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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 6 avril 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Syrie/Commission d’enquête

Le Secrétaire général a publié un résumé de l’enquête de la Commission d’enquête sur la Syrie.

Le Secrétaire général avait établi cette Commission d’enquête en août 2019 pour enquêter sur les incidents qui se sont produits dans le nord-ouest de la Syrie depuis que la Fédération de Russie et la Turquie ont signé, le 17 septembre 2018, le mémorandum sur la stabilisation de la situation dans la zone de désescalade d’Edleb. 

L’enquête portait sur la destruction ou l’endommagement d’installations figurant sur la liste de déconfliction et d’installations appuyées par l’ONU dans la zone.

Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, le Secrétaire général a indiqué qu’il examine les recommandations de la Commission portant sur certaines des questions complexes qui ont été soulevées, notamment la question de savoir quelles parties au conflit devraient recevoir les informations visant à appuyer la déconfliction.

Le Secrétaire général a noté qu’il nommera un conseiller principal indépendant pour déterminer comment répondre aux recommandations de la Commission.

Il a souligné que l’impact des hostilités sur les installations civiles et humanitaires dans le nord-ouest de la Syrie rappelle de manière flagrante l’importance, pour les parties au conflit, d’observer et de veiller au respect du droit international humanitaire.  Cela comprend notamment l’obligation de différencier à tout moment les civils des combattants, les objets civils des objectifs militaires et de ne lancer des attaques directes que contre des combattants et des objectifs militaires.

COVID-19/Syrie

Le Gouvernement syrien a maintenant confirmé 19 cas de COVID-19, dont deux décès.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dirige les efforts de l’ONU pour appuyer les mesures de préparation et d’atténuation dans l’ensemble de la Syrie.  L’ONU appuie également la Syrie en ce qui concerne le dépistage et la surveillance, la fourniture d’équipements de protection, la formation d’agents sanitaires, et travaille avec les communautés, les agents sanitaires et d’autres partenaires pour diffuser des messages sur la prévention et la protection.

Alors que l’ONU et les partenaires humanitaires travaillent 24 heures sur 24 pour appuyer la réponse, ils font face à des défis supplémentaires en raison de la crise qui dure depuis neuf ans.  Cela comprend notamment la fragilité des systèmes de santé, l’insuffisance des infrastructures d’eau et d’assainissement, les limites d’accès à certaines zones en raison des hostilités en cours, l’impact des sanctions ainsi que les restrictions mondiales de voyage.

Hier, le Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire de l’ONU pour la Syrie, M. Imran Riza, ainsi que le Coordonnateur régional des secours humanitaires pour la Syrie, M. Kevin Kennedy, ont fait part de leurs profondes préoccupations au sujet de l’interruption persistante des services essentiels, notamment ceux qui sont indispensables pour protéger la santé des communautés face au virus.

Secrétaire général – Violence contre les femmes

Le Secrétaire général a publié une déclaration sur la violence sexiste et la COVID-19.

Il a lancé un appel pour la paix à la maison, dans les foyers, à travers le monde entier, affirmant que de nombreuses femmes et jeunes filles se retrouvent particulièrement exposées à la violence précisément là où elles devraient en être protégées: dans leurs propres foyers.

Il a indiqué que ces dernières semaines, tandis que s’aggravaient les pressions économiques et sociales et que la peur s’installait, le monde a connu une horrible flambée de violence domestique.  Dans certains pays, le nombre de femmes qui ont appelé les services d’aide a doublé.  Certains centres d’hébergement des victimes ont dû fermer leurs portes, d’autres sont pleins.

M. António Guterres a engagé tous les gouvernements à prendre des mesures de prévention de la violence contre les femmes et à prévoir des recours pour les victimes dans le cadre de leur plan d’action national face à la COVID-19.  « Ensemble, nous pouvons et devons empêcher la violence partout, dans les zones de guerre comme dans les foyers, tandis que nous nous efforçons de vaincre le virus », a-t-il ajouté.

La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), qui est basée à Beyrouth, a également prévenu, aujourd’hui, que la pandémie avait aggravé la violence domestique et les défis sociaux qu’affrontent les femmes et les filles dans la région arabe.

