Soixante-quinzième session,
2e & 3e séances plénières – matin & après-midi
AG/DSI/3647

La Première Commission entame son débat général sur fond d’instabilité sécuritaire mondiale

Donnant le coup d’envoi du débat général de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale), la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, et le Président de l’Assemblée générale, M. Volkan Bozkir, ont rappelé aujourd’hui aux délégations réunies dans des conditions exceptionnelles que leurs travaux seraient cette année plus importants que jamais.  M. Bozkir a encouragé vivement les délégués à « instaurer la confiance entre eux, à accroître la confiance entre leurs nations et à rechercher des compromis durables pour renforcer la sécurité mondiale pour nous tous ».  Les représentants des groupes de pays leur ont emboîté le pas en rappelant leurs priorités en matière de désarmement régional et les principes guidant leur coopération à ce niveau.

« Nous sommes frustrés par les limites des modalités en vertu desquelles nous menons notre travail, pour autant il est impératif que nous le menions avec une détermination renouvelée », a déclaré Mme Nakamitsu, qui s’exprimait depuis la salle de l’Assemblée générale, où se réunit cette année la Première Commission dans le contexte des mesures de sécurité sanitaire destinées à faire face à la pandémie de COVID-19.  La Haute-Représentante a souligné que, dans le contexte sanitaire actuel, les préoccupations entourant le risque d’utilisation d’armes nucléaires, l’intensification des antagonismes entre États dotés de ces armes ou encore l’usage dévastateur aux plans humanitaire et socioéconomique des armes légères illicites n’avaient pas disparu.  Pour Mme Nakamitsu, la seule façon d’éliminer le risque nucléaire étant d’éliminer de manière complète les armes nucléaires, elle a dit sa confiance en la capacité des États-Unis et de la Fédération de Russie à se mettre d’accord sur la prorogation du Traité NEW START de réduction des armements stratégiques qui arrive bientôt à échéance.  « Il en va de leur propre sécurité comme de celle de chacun d’entre nous », a-t-telle solennellement fait observer. 

Les États-Unis et la Fédération de Russie ont fait valoir leurs vues à ce propos.  Le représentant américain a indiqué que travail bilatéral se poursuivait sur la prorogation du nouveau Traité NEW START, cet instrument devant viser des systèmes que la Russie continue de mettre au point.  Il a en outre plaidé pour l’émergence d’une nouvelle ère du contrôle des armements reposant sur un traité tripartite avec la Russie et la Chine, seul moyen selon lui d’enrayer la course aux armements nucléaires à laquelle, a-t-il déclaré, se livrent déjà Russes et Chinois.  La Russie, qui a pour sa part accusé les États-Unis d’avoir « détruit » le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, s’est dite prête à proroger le Traité NEW START « sans conditions préalables » et a invité les États-Unis à faire de même pour donner aux deux parties le temps d’envisager de futures approches en matière de contrôle des armements. 

Par ailleurs, la nécessaire complémentarité des principaux instruments du mécanisme multilatéral du désarmement nucléaire, qu’il s’agisse du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ou des zones exemptes d’armes nucléaires ou, a été soulignée à maintes reprises.

À propos des zones exemptes d’armes nucléaires, le Kirghizistan, au nom des 6 États parties au Traité de Semipalatinsk sur la zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, a signalé combien cet instrument, entré en vigueur en 2009, avait représenté une étape importante vers le renforcement du régime de non-prolifération et la promotion de la coopération régionale dans l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Pour sa part, au nom du Groupe des États arabes, l’Égypte a invité les délégations à appuyer cette année encore le texte de résolution intitulé « Les risques de prolifération nucléaire au Moyen-Orient », qui demande notamment la négociation d’un traité portant création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région, alors que la première conférence pour l’élaboration d’un tel traité s’est tenue en novembre dernier à New York.

Face au fléau de la prolifération des armes légères et de petit calibre, Mme Nakamitsu a souligné que, depuis l’appel au cessez-le-feu mondial lancé le 23 mars par le Secrétaire général en raison de la pandémie, plus de 20 000 personnes avaient été tuées lors de violences armées.  Au nom de la Communauté des Caraïbes, Trinité-et-Tobago a rappelé que les armes classiques, par les violences qu’elles engendrent, entravent le développement socioéconomique des communautés de la région et entraînent des souffrances « inimaginables au sein de milliers de familles ».  « Notre engagement en faveur du désarmement est ancré dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les objectifs de développement durable », a-t-il expliqué.

L’Union européenne a de son côté condamné les agissements de trois États Membres: l’Iran, qui accumule des matière fissiles bien au-delà de ce qu’autorise le Plan d’action global commun; la République populaire démocratique de Corée, appelée à renoncer totalement et de manière vérifiable à tous ses programmes d’armes nucléaires; et la Syrie, du fait de sa « violation continue de ses obligations en tant qu’État partie à la Convention sur les armes chimiques » et de l’utilisation de telles armes.

La Première Commission poursuivra son débat général lundi 12 octobre, à 10 heures.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L'ORDRE DU JOUR TOUCHANT LE DÉSARMEMENT ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Déclaration liminaire

M. AGUSTÍN SANTOS MARAVER (Espagne), Président de la Première Commission, a rappelé que l’année 2020 avait vu le soixante-quinzième anniversaire de la Conférence de San Francisco qui a donné naissance à l’ONU.  Citant la Charte, il a ajouté que la paix et la sécurité étaient la raison d’être des Nations Unies.  Après avoir rappelé la chronologie des premiers essais et utilisations de l’arme atomique, M. Santos Maraver a affirmé que l’entrée en vigueur de la Charte avait représenté une nouvelle étape pour l’humanité pour laisser de côté tout ce qui était passé avant.  M. Santos Maraver a fait observer que l’Assemblée générale et donc la Première Commission devaient combiner deux « objectifs stratégiques parfois contradictoires et parfois complémentaires »: la dissuasion et le désarmement nucléaire.  Cette combinaison doit guider les travaux de la Première Commission, a-t-il ajouté, en faisant observer qu’on pourrait donner « une longue liste de succès partiels, et aussi une liste d’échecs ». 

Aujourd’hui, nous nous trouvons face à un problème: faire respecter les accords conclus en matière d’armes nucléaires et chimiques, a relevé M. Santos Maraver.  Dans un contexte marqué par une crise sanitaire et une crise économique sans précédent, notre tâche ne sera pas facile, a-t-il ajouté, en faisant observer que la COVID-19 rendait « les choses plus compliquées »: il a en effet jugé « difficile de trouver des accords dans notre format de travail ».

« Quel est le message à adresser à toutes les victimes des armes nucléaires et de toutes les armes? » s’est interrogé M. Santos Maraver, qui a conclu en souhaitant que la Première Commission parvienne à offrir une bonne réponse.

Allocution du Président de l’Assemblée générale

M. VOLKAN BOZKIR (Turquie), Président de l’Assemblée générale, a souhaité le succès aux membres de la Première Commission et lui a rappelé qu’elle était chargée d’examiner les moyens de réaliser ce qui constitue le mandat principal de l’ONU: assurer la paix et la sécurité.  « L’importance de votre travail ne peut être surestimée et est devenue plus complexe ces derniers temps avec les nouvelles menaces pour la sécurité dans le cyberespace et avec une multitude d’acteurs au-delà des États impliqués dans des conflits », a constaté M. Bozkir.

Le Président de l’Assemblée générale a également rappelé que la soixante-quinzième session serait sans aucun doute affectée par la pandémie de COVID-19, notamment en raison des limites imposées aux réunions en personne.  Les avantages de la diplomatie face à face ne peuvent être tenus pour acquis, a-t-il fait observer, avant de féliciter le Bureau de la Commission pour son pragmatisme dans la mise en œuvre d’un modèle de travail hybride incluant des réunions en personne et d’autres, virtuelles et en visioconférence.

Rappelant l’interconnexion entre paix et sécurité, droits de l'homme et développement durable, M. Bozkir a déclaré que le renforcement de la paix et de la sécurité, par le désarmement ou d’autres moyens, contribuerait à des gains de développement durable et pourrait avoir un effet positif énorme sur la vie des plus vulnérables.  « Aller à l’école, créer une entreprise ou éradiquer la pauvreté devient plus difficile pendant un conflit », a illustré M. Bozkir, qui a ajouté qu’en revanche, « le risque de conflit est accru par le manque d’éducation, la pauvreté et les violations des droits de l’homme ».  La pleine mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 nous obligera à faire des progrès sur les questions de paix et de sécurité, a-t-il précisé.

Rappelant que l’ONU était née voici 75 ans « des braises » des armes nucléaires, « les plus destructrices de l’arsenal des sciences humaines », le Président de l’Assemblée générale a jugé leur utilisation « aujourd’hui inimaginable » du fait des conséquences dévastatrices pour l’humanité et la planète.  M. Bozkir s’est ainsi dit encouragé par le haut niveau de la participation à la réunion de commémoration et de promotion de la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires tenue le 2 octobre.

Rappelant que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) était « un pilier essentiel de la paix et de la sécurité internationales et le cœur du régime de désarmement et de non-prolifération des armes nucléaires », M. Bozkir a jugé cruciale la prochaine Conférence d’examen, prévu initialement au printemps 2020 et reportée en raison de la pandémie.  Il a dit attendre avec impatience la conférence, « avant avril 2021 », estimant important que « la pandémie ne perturbe pas les efforts visant à maintenir la paix et la sécurité internationales sans l’existence et l’utilisation d'armes nucléaires ».

