8778e séance – matin
CS/14374

RDC: la Représentante spéciale précise devant le Conseil de sécurité la stratégie d’un retrait « graduel et responsable » de la MONUSCO

La Représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC), Mme Leïla Zerrougui, a détaillé, ce matin, devant le Conseil de sécurité, la stratégie d’un retrait « graduel, responsable et durable » de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), dans un contexte de divergences persistantes entre les membres de la coalition au pouvoir.  Le retrait de la Mission a dominé les interventions des délégations, dont celle du représentant congolais qui a souhaité que la MONUSCO « réussisse sa sortie ». 

La Représentante spéciale, qui est également Cheffe de la Mission, a entamé son intervention en indiquant que, six semaines après avoir suspendu le Conseil des ministres, le Président Tshisekedi a annoncé, hier, la fin de la coalition unissant le parti Cap pour le changement (CACH) et le Front commun pour le Congo (FCC).  « Au moment où nous parlons, tout en prenant acte de la fin de la coalition décidée par le Président, le FCC a rejeté le diagnostic de crise entre le Gouvernement et le Parlement et qualifié les décisions du Chef de l’État d’inconstitutionnelles », s’est inquiétée la Représentante spéciale. 

Outre ces tensions politiques, Mme Zerrougui s’est dite préoccupée par la poursuite de la crise sécuritaire dans l’est du pays, marquée par de graves violations des droits de l’homme, des attaques de civils et de graves incidents de violence intercommunautaire dans les Nord-Kivu et Sud-Kivu.  Les activités meurtrières de groupes nationaux et étrangers armés soulignent le rôle crucial que la Mission, y compris la brigade d’intervention, doit continuer de jouer pour appuyer les forces de sécurité nationales dans l’extension de l’autorité de l’État et la prévention de la violence contre les civils.  « La protection des civils demeure la priorité centrale de la MONUSCO », a-t-elle assuré. 

Alors que le Conseil de sécurité doit se pencher sur le renouvellement du mandat à la fin du mois, Mme Zerrougui a expliqué que la stratégie d’un retrait la Mission a été arrêtée avec les autorités du pays.  « Cette transition n’est pas un processus qui vient de commencer mais bel et bien la poursuite de mesures prises au lendemain de l’ élection présidentielle de 2018 et de la passation pacifique du pouvoir », a-t-elle rappelé.   Depuis, la Mission a fermé neuf bureaux extérieurs ; elle est présente dans six provinces, en plus de son siège à Kinshasa. 

D’ici à juin 2021, la Mission se sera complétement retirée des Kasaïs et, d’ici à juin 2022, si la stabilisation s’est enracinée, elle sera en mesure de se retirer du Tanganyika.  Au regard des besoins sécuritaires distincts, Mme Zerrougui a défendu une consolidation progressive de la présence de la Mission dans les trois provinces les plus touchées par la violence: le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri.  Plus globalement, la Cheffe de la MONUSCO a précisé que la transition dépendra de la capacité du Gouvernement à assurer la sécurité. 

Des étapes importantes ont été franchies, au cours de l’année écoulée, vers la stabilisation de la RDC, bien que le Gouvernement et le peuple congolais continuent de devoir relever d’importants défis et d’avoir besoin, à cette fin, du soutien de la MONUSCO et des principaux partenaires régionaux et internationaux du pays, résume le Secrétaire général dans son rapport sur la Mission dont était saisi le Conseil.  Il recommande donc que le mandat de la MONUSCO soit prorogé d’un an. 

« Nous sommes déçus par le fait que certains critères prévus par la résolution de l’année dernière sur la MONUSCO n’ont pas été remplis », a déclaré le délégué des États-Unis, tout en saluant la stratégie commune sur le retrait de la Mission.   Il a, en conséquence demandé, « un affinement des critères et un calendrier plus précis », tout en invitant la MONUSCO à entamer la remise de certaines tâches aux autorités congolaises et à l’équipe de pays des Nations Unies pour se concentrer sur la réforme du secteur de la sécurité.  

« Un transfert graduel des responsabilités ne doit pas saper les gains enregistrés », a averti le délégué de l’Estonie.  Les dates de retrait doivent être flexibles et réajustées en fonction des développements sur le terrain.  Dans ce droit fil, la Belgique a demandé une démarcation claire entre les tâches de la Mission et celles de l’équipe de pays.  La Chine a rappelé que le retrait dépendra des capacités du Gouvernement et jugé « raisonnable » le renouvellement d’un an de son mandat. 