La Secrétaire exécutive de la CESAO, Mme Rola Dashti, a averti que l’augmentation de l’insécurité alimentaire exposera non seulement les femmes et les filles à un risque accru de violence domestique en raison de la montée des tensions au sein des ménages, mais qu’elle réduira également leur immunité contre le virus.

COVID-19/Financement

Le Plan mondial d’action humanitaire face à la COVID-19 a reçu, à présent, 396,5 millions de dollars sur les 2 milliards de dollars demandés.

Le fonds d’affectation spéciale pluripartenaire pour l’action face à la COVID-19 et pour le relèvement, qui a été lancé la semaine dernière par le Secrétaire général, n’a pas reçu de financement officiel pour le moment, mais le Bureau du porte-parole a été informé que des fonds sont en train d’être acheminés à travers les « pipelines » de l’ONU.

Kosovo

Dimanche, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’administration intérimaire au Kosovo (MINUK), M. Zahir Tanin, a averti de l’importance de s’attaquer aux problèmes des droits de l’homme qui surviennent en raison de la crise sanitaire actuelle créée par la pandémie, ainsi que des mesures pour la contenir.

M. Tanin a encouragé toutes les institutions et parties prenantes à rester vigilantes face à d’éventuels cas de stigmatisation et de discrimination en lien avec la lutte contre le virus et a appelé à une réponse inclusive pour veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte.

Il a également réitéré le récent appel de l’Agence pour la protection des données personnelles du Kosovo à respecter le droit des patients à la vie privée et à ne pas divulguer leurs informations personnelles, notamment par les médias.

Ukraine

Un convoi conjoint du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) est arrivé, vendredi dernier, à Donetsk, dans la zone non contrôlée par le Gouvernement dans l’est de l’Ukraine.

Face à la pandémie, le convoi a livré des fournitures médicales, 14 000 articles de protection personnelle pour des centres de soins et des articles pour enfants à l’intention de 1 250 familles.

Le Plan de réponse humanitaire pour l’Ukraine 2020 nécessite 192millions de dollars, dont 34 millions de dollars pour la COVID-19 dans l’est de l’Ukraine.  Le Plan n’a cependant reçu, pour le moment, que 5% de son financement.

Quelque 3,4 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire dans le pays, dont 1,9 million de personnes dans l’est de l’Ukraine.

Brésil

L’équipe de pays de l’ONU au Brésil travaille avec des partenaires aux niveaux national et local afin de ne laisser personne de côté pour prévenir et réagir à la COVID-19.

L’ONU soutient un plan national de prévention des infections parmi les communautés autochtones, lequel comprend l’intensification des actions de surveillance des affections respiratoires aiguës, un effort qui est mené par l’Organisation panaméricaine de la santé.  Le premier cas de COVID-19 a été confirmé la semaine dernière chez une femme autochtone d’Amazonie.

L’ONU, y compris le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ainsi que ses partenaires soutiennent également les réfugiés et les communautés d’accueil en diffusant des informations sur la prévention, en distribuant des trousses d’hygiène et de nettoyage et en fournissant des conseils techniques aux autorités publiques confrontées à la pandémie.  Ils répondent également aux besoins des migrants et des réfugiés du Venezuela, par le biais d’experts de la santé soutenus par l’ONU et qui sont déployés dans les États frontaliers du Venezuela, ainsi que par des messages en espagnol qui complètent la campagne nationale en portugais.

L’ONUSIDA diffuse également, via les médias sociaux, des informations sur la prévention de la COVID-19 pour les personnes vivant avec le VIH/sida et travaille avec les autorités de santé publique pour garantir la disponibilité des médicaments essentiels pour les personnes vivant avec le VIH.

Pour sa part, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) travaille avec les juges pour adopter des mesures non privatives de liberté pour les femmes enceintes et allaitantes et les mères de jeunes enfants, les personnes handicapées, les populations autochtones et d’autres groupes à haut risque.  Ce partenariat comprend également des recommandations pour prévenir la propagation du virus dans les prisons, notamment une réévaluation des détentions préventives qui dépassent 90 jours et l’application de mesures spéciales dans les prisons surpeuplées.