M. Bozkir a déclaré qu’il fallait absolument contrer les menaces sous-jacentes à la paix et à la sécurité régionales et mondiales afin de promouvoir un désarmement général et complet.  Il a également rappelé l’appui apporté par les dirigeants du monde à l’appel du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu mondial.

La Première Commission traverse l’une des périodes les plus critiques dans l’élaboration et le maintien des principes existants de coopération et d’accords sur le désarmement et la maîtrise des armements, a encore fait observer M. Bozkir, pour qui c’est au milieu de ces temps difficiles qu’elle doit montrer sa détermination à surmonter la méfiance.  Nous ne pouvons pas nous permettre de démanteler ce que nous avons minutieusement construit au cours des 75 dernières années », a lancé le Président de l’Assemblée générale, qui a conclu en encourageant les délégués de la Première Commission à « instaurer la confiance entre eux, accroître la confiance entre leurs nations, rechercher des compromis durables pour renforcer la sécurité mondiale pour nous tous ».

Déclaration liminaire

Mme IZUMI NAKAMITSU, Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, a déclaré aux délégations de la Première Commission que leurs travaux étaient plus importants que jamais, cela en dépit des conditions particulières dans lesquelles ont lieu cette année les débats.  « Bien que nous soyons frustrés par les limites des modalités en vertu desquelles nous menons notre travail cette année, il est impératif que nous le menions avec une détermination renouvelée », a-t-elle dit.  Elle a estimé que, même dans le contexte actuel de pandémie mondiale, les préoccupations concernant le risque d’utilisation d’armes nucléaires s’accroissaient et qu’en dehors des murs de cette organisation, les populations s’alarmaient à juste titre de l’antagonisme croissant entre États dotés d’armes nucléaires, du retour en grâce des concepts de guerre nucléaire, de la course au perfectionnement des armes nucléaires et de l’absence de frontière nette entre ces armes et des domaines en plein développement tels que le numérique et l’espace extra-atmosphérique.

Mme Nakamitsu a appelé de ses vœux des mesures de réduction des risques pour abaisser les perspectives d’utilisation délibérée ou accidentelle d’armes nucléaires, ajoutant qu’en tout état de cause « la seule façon d’éliminer le risque nucléaire est d’éliminer les armes nucléaires ».  L’idée que le moment n’est pas venu de prendre des mesures concrètes en matière de désarmement nucléaire est contre-intuitive, a-t-elle encore souligné, jugeant que c’est précisément dans une période aussi troublée que la période actuelle que l’efficacité stabilisatrice du contrôle des armements et du désarmement est le plus nécessaire.  Aussi la Haute-Représentante a-t-elle salué ceux des États qui ont ratifié le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires ainsi que les acteurs de la société civile « qui œuvrent sans relâche à l’entrée en vigueur de cet instrument ».  Indiquant que le Traité serait bientôt effectif, elle a annoncé que le Bureau des affaires de désarmement était prêt à soutenir l’organisation des premières réunions des États parties. 

De même, Mme Nakamitsu s’est félicitée du dialogue en cours entre les États-Unis et la Fédération de Russie, en formant le souhait que les deux puissances nucléaires sauront se mettre d’accord sur la prorogation du nouveau Traité de réduction des armements stratégiques: « Il en va de leur propre sécurité comme de celle de chacun d’entre nous », a-t-telle fait observer. 

La Haute-Représentante a ensuite évoqué les principaux instruments de désarmement en vigueur.  Concernant le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), dont la Dixième conférence d’examen a été reportée à l’année prochaine pour cause de pandémie, elle a invité les États à profiter du temps supplémentaire qui leur est ainsi donné pour œuvrer à des mesures de renforcement et de revitalisation des trois piliers du Traité: la non-prolifération, la coopération sur l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et le désarmement nucléaire.  Sur ce dernier point, Mme Nakamitsu a rappelé que l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) restait l’un des objectifs majeurs du désarmement nucléaire, puisque, a-t-elle expliqué, « une interdiction juridiquement contraignante de tous les essais nucléaires doit faire partie intégrante d’un monde exempt d’armes nucléaires ». 

Sur ces autres outils du désarmement nucléaire que sont, sur le plan régional, les zones exemptes d’armes nucléaires, Mme Nakamitsu a salué la tenue, l’an dernier, à New York, de la première conférence sur l’établissement d’une telle zone au Moyen-Orient, et indiqué que son bureau, en attendant la tenue de la seconde conférence, organisait des ateliers informels sur les bonnes pratiques et les enseignements tirés de la création d’autres zones exemptes dans le monde. 

Quant aux autres armes de destruction massive, Mme Nakamitsu a condamné fermement tout usage d’armes chimiques par quelque belligérant que ce soit et jugé profondément troublantes les conclusions du premier rapport de l’Équipe d’enquête de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.  « L’utilisation d’armes chimiques en toute impunité et sans reddition de comptes constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales et un danger pour tous », a-t-elle déclaré, jugeant impératif de traduire en justice ceux qui utilisent de telles armes afin d’éviter toute érosion de la norme contre les armes chimiques établie par le Conseil de sécurité. 

Mme Nakamitsu a d’autre part noté que, depuis que le Conseil de sécurité a demandé un cessez-le-feu en raison de la pandémie de COVID-19, plus de 20 000 personnes avaient été tuées au cours de violences armées.  « Les violences poussent des millions de personnes vers des situations de conflit et entravent la lutte contre l’épidémie », a-t-elle déploré, précisant qu’une grande partie de ces violences se déroulaient dans les zones urbaines, densément peuplées.  Elle a ajouté que l’utilisation d’armes lourdes endommageait et détruisait les infrastructures nécessaires à la gestion des systèmes de santé, ainsi que les chaînes d’approvisionnement en électricité et en eau.  « Je salue les efforts en cours menés par l’Irlande pour élaborer une déclaration politique portant sur les conséquences humanitaires de l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées par le biais d’un processus consultatif inclusif », a déclaré Mme Nakamitsu, qui a encouragé les gouvernements à soutenir cet effort.  « Avec la pandémie de COVID-19, cet engagement est plus nécessaire et urgent que jamais », a insisté Mme Nakamitsu. 

S’agissant des initiatives onusiennes relatives aux armes légères et de petit calibre, la Haute-Représentante a rappelé que son Bureau, aux côtés la Commission de l’Union africaine, appuyait les pays de l’Union engagés dans la lutte contre la prolifération de ces armes, via notamment le programme « Faire taire les armes d’ici à 2020 » et le Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre.  « Demain marque le quarantième anniversaire de l’adoption de la Convention sur certaines armes classiques, un outil important pour l’élaboration de nouvelles règles et normes destinées à relever les défis émergents et renforcer la protection des civils », a poursuivi Mme Nakamitsu.  En outre, elle n’a pas manqué d’inviter les États Membres à contribuer aux différents fonds de financement de ces initiatives et programmes, en particulier le Mécanisme de financement des Nations Unies pour la coopération en matière de réglementation des armements.  

Mme Nakamistu a ensuite attiré l’attention sur la nécessité de mieux appréhender le développement des technologies numériques dans le contexte de la sécurité internationale, le troisième rapport du Secrétaire général sur la question fournissant un état des lieux complet pouvant servir de point de départ aux délibérations des délégations de la Première Commission.  « Vous le savez, en 2018, les États Membres ont mis en place deux processus pour avancer sur ces questions: un groupe de travail à durée illimitée et un groupe d’experts gouvernementaux.  Ces deux processus ont maintenant atteint un tournant critique dans leurs délibérations respectives, et j’encourage les États à contribuer activement et de bonne foi à la réussite des travaux des deux groupes », a-t-elle ajouté. 

Pour ce qui est du Programme de désarmement du Secrétaire général, Mme Nakamitsu a salué des progrès dans la mise en œuvre des 40 actions que prévoit ce document intitulé « Assurer notre avenir commun », remerciant l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement pour ses activités de coordination menées dans ce cadre.  En outre, elle a, à propos du désarmement régional, indiqué que malgré les restrictions imposées par la COVID-19, les Centres régionaux pour la paix et le désarmement se sont rapidement adaptés à la situation pour assurer la mise en œuvre de leurs activités en faveur des États Membres dans leurs régions respectives.  « Je suis heureuse de constater que, malgré ces circonstances inhabituelles, la communauté des donateurs a continué d’apporter son soutien aux Centres régionaux en finançant plusieurs projets futurs », a-t-elle dit. 

En conclusion, Mme Nakamitsu s’est de nouveau adressée directement aux délégations: « Face à la crise sans précédent qui frappe chacun de nos pays, la Première Commission reste une institution viable, et je trouve encourageant, malgré les circonstances difficiles de cette année, que les États Membres continuent de faire de nouvelles propositions, ce qui témoigne de l’utilité de la Commission », a-t-elle affirmé.  Elle a invité les États à garder à l’esprit que tous luttent contre un même ennemi, la COVID-19, et que leur objectif reste de trouver des solutions renforçant la sécurité collective.  