« Toute reconfiguration de la Mission doit tenir compte de la situation sur le terrain et des priorités établies par Kinshasa et les pays fournisseurs de contingents », a appuyé le délégué de la Fédération de Russie.   De son côté, l’Afrique du Sud, qui s’exprimait aussi au nom du Niger, de la Tunisie et de Saint-Vincent-et-les Grenadines, a mis en garde contre un « retrait prématuré de la Mission pour des raisons budgétaires », qui serait « désastreux » et saperait des décennies d’investissement dans le maintien de la paix.  Le délégué sud-africain a jugé indispensable un plein engagement du Conseil afin de fournir à la Mission tous les moyens nécessaires à l’exécution de son mandat, en étroite collaboration avec le Gouvernement congolais.  « La MONUSCO doit atteindre sa pleine capacité opérationnelle, ce qui passe par la mise en œuvre de la reconfiguration de la Brigade d’intervention de la force », a déclaré le délégué de la France, appuyé par son homologue du Royaume-Uni. 

Dans son intervention, le représentant de la RDC a, lui aussi, appelé au renforcement des capacités offensives de la Mission, notamment de sa brigade d’intervention.  « Ce sont là les conditions sine-qua non que la MONUSCO doit suivre à la lettre pour réussir sa mission première, à savoir la protection des civils, ainsi que pour réussir sa sortie progressive responsable suivant le calendrier établi d’un commun accord avec le Gouvernement », a-t-il déclaré.  Le délégué a notamment souhaité que la brigade d’intervention soit dotée d’unités spéciales adaptées à la guerre asymétrique dans l’est du pays.  Enfin, il est revenu sur les deux années « de grâce, de patience et d’abnégation » pour préserver la coalition et qui n’auront pas réussi à éviter une situation de crise persistante.  Un « informateur », nommé conformément aux dispositions de la Constitution, sera chargé d’identifier une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée nationale. 

Mme LEILA ZERROUGUI, Représentante spéciale du Secrétaire général et Cheffe de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a indiqué, avant le renouvellement du mandat de la Mission, que le pays traverse malheureusement une période de tensions politiques accrues, marquée par des divergences persistantes entre les membres de la coalition au pouvoir.  « Six semaines après avoir suspendu le Conseil des ministres et annoncé le lancement de consultations avec un large éventail de représentants des forces politiques et de la société civile, le Président Tshisekedi s’est adressé à la Nation hier après-midi. »  Dans ce discours, le Président a annoncé la fin de la coalition unissant Cap pour le changement (CACH) et Front commun pour le Congo (FCC), et a soutenu qu’au vu de l’érosion de la majorité parlementaire actuelle, il avait décidé de nommer un informateur, mandaté pour identifier une nouvelle majorité prête à soutenir son programme de réformes, a expliqué Mme Zerrougui.  Le Président a également souligné que si cet informateur était incapable d’identifier une nouvelle majorité parlementaire, il procèderait à la dissolution de l’Assemblée nationale et demanderait au peuple congolais de lui donner une majorité par les urnes. 

« Au moment où nous parlons, tout en prenant acte de la fin de la coalition décidée par le Président, le FCC a rejeté le diagnostic de crise entre le Gouvernement et Parlement et qualifié les décisions du Chef de l’État d’inconstitutionnelles », s’est inquiétée la Représentante spéciale.  Elle a fait remarquer qu’entre temps, plusieurs représentants de la société civile et de l’opposition ont accueilli favorablement l’évaluation de la situation politique du pays par le Chef de l’État, et ont indiqué leur soutien à sa démarche.  « Nous devons malheureusement déplorer aujourd’hui des échauffourées entre militants des deux forces politiques autour du Parlement. » 

Au vu de ces tensions, la Représentante spéciale a déclaré que la MONUSCO a rencontré au cours du mois dernier de nombreux représentants des forces politiques et de la société civile concernées, pour les encourager à résoudre leurs différends par le dialogue, et éviter toutes provocations susceptibles d’inciter à la violence.  La Mission a également souligné la nécessité de concentrer leurs efforts pour trouver un accord sur les politiques de stabilisation et les réformes institutionnelles essentielles à l’amélioration de la sécurité et de la vie quotidienne des Congolais.  « Nous continuerons à faire usage de nos bons offices pour faciliter une résolution rapide et pacifique de cette situation politique délicate qui, si elle persistait, pourrait avoir des répercussions sérieuses sur la situation économique et sécuritaire du pays », a averti Mme Zerrougui. 

La Représentante spéciale s’est dite préoccupée par la poursuite de la crise sécuritaire dans l’est du pays, marquée par de graves violations des droits de l’homme, des attaques de civils et de graves incidents de violence intercommunautaire dans les Nord-Kivu et Sud-Kivu.  Les activités meurtrières de groupes nationaux et étrangers armés soulignent le rôle crucial que la Mission, y compris la brigade d’intervention, doit continuer de jouer pour appuyer les forces de sécurité nationales dans l’extension de l’autorité de l’État et la prévention de la violence contre les civils.  « La protection des civils demeure la priorité centrale de la MONUSCO », a déclaré Mme Zerrougui, ajoutant que la Mission a adopté à cette fin une approche globale impliquant ses composantes militaire, civile et policière.  Elle a ensuite condamné les attaques inacceptables contre les travailleurs humanitaires alors que ceux-ci jouent un rôle vital dans l’appui aux populations civiles vulnérables. 

