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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 7 mai 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Appel humanitaire face à la pandémie de COVID-19

Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a lancé, ce matin, un appel à la mobilisation de 6,7 milliards de dollars et actualisé un plan mondial de lutte contre la COVID-19 dans les pays fragiles.

Si le virus affecte désormais tous les pays et quasiment tous les individus sur la planète, M. Lowcock a déclaré que les effets les plus dévastateurs et déstabilisateurs se feront sentir dans les pays les plus pauvres au monde.  Le Plan de réponse humanitaire global COVID-19 a été lancé le 25 mars.  En raison des besoins humanitaires grandissants, le Plan réactualisé aujourd’hui appelle à la mobilisation de 6,7 milliards de dollars pour le reste de 2020.  Le Plan comprend neuf pays vulnérables supplémentaires, en plus des 54 couverts par l’appel initial.  

L’appel d’aujourd’hui met davantage l’accent sur l’insécurité alimentaire, ainsi que sur la manière d’aider les plus vulnérables et de lutter contre la violence sexiste, l’exploitation et les abus sexuels notamment.  

M. Lowcock a déclaré que les donateurs ont été rapides et généreux dans leur réponse, mais il est évident que beaucoup reste encore à faire.  Bien que certains se montrent sceptiques quant à la possibilité de générer des ressources supplémentaires au vu des circonstances actuelles, il a noté que l’expérience de l’ONU dit le contraire.  Il a rappelé qu’après les crises financières de 2008 et 2009 la récolte de fonds pour les appels humanitaires coordonnés par l’ONU avait augmenté de plus de 40% en 2010. 

Il est intervenu aux côtés du Haut-Commissaire pour les réfugiés, M. Filippo Grandi; le Directeur exécutif du Programme alimentaire Mondial (PAM), M. David Beasley; le Directeur exécutif du Programme de l’OMS pour la gestion des situations d’urgence sanitaire, M. Mike Ryan; et la Présidente d’Oxfam America, Mme Abby Maxman. 

COVID-19 et discours de haine

Demain, le Secrétaire général devrait publier une déclaration sur les discours de haine dans le contexte de la pandémie de COVID-19.  Il appellera tous les pays à se lever contre la xénophobie, la désignation de bouc émissaire et l’alarmisme.  Il soulignera également que le virus ne se préoccupe pas de qui nous sommes, d’où nous vivons et de ce en quoi nous croyons.  

Iraq

Le Secrétaire général a salué, dans une déclaration, la mise sur pied du nouveau Gouvernement iraquien conduit par le Premier Ministre, M. Mustafa Al-Kadhimi.  

Le Secrétaire général exprime son appui au nouveau Gouvernement et appelle à la mise en œuvre des réformes importantes propres à améliorer la vie de la population et à renforcer les institutions démocratiques iraquiennes.   Le Secrétaire général réitère l’importance qu’il y a à agir dans l’intérêt de tous les Iraquiens, grâce à un processus politique auquel les femmes, les jeunes et toutes les différentes communautés du pays, y compris les minorités ethniques et religieuses, peuvent activement participer. 

Le Secrétaire général appelle à achever rapidement la formation du Gouvernement, y compris par la nomination de femmes aux postes ministériels qui restent à pourvoir.   Il réaffirme l’engagement des Nations Unies à contribuer aux efforts du peuple et du Gouvernement iraquiens pour faire face à la pandémie de COVID-19 et pour réaliser les objectifs de développement durable.  

La Représentante spéciale du Secrétaire général, Mme Jeanine Hennis-Plasschaert, a également salué la confirmation par le Conseil des représentants du Premier Ministre, M. Mustafa Al-Kadhimi et d’une majorité de ses ministres.  Elle a exhorté à achever la formation du Gouvernement, afin que la nouvelle administration puisse rapidement répondre aux défis sécuritaires, sociaux, politiques, économiques et sanitaires pressants. 

COVID-19 etdette

L’ONU a publié une note fournissant des détails sur la table ronde organisée, vendredi dernier, par la Vice-Secrétaire générale, sur différents aspects liés à la vulnérabilité de la dette et à la COVID-19, à laquelle ont également participé plus de 20 décideurs, leaders d’opinion et experts du monde entier.  