Débat général

M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie), au nom du Mouvement des pays non alignés, s’est alarmé de l’accroissement des dépenses militaires, dont les montants auraient pu servir à relever les nouveaux défis en termes de développement, d’élimination de la pauvreté et des maladies, notamment la pandémie de COVID-19.  Le représentant a réaffirmé la position du Mouvement des pays non alignés sur le désarmement nucléaire en tant que priorité majeure et a pointé l’impasse inquiétante dans le domaine du désarmement.  Les États dotés d’armes nucléaires n’ont fait aucun progrès en vue de leur élimination, a-t-il souligné, en reprochant à ces États de moderniser leurs arsenaux et de planifier des recherches sur de nouvelles ogives.  

M. Koba a appelé au renouvellement de l’engagement dans le cadre du Traité New START et a exprimé sa profonde préoccupation face à la stratégie nationale de sécurité des États-Unis, qui va à l’encontre de leurs obligations internationales.  Le Mouvement des pays non alignés réaffirme qu’il est urgent de conclure un instrument juridiquement contraignant, inconditionnel et non-discriminatoire pour garantir à tous les États non dotés de l’arme nucléaire d’être protégés, en toutes circonstances, contre l’utilisation ou la menace de telles armes.  Il exige d’autre part des États dotés qu’ils cessent immédiatement de moderniser, mettre à jour, réparer ou étendre la durée de vie de leurs armes nucléaires et installations associées.  Il regrette que la Neuvième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires(TNP) n’ait pas réussi à recueillir un consensus autour du document final en dépit des efforts déployés par les délégations du Mouvement des pays non alignés, lesquelles ont fait montrer de volonté politique pour que la Dixième Conférence d’examen aboutisse l’an prochain à des recommandations concrètes sur le désarmement nucléaire, ultime objectif du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires(TNP). 

Le Mouvement des pays non alignés appelle par ailleurs Israël à renoncer à l’arme nucléaire et à adhérer, sans condition ni délai, au TNP, ainsi qu’à mettre toutes ses installations sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il appelle, en outre, à la pleine mise en œuvre, par toutes les parties, de la résolution du Conseil de sécurité sur le Plan d’action global commun (PAGC) portant sur le programme nucléaire iranien, accord qui montre une fois de plus que le dialogue et la diplomatie sont les voies les plus idoines pour résoudre ces problèmes. 

M. BASSEM YEHIA HASSAN KASSEM HASSAN (Égypte), au nom du Groupe des États arabes, a dit nécessaire d’éliminer toutes les armes nucléaires dans le monde et de réaffecter les ressources consacrées à celles-ci vers les objectifs de développement.  Il a regretté que les États dotés de l’arme nucléaire n’acceptent ni échéance ni calendrier de désarmement.  Il a particulièrement dénoncé le refus d’Israël d’adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et de soumettre ses installations aux garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il a indiqué que ce refus constituait une violation de nombreuses résolutions de l’ONU. 

Par ailleurs, le représentant a rappelé qu’une résolution des Nations Unies appelait à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et de destruction massive au Moyen-Orient.  Il a appelé les délégations à appuyer le projet de résolution du Groupe des États arabes intitulé « Les risques de prolifération nucléaire au Moyen-Orient ».

M. Hassan a dit la nécessité d’une collaboration entre les États pour promouvoir le droit d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques dans le respect des garanties générales de l’AIEA.  Alors qu’est célébré le cinquantième anniversaire de l’entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, le représentant a appelé à prendre des mesures pratiques pour sauvegarder ce traité et garantir le succès de la Conférence d’examen de 2021.  Le Groupe des États arabes insiste en outre sur l’importance du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) pour renforcer le régime de non-prolifération des armes nucléaires et considère comme historique l’adoption en 2017 du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. 

Le Groupe des États arabes juge urgent de prévenir une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique et appelle à interdire le stationnement d’armes dans l’espace ou l’utilisation d’armes contre des objets stationnés dans l’espace.  En matière de cyberespace, il salue les réunions du groupe de travail à composition non limitée créé par la résolution 73/27 de l’Assemblée générale.  Enfin, tout en appuyant le Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre, le représentant du Groupe des États arabes s’est opposé à toute contrainte qui viendrait limiter les droits légitimes des pays à acquérir des armes classiques pour assurer leur défense.  

M. JÖRUNDUR VALTÝSSON (Islande) a réitéré, au nom du Groupe des pays nordiques, son ferme attachement à la coopération multilatérale comme meilleur moyen d’aborder les défis à la sécurité mondiale.  L’expérience de la pandémie actuelle rappelle l’importance de solutions globales aux menaces mondiales, a-t-il déclaré.  Le représentant a souligné la nécessité de redoubler d’efforts pour préserver et renforcer l’architecture du désarmement, ses institutions, ses processus et mécanismes, en particulier à la lumière du soixante quinzième anniversaire d’Hiroshima et Nagasaki et du cinquantenaire de l’entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. 

L’Islande a exhorté à ne pas se décourager par le « retard forcé » de la Conférence d’examen du TNP, tout en rappelant à l’ordre, s’agissant de l’obligation de pleine mise en œuvre de l’article VI sur le désarmement nucléaire en particulier.  Il a placé ses espoirs dans l’Initiative de Stockholm sur le désarmement nucléaire et l’Initiative Créer un environnement propice au désarmement nucléaire.

La vérification demeure cruciale si l’on veut progresser dans le désarmement nucléaire et le contrôle d’armes, a-t-il ajouté, renvoyant aux initiatives nordiques comme le partenariat Quad, le Partenariat international pour la vérification du désarmement nucléaire (IPNDV) et à travers l’ONU.  Cette année, une décision sur la vérification du désarmement nucléaire a été proposée pour renforcer ce travail à l’ordre du jour de la Commission.  Il a également appuyé l’AIEA et son système de garanties.

D’autre part, le programme de missiles nucléaires de la République populaire démocratique de Corée représente une sérieuse menace pour la paix et la sécurité, a estimé l’Islande, notant également l’absence de progrès dans le dialogue avec les États-Unis, ce qui exige de poursuivre la « mise en œuvre stricte » des sanctions contre la RPDC. 

Il a prié les autorités iraniennes de respecter le Plan d’action global commun et de poursuivre sa coopération avec l’AIEA.  Le Groupe des pays nordiques ont condamné toute utilisation d’armes chimiques, qui représentent les crimes les plus graves, crimes de guerre et contre l’humanité.  Le Groupe a évoqué, dans ce contexte, la tentative d’assassinat, en Russie, de l’opposant russe Alexei Navalny, avec un agent chimique militaire du groupe Novichok.  Il a réitéré son rappel pour que la Fédération de Russie fasse comparaître les auteurs de cet acte devant la justice, en vertu de son engagement au titre de la Convention sur les armes chimiques.  Il a, en outre, condamné la violation par la Syrie de ce même instrument.

M. DANG DINH QUY (Viet Nam), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a déclaré que l’élimination totale des armes nucléaires était le seul moyen de garantir qu’elles ne seront jamais utilisées.  « L’ASEAN réaffirme qu’elle reconnaît le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) comme pierre angulaire de la non-prolifération nucléaire, du désarmement et de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire », a déclaré le représentant, avant de saluer le cinquantième anniversaire de l’entrée en vigueur du TNP en 2020.

M. Quy a expliqué que l’ASEAN demandait à tous les États parties au TNP de renouveler leurs engagements en vue de la pleine application du Traité, en particulier de l’Article VI, en faveur d’un désarmement nucléaire général et complet.  Il a appelé au dialogue et aux négociations de bonne foi pour le succès de la prochaine Conférence d’examen du TNP en 2021, avant de souligner l’importance de la mise en œuvre intégrale et effective d’autres régimes de non-prolifération, y compris la résolution 1540 du Conseil de sécurité.  Il a appelé à une plus grande coopération en matière d’échange d’informations, de renforcement des capacités et d’assistance technique et à une plus grande participation et à une plus grande contribution des industries, des universités et des organisations internationales aux efforts de non-prolifération.  L’ASEAN continue par ailleurs à souligner l’importance d’une ratification universelle du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et prie instamment les États mentionnés à l’annexe II du TICE de signer et de ratifier le traité dès que possible, afin d’accélérer son entrée en vigueur tant attendue. 

Après avoir souligné le caractère historique du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), le représentant a précisé que la Malaisie, membre de l’ASEAN, était devenue, le 30 septembre dernier, le quarante-sixième État à y adhérer.  « Nous pensons qu’une fois entré en vigueur le TIAN contribuera davantage à l’objectif de l’élimination totale des armes nucléaires », a-t-il dit.  

Par ailleurs, l’ASEAN réitère son engagement à préserver la région de l’Asie du Sud-Est en tant que zone exempte d’armes nucléaires ainsi que de toutes les autres armes de destruction massive telles qu’elles sont inscrites dans le Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est (Traité SEANWFZ) et la Charte de l’ASEAN.  L’ASEAN continuera d’appuyer les efforts en cours en vue de l’établissement de telles zones, y compris celle du Moyen-Orient. 