La Représentante spéciale a affirmé que la protection des civils exige un établissement des responsabilités pour les crimes commis, ajoutant que la récente condamnation de Ntabo Ntaberi Sheka est une victoire pour la justice militaire congolaise dans sa lutte contre l’impunité.  Elle a ensuite salué les efforts constructifs entrepris par les autorités congolaises en vue d’engager les pays voisins pour une résolution des différends et la consolidation de la stabilité.  Ces efforts devraient se poursuivre en 2021, lorsque le Président Tshisekedi assumera la présidence de l’Union africaine. 

Mme Zerrougui a ensuite abordé le sujet du retrait de la Mission débattu avec les autorités du pays.  Ces discussions ont abouti à une stratégie commune d’un retrait graduel, par étapes, responsable et durable de la Mission.  Cette transition n’est pas un processus qui vient de commencer mais bel et bien la poursuite de mesures prises au lendemain de l’élection présidentielle de 2018 et de la passation pacifique du pouvoir, a-t-elle rappelé.  Depuis, la Mission a fermé neuf bureaux extérieurs et est présente dans six provinces, en plus de son siège à Kinshasa.  Au regard des besoins sécuritaires dans la région, la vision commune appelle à une stratégie adaptée à la situation dans les provinces et à une consolidation progressive de la présence de la Mission dans les trois provinces les plus touchées: le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri.  D’ici à juin 2021, la Mission se sera complétement retirée des Kasaïs et sera, d’ici à juin 2022, si la stabilisation s’est enracinée, en mesure de se retirer du Tanganyka.  « Au bout du compte, la responsabilité première de la protection des civils incombera aux autorités de l’État. »  La Cheffe de la MONUSCO a précisé que la transition dépend de la capacité du Gouvernement à assurer la sécurité, ajoutant que la Mission l’appuie activement en ce sens.  S’agissant de la pandémie, elle a précisé que 173 membres de la Mission ont été infectés par le virus et que six d’entre eux ont trouvé la mort. 

« La situation politique que traverse actuellement la République démocratique du Congo est très incertaine. »  Selon la Représente spéciale, le Conseil de sécurité peut jouer un rôle important pour encourager une résolution négociée de cette crise politique, de sorte qu’elle privilégie des solutions durables, donnant priorité aux intérêts de la population congolaise sur des objectifs politiques à court terme qui risquent d’accroître plus encore les tensions.  « La République démocratique du Congo ne peut pas se permettre une crise institutionnelle grave et a besoin d’institutions stables et fonctionnelles se remettant au travail le plus vite possible et se concentrant sur le relèvement économique national et la stabilisation de l’est du pays, avant les élections générales prévues en 2023. »  La Mission est aujourd’hui arrivée à un point critique de soutien aux autorités nationales pour consolider la stabilité permettant de s’engager vers une paix durable et le développement, a conclu Mme Zerrougui. 

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a commencé par évoquer la persistance des défis sécuritaires dans l’est du pays.  Condamnant les attaques récurrentes contre les civils et les forces armées, dans les Kivus et en Ituri, il a jugé impératif de mettre fin à l’exploitation illégale des ressources naturelles, et de régler les tensions intercommunautaires en renforçant la présence de l’État pour rompre le cycle de violence.  Dans ces provinces, a-t-il dit, la MONUSCO doit concentrer son action sur la protection des populations mais aussi sur la stabilisation et le soutien aux institutions congolaises.  À cet égard, les efforts en matière de désarmement, de démobilisation et de réintégration, notamment du groupe FRPI, doivent être menés à terme.  Dans ce contexte, la coopération régionale doit être renforcée, a ajouté le représentant, saluant les initiatives du Président Tshisekedi et la stratégie des Nations Unies pour la région des Grand Lacs.  

