Soixante-quinzième session,
47e séance plénière - matin
AG/12305

​​​​​​​L’Assemblée proclame la « Journée internationale de la fraternité humaine » et prévoit une réunion sur le financement de la consolidation de la paix

L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui sans vote une résolution pour proclamer le 4 février, « Journée internationale de la fraternité humaine » et une autre pour tenir, à sa prochaine session, une réunion de haut niveau sur le financement de la consolidation de la paix.  L’Assemblée a également adopté deux autres textes sur l’enseignement de la démocratie et la prorogation du mandat de l’Éminente personnalité chargée de l’Enquête sur la mort tragique de l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarsjöld.

L’Assemblée générale explique la proclamation de la « Journée internationale de la fraternité humaine »* par l’existence « d’actes qui incitent à la haine religieuse et qui menacent ainsi l’esprit de tolérance et le respect de la diversité, en particulier à l’heure où le monde affronte la crise sans précédent provoquée par la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19), qui appelle une action mondiale fondée sur l’unité, la solidarité et le renouvellement de la coopération multilatérale ».  L’Assemblée se dit consciente que « la tolérance, le pluralisme, le respect mutuel et la diversité des religions et des convictions font prospérer la fraternité humaine ».

Tout en appuyant le texte présenté par les Émirats arabes unis, l’Union européenne s’est élevée contre la multiplication des journées internationales.  Elle a attiré l’attention sur les similitudes entre cette nouvelle Journée et la « Journée internationale du vivre ensemble en paix », célébrée le 16 mai.  Les États-Unis ont insisté sur leur tradition de la liberté d’expression et de religion et on dit douter du sens de « pluralisme » repris dans le texte.

Dans une autre résolution**, l’Assemblée générale note que le financement de la consolidation de la paix reste « un défi majeur » et décide, par conséquent, de tenir une réunion de haut niveau à sa prochaine session en vue d’approfondir, d’étudier et d’envisager des solutions permettant d’assurer un financement adéquat, prévisible et durable pour la consolidation de la paix.  Elle invite les organismes et organes compétents des Nations Unies, y compris la Commission de consolidation de la paix (CCP), à présenter à l’avance des contributions qui seront soumises aux États Membres pour examen et débat.

L’Assemblée demande en outre qu’un nouvel examen d’ensemble des activités de consolidation de la paix des Nations Unies soit effectué en 2025, et prie le Secrétaire général de lui présenter en amont de cet examen, ainsi qu’au Conseil de sécurité, un rapport d’étape puis un rapport détaillé, respectivement en 2022 et en 2024, et le prie également, après la réunion de haut niveau, de continuer à soumettre tous les deux ans un rapport sur l’état d’avancement de l’application des résolutions sur la consolidation et la pérennisation de la paix.

Dans son introduction, le Président de l’Assemblée générale, M. Volkan Bozkir, a estimé que cette résolution fera progresser les efforts visant à apporter une plus grande cohérence aux efforts de consolidation de la paix et à améliorer l’efficience et l’efficacité du travail en la matière.  Vice-Président de la Commission de consolidation de la paix (CCP), le Japon a prévenu que le monde nous observe « avec scepticisme et espoir » et se pose la question de savoir si l’architecture de consolidation de la paix de l’ONU mérite bien son nom.

Le Japon a proposé de marquer le quinzième anniversaire, cette année, de la CCP, en lançant un examen quinquennal.  Des institutions efficaces, responsables et inclusives sont essentielles pour développer la confiance des peuples dans leurs gouvernements, condition préalable pour s’attaquer aux causes profondes des conflits, a souligné le Japon, regrettant que cet aspect des choses ne soit pas inclus dans le texte.  Nous avons besoin d’une CCP « robuste et bien financée », a martelé le Bangladesh, au nom du Mouvement des pays non alignés.  Un bon financement, a estimé l’Union européenne, nécessite la recherche d’« alternatives viables ».

Le Bangladesh s’est aussi félicité avec l’Égypte, au nom du Caucus africain de la consolidation de la paix, que la résolution mette l’accent sur l’appropriation nationale et à la participation des femmes et des jeunes au processus de paix.  L’engagement collectif autour du concept de pérennisation de la paix, tel que défini en 2016, et qui met l’accent sur l’ensemble du cycle d’un conflit, a été vivement salué par la Suisse.  Les États-Unis ont renvoyé à la déclaration qu’ils ont faite le 18 novembre 2020 sur leur non-adhésion au Programme de développement durable à l’horizon 2030.

 C’est la Mongolie, ancienne Présidente de la Conférence internationale des démocraties nouvelles ou rétablies, qui a présenté la résolution sur l’enseignement de la démocratie***.  Le texte engage vivement les États et, selon le cas, les administrations locales, régionales et nationales chargées des affaires scolaires à inscrire l’enseignement de la démocratie, tout comme l’éducation civique, l’éducation en matière de droits humains et l’éducation au service du développement durable, dans les normes d’éducation et à élaborer des programmes ainsi que des activités pédagogiques scolaires et extrascolaires, l’objet étant de promouvoir et de consolider les valeurs et la gouvernance démocratiques ainsi que les droits humains.

Les États-Unis ont insisté sur leur indépendance s’agissant de leur système d’enseignement.  L’Iran a réaffirmé le « caractère non contraignant » du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de la Déclaration d’Incheon « Vers une éducation de qualité inclusive et équitable et un apprentissage tout au long de la vie pour tous », lorsque les dispositions sont contraires aux lois religieuses et islamiques.

Dans la décision**** présentée par la Suède, l’Assemblée générale prend note de la lettre datée du 5 novembre 2020, adressée à son Président par le Secrétaire général et relayant la proposition de l’Éminente Personnalité de prolonger d’un an son mandat en raison de la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19), relatif à l’enquête sur les conditions et les circonstances de la mort tragique de Dag Hammarskjöld et des personnes qui l’accompagnaient.  M. Mohammed Cande Othman est chargé d’examiner les renseignements reçus et d’éventuels éléments d’information nouveaux émanant d’États Membres, et notamment de particuliers et d’entités privées, d’en évaluer la valeur probante et de tirer des conclusions des enquêtes déjà menées.

L’objectif du texte sur les fonctions résiduelles***** des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC) est d’obtenir du Secrétaire général qu’il se concerte avec le Gouvernement cambodgien pour arrêter un projet de cadre pour l’achèvement des travaux des Chambres, notamment en ce qui concerne la réduction des activités, et de déterminer les éventuelles fonctions résiduelles qui devront être exercées une fois le mandat achevé.  La résolution a été présentée par l’Australie, avec un commentaire du Cambodge qui a souligné que les Chambres ont réalisé leur objectif sur le fond et dûment condamné les principaux dirigeants pour graves violations des Conventions de Genève, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crime de génocide.

Cet après-midi à partir de 15 heures, l’Assemblée générale entend se prononcer sur les recommandations de sa Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières.

*A/75/L.52
**A/75/L.53

***A/75/L.46/Rev.1
****A/75/L.49
*****A/75/L.51

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