener à bien ce deuxième examen en dépit de la pandémie de COVID-19, s’est-elle félicitée.  L’année écoulée a été particulièrement difficile avec une pandémie qui a exacerbé la cybercriminalité dans le monde, a souligné l’observatrice faisant état de l’émergence de « logiciels malveillants », avant d’appeler les États Membres à travailler ensemble et avec INTERPOL pour contrer cette tendance à travers la coopération internationale.

L’ONU et INTERPOL collaborent depuis 1949, a-t-elle rappelé, date à laquelle INTERPOL a obtenu un statut d’observateur auprès de l’Organisation.  Elle a précisé que le cadre de cette collaboration se fonde sur la nature « neutre et apolitique » d’INTERPOL qui veille au respect de la souveraineté nationale des États Membres et dont les programmes permettent de leur fournir un appui opérationnel.

Pour ce qui est du Programme 2030, la collaboration étroite avec INTERPOL est essentielle, a-t-elle fait valoir.  L’ONU et INTERPOL doivent travailler ensemble, a insisté l’Observatrice qui a salué le fait que la résolution souligne le rôle de son organisation dans la lutte contre la cybercriminalité.  Avec ce deuxième examen, elle dit attendre avec impatience « un nouveau jalon » dans la coopération.

L’observateur de la Ligue des États arabes a rappelé que la Ligue, créée, elle aussi, il y a 75 ans, a le statut d’observateur aux Nations Unies depuis 1959.  En ces temps de pandémie, elle s’emploie à aider les pays arabes à surmonter les effets sanitaires et socioéconomiques de la COVID-19, en vue de la réalisation des objectifs du Programme 2030.  Conscient des difficultés actuelles et des mesures d’urgence prises pour réorganiser les travaux de la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale, l’observateur a toutefois regretté la marginalisation des observateurs, qui ne peuvent être présents pendant les débats.  Nous attendons avec impatience de collaborer avec le Président de l’Assemblée générale pour régler ce problème, a-t-il dit.  Il convient, selon lui, de prendre des mesures tangibles permettant aux observateurs de participer effectivement à ces travaux et activités, de collaborer avec les facilitateurs et les différentes délégations.

Le texte présenté, a-t-il ajouté, vise à réaffirmer la position de la Ligue dans le cadre de sa coopération avec l’ONU.  La Ligue prend des mesures pour permettre à son Bureau de travailler avec l’ONU et ses divers organismes.  L’observateur a fait remarquer que la résolution appelle par ailleurs à tenir des réunions entre l’ONU et la Ligue, deux fois par an, ce qui est particulièrement nécessaire dans le contexte de la pandémie.  Le texte demande en outre de faire cesser toute immixtion étrangère dans les affaires des États arabes et estime que les efforts visant à promouvoir la relation avec le Conseil de sécurité sont essentiels.

L’observateur s’est félicité à cet égard des travaux du Conseil sur le dossier palestinien mais aussi sur la Syrie, la Libye et d’autres pays arabes, et a espéré pouvoir collaborer avec lui pour l’aider à s’acquitter de son mandat.  Saluant la tenue au Caire de la quatorzième réunion entre les deux organisations, centrée sur la pauvreté dans le monde arabe, il a appelé à la mise en œuvre des résultats, indiquant que la prochaine réunion porterait sur la coopération dans la lutte contre la pandémie et les crises dans la région.

À propos de la résolution sur la coopération avec la Communauté d’États indépendants, l’Ukraine a tenu à souligner qu’à ses yeux, la Communauté n’est pas une organisation régionale.  C’est une communauté discréditée, dirigée par la Fédération de Russie et loin d’œuvrer au règlement des conflits.  Cette communauté encourage au contraire ses États membres à violer le droit international, a tranché l’Ukraine, en dénonçant le fait que la Fédération de Russie s’emploie à acquérir des territoires par la force.  L’Ukraine s’est donc dissociée du consensus sur la résolution qui ne saurait, a-t-elle insisté, signifier une reconnaissance de jure de la CEI comme organisation régionale.