Au plan humanitaire, a poursuivi M. De Rivière, alors que la onzième épidémie d’Ebola vient de s’achever, il est indispensable de garantir un accès à l’ensemble des populations dans le besoin et que les civils soient protégés.  De plus, les attaques contre le personnel humanitaire doivent cesser et les droits de l’homme doivent être respectés.  La lutte contre la COVID-19 ne justifie pas les violations de ces droits, a souligné le représentant, appelant la communauté internationale à soutenir le pays pour contrer les conséquences économiques et sociales de cette crise sanitaire.  Enfin, a-t-il ajouté, le Conseil de sécurité doit accompagner la transition de la MONUSCO.  Selon lui, la stratégie conjointe pour sa transition définit un cap clair en poursuivant la consolidation de l’État et de ses institutions.  Cette stratégie, qui pose les bases du transfert des tâches de la MONUSCO aux autorités congolaises, doit être progressive et séquencée.  La stabilisation durable du pays nécessitera l’engagement de tous, notamment pour la réforme de la justice et du secteur de sécurité.  Alors que le Conseil s’apprête à renouveler le mandat de la Mission, il importe également que celle-ci puisse atteindre sa pleine capacité opérationnelle, ce qui passe par la mise en œuvre de la reconfiguration de la brigade d’intervention de la force, a-t-il conclu. 

M. HAI ANH PHAM (Viet Nam) a exprimé sa préoccupation quant à la persistance de l’insécurité dans la partie orientale de la RDC.  Alors que plus des deux tiers du pays sont stables, tel n’est pas le cas au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri, a-t-il déploré, dénonçant les attaques de groupes armés, notamment les Forces démocratiques alliées (ADF), qui ont fait de nombreuses victimes parmi la population civile durant la période considérée.  Cela doit cesser, a affirmé le représentant après avoir condamné ces actes de violence, en particulier ceux visant la MONUSCO et le personnel humanitaire.  Pour parvenir à une solution durable, a-t-il dit, il importe de rechercher les causes profondes de ces conflits en se concentrant sur la restauration de l’autorité de l’État, le renforcement des capacités des forces de sécurité nationale, le rétablissement du dialogue politique et l’appui aux efforts économiques.  Une attention particulière doit aussi être accordée, selon lui, aux progrès en matière de désarmement, de démobilisation et de réintégration. 

Le représentant s’est par ailleurs dit inquiet de la dégradation continue de la situation humanitaire, qui est aggravée par l’insécurité, la récession économique et la pandémie de COVID-19.  Relevant que la RDC est le pays d’Afrique qui compte le plus grand nombre de personnes déplacées internes, il a constaté que 21,8 millions d’individus sont confrontés à une insécurité alimentaire aigüe en RDC, dont 5,7 millions en phase d’urgence.  Ces défis ne peuvent être éliminés sans l’aide précieuse des partenaires, a-t-il souligné, en appelant à la poursuite des efforts de soutien aux populations.  À cet égard, il a réaffirmé l’importance d’une intensification de la coopération régionale pour parvenir à la paix, à la sécurité et au développement, saluant les discussions entre la RDC, l’Angola, le Rwanda et l’Ouganda sur la situation dans la sous-région des Grands Lacs.  Enfin, le délégué s’est félicité de l’élaboration par les autorités congolaises et la MONUSCO d’une stratégie commune sur le retrait progressif de la Mission.  Il a toutefois plaidé pour une approche prudente, liée à l’évolution de la situation sur le terrain et des capacités des autorités de la RDC. 

M. KARTIKA HANDARUNINGRUM (Indonésie) a encouragé l’ONU et la région à continuer de travailler ensemble pour maintenir la paix en République démocratique du Congo (RDC).  Il a conseillé de continuer d’écouter les Congolais sur ce dont ils ont besoin et de procéder avec soin à la configuration future de l’engagement des Nations Unies, pour éviter toute rechute.  Pour le représentant, les efforts de consolidation de la paix ne devraient jamais être mis de côté.  Les défis multiformes auxquels la RDC est actuellement confrontée exigent une coopération étroite de toutes les parties prenantes.  « Nous continuons à demander une consultation plus approfondie avec les pays voisins et les organisations régionales, ainsi qu’avec les pays contributeurs de troupes et de policiers à la MONUSCO. » 

Tout en félicitant le Gouvernement de la RDC d’avoir pris des mesures rapides et décisives pour mettre fin à la onzième épidémie de maladie à virus Ebola dans la province de l’Équateur et limiter la propagation de la COVID-19, le représentant a reconnu que d’autres défis humanitaires persistent.  Près de 22 millions de personnes en RDC souffrent aujourd’hui d’une insécurité alimentaire aiguë, la plus élevée au monde, tandis que 5,2 millions de personnes sont toujours déplacées à l’intérieur du pays en raison du conflit, a-t-il rappelé.  Pour finir, l’Indonésie continuera à soutenir la RDC par le biais de sa contribution à la MONUSCO et se joint à l’appel du Secrétaire général pour prolonger d’un an le mandat de la Mission. 