S’agissant de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, le représentant a dit attendre avec intérêt la mise en œuvre de l’Accord pratique entre l’ASEAN et l’AIEA conclu en septembre 2019, qui doit fournir un cadre de coopération à l’ASEAN pour tirer parti de l’expérience et de l’assistance technique de l’AIEA dans les domaines de la non-prolifération, de la sûreté nucléaire, de la sécurité et des garanties et de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Il a cité aussi la convocation à venir de la septième Réunion annuelle du Réseau des organismes de réglementation de l’énergie atomique (ANASETOM) de l’ASEAN en novembre 2020.  

En outre, le représentant a mis en avant l’importance d’une poursuite du dialogue pacifique entre toutes les parties concernées afin de parvenir à une paix et une stabilité durables dans une péninsule coréenne dénucléarisée.  Il a salué les progrès réalisés dans l’élimination des stocks d’armes chimiques.

Compte tenu de la pandémie actuelle de COVID-19 et de ses conséquences dévastatrices sur le développement socioéconomique et la vie humaine, le représentant de l’ASEAN a aussi appuyé la pertinence du Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre.  Enfin, faisant référence aux conclusions de la Quatrième Conférence d’examen des États parties à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel à Oslo, en Norvège, en novembre 2019, il a salué le rôle joué par le Centre régional d’action antimines de l’ASEAN (ARMAC) pour encourager les efforts visant à lutter contre les restes explosifs de guerre. 

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua), au nom des huit États membres du Système d’intégration de l’Amérique centrale (SICA), a exprimé sa solidarité à tous ceux qui sont affectés par la pandémie actuelle, ajoutant que la solution à cette crise résidait dans la réaffirmation concrète de la solidarité internationale.

Le SICA réaffirme son engagement en faveur du désarmement total et du contrôle des armes.  Ses membres continuent à œuvrer dans la lutte contre le trafic des armes, des munitions et contre leur accumulation illégale, notamment des armes légères et de petit calibre.  Le SICA se bat aussi contre les bandes criminelles organisées et leur utilisation des armes de guerre.  Exprimant en outre son rejet du perfectionnement des armes nucléaires, il se dresse contre le rôle attribué à ces armes dans les politiques nationales de sécurité.  Ces armes engendrent une menace mondiale, où qu’elles se trouvent, a affirmé le représentant.

M. Hermida Castillo a réaffirmé le droit inaliénable des États à produire de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et a fermement condamné tout type d’essai, où qu’il se produise.  Cela fait courir à la vie de millions de personnes et va à l’encontre contre les obligations contenues dans le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a ajouté le représentant.  Il a lancé un appel aux États relevant de l’Article II pour qu’ils respectent ces aspects.  Il a aussi constaté avec inquiétude le transfert constant d’armes depuis l’an 2000, y voyant une menace croissante pour le développement et à présent, pour la lutte contre la propagation de la COVID-19.  Il s’est également prononcé en faveur de la suppression des armes à sous-munitions.  En fin, le SICA espère que les délégations impliquées dans les négociations de la Commission sur le désarmement fassent preuve de plus de volonté politique pour sortir de l’impasse.   

M. ZACHARIE SERGE RAOUL NYANID (Cameroun) s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a déploré les progrès lents réalisés dans le désarmement nucléaire.  Or, l’existence et la possession de ces armes représentent un danger majeur pour la paix et la sécurité internationales.  Pour cette raison, le Groupe des États africains attend des progrès rapides et clairs.  Près de 75 ans après la première utilisation de ces armes et 50 après l’entrée en vigueur du TNP, il est temps de protester contre le rythme lent et la mauvaise foi des États dotés.  Ces derniers doivent en outre s’engager de bonne foi et dans un esprit constructif dans la dixième Conférence d’examen du TNP et revenir avec un document final satisfaisant, après l’échec de la neuvième Conférence d’examen.  Il faut réaffirmer l’engagement à un désarmement nucléaire, a dit le représentant.

M. Nyanid a également indiqué que les États du Groupe africain qui sont membres du Traité de Pelindaba, lequel fait de l’Afrique une zone exempte d’armes nucléaires, restent attachés à l’instauration de telles zones dans le monde, y compris au Moyen-Orient.  Ils appuient et réaffirment aussi le droit d’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Le Groupe des États africains salue en outre l’entrée en vigueur prochaine du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et plaide pour son universalisation.  Dans ce contexte, il demande aux États, et en particulier ceux de l’Annexe II du TNP qui n’y ont pas encore adhéré, signé ou ratifié à le faire au plus vite.  Ils doivent, en outre, cesser de moderniser leurs armes nucléaires, a conclu le représentant.

M. ORDELL CEDRIC BARMAN (Trinité-et-Tobago), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré que, pour les pays de la région, le désarmement consistait à prévenir et à éliminer la violence, à soutenir le développement durable et à défendre les valeurs de la vie humaine.  « Nous pensons qu’il existe une corrélation directe entre le désarmement et le développement, et c’est pourquoi notre engagement en faveur du désarmement est ancré dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les objectifs de développement durable », a ajouté le représentant.  Pour la CARICOM, la Première Commission peut être une précieuse contribution à l’objectif 16 de développement durable sur le désarmement, « mais aussi pour la réalisation de l’objectif 5.2 visant l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles ». 

Le représentant a ensuite longuement abordé le volet des armes classiques en expliquant que les armes à feu illégales engendraient un nombre alarmant d’actes de violence et d’homicides, entravant de ce fait le développement socioéconomique des communautés de la région, ainsi que des souffrances « inimaginables au sein même de milliers de familles ».  Notant qu’en dépit de l’élaboration de solutions régionales pour s’attaquer au problème de la prolifération des armes légères et de petit calibre celui-ci persiste, M. Barman s’est dit conscient de la nécessité d’une coopération accrue au niveau multilatéral.  À cet égard, la CARICOM souscrit pleinement aux objectifs du Traité sur le commerce des armes, qui pose un cadre essentiel pour faire face à la menace du commerce illicite des armes.  La CARICOM estime que le Traité doit être mis en œuvre de bonne foi par tous les États parties, y compris les principaux fabricants, exportateurs et importateurs d’armes classiques.  

M. Barman a également salué le rapport du Secrétaire général sur le Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre (ALPC) et l’Instrument international d’identification et de traçage des ALPC illicites, qui comporte, a-t-il relevé, un examen exhaustif des bonnes pratiques, recommandations et retours d’expériences en matière de lutte concertée contre ces armes aux conséquences humanitaires effroyables et qui sapent les efforts régionaux du développement. 

Mme MIRGUL MOLDOISAEVA (Kirghizistan), au nom des États parties au Traité portant création de la zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, (Kazakhstan, la République kirghize, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan), a rappelé que les parties à cette zone avaient toujours agi avec la volonté de contribuer de manière significative aux efforts systématiques et cohérents visant à réduire le risque nucléaire à l’échelle mondiale.  Cela « dans le but ultime d’éliminer ces armes et de parvenir à un désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace ».  Elle a rappelé que les États d’Asie centrale avaient signé le Traité portant création de la zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale en septembre 2006, cet instrument étant entré en vigueur le 21 mars 2009, représentant de fait une étape importante vers le renforcement du régime de non-prolifération des armes nucléaires et la promotion de la coopération dans l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Le Traité, qui a également signifié la poursuite de la coopération aux fins de la réhabilitation de l’environnement des territoires touchés par la contamination radioactive, constitue indéniablement une mesure de choix du renforcement de la paix et de la sécurité internationales, a encore souligné la représentante.  Par ailleurs, elle a attiré l’attention sur le fait que le Traité prévoyait la conclusion d’accords de garanties avec l’Agence internationale de l’énergie atomique concernant la mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et de la Convention sur la protection physique des matières nucléaires.  Ensemble, a-t-elle dit, ces dispositions et mesures forment la première ligne de défense contre le terrorisme nucléaire.  Enfin, elle a souhaité que les États-Unis, seule puissance nucléaire officielle à ne l’avoir pas encore fait, signe le Protocole sur les assurances négatives de sécurité du Traité afin qu’il entre en vigueur sans délai.

Alors que nous célébrons le cinquantenaire de l’entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), M. SILVIO GONZATO, de l’Union européenne (UE), a souligné la nécessité de mettre en œuvre toutes les obligations et engagements pris dans le cadre du TNP, y compris ceux relatifs à l’Article VI, dans le but ultime de l’élimination totale des armes nucléaires.  Le représentant de l’UE a salué l’Initiative de Stockholm pour le désarmement nucléaire, en tant que contribution importante à un résultat durable de la Conférence d’examen du TNP.

Il a ajouté que l’Union européenne continuera d’encourager les États-Unis et la Fédération de Russie à rechercher de nouvelles réductions de leurs arsenaux, y compris les armes nucléaires stratégiques et non stratégiques, déployées et non déployées, et à poursuivre les discussions sur le renforcement de la confiance, la transparence, la réduction des risques, y compris les mesures stratégiques et nucléaires de réduction des risques, les activités de vérification et les rapports.  Dans ce contexte, il a salué le dialogue stratégique sur la stabilité entre la Fédération de Russie et les États-Unis à Vienne et à Helsinki.  Compte tenu de l’expiration début février 2021 du Traité START, il a demandé vivement l’extension du nouveau Traité START ainsi que des négociations d’accords de suivi plus larges. 