Les discussions ont clairement montré que la pandémie de COVID-19 et les crises sociales et économiques qu’elle a déjà engendrées vont hypothéquer les chances de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, à moins d’agir rapidement, avec de nouveaux outils permettant une réponse globale, et de jeter des fondations plus solides.  

En 2020, l’équivalent de plus de 300 millions d’emplois devraient être perdus; les échanges commerciaux mondiaux devraient connaître une baisse comprise entre 13 et 32% et les envois de fonds vers les pays à revenu faible ou intermédiaire devraient baisser d’environ 20%.  Les investissements étrangers directs devraient, eux, diminuer de 35%.  

Prix des denrées alimentaires

 L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré que les prix mondiaux des produits alimentaires ont baissé en avril pour le troisième mois consécutif. 

La FAO a noté que les incidences économiques et logistiques du COVID-19 ont entraîné une contraction importante dans la demande de nombreux produits. 

L’indice des prix alimentaires de la FAO était de 165,5 points en moyenne en avril, soit 3,4% de moins que le mois précédent et 3% de moins qu’en avril 2019. 

L’indice du prix du sucre, par exemple, a atteint son point le plus bas en 13 ans, en baisse de 14,6% par rapport à mars.  L’indice des prix de la viande a baissé de 2,7%.

La FAO a souligné que la pandémie de COVID-19 frappe simultanément l’offre et la demande de viande, la fermeture des restaurants et la baisse des revenus des ménages entraînant une baisse de la consommation.  Parallèlement, les pénuries de main-d’œuvre dans le secteur de la transformation ont des conséquences sur les chaînes de production dans les principaux pays producteurs de bétail.   

COVID-19/Bébés

À l’approche de la Fête des mères, qui est célébrée au mois de mai dans près de 130 pays, l’UNICEF a indiqué, aujourd’hui, qu’environ 116 millions de bébés naîtront dans l’ombre de la pandémie de COVID-19. 

L’UNICEF indique que les nouvelles mères et nouveau-nés connaîtront des mesures de confinement mondiales telles que les verrouillages et les couvre-feux; des centres de santé débordés; des pénuries d’approvisionnement et d’équipement; et un manque d’accoucheuses qualifiées en nombre suffisant. 

La Directrice exécutive de l’UNICEF, Mme Henrietta Fore, a déclaré qu’il est difficile d’imaginer à quel point la pandémie de coronavirus a refondu la maternité.  L’UNICEF appelle instamment les gouvernements et les prestataires de soins de santé à prendre des mesures, notamment en aidant les femmes enceintes à obtenir des examens et des soins d’accouchement, et à veiller à ce que les agents de santé reçoivent les équipements de protection individuelle nécessaires. 

Trafic de drogues

L´Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a indiqué, aujourd’hui, que les mesures mises en œuvre par les gouvernements pour aplanir la pandémie ont perturbé les voies aériennes de trafic illicite de drogues.  Un nouveau rapport fait également état d’une réduction dramatique et d’une augmentation de l’interdiction des voies terrestres de trafic. 

Plusieurs pays ont signalé des pénuries de drogues au niveau du commerce de détail.  L’ONUDC a signalé que cela pourrait entraîner une diminution globale de la consommation, principalement pour ce qui est des drogues consommées à usage récréatif. 

Cependant, dans le cas de l’héroïne, une pénurie d’approvisionnement peut conduire à la consommation de drogues nocives produites localement.  En ce qui concerne la production de drogue, par exemple, en Afghanistan, les restrictions résultant du confinement pourraient entraver la production d’opiacés, les principaux mois de récolte s’étalant de mars à juin.  L’ONUDC a noté qu’à long terme, le ralentissement économique provoqué par la pandémie de COVID-19 pourrait conduire à une transformation durable et profonde du marché de la drogue. 

Prévisions météorologiques 

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a indiqué, aujourd’hui, qu’elle est préoccupée par l’augmentation de l’impact de la pandémie sur la quantité et la qualité des observations et prévisions météorologiques, ainsi que sur la surveillance de l’atmosphère et du climat. 