M. RICHARD M. MILLS, JR. (États-Unis) s’est dit impressionné par les progrès accomplis par la RDC en mentionnant la récente condamnation d’un seigneur de guerre, le rôle accru des femmes dans la vie politique et les succès engrangés dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola.  Le délégué a néanmoins plaidé pour davantage de progrès dans la réforme du secteur de la sécurité et dans la planification stratégique du retrait de la MONUSCO.  Il a notamment regretté l’absence d’un cadre national de désarmement, démobilisation et réintégration, avant de mettre en garde contre les violations commises par les forces de sécurité congolaises.  Il a souligné l’importance de l’établissement des responsabilités pour les violations commises dans le Sud-Kivu.  

M. MILLS s’est ensuite dit préoccupé par les attaques répétées des Forces démocratiques alliées (ADF) qui ont fait 70 morts parmi les civils ces trois derniers mois et a exhorté l’ONU à aller de l’avant, y compris en renforçant la brigade d’intervention.  Il a plaidé pour un retrait responsable de la Mission et salué la stratégie commune et le calendrier s’agissant notamment du retrait des Kassaïs et du Tanganyka.  Le délégué s’est néanmoins dit déçu par le fait que certains critères prévus par la résolution de l’année dernière sur la MONUSCO n’ont pas été remplis.  Il a en conséquence demandé « un affinement des critères et un calendrier plus précis ».  Enfin, le délégué a invité la Mission à planifier la remise de certaines tâches aux autorités congolaises et à l’équipe pays de l’ONU pour se concentrer sur la réforme du secteur de la sécurité. 

M. GUENTER SAUTTER (Allemagne) a confirmé son appui à la MONUSCO, saluant son travail important, indispensable dans des circonstances souvent très difficiles.  Abordant la situation politique et sécuritaire, il s’est dit préoccupé par les tensions en cours et a appelé les acteurs politiques à régler leurs différends à travers le dialogue et l’esprit de compromis.  En cette période critique de transition, M. Sautter a estimé important de mettre l’accent sur les réformes politiques nécessaires.  L’ensemble des défis ne peuvent être relevés sans prise en main congolaise forte et unifiée. 

Le représentant a fait part de sa préoccupation sur les violences dans l’est de la RDC en particulier dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ainsi que par les activités des groupes armés, tels que les ADF.  Il a appelé la communauté internationale à appuyer le plan d’aide humanitaire pour la RDC, rappelant que son pays a contribué à hauteur de 62 millions d’euros pour des mesures d’aide humanitaire en 2020, y compris la riposte à la maladie à virus Ebola et la COVID-19.  M. Sautter a toutefois salué les évolutions positives, notamment l’amélioration de la situation sécuritaire dans la province du Tanganyika et dans les Kasaï.  Pour finir, il a estimé que le temps est venu de penser aux étapes suivantes en vue de reconfigurer la Mission.  

M. JOSÉ ALFONSO BLANCO CONDE (République dominicaine) a salué le récent sommet virtuel entre la RDC, l’Angola, le Rwanda et l’Ouganda destiné à éradiquer les forces négatives dans la région, lutter plus efficacement contre la pandémie de COVID-19 et trouver de nouvelles pistes de développement économique.  Ces efforts d’intégration sont indispensables pour résoudre les conflits et assurer la croissance régionale, a-t-il souligné.  Préoccupé par la détérioration de la situation dans l’est de la RDC, il a réitéré le soutien de sa délégation au déploiement de la MONUSCO dans les zones de conflit et à la réorganisation des forces de l’ONU dans les zones post-conflit.  Il a également encouragé le renforcement du redéploiement des forces armées congolaises dans les zones pacifiées.  Dans le même temps, il faut élaborer un cadre révisé pour le désarmement et la réintégration et poursuivre la lutte contre l’impunité, a plaidé le délégué.  Il a par ailleurs condamné les violences sexuelles et sexistes en RDC, appelant à une participation plus importante des femmes et des jeunes pour contribuer à la résolution des conflits et permettre une paix durable.  S’agissant de la situation humanitaire, la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour aider les populations les plus fragiles, ce qui passe, selon lui, par des contributions au Plan de réponse humanitaire.  Il s’est également dit soulagé que l’épidémie d’Ebola ait pris fin en RDC et que la COVID-19 y ait un effet modéré.  Enfin, il a salué l’accord sur la stratégie conjointe de retrait progressif de la MONUSCO.  À ses yeux, cette stratégie et le renouvellement du mandat de la Mission doivent se fonder sur des paramètres justes qui tiennent compte des capacités du pays.  

M. PHILIPPE KRIDELKA (Belgique) a salué la stratégie commune sur le retrait de la Mission, en affirmant que la protection des civils doit demeurer sa priorité et en soulignant la nécessité de la réforme du secteur de la sécurité congolais.  Le délégué a insisté sur l’importance des indicateurs régissant le retrait de la MONUSCO et sur les liens entre la paix, la sécurité et le développement.  Il a plaidé dans de dernier domaine pour un partenariat robuste entre la RDC et la communauté internationale, en ajoutant que la Belgique prendra toute sa part dans le cadre bilatéral.  « Depuis les années 60, le pays est le principal récipiendaire de l’aide publique au développement belge », a-t-il rappelé, en ajoutant qu’un nouveau cadre sera négocié en 2021 « si les conditions sont réunies ».  