Considérant comme une priorité absolue l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), le délégué a exhorté tous les États Membres à le ratifier et à respecter un moratoire sur les essais nucléaires.  « L’UE est devenue partisane du plan d’action en 10 points du Secrétaire général pour le désarmement », a dit le représentant, avant de préciser qu’elle accordera une attention particulière à la promotion de l’universalisation du TICE en soutenant les activités de vérification du désarmement nucléaire, y compris la convocation du Groupe d’experts gouvernementaux (GGE) pour examiner le rôle de la vérification nucléaire dans la promotion du désarmement nucléaire en 2021.  M. Gonzato a souligné l’importance de négociations immédiates à la Conférence du désarmement sur un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes nucléaires (FMCT), ainsi que la nécessité de fournir une base financière plus stable et durable à l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), comme le propose le projet de résolution parrainé par la France et l’Allemagne.

Par ailleurs, le représentant de l’UE a regretté le retrait des États-Unis du Plan d’action global commun (PAGC) en 2018 et la réimposition subséquente de sanctions américaines précédemment levées.  « L’UE reste gravement préoccupée par l’accumulation continue d’uranium faiblement enrichi par l’Iran qui dépasse de 10 fois le niveau autorisé par le Plan d’action global commun ».  Dans ce contexte, il a exhorté l’Iran à s’abstenir de toute autre action incompatible avec ses engagements du PAGC et à revenir sans délai à la mise en œuvre complète de cet accord.

Face aux tirs répétés de missiles balistiques de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) cette année, le représentant a exhorté la RPDC à signer et ratifier le TICE et de revenir au respect de ses obligations en vertu du TNP et des garanties de l’AIEA.  Il a appelé la RPDC à s’abstenir de nouvelles provocations et à renoncer à tous ses programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques de manière complète, vérifiable et irréversible.  « Jusqu’à ce que cela se produise, nous appliquerons strictement les sanctions existantes et appelons tous les autres États Membres de l’ONU à faire de même », a ajouté la délégation.

Mettant l’accent sur la lutte contre l’impunité pour préserver l’intégrité des normes établies, le représentant de l’UE a jugé impératif d’identifier et de tenir responsables les auteurs d’attaques chimiques en Syrie.  Il a dénoncé la violation continue par la République arabe syrienne de ses obligations en tant qu’État partie à la Convention sur les armes chimiques (CIAC) et l’utilisation d’armes chimiques par l’armée de l’air syrienne, comme l’a conclu le premier rapport de l’Équipe d’enquête et d’identification de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), en date du 8 avril 2020.

Le représentant de l’UE a condamné la tentative d’assassinat d’Alexeï Navalny, empoisonné en Russie par un agent neurotoxique militaire du groupe « Novichok », comme l’a confirmé l’OIAC sur la base d’analyses menées dans deux de ses laboratoires.  Dans ce contexte, il a invité le Gouvernement russe à faire tout son possible pour révéler les circonstances de ce crime en toute transparence.  Enfin, M. Gonzato a réaffirmé son ferme soutien à la Convention sur les armes biologiques et à toxines (BTWC).

Il a en conclusion a salué les résultats de la Réunion des Hautes Parties contractantes de 2019 à la Convention sur les armes classiques, notamment les progrès réalisés dans l’approbation des 11 principes directeurs et le début du Groupe d’experts gouvernementaux sur les systèmes d’armes autonomes létales (GGE LAWS) en 2020.

M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMIREZ (Mexique) a jugé inadmissible qu’en cette période de pandémie, une énorme quantité de ressources économiques soit allouée au maintien et à l’entretien de plus de 13 400 armes nucléaires, dont plus de 3 000 sont déployées et environ 1 800 de ces dernières en alerte maximale.  Pour la seule année 2019, 73 milliards de dollars ont servi au maintien des armes nucléaires, a-t-il rappelé, parlant de « contraste flagrant avec les montants destinés à la paix et au développement ».  Ceux qui s’obstinent à préserver de tels instruments sous-estiment les menaces qu’ils impliquent pour l’humanité tout entière, a ajouté M. de la Fuente Ramirez, qui a rappelé qu’il y a précisément 75 ans, la première résolution de l’Assemblée générale concernait le désarmement nucléaire et que, de ce fait, l’élimination totale de ces armes demeure une tâche non accomplie de l’ONU. 

En sa qualité de promoteur de la première zone exempte d’armes nucléaires dans une région densément peuplée grâce au Traité de Tlatelolco, le Mexique s’est félicité qu’avec 46 des 50 ratifications nécessaires, le Traité d’interdiction des armes nucléaires soit désormais en passe d’entrer en vigueur.  Il a aussi jugé impératif que la dixième Conférence d’examen du TNP, qui doit se tenir en 2021, aille dans le sens de l’élimination de ces armes.

M. Vladimir ERMAKOV (Fédération de Russie) a affirmé d’emblée la nécessité d’inverser « les actions, destructrices délibérées et fondées sur l’égocentrisme, de politique étrangère d’un État pour démanteler le système patiemment construit des accords internationaux ».  « L’évolution négative la plus récente, qui sape la sécurité régionale, a été la décision des États-Unis de se retirer du Traité dit Ciel Ouvert », en invoquant le faux prétexte des prétendues « violations » de ce Traité par la Russie, a ajouté le représentant.  M. Ermakov a résolument opposé la politique des États-Unis à celle de son pays, laquelle vise de manière cohérente à préserver la paix: « Nous agissons ouvertement en appuyant constamment les initiatives diplomatiques pour empêcher la détérioration de situation dans le domaine de la sécurité et de la stabilité, et à renforcer les mécanismes de contrôle des armements », a-t-il ainsi soutenu.

M. Ermakov a ensuite abordé ce qu’il a présenté comme l’objectif le plus urgent dans ce domaine, la prorogation du nouveau Traité de réduction des armements stratégiques américano-russe (New START).  Nous sommes prêts à proroger le Traité sans conditions préalables et invitons les États-Unis à le faire sans retard, a-t-il déclaré, estimant que cet accord donnerait le temps aux deux parties d’envisager de futures approches en matière de contrôle des armements.  Accusant en outre les États-Unis d’avoir « détruit » le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, le représentant a rappelé que, depuis son extinction, la Fédération de Russie s’était engagée unilatéralement à ne pas déployer de missiles terrestres à portée intermédiaire et à courte portée dans les régions du monde où des systèmes américains similaires y seraient déployés.  « Nous appelons tous les membres de la communauté internationale à soutenir nos efforts pour empêcher le déploiement de nouveaux missiles dans diverses régions du monde et à suivre une politique constructive et équilibrée visant à renforcer la sécurité et la stabilité internationales », a-t-il ajouté.

Estimant que le temps était venu de réfléchir « sérieusement » à la manière de rendre le processus de désarmement nucléaire véritablement multilatéral, le représentant a appelé à un dialogue ouvert tous les États dotés de capacités militaires nucléaires.  Il a souhaité à ce sujet que la prochaine Conférence d’examen du TNP contribue à restaurer la crédibilité de cette pierre angulaire de la sécurité internationale aujourd’hui fragilisée par les tensions croissantes entre parties. 

Après avoir apporté le soutien de son pays à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, M. Ermakov a abordé les questions liées aux autres armes de destruction massive, en particulier les travaux conduits sous l’autorité de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).  Il a qualifié l’évolution de l’OIAC d’inacceptable, dénonçant la volonté de certains États de faire en sorte que le travail de cette structure multilatérale autrefois couronnée de succès serve leurs seuls intérêts géopolitiques, une situation qui a, selon la Fédération de Russie, conduit à de profondes et graves divisions en son sein. 

« Les États-Unis continuent de bloquer les négociations sur un traité juridiquement contraignant sur la prévention d’une course aux armements dans l’espace », a encore accusé le représentant.  Pour empêcher une telle militarisation de l’espace extra-atmosphérique, il a plaidé pour la conclusion d’un instrument pertinent, fruit de la participation de toutes les nations spatiales à son élaboration.  Il a aussi indiqué que sa délégation présenterait cette année encore des projets de résolution sur le non-placement en premier des armes dans l’espace et des mesures de transparence et de confiance dans les activités spatiales.  Nous nous attendons à du soutien et à un coparrainage de ces textes, a-t-il conclu.

Enfin, il a reproché aux États-Unis de politiser les travaux de la Première Commission en divisant les États Membres de l’ONU au motif qu’il faudrait s’opposer à des États cherchant à démanteler le mécanisme onusien de désarmement.  « Nous considérons qu’il s’agit d’une étape très dangereuse en vue de désunir la communauté internationale et de détourner son attention des véritables problèmes de sécurité internationale causés par les actions irresponsables des États-Unis », a-t-il dit.  Il a conclu en fustigeant cette fois les actions « illégales » des autorités américaines qui refusent de délivrer des visas aux principaux experts de la délégation russe.  « Washington viole de manière flagrante ses obligations en vertu du Siège de l’ONU de 1947 », a-t-il affirmé.

M. ODD INGE KVALHEIM (Norvège) a déclaré que son pays, comme beaucoup d’autres, était attaché à l’objectif d’une élimination totale des armes nucléaires.  Cet objectif ne pourra être atteint que par le biais d’un processus équilibré, irréversible et vérifiable.  La Norvège réaffirme aussi que le TNP est le cadre des efforts communs sur le désarmement, la non-prolifération et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Pour cette raison, elle appelle tous les États à souscrire à la déclaration ministérielle sur l’avancement du désarmement nucléaire adopté par 16 États le 25 février dernier à Berlin.