Selon l’OMM, alors qu’approche la saison des ouragans de l’Atlantique, la pandémie pourrait exacerber les risques multi-aléas.  Il est donc essentiel que les gouvernements prêtent attention à leurs capacités d’alertes précoces et d’observations météorologiques.

Tourisme

Le nombre de touristes internationaux pourrait baisser de 80% cette année, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).

De nouvelles données de l’OMT indiquent que la pandémie a déjà provoqué une diminution de 22% des arrivées de touristes internationaux pendant le premier trimestre, ce qui représente 67 millions de touristes en moins et une perte de 80 millions de dollars en exportation issue du tourisme. 

Déforestation

L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indique que si la déforestation se poursuit partout dans le monde, elle se produit à un rythme plus lent.  Dix millions d’hectares par an sont convertis à d’autres usages depuis 2015, contre 12 millions d’hectares par an au cours des cinq années précédentes. C’est ce que révèle un nouveau rapport de la FAO élaboré en collaboration avec 700 experts qui ont examiné plusieurs facteurs dans 236 pays et territoires. 

Le rapport indique que la superficie des forêts dans les zones protégées du monde a augmenté de 191 millions d’hectares depuis 1990 et que 18% des forêts du monde sont situées dans des zones protégées, l’Amérique du Sud comptant la plus grande part de celles-ci.  Cela signifie que le monde a atteint et dépassé les objectifs d’Aichi pour la biodiversité de protéger au moins 17% des zones terrestres d’ici à 2020.  En outre, deux milliards d’hectares de forêts, soit plus de la moitié du total, font désormais l’objet de plans de gestion.  Plus d’informations sur les principales conclusions du rapport sont disponibles en ligne

Liban

La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a signalé qu’en début de semaine, les Casques bleus avaient fait don de différents équipements médicaux, notamment des équipements de protection individuelle, à la municipalité de Beit Lif, dans le sud-ouest du Liban. 

Darfour

L’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), le Gouvernement est les agences, fonds et programmes de l’ONU, se sont accordés pour allouer près de 2 millions de dollars en appui au plan d’intervention nationale élaboré par le Gouvernement de transition pour faire face à la COVID-19 , notamment au Darfour.  Ces fonds permettront de contenir la propagation du virus, d’établir des centres d’isolement et de renforcer les capacités des systèmes de santé et de communautés locales.  Ces fonds serviront également à fournir des équipements de protection individuelle, du gel hydroalcoolique et des installations pour le lavage des mains, entre autres. 

Libye

De gros bombardements et des affrontements armés se sont poursuivis dans de nombreuses régions de Tripoli, faisant apparemment des victimes civiles. 

L’ONU continue de rappeler aux parties les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et les appelle à prendre toutes les mesures possibles pour éviter tout préjudice civil et s’abstenir d’utiliser des armes explosives dans les zones peuplées, compte tenu des effets indiscriminés qu’elles peuvent avoir. 

La semaine dernière, deux autres établissements de santé ont été touchés par des bombardements, causant des dégâts matériels.  L’un d’eux est fermé pour réparation. 

Rien que cette année, déjà 13 attaques ont touché des hôpitaux de campagne, des professionnels de la santé et des ambulances, y compris des hôpitaux identifiés pour traiter la COVID-19 en Libye. 

Le nombre de cas confirmés de COVID-19 est passé à 64 avec trois décès signalés.  L’ONU craint que les chiffres ne soient sous-déclarés en raison du manque de capacités pour le dépistage par test et la recherche des contacts. 

Syrie 

En Syrie, l’ONU reste préoccupée par l’impact du coronavirus sur la population à travers le pays, dont un nombre important de personnes déplacées et particulièrement vulnérables.  Au 6 mai, le Gouvernement syrien avait confirmé 45 cas, dont trois mortels. 