Quant à la résolution sur la coopération avec l’Organisation économique de la mer Noire, elle a dénoncé les tentatives de manipuler cette organisation, face à la situation de la Crimée et de la ville de Sébastopol.  Elle a rejeté le document de travail qui montre la Crimée comme appartenant au territoire russe et s’est dissociée du paragraphe 9 du dispositif de la résolution qui fait une mention « indirecte » du statut de la Crimée.

Au nom de l’Union européenne, l’Allemagne a regretté que la résolution sur la coopération avec le Système économique latino-américain et caraïbéen ne fasse pas référence à l’Accord de Paris sr le climat et ne reflète donc pas vraiment l’importance du développement durable de la région.  S’agissant de la résolution sur la coopération avec l’OCI, l’Allemagne s’est dite déçue de la référence au Plan d’action 2021-2025 qui parle de Chypre dans des termes contraires aux résolutions des Nations Unies.  L’appui de l’Union européenne à ce texte dépendra à l’avenir de la suppression de cette mention, a prévenu l’Allemagne.

La Géorgie s’est dissociée du consensus sur la résolution relative à la coopération avec la Communauté d’États indépendants (CEI), étant donné que certains des membres occupent illégalement des territoires.  S’agissant du texte sur la coopération avec l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, la Géorgie s’est dissociée du paragraphe 9 du dispositif qui contient des informations fallacieuses lesquelles ne reflètent pas les préoccupations de certains États membres.

À son tour, la Syrie a commenté la résolution sur la coopération avec l’Organisation de la coopération islamique, en rappelant d’abord qu’elle en est un des membres fondateurs.  Après avoir souligné qu’elle compte bien rester, la Syrie a dénoncé les manipulations de la procédure par certains États membres qui ont actionné leur « bras politique et financier » pour faire pression sur les autres et les contraindre de « suspendre notre participation ».  Cette manœuvre, contraire à la Constitution de l’OCI, n’a pas réussi à miner nos relations bilatérales avec plusieurs États membres, a souligné la Syrie, en appelant l’OCI à recouvrer son libre arbitre et à se mettre à l’abri des ingérences extérieures.

Nous avons, a-t-elle souligné, subi de plein fouet le terrorisme.  Notre pays, notre peuple et notre armée ont payé le prix le plus fort.  Nous savons, a dit la Syrie, quels sont les pays qui soutiennent le terrorisme.  Elle a donc appelé ces derniers à se repentir et à rapatrier leurs ressortissants, qui sont des combattants terroristes étrangers, ainsi que leurs familles aujourd’hui détenues dans des camps contrôlés par des séparatistes armés.  La Syrie a espéré que l’OCI sera un jour capable de réévaluer ses méthodes de travail et de redevenir une enceinte de paix, ce qui incombe à tous ses membres, y compris ceux qui ont été suspendus.

S’exprimant également sur la résolution relative à la coopération avec l’OCI, le Canada s’est, à son tour, dissocié des références au Plan d’action 2021-2025 qui prend pour cible Israël « de manière injustifiée ».

L’Australie a fait de même, dénonçant une description « erronée » des activités d’Israël.

Les États-Unis ont d’abord commenté la résolution sur la coopération avec l’Initiative de l’Europe centrale pour se dissocier de toute mention à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de laquelle ils se sont retirés.  Ils ont avancé les mêmes arguments, en renvoyant à la déclaration qu’ils ont prononcée à la Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières, pour se dissocier également des résolutions sur la coopération avec la Communauté d’États indépendants et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, auprès de laquelle ils sont d’ailleurs observateur.

Les États-Unis ont aussi critiqué le « manque de clarté » de la résolution sur la coopération avec le Système économique latino-américain et caraïbéen, rejetant, comme ils ont fait avec les autres textes, les références au Programme 2030, au Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement et au Cadre de Sendai sur la réduction des risques de catastrophe.  Quant à la résolution sur la coopération avec l’OCI, les États-Unis ont vu dans le Plan d’action 2021-25 un document qui envisage le conflit israléo-palestinien de manière « unilatérale, politisée et biaisée ».