La Norvège salue l’initiative américaine « Créer un environnement propice au désarmement nucléaire ».  Elle continue de plaider pour une entrée en vigueur rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et pour des négociations et la conclusion d’un traité d’interdiction de production de matières fissiles.  Elle continue en outre de juger « complètement inacceptable » le programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée, à qui elle demande de respecter les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de retourner à la table de négociation.  Le fait que l’Iran ne respecte pas les limitations contenues dans le Plan d'action global commun est également source de préoccupation, a ajouté le représentant, pour qui l’Iran doit pleinement respecter ses engagements et coopérer avec l’AEIA et son régime de sauvegarde.

La Norvège salue en revanche les pourparlers en cours sur la maîtrise des armements et le Traité NEW START entre les États-Unis et la Fédération de Russie.  Elle soutient l’invitation lancée par les États-Unis à la Chine pour qu’elle participe à ce dialogue.  Elle appelle aussi la Fédération de Russie à ouvrir des enquêtes sur l’empoisonnement au neurotoxique Novichok du citoyen russe Aleksei Navalny.  Elle juge « inacceptable » l’augmentation continue de la cyberactivité malveillante, de la part d’acteurs étatiques et non étatiques.  Cette situation montre l’urgence d’une action conjointe de tous les États en faveur d’un cyberespace ouvert et sécurisé.  À ce titre, la Norvège salue les discussions au sein du Groupe d’experts gouvernementaux et du Groupe de travail à composition non limitée.

Par ailleurs, le représentant a salué le fait que la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel (dite aussi Convention d’Oslo) ait connu un énorme succès.  Mais il a déploré l’augmentation « inquiétante » de l’utilisation des mines terrestres improvisées.  La Norvège juge donc « essentiel » d’aborder ce problème dans le cadre de la Convention.  Le plan d’action adopté à Oslo l’année dernière fournit un point de référence et des lignes directrices pour la mise en œuvre.  La Norvège attend donc avec intérêt l’adoption d’un nouveau plan d’action basé sur la Convention sur les armes à sous-munitions qui devrait avoir lieu à Lausanne (Suisse) cette année, a entre autres dit le représentant.

M. NÉSTOR POPOLIZIO (Pérou) a déclaré que la pandémie de COVID-19 avait dévoilé les vulnérabilités des systèmes de santé et la nécessité d’une coopération étroite.  Il a donc invité à une réflexion sur les dépenses militaires, non nécessaires, en vue de la mise au point d’armes et de leur sophistication, aux dépens de la santé publique et du redressement économique.

Pour le Pérou, l’utilisation et la menace des armes nucléaires constituent un crime contre l’humanité et une violation grave du droit international, notamment du droit international humanitaire.  La seule garantie contre la grave menace que représentent les armes nucléaires pour l’humanité réside dans leur interdiction urgente et leur élimination totale.  Le représentant a exhorté les États dotés de l’arme nucléaire à se conformer à l’Article VI du TNP et à en renforcer le régime par l’adoption de mesures concrètes.  

Le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) étant un instrument essentiel, le Pérou a encouragé les États figurant dans l’Annexe II, dont la ratification est indispensable à l’entrée en vigueur du TICE, à adhérer à cet instrument.  Il a ensuite exprimé sa profonde inquiétude face aux programmes nucléaires et de missiles balistiques de la République populaire démocratique de Corée.  Il a souhaité aussi que l’on cesse de saper le Plan d’action global commun et que toutes les parties à l’Accord de Vienne respectent leurs engagements.  Cette érosion concerne également le régime de non-prolifération des armes chimiques, a déploré M. Popolizio, qui a dénoncé l’utilisation comme armes, par certains États, de substances chimiques toxiques, en violation de l’esprit et la lettre de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.  Il y a également vu une atteinte à la paix et à la sécurité internationales.   

M. VITAVAS SRIVIHOK (Thaïlande) a déclaré que le commerce illicite, la prolifération et le trafic d’armes classiques, en particulier d’armes légères et de petit calibre, continuaient de constituer une menace sérieuse à la paix et à la sécurité en raison de leurs liens inextricables avec la criminalité transnationale organisée, le terrorisme et les violations des droits de l’homme.  La Thaïlande accorde donc une grande importance au Programme d’action des Nations Unies pour prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite des armes légères, cela afin de freiner leur prolifération et de promouvoir un comportement responsable des États, a expliqué le représentant.  À cet égard, la Thaïlande attend avec impatience la septième Réunion biennale des États Parties du Programme en 2021 », a-t-il dit. 

Le représentant a ensuite rappelé qu’en tant que pays toujours affecté par la présence de mines antipersonnel, la Thaïlande, qui accorde la plus haute importance à la prise en compte des conséquences humanitaires de l’usage de ces armes, honore pleinement ses engagements au titre de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel.  M. Srivihok a précisé qu’en août 2019 son pays avait rempli ses obligations en vertu de l’Article IV de la Convention en éliminant toutes les mines terrestres qui étaient conservées à des fins de formation au déminage.  « Nous nous concentrons actuellement sur les opérations de déminage proprement dites, afin d’achever nos tâches en la matière d’ici à 2023 », a-t-il fait savoir.  

Par ailleurs, M. Srivihok a assuré du soutien de son gouvernement aux activités et réflexions conduites par les groupes de travail et d’experts sur les relations entre les technologies de l’information et des communications et la sécurité internationale.  « La Thaïlande est prête à examiner toutes les idées et propositions constructives qui pourraient contribuer à préserver le développement de ces technologies d’activités malveillantes », a-t-il dit.

M. GEORG SPARBER (Liechtenstein) a loué le Secrétaire de la Commission et son équipe pour leur diligence dans les préparatifs des travaux de la Commission dans des circonstances sans précédent du fait de la pandémie.  La Première Commission se réunit alors que l’on assiste à une course aux armements, traditionnels et émergents, et que les positions chaque fois plus agressives de certains États affectent négativement la sécurité d’autres États, a-t-il prévenu.  En outre, la sécurité de l’Europe se voit affaiblie par l’annonce du retrait américain du Traité Open Skies, le plus récent d’une longue lignée de mécanismes « défunts » de contrôle des armements.  Avec ces nouvelles données, et la militarisation rapide de l’espace, M. Sparber a déclaré que la Commission serait bien avisée de ne pas travailler dans sa tour d’ivoire et de prendre en compte le contexte plus large des questions liées à la sécurité. 

De même, le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire est défunt et l’expansion du Traité New START reste une question ouverte.  Quant aux tensions autour du Plan d’action global commun, elles viennent d’atteindre un nouveau tournant, lamentable, en sus du statut précaire de l’Accord lui-même, autant de reculs qui menacent l’intégrité du régime de sanctions de l’ONU, a averti le représentant.  M. Sparber a également rappelé que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ne manifestait aucunement le désir d’appliquer les résolutions du Conseil de sécurité, et encore moins de prendre des mesures vérifiables en vue d’un désarmement nucléaire.

M. LUIS ANTONIO LAM PADILLA (Guatemala) a constaté que la pandémie de COVID-19 avait mis en évidence que les armes, sous leurs formes multiples, n’étaient aucunement une garantie de sécurité.  Même les plus coûteuses n’ont pas pu sauver les pays des conséquences de la pandémie, a-t-il fait observer.  Il a souligné qu’en 2019, les dépenses d’achat d’armes nucléaires dans le monde se sont élevées à hauteur de 73 millions de dollars et qu’une infime fraction de ces dépenses dans le secteur de la santé aura permis aux sociétés d’être mieux préparées, et plus résistantes à une pandémie comme le coronavirus.  Or, les pays détenteurs d’armes nucléaires, continuent à les perfectionner, et certains se retirent de traités internationaux de contrôle des armes, a poursuivi le Guatemala, qui a demandé à la Première Commission de veiller à suivre dans le cadre de ses travaux les principes régissant son mandat et d’agir de façon à avancer dans la prise de décisions efficaces et orientées vers l’action.

D’autre part, compte tenu de l’utilisation sans précédent des technologies de l’information durant la pandémie, et des nouveaux risques et menaces qui pèsent sur la sécurité des populations, le représentant a applaudi les efforts du Groupe d’experts et du Groupe de travail à composition ouverte sur la cybersécurité.  État partie au Traité de Tlatelolco, le Guatemala a mis l’accent sur la corrélation intrinsèque entre sécurité internationale et changements climatiques, les risques posés par l’un pouvant exacerber l’autre.  Les changements climatiques sont généralement abordés sous l’angle du développement mais il conviendrait de se pencher également sur leurs incidences sur la paix et la sécurité internationales, a-t-il suggéré en conclusion.

M. ENRIQUE A. MANALO (Philippines) a déclaré que les Philippines continuaient d’appuyer les 13 étapes pratiques et le Plan d’action en 64 points qui a été convenu lors des conférences d’examen du TNP de 2000 et 2010, respectivement.  La mise en œuvre de l’Article VI du TNP est cruciale et, à cet égard, l’action 5 du Plan d’action de 2010 pourrait contribuer à accélérer les progrès concrets en matière de désarmement nucléaire.