Le délégué a encouragé la RDC à jouer un rôle de chef de file dans la transition avant de souhaiter une démarcation claire entre les compétences de la MONUSCO et l’équipe pays de l’ONU.  Enfin, le représentant de la Belgique a souligné l’importance du contexte régional pour la situation en RDC, compte tenu de la présence d’agents étrangers sur son sol et de l’exploitation de ses ressources naturelles.  Il a donc salué le fait que la stratégie régionale de l’ONU mette l’accent sur la diplomatie préventive. 

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a convenu que la situation sécuritaire dans les provinces orientales de RDC reste difficile.  Dans les Kivus et en Ituri, il s’est dit particulièrement préoccupé par les violences interethniques et les attaques contre les civils menées ces derniers mois par les Forces démocratiques alliées (ADF).  Le représentant s’est inquiété de l’augmentation du nombre de victimes parmi la population civile, ce qui a conduit à la reprise de manifestations contre les Casques bleus à Beni et dans d’autres villes.  De plus, a-t-il poursuivi, la situation dans le pays est compliquée par la crise politique interne, qui a poussé l’actuel Président à rompre sa coalition avec les partisans de l’ancien Chef de l’État congolais Joseph Kabila.  Il a donc appelé les différents acteurs à réduire le degré de tension politique à Kinshasa et à résoudre les problèmes dans le domaine constitutionnel.  Il a toutefois tenu à saluer des signes positifs, à commencer par la fin de la dernière épidémie de fièvre Ebola et les mesures efficaces prises contre la pandémie de COVID-19, en dépit d’une situation humanitaire difficile. 

Le représentant a ensuite exprimé son soutien aux efforts du Président Tshisekedi et des pays voisins pour parvenir un règlement des conflits dans l’est de la RDC.  Il a salué à cet égard le rôle de médiation joué par des organisations telles que la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).  Il a souhaité qu’un élan supplémentaire soit donné à ces processus par la nouvelle stratégie régionale de l’Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs.  M. Nebenzia a également salué les mesures visant à renforcer la coordination de la MONUSCO avec les forces armées congolaises et à améliorer l’efficacité des Casques bleus, notamment par le biais de la brigade d’intervention.  Alors que le Conseil de sécurité s’apprête à proroger d’un an le mandat de la MONUSCO, la Russie est prête à travailler de manière constructive à une résolution pertinente mettant en avant les tâches concrètes de la Mission, a-t-il assuré, estimant que toute reconfiguration de cette dernière doit « tenir compte de la situation sur le terrain et des priorités établies par Kinshasa et les pays fournisseurs de contingents ».  Il a plaidé pour une approche « souple », s’appuyant sur une stratégie conjointe de retrait progressif et responsable, sur la base des critères et cibles déterminés. 

M. JONATHAN GUY ALLEN (Royaume-Uni) a salué la poursuite des opérations essentielles de la MONUSCO malgré un environnement opérationnel complexe et les défis que ne cesse de poser la pandémie de COVID-19.  Il s’est félicité en particulier du succès de la Mission à Pinga dans un environnement volatile.  Cela a permis de protéger les personnes déplacées par la violence.  Le représentant a réitéré le besoin d’être attentif dans l’exécution du mandat de la MONUSCO.  Il faut réfléchir par exemple à la question de savoir si les évasions de prisonniers dans le Nord-Kivu auraient pu être prévenues et en tirer les enseignements.  Enfin, il a appelé à une application rapide des réformes prévues par le mandat au sein de la MONUSCO et de sa brigade d’intervention. 

M. DAI BING (Chine) a jugé que la situation est stable dans le pays, même si l’est de la RDC reste en proie à la violence.  Il a souligné la nécessité de préserver la stabilité politique et appelé les partis congolais à respecter l’esprit de la Constitution et à préserver l’unité du pays.  La communauté internationale doit respecter l’indépendance et la souveraineté de la RDC.  Le délégué chinois a jugé « raisonnable » le renouvellement du mandat de la Mission pour une année, en ajoutant que son retrait dépendra de l’évolution de la situation et des capacités du Gouvernement à assurer la sécurité.  La MONUSCO doit coordonner ses efforts avec l’équipe de pays et mettre en œuvre la transition prévue, a-t-il dit, en ajoutant que les pays contributeurs de troupes doivent être tenus informés.  Le délégué chinois a appelé le Gouvernement de la RDC à se pencher sur la création d’emplois et sur le cadre d’une exploitation licite des ressources naturelles du pays.  Enfin, il a demandé l’application de la stratégie du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs. 

