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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 9 avril 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général - COVID-19 / Femmes

Le Secrétaire général a publié aujourd’hui une note d’orientation qui examine l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les femmes et les filles. 

Dans un message vidéo, il a indiqué que bien que les taux de mortalité de la COVID-19 soient plus élevés pour les hommes, la pandémie a des conséquences sociales et économiques dévastatrices pour les femmes.  Il a averti que cela pourrait inverser les progrès limités qui ont été réalisés en matière d’égalité des sexes et de droits des femmes.  « Il faut des années pour rattraper les progrès perdus.  Les adolescentes qui ne vont plus à l’école pourraient ne jamais y retourner », a déclaré M. António Guterres. 

La note montre que près de 60% des femmes dans le monde travaillent dans l’économie informelle, gagnent moins, épargnent moins et sont plus à risque de tomber dans la pauvreté.  En outre, de nombreuses femmes sont désormais prises au piège à la maison à cause de violences domestiques et ont du mal à accéder aux services de soutien. 

Le Secrétaire général a exhorté les gouvernements à placer les femmes et les filles au centre de leurs efforts de relance.  Il a appelé à prendre des mesures pour protéger et stimuler l’économie en mettant l’accent sur les femmes, notamment par le biais de transferts monétaires, de crédits et de prêts.  Il a ajouté que les prestations de soins non rémunérées doivent également être reconnues et valorisées comme une contribution vitale à l’économie. 

« L’égalité des sexes et les droits des femmes sont essentiels pour surmonter ensemble cette pandémie, pour se rétablir plus rapidement et pour bâtir et construire un avenir meilleur pour tous », a encore déclaré le Secrétaire général. 

Lundi, le drapeau de l’ONU sera en berne en signe de solidarité avec New York dont le Gouverneur a ordonné la mise en berne de tous les drapeaux pendant que l’État est soumis à une période de confinement.

Conseil de sécurité

Le Secrétaire général a informé le Conseil de sécurité, cet après-midi, lors d’une session virtuelle privée, sur l’impact de la COVID-19 et sur les questions qui relèvent du mandat du Conseil telles que décrites par la présidence. 

Le Secrétaire général devait faire le point sur son appel à un cessez-le-feu mondial et les conséquences de la pandémie sur les opérations de maintien de la paix, les missions politiques spéciales et la réponse humanitaire de l’ONU. 

Yémen

Le Secrétaire général s’est félicité que le Royaume d’Arabie saoudite ait annoncé, au nom de la « Coalition en appui à la légitimité au Yémen », un cessez-le-feu unilatéral au Yémen.  Cette évolution peut contribuer à faire avancer les efforts en faveur de la paix et de la riposte à la pandémie de COVID-19.

Il appelle maintenant le Gouvernement du Yémen et Ansar Allah à honorer leur engagement à cesser immédiatement les hostilités.  Il appelle aussi le Gouvernement et les houthistes à prendre l’engagement l’un vis-à-vis de l’autre à participer, de bonne foi et sans condition préalable, aux négociations facilitées par son Envoyé spécial, M. Martin Griffiths.

Ce n’est que par le dialogue que les parties arriveront à se mettre d’accord sur un mécanisme pour un cessez-le-feu durable sur tout le territoire et sur des mesures humanitaires et économiques de rétablissement de la confiance pour alléger les souffrances du peuple yéménite et reprendre le processus politique afin de parvenir à un règlement global du conflit. 

L’Envoyé spécial, M. Martin Griffiths, a servi de médiateur entre les parties pour parvenir à des accords sur un cessez-le-feu à l’échelle nationale, des mesures humanitaires et économiques qui apporteront un soulagement tangible au peuple du Yémen et la reprise du processus politique pour mettre un terme complet à cette guerre.  L’Envoyé spécial espère et s’attend à ce que l’annonce du cessez-le-feu de la Coalition crée un environnement propice aux parties pour conclure ces accords dans un très proche avenir. 

Organisation mondiale de la Santé (OMS) – 100 jours

Cela fait aujourd’hui 100 jours que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a été informée des ‎premiers cas de la ‎COVID-19, a déclaré le Directeur général de l’OMS, M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, durant une session d’information aux États Membres. 

