Soixante-quinzième session,
Dialogues virtuels - matin
AG/DSI/3654

La Première Commission dialogue avec les Présidents des Groupes chargés d’étudier les questions de sécurité dans le cyberespace 

Treize jours après un premier échange virtuel avec la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, et les représentants de la société civile, la Première Commission a tenu ce matin un nouvel échange du même type consacré aux autres questions de désarmement, principalement la sécurité dans le cyberespace.

Ce deuxième volet des dialogues interactifs virtuels, qui, COVID-19 oblige, remplacent cette année les traditionnels débats spécifiques sur les diverses questions à l’ordre du jour de la Première Commission, a permis d’entendre des interventions du Président du Groupe d’experts gouvernementaux chargé d’examiner les moyens de favoriser le comportement responsable des États dans le cyberespace dans le contexte de la sécurité internationale (GEG), M. Guilherme de Aguiar Patriota (Brésil), et de celui du Groupe de travail à composition non limitée sur les progrès de l’informatique et des télécommunications dans le contexte de la sécurité internationale, M. Jürg Lauber (Suisse).  Les deux diplomates ont notamment mis l’accent sur les adaptations qu’il a fallu mettre en œuvre pour permettre à ces groupes de travailler dans le contexte des restrictions sanitaires imposées par la pandémie.  Ils ont aussi souligné les contributions complémentaires de leurs groupes respectifs et les efforts de collaboration.

Présentant les derniers travaux du Groupe de 25 experts gouvernementaux, M. de Aguiar Patriota a mis l’accent sur les menaces, les fréquences et gravités croissantes des attaques cybernétiques, notamment lorsqu’elles visent des infrastructures essentielles.  Face à cette réalité, il a indiqué que le Groupe avait mis l’accent sur la nécessité d’adopter des mesures supplémentaires de confiance et de nouvelles normes aux niveaux local, régional et international, ainsi que de renforcer la coopération internationale, par le biais des organisations régionales, pour aider les États à mettre en œuvre des normes de comportement responsables dans le cyberespace dans le contexte de la sécurité internationale.

M. Lauber s’est, quant à lui, félicité des contributions apportées par une centaine de représentants de la société civile, du monde de l’entreprise et du monde universitaire qui sont venus enrichir les réflexions de son Groupe de travail.  Ce dernier, a-t-il rappelé, travaille sur un projet de rapport qui doit être adopté par consensus d’ici à mars 2021 avec de nouvelles recommandations sur des mesures de confiance et le renforcement des capacités.

Répondant à une question de la délégation du Canada sur la dimension de genre de la cybercriminalité et du comportement responsable des États dans le cyberespace, M. de Aguiar Patriota s’est félicité que les trois rapports adoptés par consensus par son groupe aient été entérinés par l’Assemblée générale.  Il a souligné la qualité des interactions entre le GEG et le Groupe de travail à composition non limitée, en notant que le GEG permettait une discussion plus fouillée sur la question de transparence et des questions de normes de comportement responsable.  De son côté, M. Lauber a souligné la valeur ajoutée de la grande diversité des participants au Groupe de travail sur les TIC, avant de souligner sa volonté de promouvoir la participation des femmes diplomates à ces travaux.

Suite à des questions des représentants de l’Équateur et de l’Égypte, M. de Aguiar Patriota a indiqué que le Groupe d’experts gouvernementaux était un mécanisme à la disposition des États Membres et répondait à un mandat décidé par ces derniers.  « Mon rôle est de réunir les 24 experts du groupe et non de me prononcer sur le mandat du groupe », a-t-il insisté.  M. Lauber a, pour sa part, répondu à l’Égypte que l’important pour le Groupe de travail à composition non limitée était de pouvoir s’acquitter de son mandat en mobilisant les États Membres dans le cadre de discussions véritablement ouvertes, afin, notamment que ceux-ci se familiarisent plus avant avec les questions traitées.

Enfin, la Fédération de Russie a pris la parole en fin de séance pour rappeler que c’est à son initiative que le GEG avait été créé en 2018, ouvrant la voie à un nouveau processus de négociations sur la sécurité internationale, auxquelles tous les pays ou presque ont participé, « y compris ceux qui n’appuyaient pas la résolution de l’Assemblée générale ayant porté création de cette instance transparente et démocratique ».  La Fédération de Russie a également indiqué qu’elle présenterait cette année encore un projet de résolution sur les technologies de l’information et des communications et la sécurité internationale.  Elle a souhaité que ce document, qui demande la poursuite du processus de négociations en cours, et, dont nous, soit soutenu par le plus grand nombre possible d’États Membres.  Par ailleurs, la Fédération de Russie a vivement suggéré que les États se concentrent sur l’exécution du mandat clairement défini du Groupe, « au lieu de se disperser dans des discussions ouvertes ». 

Thème le plus évoqué lors du débat général de la Première Commission, le désarmement nucléaire s’est invité à la séance de ce matin après l’annonce, samedi, du dépôt par le Honduras de la cinquantième ratification du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), qui va permettre à ce dernier d’entrer en vigueur dans trois mois, soit le 22 janvier prochain.  Le Secrétaire général de l’Organisme pour l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes (OPANAL), M. Flávio Roberto Bonzanini, est venu dénoncer la responsabilité principale des États-Unis et de la Fédération de Russie, qui possèdent à eux seuls 90% des armes nucléaires.  Après avoir rappelé que sa région était devenue la première zone densément peuplée exempte d’armes nucléaires et que les cinq zones exemptes d’armes nucléaires en vigueur actuellement couvraient plus de 100 des États Membres de l’ONU, M. Bonzanini a accusé les deux principaux détenteurs d’armes nucléaires d’endommager le régime de désarmement nucléaire et de non-prolifération en ne respectant par l’article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Il a particulièrement salué la contribution de sa région en notant que parmi les 50 États ayant désormais ratifié le TIAN figurent 21 pays d’Amérique latine et des Caraïbes.

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