M. SVEN JÜRGENSON (Estonie) a déclaré que la situation sur le terrain ne s’améliore pas, avec une détérioration sécuritaire dans l’est de la RDC et une augmentation des violations des droits de l’homme.  « Il est regrettable de constater qu’un grand nombre de violations continuent d’être commises par les forces de sécurité congolaises. »  Il a souligné l’importance de l’établissement des responsabilités afin d’empêcher l’enracinement d’une culture de l’impunité et d’instaurer la confiance dans les forces de sécurité.  

Mentionnant les multiples tâches de la MONUSCO, M. Jürgenson a affirmé qu’un transfert graduel de ses responsabilités ne doit pas saper les gains enregistrés.  Il a souhaité que la cessation des activités de la Mission dans les différentes provinces se fasse par étapes et suive des indicateurs pertinents.  Les calendriers de retrait doivent être flexibles et réajustés en fonction des développements sur le terrain, tandis que le Gouvernement congolais et l’équipe de pays des Nations Unies doivent se tenir prêts à remédier aux tâches laissées vacantes par la Mission.  Enfin, le délégué a souhaité que les partenaires humanitaires et les organisations de la société civile nationales et internationales soient associés à la stratégie commune. 

M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud), s’exprimant nom du groupe A3+1 (Niger, Afrique du Sud, Tunisie et Saint-Vincent-et-les Grenadines), a noté avec préoccupation les tensions politiques observées au cours de la période considérée.  À cette aune, il a salué la rencontre organisée en RDC par le Président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat, entre les coalitions dirigées par le Président Félix Tshisekedi et l’ancien Président Joseph Kabila, en marge de sa visite de travail des 2 et 3 décembre 2020.  M. Matjila a espéré que cette initiative contribuera de manière positive à la recherche d’une solution durable afin de préserver la paix et la sécurité dans le pays.  Par ailleurs, il s’est dit satisfait de la mise en œuvre de l’approche stratégique de la résolution des conflits et de la consolidation de la paix en RDC et dans la région.  Le sommet virtuel entre les Présidents de la RDC, de l’Angola, du Rwanda et de l’Ouganda est révélateur, à ses yeux, de la volonté de la RDC et de la région d’aborder la menace posée par les groupes armés dans la sous-région des Grands Lacs.  

Abordant le volet sécuritaire qui s’améliore dans les différentes régions de la RDC, M. Matjila a, toutefois, réitéré la préoccupation du groupe A3+1 face aux attaques aveugles contre les civils, le personnel de sécurité, la MONUSCO et face au harcèlement et à l’enlèvement de travailleurs humanitaires par des groupes armés dans l’est de la RDC.  « Nous condamnons ces attaques dans les termes les plus forts et appelons les autorités de la RDC à traduire les auteurs en justice. »  En outre, les quatre délégations appellent les partenaires régionaux et internationaux à redoubler d’efforts pour lutter contre l’extraction et le commerce illicites des ressources minérales, qui restent un facteur clef de conflit et une source majeure de revenus qui alimente l’activité des groupes armés dans l’est de la RDC. 

En ce qui concerne la situation humanitaire et sanitaire, les délégations réitèrent leurs préoccupations face à la situation volatile.  Outre les défis posés par la pandémie de COVID-19, l'aggravation de la situation économique et les risques liés au changement climatique ont intensifié les conditions de vie difficiles pour beaucoup, a constaté le représentant sud-africain.  Les délégations réaffirment leur soutien à l'engagement de longue date de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) d'aider la RDC à atteindre une paix, une sécurité et une stabilité durables.  Pour les quatre délégations, il est indispensable que le Conseil de sécurité s’engage à fournir à la MONUSCO tous les moyens nécessaires pour exécuter son mandat en étroite collaboration avec le Gouvernement de la RDC.  Selon elles « une sortie précipitée de la MONUSCO, guidée par des considérations budgétaires, serait désastreuse et saperait des décennies d'investissement dans le maintien de la paix ». 

En conclusion, le groupe A3+1 appuie la recommandation du Secrétaire général de proroger d’un an le mandat de la MONUSCO avec ses effectifs militaires et de police autorisés actuels et ses objectifs stratégiques, à savoir la protection des civils et la stabilisation et le renforcement des institutions de l’État, ainsi que les principales réformes de la gouvernance et du secteur de la sécurité. 