Le représentant a réitéré l’appel de son pays en faveur de l’entrée en vigueur rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  « Nous sommes préoccupés par l’approfondissement de la méfiance et l’élargissement de la fracture entre les États parties, la modernisation et le perfectionnement des capacités d’armes nucléaires, et l’abaissement des seuils d’utilisation des armes nucléaires » a-t-il ajouté.  M. Manalo a ensuite appelé les États dotés d’armes nucléaires à respecter leurs engagements aux termes du TNP avec sincérité et sans condition. 

Par ailleurs, le représentant a félicité l’AIEA pour son rôle inestimable dans l’accélération et l’élargissement de la contribution de l’énergie atomique à la paix, à la santé et à la prospérité dans le monde.  Les Philippines attachent une grande importance au Programme de coopération technique de l’AIEA, en tant que principal vecteur de livraison de l’Agence pour le transfert des utilisations pacifiques de la technologie nucléaire vers les pays en développement.   

En ce qui concerne le désarmement régional, le représentant a souligné le rôle des zones exemptes d’armes nucléaires dans le renforcement du cadre mondial de désarmement et de non-prolifération des armes nucléaires.   

M. Manalo a ensuite précisé que les Philippines étaient membres du Conseil exécutif de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Il a estimé que la coopération internationale en matière d’élimination des stocks d’armes chimiques et de non-prolifération des armes chimiques demeurait une préoccupation urgente.  Nous réaffirmons notre attachement aux objectifs de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques et à la mise en œuvre intégrale, efficace et non discriminatoire de toutes ses dispositions, a-t-il ajouté.

Enfin, les Philippines appuient la mise en œuvre de règlements solides concernant les armes classiques et attachent une grande importance au Traité sur le commerce des armes.  M. Manalo a rappelé que son pays avait été désigné pour assurer la présidence de la vingt-deuxième Conférence annuelle des Parties contractantes du deuxième Protocole modifié à la Convention sur certaines armes classiques et participait activement au Programme d’action pour prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects.  Il a particulièrement souligné la nécessité de faire face à la menace que représentent les engins explosifs improvisés, en particulier leur utilisation par des acteurs armés non étatiques.

M. WOOD (États-Unis) a estimé en préambule que la Chine devait rendre des comptes s’agissant de la propagation de la COVID-19 dans le monde.  Depuis quelques années, la Chine joue les champions du multilatéralisme en échappant en réalité à tout contrôle international sur ses agissements agressifs et la course aux armements à laquelle elle se livre, a-t-il ensuite accusé.  Le représentant a rappelé que son pays respectait son engagement à n’employer la force qu’en dernier recours, la Russie préférant pour sa part procéder à des essais d’armes déployées dans l’espace, alors même qu’elle présente à la Première Commission des projets de résolution sur la prévention de la militarisation dans l’espace. 

M. Wood a poursuivi en accusant la Fédération de Russie de ne pas respecter les traités de réduction des armes nucléaires auxquels elle est partie.  Après avoir exhorté la Russie à s’expliquer en toute transparence sur la tentative d’empoisonnement par des substances chimiques de l’opposant russe Alexeï Navalny, le représentant a indiqué que le travail bilatéral se poursuivait sur la prorogation du Traité NEW START, cet instrument devant viser des systèmes que la Russie continue de mettre au point. 

 S’il a ensuite réaffirmé l’attachement de son pays à la mise en œuvre des piliers du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, le représentant a appelé à l’émergence d’une nouvelle ère en matière de contrôle des armements.  Ce nouvel ordre ne pourra être mis en place qu’avec la participation des trois premières puissances nucléaires mondiales, car seul un traité tripartite pourra enrayer la course aux armements nucléaires à laquelle se livrent déjà la Russie et la Chine, laquelle ne se croit tenue par aucun engagement, va-t-il déclaré.  « La Première Commission doit donner de la voix sur ce dossier en appelant les trois pays à coopérer sur un contrôle des armements trilatéral : Washington Moscou et Beijing doivent s’asseoir à la même table pour discuter », a souligné le représentant des États-Unis.

Mme MARITZA CHAN VALVERDE (Costa Rica) s’est inquiétée des conséquences d’une nouvelle course quantitative et qualitative aux armes nucléaires.  Dans ce contexte, elle a salué les nouvelles discussions en cours dans la cadre du nouveau Traité de réduction des armements stratégiques (New START).  Elle s’est dite préoccupée de constater le manque de sérieux des États Membres face à leur engagements et obligations en matière de non-prolifération des armes nucléaires.  Elle a dit espérer que le document final de la prochaine conférence d’examen du TNP ne se traduira pas par un retour en arrière ou la remise en question d’accords précédents.  Elle a estimé que les essais d’armes nucléaires représentaient une mauvaise pratique et un défi lancé aux ambitions de non-prolifération.  Elle a souhaité une entrée en vigueur rapide du Traite d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) en appelant les États Membres concernés à y adhérer.

Mme Chan Valverde a déclaré que le Traité sur le commerce des armes (TCA) avait été imaginé pour que le transfert des armes n’ait pas pour conséquence de graves violations du droit international humanitaire.  Elle a appelé à renforcer les synergies entre le traité sur le commerce des armes et les autres traités et documents, dont le Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre. Elle a condamné l’emploi récent de bombes à sous-munitions dans le Caucase du Sud avant d’appeler à ratifier la Convention sur les armes à sous-munitions.  Elle a appelé à encadrer le recours à des drones armés et à des systèmes d’armes létales autonome (SALA) afin que l’être humain garde toujours la maîtrise de ces armes. 

« Avec le coût d’un char d’assaut nous pourrions traiter 26 000 personnes contre le paludisme et avec le prix d’un porte-avions nous pourrions reboiser une surface grande comme la Floride », a expliqué la représentante, après avoir regretté que les États aient consacré 1900 milliards de dollars aux armements en 2019, une année marquée par la plus forte croissance en dix ans en matière de dépenses militaires.   

M. ENKHBOLD VORSHILOV (Mongolie) a assuré que son pays avait toujours été engagé dans l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires.  Et de ce fait, il a toujours promu et soutenu les efforts internationaux visant le désarmement et la non-prolifération des armes nucléaires.  La Mongolie est, en outre, déjà engagée dans le processus de ratification du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Elle reste aussi d’avis que le TNP est l’outil le plus important pour maintenir et renforcer la paix, la sécurité et la stabilité internationales.  Pour cette raison aussi, elle perçoit dans le report -pour cause de pandémie de COVID-19- de la dixième Conférence d’examen du TNP une opportunité d’utiliser le temps offert pour continuer de chercher un terrain d’entente entre les États.

En tant que coordinateur de la quatrième Conférence sur les zones exemptes d’armes nucléaires qui doit se tenir en 2021 à New York, conjointement à la Conférence d’examen du TNP, la Mongolie espère que les participants travailleront étroitement afin de parvenir à un document final constructif.  De la même manière, elle déplore l’impasse dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement et espère que ses membres feront preuve de la volonté politique nécessaire pour que la Conférence puisse reprendre son travail de fond.

M. JUKKA SALOVAARA (Finlande), constatant le caractère exceptionnel des circonstances de la présente session en raison de la pandémie et ses effets sur la diplomatie du désarmement et la coopération multilatérale en général, a souligné qu’il était d’autant plus important de saisir l’occasion du dialogue direct au sein de la Commission et d’aller à l’essentiel: garantir les engagements qui existent et leur mise en œuvre pratique.  Le dialogue et la confiance qu’il engendre sont fondamentaux, a poursuivi le représentant, en particulier pour le renforcement de l’architecture internationale de contrôle des armes, la garantie que les accords sont respectés et la redevabilité lorsque cela n’est pas le cas.  Tout cela requiert des institutions multilatérales solides et des mises en œuvre nationales concrètes, épaulées par les efforts internationaux de renforcement des capacités, a-t-il ajouté.

Au chapitre de ce qu’il reste à faire dans ce contexte, M. Salovaara a estimé que cette session faciliterait l’évaluation des résultats des préparatifs de la Conférence d’examen du TNP, et a encouragé à allier ambition et réalisme. 

Le représentant a encouragé la Chine à se joindre aux discussions sur les futurs arrangements du Traité NEW START, et a encouragé le dialogue en cours entre les États-Unis et la Fédération de Russie, en souhaitant qu’il aboutisse à des résultats concrets. 

Concernant les armes chimiques, M. Salovaara a pointé comme « priorité urgente » le respect de la norme d’interdiction de leur usage et l’assurance de la reddition de comptes de ceux qui la violent.  

M. Salovaara a précisé par ailleurs que l’objectif du Groupe gouvernemental d’experts sur les Systèmes d’armes létales autonomes consiste à préparer un cadre normatif et opérationnel efficace destiné à être adopté par consensus par toutes les parties au processus.  S’il a admis que c’est un objectif ambitieux, il a ajouté que la Finlande allait pleinement s’y investir.  Les 11 Principes directeurs représentent une excellente base pour que chaque État s’y retrouve et continue à œuvrer vers un résultat pratique, a déclaré le représentant, qui a assuré qu’avec de la patience et de la souplesse de la part de chacun, il serait possible d’arriver à un résultat.