L’Arménie s’est, à son tour, dissociée des références au Plan d’action 2021-2025 contenues dans la résolution sur la coopération avec l’OCI.  Ce Plan, a-t-elle argué, va à l’encontre des principes de base pour le règlement du conflit dans le « Haut-Karabakh ».  Ces références, a-t-elle insisté, ne correspondent pas au mandat international.  Il faut, a-t-elle conseillé, éviter de représenter la situation et les moyens de la régler de « façon erronée ».

Israël a regretté que l’OCI continue d’encourager une politique anti-israélienne.  Il s’est dissocié, à son tour, des références au Plan d’action 2021-2025.

Le Royaume-Uni a fait de même, déçu que le Plan d’action continue d’être cité, s’agissant en particulier de la « République turque au nord de Chypre » qu’il ne reconnaît pas.  Nous reconnaissons, a-t-il souligné, un seul État, à savoir Chypre, et nous comptons qu’il sera tenu compte à l’avenir de notre position.

Droits de réponse

La Turquie a tenu à dénoncer les interventions de l’Union européenne et du Royaume-Uni.  Elle a dit soutenir le règlement de la question de Chypre mais, a-t-elle dit, « un règlement négocié » qui serait le seul.  Nous continuerons de dialoguer avec tous les acteurs, a-t-elle dit, en demandant « à tous » de participer aux efforts en vue d’un règlement.  La Turquie a critiqué l’approche « déséquilibrée » de l’Union européenne, laquelle ne défend que les intérêts des Chypriotes grecs.  Ce n’est donc pas un acteur « objectif », a tranché la Turquie, avant d’insister sur le fait que le Plan d’action 2021-2025 est bien conforme au droit international et à la Charte des Nations Unies, y compris en ce qui concerne Chypre.

À son tour, l’Azerbaïdjan a dit avoir constaté qu’une fois de plus, l’Arménie a présenté des revendications sans fondement plutôt que de tirer les conclusions des événements sur le terrain.  Ce faisant, a-t-il dit, elle essaie inutilement de tordre le cou à la réalité sans assumer ses responsabilités au regard du droit international.  Pointant du doigt un pays en particulier pour son utilisation abusive des règlements de l’OCI, l’Arménie, a accusé l’Azerbaïdjan, remet en cause le droit souverain de chaque membre de cette organisation de formuler une position « libre et indépendante ».

L’OCI, a affirmé l’Azerbaïdjan, a systématiquement présenté une position de principe condamnant l’Arménie pour ses violations du droit international et réaffirmant l’inviolabilité des frontières internationalement.  Cette position de l’OCI est pleinement conforme au droit international et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.  Ce n’est donc pas un hasard, a taclé l’Azerbaïdjan, si l’Arménie a omis de citer les décisions de la communauté internationale.  Si ce pays souhaite discuter de ces questions, l’instance idoine, c’est le point à l’ordre du jour de l’Assemblée générale sur la situation dans les territoires occupés de l’Azerbaïdjan, a-t-il conclu.

Chypre a appelé au « respect mutuel » et enjoint que les États Membres devraient s’adresser les uns aux autres par leur nom officiel.  Dans sa déclaration, a-t-elle dit avoir constaté, la Turquie a elle-même démontré comment et pourquoi les références à Chypre dans des documents de l’OCI contredisent les résolutions pertinentes des Nations Unies.  Chypre a rejeté « la tactique de la division turque » qui consiste à manipuler la communauté chypriote turque.

Choisissant pour sa part de répondre à l’Azerbaïdjan, l’Arménie a catégoriquement rejeté les allégations sur les causes du conflit dans le « Haut-Karabakh ».  Le plus grand obstacle au règlement du conflit, a-t-elle asséné, c’est l’intervention militaire azerbaïdjanaise avec le soutien de la Turquie.  Le droit inaliénable à l’autodétermination du peuple du « Haut-Karabakh » est le principe fondamental du règlement du conflit, a martelé l’Arménie, en demandant aux membres de l’OCI d’agir en ce sens.

Jugeant inutile de répondre aux propos de l’Arménie, l’Azerbaïdjan a plutôt invité cette dernière à accepter la nouvelle donne sur le terrain et à mettre en œuvre l’Accord du 9 novembre.  Nous espérons que la nouvelle réalité conduira l’Arménie à renoncer à « un mythe historique et à la haine raciale », a ajouté l’Azerbaïdjan.

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