M. PAUL LOSOKO EFAMBE EMPOLE (République démocratique du Congo) a salué le rapport du Secrétaire général sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) présenté devant le Conseil de Sécurité.  Il a voulu notamment répondre à certaines des préoccupations soulevées dans le rapport.  Sur le plan politique, l’actualité de son pays a été dominée par le discours à la nation, dimanche dernier, du Président Tshisekedi à l’issue des consultations politiques des forces vives de la nation tenues du 2 au 25 novembre. Le Chef de l’État, tenant compte de la large convergence de vues sur les questions relatives à la réhabilitation sécuritaire, économique et sociale, a annoncé la fin de la coalition entre le Front Commun pour le Congo (FFC) et le Cap pour le changement (CACH) après deux années d’efforts inlassables « de patience et d’abnégation » pour préserver la coalition.  « Deux années de grâce, selon lui, qui n’auront malheureusement pas réussi à éviter une situation de crise persistante ».  Cette décision, a expliqué le représentant, été motivée par le fait que le Gouvernement de coalition FCC-CACH institué au lendemain de l’alternance politique, en janvier 2019, n’a pas permis au Chef de l’État de mettre en œuvre le programme pour lequel il a été élu.  D’autre part, il n’a pas été en mesure de répondre aux attentes et aux aspirations du peuple congolais. C’est pourquoi il a été décidé de nommer un « informateur », conformément aux dispositions de la Constitution, qui sera chargé d’identifier une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée nationale.  C’est avec cette nouvelle coalition que le Président mettra en place le gouvernement qui conduira son action, a annoncé M. Empole

La situation sécuritaire, a-t-il ensuite rapporté, est restée, de façon générale, « calme ».  Toutefois, dans certaines localités bien identifiées dans l’est du pays, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, elle a été marquée par des attaques de groupes armés d’origine interne et externe ainsi que d’autres milices résiduelles encore actives, causant de nombreuses pertes en vies humaines. Ces groupes terroristes, dont certains ont fait allégeance à l’État islamique, pratiquent une guerre asymétrique et continuent à s’attaquer indistinctement à la population civile, aux travailleurs humanitaires, aux Casques bleus de la MONUSCO, ainsi qu’aux forces armées de la RDC, a déploré le représentant.  À ce sujet, il a indiqué que grâce à l’offensive militaire de la RDC, menée depuis octobre 2019 avec l’appui logistique de la MONUSCO, beaucoup de ces groupes ont été affaiblis et de nombreux miliciens ont déposé les armes.  Le pays est déterminé à ce que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), avec l’appui de leurs partenaires dont la MONUSCO, poursuivent leurs offensives contre tous ces groupes, jusqu’à leur éradication complète. 

En outre, M. Empole a évoqué la stratégie en trois volets mise en place par son pays pour remédier à la situation préoccupante dans l’est du pays, notamment la promotion de la réconciliation nationale, principalement entre les communautés locales en conflit, et l’activation de la diplomatie régionale pour un apaisement des tensions.  Toutes ces initiatives ont pour objectif la paix, la sécurité et le développement de la RDC et de la région des Grands Lacs ainsi que le retour à une vie normale, a-t-il insisté.  Si ces initiatives continuent d’être soutenues, a assuré le représentant, elles permettront de changer « durablement et définitivement » la situation dans l’est de la RDC et dans la région.  Il a également appelé à lutter tant contre le trafic illicite des minerais qui financent les groupes armés terroristes, que contre le trafic des armes et la contrebande.  Il faut aussi appuyer la réforme judiciaire en cours et militer en faveur de la mise en œuvre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et de la stratégie du Secrétaire général pour les Grands Lacs.  Le représentant a dit qu’il faut œuvrer à l’application du mandat de la MONUSCO dans sa globalité et au renforcement des capacités offensives de la force en générale et de sa brigade d’intervention rapide en particulier. 

Ce sont là, pour le Gouvernement de la RDC, les conditions sine-qua non que la MONUSCO doit suivre « à la lettre » pour réussir sa mission première en RDC, à savoir la protection des civils, ainsi que pour réussir sa « sortie progressive responsable » suivant le calendrier établi d’un commun accord avec le Gouvernement.  « Alors que vous vous apprêtez à renouveler le mandant de la MONUSCO », a rappelé le représentant, le travail convenu a été réalisé au travers des discussions tenues au mois d’octobre 2020 entre les experts des deux parties prenantes.  Ces discussions ont conduit à une stratégie conjointe de retrait progressif échelonné de la MONUSCO de la RDC qui a été validée par les autorités politiques de son pays ainsi que par les responsables de la Mission.  Son pays, a-t-il dit, milite en faveur de l’accroissement de la capacité opérationnelle de la brigade d’intervention, notamment en la dotant des unités spéciales adaptées à la guerre asymétrique dans l’est du pays et en la renforçant par les équipements adéquats.  Pour conclure, M. Empole a fait part de la détermination de son pays à rompre le cercle vicieux du conflit armé et de l’insécurité, pour un retour à une vie normale dans cette partie du territoire national après plus de de deux décennies de turbulences. 

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