M. CHO HYUN (République de Corée) a déclaré que la plus grande menace qui pèse sur le monde est l’utilisation, y compris accidentelle de l’arme nucléaire.  C’est pour cette raison qu’il faut avancer sur les discussions internationales sur ce sujet.  Le représentant a également estimé que la confiance entre pays dotés et non dotés était essentielle.  C’est pourquoi la République de Corée appuie la création d’un environnement propice au désarmement nucléaire, promu par les États-Unis.  Elle estime aussi que l’Initiative de Stockholm fait preuve de pragmatisme. 

Le représentant a également déclaré que la dénucléarisation de la péninsule coréenne était source de paix et de sécurité dans le monde.  En dépit du peu de progrès sur cette question, il ne faut pas perdre de vue les progrès réalisés dans le dialogue entre la République populaire démocratique de Corée (RPDC), les États-Unis et la République de Corée, a plaidé le représentant, ajoutant qu’il espérait que la RPDC pourrait revenir à la table des négociations et avancer sur le sujet.

Si les armes nucléaires sont une préoccupation majeure pour la communauté internationale en matière de désarmement, il ne faut pas oublier les armes légères et de petit calibre ni les autres armes classiques, a fait observer le représentant.  La République de Corée est un promoteur du Traité sur le commerce des armes et de la Convention sur certaines armes classiques.  Elle espère aussi que les efforts collectifs pourront se poursuivre afin de trouver un consensus en ce qui concerne l’usage des armes létales autonomes, la non-militarisation de l’espace extra-atmosphérique et la sécurité dans le cyberespace.  

M. KIM SONG (République populaire démocratique de Corée (RPDC), a jugé inquiétante la course aux armements des grandes puissances.  Après la fin du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, le représentant s’est aussi inquiété de voir que les États Membres ne respectaient pas leurs obligations au titre des traités qu’ils ont ratifiés.  Dans ce contexte, il a appelé les pays disposant des arsenaux les plus vastes à réduire leurs stocks d’armes et à mettre fin à une compétition qui nuit aux pays de la région.  Parmi les pays de la région qui accumulent des armes, le représentant a particulièrement accusé le Japon.  Il a dénoncé ce qu’il a appelé la provocation des pays qui participent à des exercices militaires conjoints avec la République de Corée.  « Nous avons besoin des forces de dissuasion pour notre légitime défense face aux forces hostiles », s’est justifié le représentant de la RPDC, avant de préciser que son gouvernement était opposé à toutes les armes de destruction massive, y compris les armes chimiques ou bactériologiques.  Il a enfin appelé à empêcher la prolifération des armes dans l’espace extra-atmosphérique.  

M. MARK ZELLENRATH (Pays-Bas) a notamment souligné l’implication de son pays dans les travaux devant mener à la négociation d’un traité interdisant la production des matières fissiles à des fins militaires au sein d’une Conférence du désarmement revitalisée.  Il a également demandé à la Chine de répondre favorablement à la main tendue par les États-Unis pour s’engager de manière formelle et vérifiée à réduire la taille de son arsenal nucléaire. 

Concernant les progrès de l’informatique et la question de la sécurité internationale, le représentant a indiqué que son pays était favorable à un examen de la proposition de création d’un programme d’action inclusif pour faire fond sur les travaux menés par les groupes d’experts et gouvernemental sur ce thème.  Pour ce qui est armes classiques, il a noté que le nombre toujours important de victimes de mines antipersonnel et d’engins explosifs improvisés montrait la pertinence de renforcer, financièrement et techniquement, la mise en œuvre du Plan d’action d’Oslo.  Enfin, il a appelé à l’universalisation du Traité sur le commerce des armes, seul instrument juridiquement contraignant pour règlementer le commerce des armes classiques.

M. JÖRUNDUR VALTYSSON (Islande), à titre national, a déclaré que la crise actuelle de COVID-19 rappelait douloureusement que les défis mondiaux exigent une réponse globale, de l’ouverture et de la transparence.  Il a souhaité que cette expérience guide la coopération internationale pour contrer les tensions croissantes, la méfiance et le non-respect, qui définissent chaque fois davantage l’ordre du jour relatif au contrôle des armes, au désarment et à la non-prolifération.  

Le représentant a exhorté à préserver certains des accords bilatéraux et multilatéraux fondamentaux qui ont sorti la communauté internationale de la course folle à l’armement pendant la guerre froide, notamment le TNP et Traité NEW START.  Il a exhorté à faire bon usage du report de la dixième Conférence d’examen du TNP en la préparant mieux et en jetant des ponts, car cet instrument a démontré son efficacité dans la prévention de la prolifération des armes nucléaires tout en conservant les bienfaits de l’usage de la technologie nucléaire à des fins pacifiques.  Il nous faut aller de l’avant et renforcer le troisième pilier du traité sur le désarmement nucléaire, a poursuivi M. Valtysonn, ajoutant qu’il ne dépend que de nous de consentir un effort supplémentaire pour la mise en œuvre de l’Article VI de TNP.

De son côté, le Traité New START joue un rôle crucial pour la stabilité internationale car il limite le nombre d’armes nucléaires stratégiques, fournissant par là même des mesures d’établissement de la confiance au profit de tous.  Le représentant a dit attendre le résultat du dialogue russo-américain sur l’équilibre stratégique, notamment l’expansion du Traité New START.  À cet égard, il a encouragé la Chine à s’engager avec la Russie et les États-Unis sur le contrôle des armes et le désarmement.  

Le représentant a regretté la menace que fait encore planer la République populaire démocratique de Corée sur la sécurité mondiale avec son programme nucléaire illégal en violation des résolutions du Conseil de sécurité et a appelé ce pays à agir de manière responsable, à adhérer au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et à réadhérer au TNP.  

Notant que plusieurs traités sur le désarmement mondial étaient confrontés à de graves problèmes financiers, le représentant a exhorté tous les États à honorer leurs engagements financiers.  Il a, en conclusion, déclaré que le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU devrait servir à revitaliser l’ordre du jour du désarmement.  Il est clair que nous avons besoin de plus de ressources, d’une réflexion créative et d’inclusive, notamment en veillant à ce que les femmes jouent un rôle actif et sur un pied d’égalité dans le contrôle et le désarmement, conformément à la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, a-t-il conclu.  

Droits de réponse

Le représentant de la Chine a regretté que le représentant des États-Unis ait propagé le virus « politique » en diffamant la Chine. Il a dénoncé les « accusations infondées » des États-Unis s’agissant de la prétendue responsabilité de la Chine dans la propagation de la COVID-19 dans le monde en expliquant que les États-Unis étaient les seuls responsables de leur mauvaise gestion de la pandémie. Il a ajouté que la contribution positive de la Chine au désarmement était reconnue de tous dans le monde. Il a poursuivi en présentant les États-Unis comme la plus grande menace pour la sécurité et la stabilité du monde et a dénoncé « l’obsession militaire » des États-Unis en expliquant que les dépenses militaires américaines se sont élevées à 700 milliards de dollars en 2019, ce qui représente 40% des dépenses militaires mondiales. Le représentant de la Chine a également dénoncé l’unilatéralisme des États-Unis, pays qui s’est retiré du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire et du Plan d’action global commun iranien et qui s’oppose à la prolongation du Traité de réduction des armements stratégiques New START sous prétexte de négociations trilatérales souhaitées avec la Chine.  « Les États-Unis déséquilibrent le monde en déployant des systèmes antimissile en Europe et au Moyen-Orient », a ajouté le représentant de la Chine, avant de déclarer que « les États-Unis entravent le contrôle des armes biologiques et représentent le principal obstacle au contrôle des armes dans le monde ».  Il a enfin affirmé que les États-Unis avaient reporté la destruction de leurs stocks d’armes chimiques à plusieurs reprises et cherchaient à mener des opérations militaires dans l’espace extra-atmosphérique.

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a regretté les déclarations « partiales et politiquement motivées » des pays européens.  Il a expliqué que son pays était obligé de s’armer pour se défendre face aux provocations et menaces.  « Notre force dissuasive ne représenterait aucune menace si les provocations n’avaient pas lieu et si des pays s’abstenaient de chantage », a-t-il ajouté.  « Notre pays n’a jamais jeté la première pierre et notre force dissuasive ne saura jamais menacer les pays européens », a-t-il encore affirmé.

Le représentant du Japon a jugé infondés les commentaires de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) en expliquant que la politique militaire japonaise est uniquement défensive.

Le représentant des États-Unis a dit que la Chine avait eu l’occasion de prendre les devants en matière de COVID-19 mais n’avait rien fait.  « Nous observons nos obligations de désarmement nucléaire, contrairement à la Chine », a-t-il ajouté.

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a repris la parole pour demander au Japon de s’excuser des crimes qu’il avait commis contre l’humanité.  Le Japon doit cesser ses plans de renforcement des armements qui menace la paix et la sécurité dans la région, a-t-il dit. 

Le représentant de la Chine a également repris la parole pour défendre les mesures « très strictes » prises par son pays pour endiguer, depuis le début, la pandémie de COVID-19.  Les États-Unis croient que répéter des mensonges suffit à en faire des vérités, a-t-il lancé.  

Le représentant du Japon a répondu à la République populaire démocratique de Corée que ses revendications étaient infondées, son pays œuvrant depuis des décennies à la paix et à la sécurité.  

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