Session de 2020,
Séance d’organisation – matin
AG/COL/3342

Le Comité spécial de la décolonisation ouvre sa session 2020, assuré de l’engagement « personnel et sincère » du Secrétaire général

Le coup d’envoi de la session 2020 du Comité spécial de la décolonisation* a été donné aujourd’hui par le Secrétaire général de l’ONU qui a déclaré: « je ne saurais trop insister sur mon engagement “personnel et sincère” en faveur du Comité dont l’ordre du jour “progresse contrairement à ce que l’on entend parfois” », a souligné la Présidente réélue, Mme Keisha McGuire, de la Grenade. 

Je n’ai jamais oublié, s’est expliqué M. António Guterres, que c’est grâce aux mouvements de libération angolais, mozambicain et bissau-guinéen et à leur lutte pour l’indépendance, que l’armée portugaise a fait sa révolution d’avril, donnant naissance à la démocratie dans mon pays.  Le Secrétaire général a rappelé le lien « très fort » qui a toujours existé entre les démocrates portugais et les mouvements de libération des anciennes colonies. 

Maintenant que nous nous approchons du soixante-quinzième anniversaire des Nations Unies, en octobre prochain, a poursuivi le Secrétaire général, nous avons l’occasion de jeter un regard sur nos accomplissements.  La décolonisation est sans aucun doute l’un des « chapitres les plus significatifs » de l’histoire de l’ONU et ce Comité y a joué son rôle, a affirmé le Secrétaire général. 

Appuyant les dires de la Présidente du Comité, M. Guterres a fait le calcul: en 1946, la liste des territoires non autonomes de l’ONU en comptait 72 et aujourd’hui, 17.  Mais, n’oublions pas, a voulu le Secrétaire général, que les peuples de ces 17 territoires attendent toujours que la promesse de l’autonomie se concrétise, conformément au Chapitre XI de la Charte, à la Déclaration de 1960 sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et aux résolutions pertinentes de l’ONU.

2020, a rappelé M. Guterres, est la dernière année de la Troisième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme.  C’est un moment important pour faire le bilan des progrès.  Le Timor-Leste étant le dernier territoire à avoir obtenu son indépendance en 2002, sommes-nous dans une impasse?  Non, a répondu le Secrétaire général.  Les choses avancent même si elles avancent lentement.

En septembre prochain, la Nouvelle-Calédonie va tenir son deuxième référendum sur l’indépendance, après celui de 2018, et le Comité continue de renforcer ses relations, voire d’en établir de nouvelles, avec les territoires et les puissances administrantes, comme en atteste la participation exceptionnelle au Séminaire régional des Caraïbes, en décembre dernier à la Grenade.  Le Comité s’est aussi rendu à Montserrat pour obtenir des informations de première main sur la situation socioéconomique.

La décolonisation, a estimé le Secrétaire général, est un processus qui doit être guidé par les aspirations et les besoins des communautés qui vivent dans les territoires non autonomes.  Leurs préoccupations sont variées et il est de notre responsabilité collective d’amplifier leur voix.  Beaucoup d’entre eux sont confrontés à de vrais problèmes et à des défis urgents.  La majeure partie sont de petites îles sur la ligne de front des changements climatiques.  D’autres se battent pour faire émerger des économies durables et autosuffisantes.

Nous devons, a martelé le Secrétaire général, continuer à servir de forum pour un dialogue de fond entre les territoires et les puissances administrantes et permettre à ces peuples de prendre des décisions informées sur leur avenir.  Je vous encourage, a dit M. Guterres au Comité, à vous montrer novateur et résolu.

Compte tenu des coupes budgétaires, a acquiescé la Présidente réélue, Mme Keisha McGuire, de la Grenade, le Comité doit trouver de nouveaux moyens de s’acquitter de son mandat.  Pour 2020, a-t-elle expliqué, la nouvelle pratique consistera à entendre d’abord les représentants des territoires non autonomes, avant de négocier les projets de résolution pour tenir compte au mieux de leurs points de vue. 

La Présidente est revenue sur la visite du Comité à Montserrat, qui a été possible grâce à des ressources budgétaires et extrabudgétaires, voire l’autofinancement.  Cette visite, a-t-elle précisé, a permis des entretiens avec quelque 51 interlocuteurs.  Tout au long de l’histoire du Comité, a souligné Mme McGuire, ce type d’initiative s’est avéré être l’outil le plus pertinent pour évaluer au cas par cas et de première main la situation dans les territoires non autonomes.

Cette année, a-t-elle indiqué, le Séminaire régional du Pacifique aura lieu en Indonésie du 2 au 7 mai 2020.  L’ONU va assumer les frais de voyage et de séjour de la délégation officielle du Comité, composée de la Présidente, son Conseiller et des autres membres du Bureau ainsi qu’un représentant de chacun des quatre groupes régionaux, soit 10 personnes au total.  Les frais inhérents aux représentants élus ou nommés des territoires non autonomes seront également pris en charge par l’ONU.  Le Bureau compte aussi se réunir pour arrêter la liste des experts et des représentants des ONG à inviter au Séminaire.  Compte tenu de la baisse du budget, a prévenu Mme McGuire, il faudra ajuster les plans de voyage, en particulier ceux des experts.  Les demandes doivent donc être soumises au plus tôt.

Outre sa Présidente, le Comité a réélu à ses vice-présidences Mme Ana Silvia Rodríguez Abascal, de Cuba, et MM. Alie Kabba, de la Sierra Leone, et Dian Triansyah Djani, de l’Indonésie.  M. Bashar Ja’afari, de la République arabe syrienne, fera office de Rapporteur.

Les pays suivants ont obtenu le statut d’observateur: Afrique du Sud, Algérie, Arabie saoudite, Argentine, Costa Rica, El Salvador, Espagne, Gambie, Maroc, Namibie, Pakistan, Uruguay et Zimbabwe.

La prochaine réunion du Comité spécial aura lieu de 13 mars 2020.

* A/AC.109/2020/L.2

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