L’OMS dirige les efforts des Nations Unies pour soutenir les mesures de préparation et d’atténuation dans toute la Syrie, y compris dans le nord-ouest et le nord-est du pays.  L’ONU continue d’intensifier ses efforts pour atténuer la propagation du virus, en mettant l’accent sur l’amélioration de capacités de dépistage et de diagnostic ainsi que sur des mesures de prévention de la propagation dans la mesure du possible, tout en assurant une surveillance adéquate des points d’entrée et en fournissant des équipements de protection et des formations aux agents de santé. 

L’ONU continue de soutenir la mise en place de capacités de test dans toutes les régions de la Syrie.  Quatre laboratoires ont été créés dans les provinces de Damas et de Lattaquié, à Alep, dans les zones contrôlées par le Gouvernement ainsi qu’à Edleb, dans le nord-ouest. 

L’ONU estime qu’il faut 385 millions de dollars supplémentaires en 2020 pour couvrir les besoins de la réponse au Covid-19 en Syrie. 

Kenya 

Au Kenya, l’équipe humanitaire de l’ONU évalue à plus de 233 000 personnes -dont la moitié sont déplacées– le nombre de personnes touchées par des pluies qui se sont intensifiées au cours des trois dernières semaines et qui ont causé des morts, des déplacements, des inondations et des glissements de terrain. 

Avec ses partenaires humanitaires, dirigés par la Croix-Rouge du Kenya, l’ONU répond aux besoins des personnes touchées.  Des abris et d’autres articles ont été distribués à environ 43 000 personnes, tandis qu’une aide ponctuelle en espèces a été offerte à environ 5 500 personnes et une aide alimentaire à près de 7 500 personnes. 

Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a distribué des trousses d’hygiène et des kits d’urgence de santé procréative et s’emploie également à prévenir la violence sexiste, y compris dans les communautés de réfugiés.  L’UNICEF a aidé plus de 19 000 personnes déplacées en leur fournissant des fournitures essentielles d’eau, d’assainissement et d’hygiène, tandis que l’OMS s’efforce de répondre aux menaces de choléra. 

République centrafricaine

La Mission de maintien de la paix en République centrafricaine (MINUSCA) indique qu’hier, plusieurs soldats armés des forces armées du pays ont manifesté dans la zone du marché central de Bangassou.  Ils auraient manifesté contre leur chaîne de commandement pour ne pas les avoir relevés de leur mission de 12 mois dans la ville.  Les soldats ont établi des barricades, bloquant toute circulation, et ont également tiré des coups de feu en l’air.  En réponse, la MINUSCA a déployé une force de réaction rapide pour empêcher toute escalade de la situation et protéger les civils.  Aucune victime n’a été signalée.

Après la médiation facilitée par la Mission de l’ONU et les autorités locales, les barricades ont été levées et, aujourd’hui, la situation est revenue à la normale. 

À Ndele, les Casques bleus ont renforcé leur présence à la suite des violences de la semaine dernière.  Cela contribuera, entre autres, à protéger la population ainsi que les travailleurs humanitaires prêtant assistance.  Quelque 8 000 personnes ont cherché une protection près de la base de la Mission.  La MINUSCA apporte également un soutien pour l’enquête sur les attaques de la semaine dernière.  Une équipe est à Ndele depuis vendredi dernier pour documenter les violations des droits humains. 

Jour du Vesak 

Le Secrétaire général adresse aujourd’hui ses vœux les plus chaleureux à tous ceux qui célèbrent le Jour de Vesak.  C’est le jour de la pleine lune au mois de mai, qui est le jour le plus sacré pour des millions de bouddhistes à travers le monde.

Le Secrétaire général a déclaré que, alors que nous honorons la naissance, l’illumination et le décès du Seigneur Bouddha, nous pouvons tous être inspirés par ses enseignements.  Il a ajouté que, au moment où la famille humaine souffre des effets de la pandémie de COVID-19, nous nous souvenons du sutra: « Parce que tous les êtres vivants sont malades, je suis également malade. »

M. António Guterres a noté que ce message intemporel d’unité et de service aux autres est aujourd’hui plus important que jamais.  Ce n’est qu’ensemble que nous arrêterons la propagation du coronavirus et que nous nous en remettrons.  

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