COVID-19/Conférence internationale du Travail

L’Organisation internationale du Travail (OIT) a déclaré aujourd’hui qu’en raison de la pandémie en cours, la prochaine session de la Conférence internationale du Travail, qui devait initialement commencer le 25 mai à Genève, est reportée. 

La cent neuvième session de la Conférence se tiendra désormais en juin 2021.

En conséquence, les trois cent trente-huitième et trois cent trente-neuvième sessions associées du Conseil d’administration de l’OIT, également prévues pour mai et juin respectivement, n’auront pas lieu.

Malgré le report de la Conférence, l’OIT et tous ses bureaux dans le monde sont opérationnels et continueront de travailler en étroite collaboration avec leurs mandants, leurs partenaires de développement et le système multilatéral.

Journée internationale du sport au service du développement 

La Journée internationale du sport au service du développement et de la paix est célébrée aujourd’hui.  Pour marquer la date, l’ONU, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Fédération internationale de football association (FIFA) ont uni leurs forces pour soutenir la campagne #BeActive, lancée pour encourager les gens à être « sain à la maison » (#HealthyAtHome) alors que le monde est uni pour lutter contre le virus, aujourd’hui et tous les jours.

L’OMS recommande que tous les adultes en bonne santé fassent au moins 30 minutes d’activité physique par jour et les enfants au moins 60 minutes par jour.  Parmi les moyens de rester en bonne santé à la maison, la campagne suggère des activités comme la danse, le saut à la corde et des séances d’exercice en ligne.

Le Secrétaire général de l’ONU a indiqué que la FIFA avait demandé à la communauté du football de faire preuve de solidarité et de mettre de côté ses rivalités.  Une campagne vidéo sur ces aspects est diffusée sur les chaînes numériques de la FIFA.

Le Secrétaire général a souligné qu’il s’agit d’une leçon importante non seulement pour aujourd’hui, mais également pour tous les jours.

Éducation sans délai

Au cours du week-end, la campagne « Éducation sans délai » a annoncé une série de subventions d’urgence d’un montant total de 23 millions de dollars.  Ces fonds vont aider à fournir des services éducatifs afin de protéger et de soutenir les filles et les garçons vulnérables confrontés à la pandémie de COVID-19 dans 26 pays en crise.

Ce financement permettra aux enfants de poursuivre leurs études pendant la fermeture des écoles, notamment grâce à une intensification des programmes d’enseignement à distance, notamment via la radio interactive.

Les fonds soutiendront également des campagnes d’information, ainsi que la modernisation des installations d’eau et d’assainissement dans les écoles.

Yémen

Hier au Yémen, six femmes, dont une enfant, ont été tuées, et au moins 11 personnes ont été blessées lors du bombardement de la section réservée aux femmes d’une prison de la province de Taëz.  Le nombre de victimes est probablement plus élevé.

La Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, a indiqué qu’au moment de l’attaque, il n’y aurait eu aucun affrontement armé entre les parties belligérantes dans la région.

Elle a aussi déclaré qu’il n’y avait aucune présence militaire apparente à proximité de la prison.

La Coordonnatrice de l’action humanitaire dans le pays, Mme Lise Grande, a déclaré qu’une attaque comme celle-ci, qui fait des morts et des blessés parmi des femmes et des enfants sans défense, ne peut être justifiée.  Elle a qualifié l’incident de violation effroyable des principes humanitaires internationaux.

Mme Grande a également appelé les parties à s’asseoir ensemble et à trouver une solution politique.

Vanuatu

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et ses partenaires entendent apporter un soutien au Vanuatu qui a été frappé hier par le cyclone tropical Harold.

Une équipe d’évaluation rapide des dommages, dirigée par le Gouvernement, sera mise en place dès que la situation le permettra.  L’ONU fournit également un soutien à distance en ce qui concerne la coordination, les évaluations et la gestion de l’information.

Contribution au budget de l’ONU

Saint-Marin ayant payé intégralement sa contribution, on compte désormais 78 États Membres qui sont à jour de leur contribution au budget ordinaire de l’Organisation.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.