Il a ajouté qu’aujourd’hui, l’OMS a publié une mise à jour de notre stratégie ‎technique pour la prochaine phase de la riposte.‎  Cette mise à jour porte sur la situation dans les pays et les ‎communautés à faible revenu et à revenu intermédiaire dont les ‎systèmes de santé et les infrastructures sont plus fragiles, en ‎particulier les pays touchés par un conflit, ainsi que pour les personnes ‎déplacées. 

Cela formera la base du deuxième plan stratégique de préparation et de riposte ‎qui doit être publiée dans les prochains jours.  Ce plan donnera une estimation des ressources nécessaires pour mettre ‎en œuvre les stratégies nationales et internationales au cours de ‎la prochaine phase de la riposte.  ‎ 

COVID-19 / Enfants

Dans une déclaration publiée aujourd’hui, les dirigeants de l’UNICEF, de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), d’ONU-Femmes, les représentants spéciaux dans les domaines de la violence contre les enfants et de nombreuses organisations de la société civile ont conjointement appelé les gouvernements, la communauté internationale et les dirigeants de tous les secteurs à répondre d’urgence dans un effort unifié pour protéger les enfants de la COVID-19. 

La pandémie expose les enfants à un risque accru de violence, notamment de mauvais traitements, de violence sexiste et d’exploitation sexuelle. 

Ils ont déclaré qu’une réponse collective doit inclure le maintien des services de santé et sociaux essentiels; assurer la gestion des cas de protection de l’enfance, des arrangements alternatifs de soins d’urgence et assurer une protection sociale aux enfants et aux ménages les plus vulnérables. 

COVID-19 / Pauvreté

Une nouvelle étude publiée aujourd’hui par l’Université des Nations Unies a prévenu que les retombées économiques de la pandémie pourraient aggraver la pauvreté mondiale d’un demi-milliard de personnes.  Cela représente 8% de la population humaine.  Ce serait la première fois que la pauvreté augmente dans le monde depuis 1990. 

Les auteurs de l’étude ont déclaré qu’un recul de cette ampleur annulerait une décennie de progrès mondiaux en matière de réduction de la pauvreté. 

L’étude montre en outre que la réalisation du Programme 2030, en particulier des objectifs de développement durable sur l’éradication de la pauvreté et la lutte contre la faim, est menacée de manière considérable. 

Développement durable

Un nouveau rapport du Groupe de réflexion interinstitutions sur le financement du développement, qui est dirigé par l’ONU, indique que les gouvernements doivent prendre des mesures immédiates pour prévenir une crise de la dette potentiellement dévastatrice et faire face aux ravages économiques et financiers provoqués par la COVID-19. 

Le rapport présente une série de mesures pour faire face à l’impact de la récession mondiale et des turbulences financières en cours, en particulier dans les pays les plus pauvres du monde.  Ces recommandations sont basées sur des recherches et analyses conjointes du système de l’ONU, du Fonds monétaire international (FMI), du Groupe de la Banque mondiale et de plus de 60 agences de l’ONU et institutions internationales. 

Déjà avant le début de cette pandémie, un pays sur cinq risquait de voir le revenu par habitant stagner ou baisser en 2020.  Aujourd’hui, des milliards de personnes supplémentaires seront probablement affectées alors que leurs gouvernements luttent pour faire face à la pandémie. 

Droits de l’homme / COVID-19

La Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, a déclaré aujourd’hui que la COVID-19 représente une menace de grande envergure pour les droits de l’homme. 

Elle a ajouté que l’universalité de la menace de ce virus est l’argument le plus convaincant pour un accès universel et abordable aux soins de santé.  Les actions visant à améliorer les soins de santé publique, dans tous les pays, sont particulièrement urgentes, tout comme la protection des agents de santé et leur rémunération adéquate. 

Mme Bachelet a également appelé à une action urgente pour atténuer l’impact de la pandémie sur les femmes et les groupes vulnérables; absorber les chocs économiques et sociaux de cette épidémie et minimiser le creusement des inégalités. 

COVID-19 / Droits civils

L’ONUSIDA a déclaré aujourd’hui être profondément préoccupé par les informations selon lesquelles la pandémie serait utilisée comme prétexte pour cibler les populations marginalisées et vulnérables, restreindre l’espace de la société civile et accroître les pouvoirs de police. 

L’agence souligne que si certains droits peuvent être limités en cas d’urgence afin de protéger la santé et la sécurité publiques, ces restrictions doivent avoir un objectif légitime.  Elle cite certains exemples, notamment en Hongrie et en Ouganda. 

