CONF201030-CS

Le Président sortant du Conseil de sécurité dresse un bilan du mois écoulé et de la situation sanitaire au Conseil

Le Représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations Unies a donné, cet après-midi, une conférence de presse pour dresser le bilan de la présidence russe du Conseil de sécurité, au mois d’octobre.  M. Vassily A. Nebenzia est notamment revenu sur les principaux « débats signatures » de sa présidence et sur la non-adoption du projet de résolution présenté par sa délégation sur « les femmes, la paix et la sécurité » quelques minutes avant cette conférence de presse.  Il a aussi dressé un bilan de la situation sanitaire après l’arrêt, cette semaine, des réunions physiques, suite à l’annonce de cas de COVID-19 à la Mission du Niger, membre élu du Conseil. 

M. Nebenzia a estimé qu’en octobre, le Conseil de sécurité a réussi à se montrer dynamique et s’est dit particulièrement satisfait par les « débats signatures » que sa présidence est parvenue à organiser en visioconférence (VTC), conformément aux mesures imposées par la COVID-19.  Il a aussi considéré comme une « bonne chose » que le Conseil ait pu revenir dans sa salle.  « Nous n’avons pas pu finir de cette manière mais nous sommes prêts à y revenir dès que possible. Nous avons ouvert la porte », a-t-il déclaré.  

Revenant sur le débat du 20 octobre sur la situation dans la région du golfe Persique, lequel a été présidé par le Ministre russe des affaires étrangères, M. Sergey Lavrov, le représentant s’est dit « satisfait de l’intérêt manifesté pour les arrangements de sécurité et d’établissement de la confiance » suggérés lors des discussions, par les « excellents présentateurs ».  Il a dit avoir relever en particulier l’idée de mettre en place dans la région une structure qui jouerait un rôle similaire à celui l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans sa région.  Il a également rappelé l’une des positions de base de son pays, à savoir que « les conflits régionaux doivent être réglés par les acteurs et moyens régionaux ».  

Interrogé sur la portée de ce débat, M. Nebenzia a rappelé que la réunion a eu le mérite d’être une « première »: « nous n’étions pas naïfs au point de croire que les problèmes de la région seraient résolus » par une seule séance du Conseil de sécurité.  Répondant à une autre question sur l’Iran, le représentant russe a souligné que les sanctions ont été levées en vertu de l’Accord de Vienne de 2015 et qu’il n’y a donc pas de raison de poser la question de leur retour.  Il s’est félicité de ce que les « tentatives illégitimes » de les rétablir, au mois de septembre n’aient pas abouti.  

À propos de l’autre grand événement de la présidence russe, la réunion consacrée au vingtième anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 (2000) sur « les femmes et la paix et la sécurité », qui a fait l’objet d’un débat en VTC le 29 octobre, M. Nebenzia a commenté le rejet quelques minutes auparavant du projet de résolution présenté par son pays.  « Nous avons tenté de satisfaire le large spectre  des opinions » manifestées par les membres du Conseil, a-t-il assuré, avant de dénoncer la « tendance inquiétante de certains pays » d’établir une « sorte de monopole sur les droits des femmes et de nier aux autres » le droit d’apporter leur contribution.  

« Nous ne cherchions pas une révolution », a dit M. Nebenzia.  Il s’agissait simplement d’un « texte commémoratif qui n’avait vocation à marquer une percée ». Le représentant russe a nié vouloir revenir en arrière.  « La société civile, les droits de l’homme, tout était là », a-t-il affirmé, faisant part de sa perplexité. Il a reproché à ceux qui se sont abstenus de lancer un message « déroutant ».  « Je ne suis pas sûr que les femmes comprendront cette attitude ».  Le représentant a promis que son pays fournira sa propre explication de vote.  Les différents intervenants ont tous présenté leur « recette » pour promouvoir les femmes et leur rôle dans la paix mais « le plus important, c’est la volonté politique de s’engager ». 

Le représentant a également mentionné le débat trimestriel sur le Moyen-Orient du 27 octobre, une « réunion importante au vu des développements régionaux ».  Il a rappelé à cette occasion que la normalisation des relations entre pays arabes et Israël ne devait pas se faire « aux dépens du peuple palestinien ». Pour le représentant, la réunion a souligné le soutien « massif » de la communauté internationale au processus de paix mené par le Quatuor.  

M. Nebenzia a passé rapidement en revue les autres réunions publiques tenues lors de ce mois, en justifiant la réunion sur la Syrie où les aspects politiques et humanitaires ont été pour une fois examinés en même temps, par l’absence de développements majeurs sur le terrain.  Revenant sur la séance consacré le 5 octobre à la question des armes chimiques en Syrie, il a déploré que certains membres du Conseil aient, par un vote de procédure, empêché que s’exprime l’ancien Directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, M. José Bustanio.   

Le représentant a raconté la réaction du Conseil de sécurité face aux différents événements, citant les consultations sur la situation à Chypre qui ont abouti à la publication de la déclaration présidentielle du 9 octobre ainsi que celles qui ont été consacrées au conflit de la fin septembre entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie dans le Nagorno-Karabakh.  Interrogé sur la possibilité pour le Conseil de se saisir de cette question en séance publique, M. Nebenzia a insisté sur la difficulté de la tâche.  On a espéré être très proche d’une solution, cela n’a pas été le cas, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il faut avant tout un cessez-le-feu qui tienne, puis des négociations sérieuses.  Il n’a toutefois pas exclu l’idée que le Conseil s’empare du problème si la situation se dégrade de nouveau.

Enfin, à propos de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), dont le Conseil vient de reconduire le mandat, M Nebenzia a souligné la nécessité d’avoir un envoyé spécial pour succéder à M. Horst Köller, quelque 15 mois après son départ.  Faisant état d’un long blocage, il a dit tenir à un consensus.  Des noms ont été cités mais il serait prématuré de commenter plus avant.  

Quant à la situation sanitaire après l’annonce en début de semaine de cas de COVID-19 au sein de la Mission du Niger, assis à un siège non permanent du Conseil de sécurité, M. Nebenzia a précisé qu’il ne s’agissait pas « de la mission tout entière ».  La plupart des personnes testées positives étaient asymptomatiques même si une au moins a développé des symptômes.  Dans ces circonstances, il était impossible que le Conseil se réunisse physiquement et des mesures de précaution raisonnables ont été prises pour organiser toutes les séances de la semaine écoulée en visioconférence.  

Clairement, a-t-il ajouté, « ce n’est pas la salle du Conseil de sécurité qui est la cause de l’infection ». Mais, a dit le représentant, nous ne pouvions y retourner, sans être sûrs et certains que les problèmes du Niger étaient réglés.  Personne au Conseil n’est « pessimiste » et personne ne croit que le Siège des Nations Unies soit le lieu le plus dangereux de New York.  « C’est très clairement faux et je pense que c’est au contraire l’un des lieux les plus sûrs  ».  

À partir du 1er novembre, la présidence du Conseil de sécurité sera assurée pour un mois par Saint-Vincent-et-les Grenadines.  

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