Liban

Les agences de l’ONU au Liban sont pleinement engagées à aider le Liban et le peuple libanais à répondre à la crise sanitaire en cours.  Se joignant à des partenaires locaux, y compris des entités gouvernementales et la société civile, l’ONU s’emploie à prévenir et à contenir la transmission du virus et à éviter une surcharge du système de santé, ainsi qu’à répondre aux défis socioéconomiques croissants générés par la crise économique et financière qui est exacerbée par l’urgence sanitaire. 

Sur le plan sanitaire, l’ONU contribue à intensifier les opérations de préparation et d’intervention du Ministère libanais de la santé publique - y compris pour le dépistage rapide, le diagnostic et la gestion des cas, ainsi que l’identification et le suivi des contacts lorsque cela est possible, grâce à une coordination efficace avec les partenaires nationaux et les autres parties prenantes. 

Afghanistan

En Afghanistan, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) soutient les efforts du Gouvernement pour lutter contre la pandémie.  Sept centres de dépistage ont été mis en place dans cinq provinces et d’autres devraient l’être dans les 15 provinces du pays ce mois-ci.  Environ 350 membres du personnel de surveillance de l’OMS, 1 000 points focaux de surveillance et 34 000 volontaires de surveillance, qui travaillaient sur la campagne de lutte contre la polio, soutiennent désormais les efforts pour renforcer les systèmes de surveillance et la détection précoce de la COVID-19 dans les établissements de santé, le secteur privé et les communautés locales. 

L’ONU travaille avec ses partenaires humanitaires et fournit également 24 000 trousses d’articles non alimentaires, 1 000 tentes, 100 unités de logement pour les réfugiés et des couvertures thermiques dans le cadre de la riposte sanitaire dans tout le pays. 

Le Plan humanitaire pour l’Afghanistan a pour objectif d’apporter une assistance vitale à six millions de personnes dans les trois mois à venir.  L’Afghanistan compte actuellement 444 cas confirmés de COVID-19 et 15 décès liés. 

Kenya

Au Kenya, l’ONU et ses partenaires, ainsi que le Gouvernement, ont lancé aujourd’hui un appel éclair demandant 267,5 millions de dollars pour répondre aux besoins les plus immédiats et critiques de 10,1 millions de personnes. 

Ces fonds seront utilisés pour soutenir les interventions de santé publique visant à contenir la propagation de la COVID-19 et fournir une assistance humanitaire ciblée et une protection aux communautés les plus vulnérables et à risque.  L’équipe de l’ONU redirigera également 45 millions de dollars du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement / Plan-cadre de coopération pour le développement durable des Nations Unies pour appuyer la réponse à la COVID-19. 

En outre, l’ONU a également déployé plus de 70 employés et bénévoles pour aider le Gouvernement. 

Criquets pèlerins

L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré aujourd’hui qu’elle poursuivait ses efforts pour contenir la recrudescence du criquet pèlerin en Afrique de l’Est malgré les restrictions imposées à la circulation du personnel et des équipements en raison de la pandémie de COVID-19. 

La FAO intensifie ses efforts nationaux en fournissant un soutien à la surveillance ainsi qu’aux pulvérisations aériennes et terrestres menées dans 10 pays touchés.  Jusqu’à présent, plus de 240 000 hectares ont été traités avec des pesticides chimiques ou biopesticides dans la région. 

Mais la FAO prévient que le plus grand défi à l’heure actuelle est l’approvisionnement en pesticides, car le fret aérien mondial a été considérablement réduit en raison de la pandémie. 

L’agence a également intensifié la collecte de données à distance grâce à une application mobile et en travaillant avec la société civile et les organisations de terrain qui fournissent des informations à partir de sites éloignés, notamment en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et au Soudan du Sud. 

La FAO a récemment augmenté son appel de fonds pour la lutte contre le criquet pèlerin à 153,2 millions de dollars et, à ce jour, 111,1 millions de dollars ont été promis ou reçus. 

Traversées méditerranéennes

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) signale qu’au moins six bateaux, avec environ 500 personnes à bord, ont quitté les côtes de la Libye depuis le début du mois. 

Alors que de nombreux pays ont resserré le contrôle à leurs frontières afin de contenir la propagation de la pandémie, il est essentiel que ces mesures soient mises en œuvre de manière non discriminatoire, conformément au droit international, et qu’elles accordent la priorité à la protection des personnes les plus vulnérables. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.